lördag 17 juni 2017

PARTAGE DE LECTURE: ELLE PARLE DE NOTRE LUTTE ET DE NOTRE DÉFI

FLAM, et le génocide de l'innocence

Je me souviens de ce mot, dans mes jeunes années, un mot en 4 lettre mais qui semblait en contenir des milliards, 4 lettre et l'avenir incréé. 4 lettre qui comme une berceuse a calmé l'angoisse qui engloutissait tout autour de nous. À y réfléchir cette angoisse habitait certainement le ventre de ma mère quand j'y séjournais. La peur... la peur, la démence qui s'est lentement, insidieusement insinuer dans le regards de ceux avec qui j'ai souri à la vie la première fois, levé la poussière sur le chemin de l'école... Puis la peur, le piège qui m'enferme, nous enferme, quand la fuite est la seule issu, et qu'il n'y a aucun endroit où aller.
Les cris, les plaintes, le sang, la colère, les vies qui s'évaporent. La jeunesse brisée. Un millier d'années de frustration, un monstre d'obéissance, la cadence des pas. Identité. Une identité, Mon identité, les murmures, le silence, la nuit, la nuit... les nuits... les portes closes. Les portes fracassées...Les regards impuissants des parents, rien n'est plus inhumain que de rendre un parent incapable de cacher sa défaite.
Puis le mot est arrivé à mes oreilles, comme un prophète, un frein, un mur, une protection, comme la voix, la voie des ancêtres, FLAM.... Comme une brise. Malgré le chaos, on soupire, on respire, non, nous ne sommes pas seuls, non, nous n'avons jamais été seuls, maintenant nous le savons... FLAM... FLAM, il ne m'évoque pas le feu, mais l'apaisement, la sécurité, la détermination qui fortifie notre courage, plus jamais ça. FLAM c'est le sentiment de ne pas être seul face à la folie meurtrière, au despotisme, c la protection contre ce que l'humain a de plus vil: coloniser le bien être des autres, coloniser les esprits, les identités.
Et puis les visages se sont défroissés. Moi j'ai eu peur, depuis toujours, peur d'être dominée, peur de dérivée vers une culture, une langue, un mode de vie qui par essence me méprise et veut me soustraire à moi, à mes racines à ma terre, au Dieu de mes ancêtres. Autant sucer l'encre de ma peau, effacer les mots sur ma langue, détruire l'enclos des vaches, décercler la case, détourner les fleuves, arracher les arbres, autant reverser nos calebasses de lait, manger nos vaches. Oui autant faire tomber le ciel, et détruire la terre. La vie est ce qu'elle est parce que je suis ce que je suis, vous êtes ce que vous êtes parce que je suis ce que je suis. Sans ce que je suis rien ne sera, ni l'arabe, ni l'Arabie ni l'arabité, ni la Mauritanie encore moins Coppolani. Tu es parce que je suis!
Voilà comment sans connaître la portée politique de cet organisation, elle a forgé en moi la conviction et la fierté d'être noire et peulh. Ce pays ne se fera pas sur le cadavre de ce que je suis. Mon militantisme se résumait à refuser de parler, de comprendre d'étudier l'arabe. Je ne voulais même pas avoir une bonne note en Arabe, c la peur qui a planté le rejet. La tentative de viol brutale de ce que je suis.
FLAM a donné une conscience politique à tout les Mauritaniens, et aux bourreaux, la conscience d'avoir franchi la ligne rouge, d'être aller trop loin.
FLAM n'est pas qu'un parti politique, FLAM c la petite flèche planté dans le flan de la bête immonde, dans la flèche la graine, la graine qui germe, et qui germe, et fleurie sur le cadavre de ce que je ne veux pas être, de ce que nous sommes pas sensés être.
Je ne suis pas flamiste, la Flam à juste calmer mes angoisses, la où mes propres parents étaient impuissants. FLAM c le tapi où repose ma force.... C comme un œuf que je couve, c mon espoir, un talisman.
Puis j'ai rencontré Samba Thiam, celui qui a dit "Si tu parle ta langue, je parle ma langue". C le continuum, de ce que j'attendais d'un combattant de la liberté. On ne peut être un homme politique dans une situation de domination, on est un combattant. Enfin c mon avis. Un combattant ne négocie pas avec son espace vital. Qd je l'ai vu en chair et en os, il est Si modeste, Si peulh, Si foutanke, Si comme moi, Si comme Mon père, Si comme Mon frère, Si comme tout ceux qui sont comme lui, des opprimés. Ce qu'il a de Si spécial c d'avoir compris le système. Ce qu'il a d'intelligent c de mettre son oppresseur au même pied d'égalité que lui. Tu n'es pas mieux que moi, l'arabe n'est pas au-dessus du Poular ou du Soninke ou de toute autre langue. L'arabe n'est pas sacré, les arabes ne sont pas plus sacrés que les autres. FLAM n'est pas un espoir, il est ce qui allume l'espoir. Il est ce qui révolutionne les cœurs, il est ce qui porte le changement, il est la FLAM qui éteint la peur... et fait germer la lutte...
Je tiens à préciser que je ne suis sous influence d'aucune drogue, j'ai pas été payer par Israël, ni aucune organisation sioniste, ou homosexuelo-lesbiano-laïque. Aucun membre de ma famille n'est sous une menace directe de cette organisation raciste et séparationniste, sudiste qui veut soustraire une Mauritanie paisible à son milieu naturel arabe que sont les FLAM... je suis juste racistement, exclue et dominée comme eux...

