torsdag 16 augusti 2012

Les années de braise en Mauritanie: Mémoire d´une situation

TEMOIGNAGE: MÉMOIRE D'UNE SITUATION
Nous avons recu ce témoignage pendant les années de braise et notre exil au Sénégal. Il m´a beaucoup marqué et je connaissais les victimes, originaires d´un village voisin, et je l´ai gardé dans mes archives après avoir alerté, bien sûr , des organisations internationales comme Amnesty International, Human Rights watch .... sur le régime de la terreur dans la vallée. Je partage avec vous ce témoignage sur le quotidien des Négro-mauritaniens, n´en déplaise aux négationnistes et autres nihilistes qui veulent ranger ces crimes dans les calendes de l´oubli mais l´histoire retiendra ces années de braise.

Le 25 avril correspond au 29 du mois de Ramadan.Il est 11heures, nous causons tranquillement devant l'unique boutique du village lorsque des nouvelles alarmantes nous parviennent:des gardes ont occupé le village de Mafondou (Gorgol)situé à 10 km de là. Ils ont battu des gens à mort.
Pourquoi? s'enquiérent certains. Parce qu'ils n'ont pas prié pour la fête aujourd'hui: nous avons écouté la radio jusqu'a 10heures et la commission a décrété que la fête serait pour demain.
L'inquiétude qui régne revient sur les visages. Quelques minutes plus tard,chacun regagne sa maison, attendant anxieusement et avec résignation son sort. Les heures passent longues et inquiétantes. Puis on recommence à éspérer que c'est une fausse alerte. Les gens reprennent leurs activités normales. A15heures, les voitures entrent dans le village. Beaucoup dorment en cette fin chaude de Ramadan. Certains sortent de leurs cases.On leur dit que le lieutenant demande une reunion hors du village avec tous les hommes. Je dormais. A mon réveil , il est 16heures. J'ignore complétement ce qui se passe. Je fais mes ablutions et prends le coran pour lire, quand un garde se présente. Qu'est ce que tu fais là, me dit-il alors que tous les hommes sont aux puits? Je dormais,repondis-je. Allez:sors et va rejoindre les hommes. Je m'éxécute. En sortant, nous rencontrons deux autres gardes dans la cour de la maison. Ceux-ci me rappellent pour que je leur donne les clés du bâtiment. C'est à vous, me demandent-ils en désignant la maison? Oui, dis-je.Vous êtes peut- être le chef, mais vous serez battus, sale négre!Quand je retourne pour leur donner les clés, le premier garde me dit: Ah bon,vous nous frapper .Je comprends que cela des provocations et je ne reponds pas.
Il me conduit jusqu'a l'assemblée et fait un signe que tout le monde a vu pour indiquer qu'on doit me frapper. Je trouve A.S.Ndaw en train de répondre au brigadier combien nous sommes des citoyens exemplaires. Je sais, dit le brigadier et tout ce que vous dites est vrai et se voit à l'oeil nu, mais j'ai recu l'ordre du lieutenant que voici là-bas de vous faire frapper. Il nous partage en trois groupes :les jeunes, les moins jeunes et les vieux. Comprenant qu'il s'exécutait malgré lui, je demande à rejoindre le groupe des vieux et j'invoque des raisons de santé. D'accord, dit le brigadier: que tous les malades et handicapés rejoignent ce groupe en colonnes. Pour les autres, allez-y, déshabillez-vous! Les coups commencent à pleuvoir sur les torses nus.

Pendant que les autres gardes nous intiment à coups d'injures l'ordre de ne pas baisser les yeux et de regarder la scène. Dès que le supplice commence, le lieutenant et son escorte s'en vont. L'un d'eux, en souriant, nous fait un signe d'adieu de la main.

