söndag 29 juli 2012

Vous avez dit réconciliaton ou soumission?

On veut nous imposer une omerta, de l´amnésie, de l´amnistie forcée, de l´oubli, de l´impunité sur les années de braise, il faut pardonner et tourner la page sans justice ou autre procès c´est tout ce que souhaite le Système. La Mauritanie peut tuer, violer, violenter et déporter ses propres enfants mais elle ne peut juger nos bourreaux !
Nos "nouveaux chiens de garde", ce terme le journaliste et essayiste français Serge Halimi en avait fait le titre d’un de ses célèbres ouvrages paru en 1997, veulent mettre le bourreau et la victime dans le même sac et nous imposer leurs termes du contrat de "la réconciliation". Comment soigner le mal sans crever l´abcès? Comment tourner la page de la déportation, de l´épuration ethnique sans avoir le courage de diagnostiquer la cause du mal national? "Ko addi ndogen saka ndartoden" ?
Ces fabricants ou partisans du renoncement et de l´oubli veulent nous enseigner leur propre "grammaire de la soumission" ou leur "vocabulaire de la réconciliation". Pour eux, toute revendication de justice est de l´EXTRÉMISME! Nous devons prendre nos baluchons, courber l´échine et revenir sans crier gare comme si nos longues années d´exil et de souffrances n´avaient rien servi! L´exigence de justice est un droit mais aussi un devoir pour tout celui qui se sent lésé dans ses droits . Qu´un seul déporté, une veuve ou un orphelin exige la justice, minoritaires soient-ils, leurs voix doivent-être écoutées , ce n´est pas parce que tout le monde a accepté de jouer au troupeau de panurges du Système que toute voix discordante doit être considérée comme celle de l´extrémisme. La réparation n´est pas que matérielle ou pécunière elle est surtout Morale. Les victimes n´ont pas exigé le ciel ou la lune mais la JUSTICE, est-ce un crime? Jugez nos tortionnaires! Jugez nos déporteurs! Jugez nos violeurs! Jugez nos voleurs! Jugez nos assassins ! Est-ce trop vous demander?


Les éternels "gendarmes de l´unité nationale" ou une certaine ‘police de la pensée’, pour dévaliser encore les termes de Gérard Larnac (‘La police de la pensée : propagande blanche et nouvel ordre mondial’, 2001), veulent nous faire croire que le problème des réfugiés et des veuves est "humanitaire" et il doit-être vidé de sa substance politique! ça sent de la pitié et de la compassion pour les pauvres réfugiés, orphelins et veuves que nous sommes. Cette compassion sent le souffre et de l´hypocrisie quand nous écoutons ou lisons certains discours négationnistes et nihilistes. NOUS NE CHERCHONS PAS LA COMPASSION MAIS LA JUSTICE.

Non messieurs les déportations et le génocide au sein de l´armée sont un problème politique et nécessitent une solution politique. Au nom de la patrie on doit taire nos souffrances, nous dit-on, ranger nos revendications dans les calendes mauresques, les tendances manichéennes à la poubelle! Et haut les cœurs pour le bled !Il faut se réconcilier c´est le nouveau hymne national. On veut bien! mais ayez le courage de reconnaitre l´existence de ce problème de la cohabitation ou cette politique de discrimination raciale et d´arabisation qui a engendré des crises cycliques répétitives (1966, 1973, 1979, 1986, 1987, 1989, 1990).

Taya en bon héritier des bâtisseurs du système d´exclusion tenta d´asseoir, définitivement cette politique de discrimination, en noyant dans le sang toute velléité de résistance; il déclarait ouvertement, comme par défi, " l´arabité exclusive de la Mauritanie" il disait dans Jeune Afrique "la Mauritanie n´est pas en voie d´arabisation c´est un pays arabe", un point c´est tout ( J.A -numéro 1513 du 1er janvier 1990, p.37). Cette arabisation forcée et forcenée n´allait pas cependant se réaliser sans heurts, au regard des crises citées plus haut, mais dont les plus marquantes furent celles de 1986, 1987, 1989 et 1990.

En 1986, deux ans après sa prise de pouvoir, il fait arrêter et emprisonner les cadres négro-africains, flamistes auteurs du Manifeste du Négro-mauritanien Opprimé; il étend la répression dans les villages du Sud.

En 1987: il fait exécuter 3 jeunes officiers Négro-africains pour tentatve de coup d´Etat, et fait radier de l´armée près de 1500 soldats Négro-africains, purifiant l´armée.

En 1989, il fait déporter des dizaines de milliers de Négro-africains au Mali et au Sénégal.

Enfin en 1990, pendant la guerre du Golf il fait assassiner plus de 530 militaires Négro-africains dans les casernes dont 28 vont être pendus le 28 novembre 1990, en commémoration de la fête nationale. Antérieurement à cette période d´intense répression 1986-1989 une loi domoniale était prise qui vise à déposséder les paysans négro-africains des terres du Waalo, en perspective de L´OMVS; on faisait descendre les chameaux vers le Sud qui saccageaient les cultures que les paysans n´osaient ni battre ni mettre en fourrière sous peine d´amende ou d´emprisonnement.

Sur le plan sous régional, le courant ne passait plus entre Nouakchott et Dakar pour deux raisons: Dakar était soupconné de sympathie vis à vis des Négro-africains d´une part et aurait également réglementé et limité le quota des chameaux en transhumance au Sénégal d´autre part. Cette mesure qui n´allait pas être pardonnée allait conduire aux événements de Diawara de 1989.