Mauritanie : la journée du réfugié sur fond de devoir de mémoire et de justice par Yaya Cherif Kane

PARTAGE DE LECTURE: Un article du grand journaliste Mauritanien Yaya Cherif Kane
Mauritanie : la journée du réfugié sur fond de devoir de mémoire et de justice

La Mauritanie à l'instar de la communauté internationale célèbre le 20 juin prochain la journée des réfugiés. Ils étaient près de 60000 déportés au Sénégal et au Mali en 89 sous le régime de Ould Taya dont 25000 officiellement sont rentrés depuis 2008 grâce à un accord tripartite entre le Sénégal , la Mauritanie et le Haut Commissariat des Réfugiés (HCR).Parmi les personnalités politiques rentrés volontairement par eux-mêmes en 2014 figurent en bonne place le chef historique des FPC ex -FLAM Samba Thiam et son porte-parole Kaaw Bilbassi Touré, symboles de la résistance des noirs.Cette journée revêt pour eux et pour tous les réfugiés de la diaspora une signification particulière.Une occasion pour interpeller le régime de Ould Aziz à rouvrir le dossier de rapatriement des réfugiés au Sénégal et au Mali pour achever le processus de règlement du passif humanitaire.Après plus deux décennies d'exil bon nombre de réfugiés répartis dans les régions du Sud n'ont toujours pas de papiers d'identité et d'accès à leurs terres anciennes.
La journée des réfugiés est célébrée chaque année le 20 juin qui coïncide avec l'adoption de la convention des Nations-Unies relatives au statut des réfugiés.En Mauritanie elle revêt une signification particulière pour les 60000 noirs déportés en 89 au Sénégal et au Mali dépossédés de leurs terres, bétail et biens immobiliers sous le régime de Ould Taya.25000 seulement sont rentrés officiellement en 2008 mais bon nombre d'entre n'ont toujours pas de papiers d'identité et d'accès à leurs anciennes terres que l'état mauritanien avait confisqué et revendu une partie à ceux qui voulaient les mettre en valeur. Ces terres agricoles font l'objet aujourd'hui de transactions particulières avec des populations du Nord dans le cadre de l'extension du casier pilote de Boghé. Cette politique d'accaparement des terres agricoles s'inscrit dans le cadre d'une dénégrification de la Mauritanie et vise à appauvrir ces populations et les maintenir dans la dépendance du pouvoir Beydane. Après 27 années d'exil aux Etats -Unis et en Suède pour le chef historique des FPC ex-FLAM Samba Thiam et son porte-parole Kaaw Touré cette journée signifie devoir de mémoire et de justice pour que ce génocide ne se répète plus.Le pardon mais pas l'oubli.Symboles de la résistance des noirs ces deux dirigeants des FPC ont à cœur de rappeler à Ould Aziz que la réconciliation nationale passe par le règlement du passif humanitaire.Dans cette perspective la réouverture du dossier de rapatriement des réfugiés du Sénégal et du Mali est un impératif.L'impunité des criminels du régime de Ould Taya ne ferait que diviser les mauritaniens.Le 20 juin ce sera surtout une mention spéciale aux enfants. L'occasion d'interpeller le gouvernement à assurer la scolarisation de chaque enfant réfugié rentré mais malheureusement devenu étranger chez lui voire apatride.Ils sont des milliers qui se déplacent difficilement à travers le pays faute d'identité.
Yaya Cherif Kane -Journaliste
Rouen - France