La scéne de punition dure 40 minutes. Le brigadier donne l'ordre d'arrêter et demande à tout le monde de se rassembler. Il nous donne des conseils et s'étonne de la chance que nous avons eu. Si vous aviez vu les gens de Mafondou ce matin, vous sauriez que vous avez eu de la chance. Maintenant, attendez que les gardes qui sont partis pour la fouille reviennent et on vous laissera partir. Sur ces entrefaites, mon premier garde-toujours lui-se présente et me désigne du doigt. Il dit au brigadier: celui-là nous a frappé, nous voulons qu'il recoit une correction exemplaire. D'accord, dit le brigadier, prenez-le et faites le coucher là-bas. Cinq gardes, dont les trois qui étaient venus chez moi, s'emparent de moi, me déshabillent, me retourner les bras derrière le dos, sur les omoplates, à la manière d'un animal qu'on immole, et me font coucher sur le ventre. Les coups commencent, donnés par cinq gardes, chacun faisant à qui mieux mieux. Quand j'invoque le nom de Dieu pour implorer son secours, l'un d'eux me donne un coup de crosse pour me faire taire: sale négre, dit-il.
La scène dure une étérnité, jusqu'à ce que sur l'imploration de l'instituteur qui faisait la traduction, le brigadier intime l'ordre d'arrêter. Je me traine jusqu'à  l'assemblée et le brigadier se retourne de nouveau vers nous: vous pouvez aller vous plaindre n'importe où, vous savez bien que cela ne servira à rien.Vous savez que cette situation dure depuis un an et que les gardes ont tué des gens pour rien; ils s'en fichent. Me désignant, il dit: vous le savez plus que tout le monde parce que vous êtes même plus âgé que moi. Ce que je vous conseille dans cette situation, c'est de fermer les yeux, les oreilles et la bouche. Mais qu'est-ce que j'ai dit ou fait, demandez le leur, repondis-je. Je ne sais pas, dit-il peut- être que vous n'êtes pas gentil avec eux...


Il est 17h30. Les gens demandent à prier.Vous pouvez partir d'ailleurs , dit le brigadier.La foule se disperse. Les gardes rentrent dans les véhicules et s'en vont. De retour à la maison, après la prière, je pense à ma famille. Je pénétre dans les chambres: tout est sens dessus-dessous. Je me dirrige vers la valise qui contenait les boucles d'oreille de ma fille: elles ont disparu! Elles pesaient 20 gros d'or pur.
Sur ces entrefaites, ma femme rentre de voyage de soins à Lexeiba. Elle me raconte qu'ils ont été obligés de passer la journée à Mafondou, en raison des évènements. Elle nous décrit ce qu'elle a vu. Nous nous mettons tous à remercier Dieu, car nous comprenons effectivement, comme l'a dit le brigadier, que nous n'avons pas recu le quart de la punition de Mafondou, ni en humiliations, ni en sévices.


MÉDITATION: Dieu n'est-il pas le meilleur des juges? certes ,et lui seul sait combien de temps durera cette situation et combien de fois se répéteront ces actions. Car comme nous dit le brigadier: attachez vos ceintures, car tant qu'il n 'y aura pas de solutions, ce sera comme ca et la prochaine fois ce sera pour vous mettre au poteau.
Pour cela , nous faisons quand même appel à la justice des hommes afin que le massacre des Noirs s'arrête, que réparation soit faite et que les objets pris soient restitués
.

La lutte continue.

H. JEERIYEL SALL
INSPECTEUR DE L'ENSEIGNEMENT
-NOUAKCHOTT-MAURITANIE.

onsdag 15 augusti 2012

Á propos de l´unité en question


En Mauritanie, LES FLAM, ont été le premier mouvement politique structuré à monter au créneau pour dénoncer le racisme dont les Négro-mauritaniens sont victimes. Les FLAM relativement seules sur ce terrain, n´ont pas manqué d´apprécier à sa juste valeur la dénonciation par les jeunes étudiants mauritaniens appelés "Mouvement des démocrates indépendants" des excés du régime ainsi que l´appréciation de la question nationale comme problème à résoudre nécessairement. En d´autres circonstances, nous avions loué le courage de ces compatriotes qui, émergeant du troupeau ont eu l´audace de reconnaitre et les posant, les graves problèmes de cohabitation que connait notre pays et nous avions exprimé notre disponibilité à collaborer avec eux pour le triomphe de nos justes positions.