La déportation répondait en vérité à des motifs politiques inavoués :

- Dénégrifier le pays, car la population noire croissante (fort taux de natalité) constituait une menace directe pour le pouvoir de la minorité blanche, et donc risquerait du coup de remettre en cause le projet d´une Mauritanie arabe,

- elle répondait ègalement au besoin de récupérer les terres de culture du Waalo en perspective de la mise en valeur du fleuve;

- Il fallait aussi et enfin frapper, les cadres auteurs du manifeste, avant garde éclairée de la contestation du fameux projet hégémonique. C´est ce qui explique toute cette campagne malsaine de diabolisation des FLAM.

Dans le feu des événements une quatrième raison allait surgir: récupérer le bétail peulh (plus de 250 000 têtes de bovins) en compensation des pertes matérielles subies par nos compatriotes maures rapatriés du Sénégal lors des événements. Voilà pourquoi les cadres, les paysans et les éleveurs ont été les cibles privilégiées de la déportation.

Comment l´on procedait pour déporter?

A L´aube un détachement militaire encerclait le village, regroupait les habitants et jetait tout le monde dans des camions en direction du fleuve; Quelques fois les femmes étaient séparées des hommes et violées collectivement. A la berge, les villageois étaient fouillés et refouillés, dépossédés de leur état civil, de leurs montres de leurs bracelets, bijoux et quelques fois jusqu´à leurs vêtements. Ces hommes et femmes effrayés étaient ensuite contraints à traverser sous la menace des armes. Puis les soldats revenaient vers le village, désert s´emparaient du bétail et des bijoux dissimulés dans les malles, et ordonnaient alors aux milices haratines d´emporter les stocks de mil et de brûler le village ensuite.

Tel était le scénario classique des déportations reflétant ainsi une ferme volonté d´épuration ethnique. Voilà la vérité et la réalité que nous avons vécu dans ce pays. Nous ne devons pas oublier et comme le disait bien Thomas Ferenczi " Pour lutter contre l´oubli du génocide les pères doivent pratiquer sur leurs enfants une "transfusion de mémoire".

La question du "passif humanitaire "(exécutions et déportations) est un problème politique et elle nécessite une solution politique toute autre considération ne serait que élucubrations politiciennes . Nous sommes dans un pays où certains ont réussi à usurper à leur propre profit notre bien commun, LA MAURITANITÉ, et à partir de leur position de simple citoyens, comme tous les autres , nous dictent pourtant aujourd´hui celui qui est mauritanien et celui qui ne l´est pas, ils définissent pour leur propres concitoyens ce que veut dire la Mauritanité. La particularité de cette singuliére dictée, comme le remarquait un camarade , est dans sa manifestatiom concrète la déportation manu militari de plusieurs dizaines de milliers de leurs propres concitoyens au Sénégal et au Mali et l´exil forcé de centaines d´autres en Europe, en Afrique et en Amérique. Pour conclure, nous disons ceci à ces ‘nouveaux chiens de garde’ : vous avez bien le droit de défendre votre beurre, mais cessez de casser du sucre sur le dos des victimes de l´abominable et qui ne demandent que la justice !


Depuis quand demander la justice est devenu un crime? Sommes nous pas dans une République islamique? et vous savez que dans l´Islam la justice recommandée est celle de la loi du talion: Sourate AL-BAQARAT : " 0 croyants ! la peine du talion vous est prescrite pour le meurtre. Un homme libre pour un homme libre.... (173) . Pour vous, le talion sauvegarde la vie, ô vous, dotés d'un coeur. Peut-être frémirez-vous. (179) Sourate 5 Al-Mâ'idah : Vous couperez les mains des voleurs, homme ou femme, en punition de leur crime. C'est la peine que Dieu a établie contre eux. Il est puissant et sage. (42) Dans ce code nous avons prescrit .... : Ame pour âme, oeil pour oeil , nez pour nez, oreille pour oreille, dent pour dent. Les blessures seront punies par la loi du talion. (49). Sourate 48 AL-FATH.

 Pour autant nous ne demandons pas la déportation de nos déporteurs ou l´exécution des tortionnaires ou le passage à table de Ely ould Mohamed Vall et sa police. Nous pensons comme Ghandi qu´avec la loi "oeil pour oeil le monde finira aveugle." mais en hommes et femmes civilisés et non des sauvageons comme nos déporteurs nous exigeons la vérité sur ces événements douloureux pour plus jamais que ces tragédies ne puissent se reproduire encore dans notre cher pays. Pour que les tortionnaires ne puissent prendre les vessies pour des lanternes en pensant faire vivre le système autant que celui des Ian Smith et autres Peter Botha. 

 En Afrique du Sud, au Maroc et dans d´autres pays africains les gens ont eu le courage d´affronter leur passé pour bien bâtir et penser à l avenir mais en Mauritanie on veut panser les blessures sans crever l´abcés !!! C´est triste !

Dans son ouvrage La parole manipulée (Editions La Découverte, 1998), Philippe Breton nous rappelle cette terrible phrase de Boorstin : ‘Le génie de Barnum, ou de Hitler, fut de découvrir non pas combien il était facile d’abuser le public, mais combien le public aimait être trompé’. Si certains acceptent d´être trompés et d´être bernés par cette campagne sur les "extremismes" c´est leur droit mais la conscience éclairée ne doit pas baisser la garde ni céder aux pressions.

Je rappelle encore une fois que la véritable solution réside non pas dans le retour ou non retour des déportés ou l´indemnisation pécunière des ayant-droit mais dans la résolution correcte de la QUESTION NATIONALE.
La lutte continue.

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