LETTRE D´UN COMPATRIOTE À MOI: " Kaaw, J'ai mal dans mon pays! ".

Je connais le combat qu'ont mené les FLAM et qu'ils continuent de mener. J'ai aussi 
eu des cousins déportés, je vis chaque jour dans les bus, dans les boutiques, dans la rue, dans les administrations et dans les écoles le racisme primaire; chaque jour. chaque fois que je me réveille, je sais que j'aurais une altercation avec un maure car j'ai le "sang chaud". Chaque jour, je prie pour ne pas me battre, pour ne pas contester, pour ne pas subir, mais chaque jour c'est la même chose: c'est des "tfou" et des "gassar amrak" à longueur de journée. ce n'est qu'une fois à la maison, entouré de ma famille que je vis, que je ris, que je souris. Vous imaginez la crispation pour un nègre, nous qui sommes connus pour nos émotions, nos rires? Un nègre-aigre, voilà ce que je deviens, voilà ma triste destinée. Vous au moins, vous avez le droit de parler, le droit de rire, vous ne vous réveillez pas et trouvez au pas de votre porte un maure qui pisse sur votre mur et qui vous dit, imperturbable: "c'est la voie publique", vous avez subi cela, dans le passé, je suis en train de le subir, mais je ne veux pas que mes enfants le subissent.
Les FLAM sont une élite, et en tant qu'élite, ils doivent trouver des solutions pour le noir de Mauritanie. Ils doivent assurer notre sécurité future, notre rire futur, notre bonheur futur. Le travail mené jusqu'à présent a fait connaître les maux dont souffre le noir mauritanien, il s'agit maintenant de trouver des solutions. Ces solutions passent à mon avis par une remise en question perpétuelle "nous n'avons pas fait assez, nous devons faire mieux" . Moi aussi, je fais ma lutte, à ma manière, je n'ai pas eu la chance de voyager, de militer chez les FLAM, mais je me bats pour ma dignité, chaque jour et je suis croyez-moi, en train de m'essouffler; chaque jour je me bats, je ne peux pas tenir le rythme comme beaucoup ici. J'ai mal, j'ai très mal. Je veux reposer mes nerfs, j'ai envie de vivre sans avoir à me battre chaque jour contre un boutiquier, un ânier, un blanchisseur, un administrateur, un conducteur maures. Vous avez la malchance d'être une élite, vous l'avez choisi, c'est tout à votre honneur( moi je n'ai que le choix de me battre chaque jour), établissez le dialogue avec les démocrates et patriotes maures (je me réjouis de savoir que ce dialogue est déjà établi),mais tant que ce dialogue ne se matérialise pas par des actions visibles, nous continuerons à nous battre chaque matin.
J'ai aussi comme l'impression que notre orgueil, notre "pulaagu" freine notre combat; le "pulaagu" sied aux militants de bases, à ceux-là que nous voulons convaincre, il ne sied pas à une élite intellectuelle, il ne sied pas à des apôtres, il ne sied pas à une "avant-garde". Une avant garde doit savoir raison garder, dire les mots qu'il faut aux gens qu'il faut et à l'endroit qu'il faut; ne pas dire ces mêmes mots, aux gens qu'il ne faut pas, et à l'endroit qu'il faut(toutes les combinaisons possibles). Nous avons une liberté à conquérir, un pays à conquérir, faisons-le avec les armes qu'il faut. L'hypocrisie et la félonie sont des armes(même s'ils n'ont aucune noblesse) utilisons-les contre ceux-là qui l'ont toujours utilisé contre nous. Pourquoi ne trahi- t'on jamais un maure? serait-il plus intelligent que nous? Non, alors faisons-le, prouvons lui notre "bonne foi" en le trahissant, en l'approchant, en le manipulant. On a souvent tendance à croire que si un maure est avec un noir, c'est que le maure le manipule et ça, c'est une insulte à notre intelligence, c'est une insulte à notre race, mais c'est surtout une excuse pour s'éloigner du maure, une excuse pour ne pas "souiller sa race". Vous avez à l'étranger la chance et la liberté de ne pas travailler pour des maures(car ici, nous sommes tous des esclaves du maure); cette chance vous permet de vous asseoir sur le même plateau qu'un maure et de traiter d'égal à égal avec lui sur une question qui concerne la Mauritanie( cela était pratiquement inenvisageable il n'ya pas si longtemps), les maures ont toujours occupé le champ politique et économique de la Mauritanie, sans partage. Aujourd'hui cela est en train de changer, c'est ce changement qu'il faut mettre à profit, c'est ce changement qu'il faut rentabiliser. lorsque je parlais de virage, c'est de ce virage que je parlais.
il y'a une mondialisation de la contestation, une mondialisation de la protestation et une mondialisation de changement sociétal, il faut donc occuper ce champ et donner de l'envergure à notre lutte. Je me réjouis de pouvoir m'exprimer sur notre site car c'est avant tout celui de tout négro-mauritanien, et j'aimerais pouvoir continuer à m'exprimer sur ce site car nous nous sommes tus trop longtemps. 
La lutte continue!
Fraternellement, Kolli
Nouakchott-Mauritanie.