Cette preuve palpable de disponibilité à travailler avec ces compatriotes arabo-berbères ne nous a pourtant pas dispensé des critiques malveillantes des vieux chevaux du Système. Mais heureusement que chaque jour qui se léve apporte son lot d´éclairage au drame mauritanien, permettant ainsi le recentrage des débats autour des vrais problèmes que les mentors du régime et nationalistes panarabistes ont essayé de brouiller tant bien que mal. La vérité par delà les passions, les errements et aveuglements qui peuvent la brouiller momentanément, finit toujours par s´imposer en se frayant son chemin.

C´est dans ce contexte du recentrage du débat politique mauritanien autour des vrais problèmes mauritaniens que notre compatriote Hindou Mint Aïnina a écrit son article : "L´UNITÉ EN QUESTION". Au début de cet article, elle prend admirablement le soin de se prémunir d´un ensemble de protocoles méthodologiques de maniére à récuser toutes les mauvaises manières de parler de l´unité nationale, ce qui lui donne justement la possibilité d´en parler de la bonne manière. Ce faisant, elle se place sur un terrain qui se veut scientifique. Elle fait remarquer au passage que si on parle autant de l´unité nationale en Mauritanie c´est que nous sommes d´emblée face à un symptôme d´une maladie grave à savoir "l´inexistence de cette unité dont on parle ou au moins la nécessité de la parfaire". Elle redouble cette ingénieuse idée d´une démarche analytique pour mettre en évidence que "pour unir des choses", il faut nécessairement "qu´elles soient séparées".

Donc l´acceptation préalable du principe de leur différence est la condition sine quanon de leur union. Le refus de cette différence entraine l´impossibilité de toute union dans la logique et dans les faits. Cette union dont elle parle ne concerne pas des choses, mais des êtres humains et dans le contexte mauritanien, les Négro-africains et Arabo-berbères. Pour unir ces deux communautés, il faut dit-elle "que l´on sente qu´on n´est pas menacé, non seulement dans son appartenance, mais aussi dans sa survie. Et pour avoir cette assurance, il faut que l´on se sente accepté tel qu´on est, avec tout ce qu´on a de différents".

C´est bien cela que certains mauritaniens bornés ne peuvent comprendre et à leur tête l´ ex- chef d´Etat le colonel Ould Taya qui bien que s´étant toujours "réfusé à diviser son peuple en Arabes et Négro-africains" (interview avec Jeune Afrique), ne cessait de proclamer l´arabité exclusive de la Mauritanie et de nous tympaniser avec son verbiage sur l´unité nationale. Et Hindou Mint Aïnine fait remarquer à juste titre "qu´il ne suffit pas de crier à l´unité nationale pour qu´elle soit ".

Pour que l´unité nationale mauritanienne soit, il faut l´acceptation préalable du principe de la différence de fait des différentes communautés mauritaniennes. Tant que cette différence n´est pas reconnue, l´on fera peut-être de l´unitarisme, mais jamais l´unité du peuple mauritanien. Ce qui est reconnaissable par ailleurs dans son article, c´est la manière dont cette compatriote, visiblement au dessus de la mêlée et de l´esprit partisan qui est la régle, prend en charge le discours des FLAM en s´y inscrivant intégralement: "Mais soyons conséquents avec nous-mêmes et n´imposons pas notre langue (arabe) aux autres (Négro-africains) . Car ces gens que nous voulons assimiler font partie de ce pays et n´en disparaitront que s´il n´existe plus. Laissons les choisir eux-mêmes d´être avec nous. Précisons leur que pour rester ensemble dans ce pays et pour que ce pays continue à exister, il faut qu´ils nous acceptent (précisons que les FLAM ont toujours accepté leurs compatriotes Arabo-berbères) .