TÉMOIGNAGE: ÉMU ET TOUCHÉ:


Je viens de découvrir ce matin ce témoignage sur le mur de notre oncle, père, doyen, le grand journaliste, le docteur en anthropologie et sciences politiques baaba Mamadou Sy plus connu au pays par Mamadou Samba Sy..
Je suis vraiment touché par cette marque de sympathie et d´estime de ce grand homme de culture, intellectuel véridique, homme de Dieu, secrétaire particulier du grand érudit foutanké feu Elhadj Mahmoud Ba le fondateur du mouvement El Falah, reconnu par tous ses proches pour son intégrité morale et son courage. Je partage .
"Kaw Toure est, à l'instar de la plupart des gens des "Lumières '", un homme mêlé: il informe, réforme, éduque, réveille les consciences, inquiète les injustices, rassure le triomphe de la vérité (avec son fameux "La lutte continue !"), fait souvent le théâtre, et donc, distrait aussi par le biais de dendiraagu, que symbolise notre cousin, nous les peul, le serrer. Kaw, je ne l'ai pa vus sourire, il rit carrément, et dans ces rires à couleur humouriste, s'entassent des leçons politiques, sociologiques, religieuses. Tout ceci fait de lui un acteur communicationnel quasi-permanent. Son message ? Appel aux rappels des droits à part égale pour tous, droits que confère la citoyenneté, la nationalité, l'Université humaine ! C'est une aventure du genre de celles qui aboutissent inéluctablement au résultat recherché : la victoire de la vérité sur le mensonge.". 
Dr Mamadou Sy. Journaliste et politologue.

NOTRE COMBAT

Notre combat est des plus hardis mais aussi des plus exaltants. Nous le continuerons en restant unis dans la détermination et dans la fidéli...