Cette acceptation réciproque souhaitée par l´auteur est tout le sens du combat. Sur la base de cette rencontre, nous ne pouvons que rendre un grand hommage à cette courageuse femme pour avoir osé parlé où le gros de l´intelligentsia hypocritement se voile les yeux et se tait.

La lutte continue!

www.flamnet.info

torsdag 9 augusti 2012

Réflexion du Jour: Notre particularité

Notre seule particularité en tant que mouvement est de partir de la violence dont nous sommes l'objet, en tant qu'individus culturellement situés, pour dénoncer l'ensemble des violences subies par tout le peuple mauritanien: on ne peut vouloir être libre en niant l'autre. On ne peut combattre le racisme par le racisme. L'histoire de notre pays démontre que la cause et la responsabilité de la violence verbale et physique sont du seul fait de l'État raciste mauritanien. C'est l'Etat raciste et ses institutions qu'il faudra détruire et nous l´avions toujours dit. Il est la cause de notre négation et de celle de tout mauritanien en tant qu'être libre. La lutte continue!

tisdag 7 augusti 2012

Mauritanie, Août 2008: un putsch contre la"démocratie".

onsdag 1 augusti 2012

Rétro: Mon interview avec le Rénovateur quotidien


Kaaw Touré est originaire de Djéol au Gorgol. Il est le Porte-parole des Forces de Libération des Africains de Mauritanie (FLAM), un mouvement né le 14 mars 1983 après la fusion de quatre mouvements : L'UDM (union démocratique mauritanienne) , le MPAM (mouvement populaire africain de Mauritanie), L'ODINAM (organisation pour la défense des intérêts des négro-africains de Mauritanie et le MEEN (mouvement élèves et étudiants noirs). Arrêté en 1986 et condamné suite à la publication du manifeste du Négro-mauritanien opprimé qui fait de lui le premier plus jeune prisonnier politique mauritanien. Poursuivi en 1987 après l´exécution des 3 officiers noirs pour avoir dirigé des soulèvements scolaires à Kaédi et s´exile au Sénégal. Kaaw Touré est aussi ancien Porte-parole des réfugiés mauritaniens au Sénégal d'où il fut expulsé en juillet 1999 suite à des pressions diplomatiques du Gouvernement mauritanien. La Suède l´ accueillera depuis comme réfugié politique, avec statut de résident permanent. Kaaw Touré est par ailleurs le rédacteur en chef du "FLAMBEAU", le journal des FLAM, et webmaster de "FLAMNET", le site officiel des FLAM. A l’occasion du cinquantenaire et dans le cadre d’une série de dossiers que le Rénovateur prépare, notre journal l’a interrogé :

Le Rénovateur : Monsieur Kaaw Touré, les forces de libération des africains de Mauritanie les ( Flam) dont les dirigeants sont à l'étranger ont -elles un bilan à présenter après des années passées dans la clandestinité ?

Kaaw Touré : Permettez-moi, avant tout, de corriger certains des termes de votre question, de dire en l'occurrence que la dénomination exacte de notre Organisation est bien " Les Forces de libération africaines de Mauritanie" et non les "Forces de libération des africains de Mauritanie", ensuite de préciser que nous ne sommes plus en clandestinité depuis notre 3ème congrès tenu en janvier 1990 à Dakar; il est vrai cependant que nous n'avons pas encore estimé opportun d'intégrer le processus démocratique national. Ceci dit, sans forfanterie je ne sais pas si les pages de votre journal suffiraient pour le bilan des FLAM, mais on peut résumer l'essentiel. Les Flam se portent bien et ont un bilan satisfaisant à présenter au peuple mauritanien. D´abord un record de longévité, plus de 28 ans d´existence, de résistance et de constance. Nous n ´avons pas été récupérés, ni aplatis, ni réduits au silence malgré toutes les épreuves subies, prisons, tortures, assassinats, bannissement, déportations et exil forcé de nos militants et sympathisants. C´est une prouesse inédite dans le paysage politique de notre pays. Il nous a fallu beaucoup de détermination et une foi inébranlable en la justesse de notre combat pour parvenir à résister pendant si longtemps aux défis de l´exil et aux assauts et manœuvres du pouvoir. Nous avons été les premiers à prendre en charge la question nationale et cela nous a valu la diabolisation et d´être victimes de la terreur intellectuelle et militaro-policière des tenants du Système et de leurs valets. On nous a accusés d'être des "nationalistes étroits", des "ennemis" de la Mauritanie, ou "d´être à la solde de puissances étrangères" parce que nous dénoncions le racisme d´ État érigé en Système de gestion du pays. Nous avons théorisé la question nationale et sociale à travers le Manifeste du Négro-mauritanien opprimé et mobilisé l´opinion nationale et internationale autour de la Question. Nous avons rompu le mur du silence qui entourait cette politique d´apartheid, de discrimination raciale menée contre les Négro-mauritaniens et l´esclavage. Par l´action médiatique et diplomatique, nous avons réussi à faire échec aux régimes dans leurs tentatives d´étouffer le problème noir. A l'intérieur, nous avons contribué à l'éveil des consciences des communautés opprimées, les Negro-africains et les Harratines, et suscité ainsi le débat sur la question centrale, hier taboue.
Grâce à notre campagne internationale, nous avons sauvé la vie de certains de nos camarades détenus dans la prison mouroir d’Oualata. Pendant les déportations, nous avons accueilli, soutenu et encadré les déportés, cherché des projets, des financements, parrainé des élèves et étudiants, des GIE, des cases de santé, des écoles dans les camps sans tambours ni trompettes. Grâce à cet encadrement, les réfugiés ont résisté aux chants de sirènes, déjoué des complots et maintenu la tension du retour jusqu´à la reconnaissance effective par les autorités nationales de leur « mauritanité » et le droit au retour. Grâce à notre action et au prix de la vie de plusieurs de nos membres, nous avons rendu aujourd´hui la contestation du pouvoir possible. Cela est en soi une victoire. Ainsi, l´on assiste toutes ces dernières années à l´émergence de mouvements et de formes de contestation dont la plupart se reconnaissent dans notre action et discours, s´ils ne se référent pas directement à nous.).

Le Rénovateur : A la veille du cinquantenaire de l'indépendance, quelle appréciation fait cette organisation de l'évolution politique de la Mauritanie par rapport à la cause que vous défendez et les revendications que vous posez ?

K.T. : Nous allons revenir prochainement sur cette question dans un document spécial prévu à l´occasion de notre demi-siècle d´indépendance sur cette question; Concernant la question principale qui nous tient à cœur, à savoir le problème de la cohabitation, je dis que je ne perçois pas d´évolution notable sur le partage du pouvoir et le problème de l´identité du pays et la question de l´esclavage.

Le Rénovateur : Quelle place occupe encore ce mouvement dans le contexte actuel de démocratisation du pays ?
K.T. : Nous avons revendiqué la démocratie en Mauritanie avant tout le monde en exigeant, depuis des décennies, une égalité de droits et de devoirs pour tous les citoyens. Notre combat consiste non seulement à dénoncer des oppressions culturelles, économiques et politiques réelles, mais aussi à proposer des solutions alternatives qui renforcent la culture démocratique en réconciliant la Mauritanie avec sa vraie identité. Ce combat est actuel. Nous ne nous satisfaisons pas d´une démocratie qui se résume au rituel des élections, auxquelles d´ailleurs la majorité noire est exclue de fait. Nous assistons à une démocratie de façade parce que biaisée, dans ses fondements injustes. Comment parler de démocratie là où il y a déni de citoyenneté pour les Négro-africains et déni d´humanité pour les Haratines/esclaves?
Voilà pourquoi nous ne nous satisfaisons pas d´une démocratie qui se résume au rituel des élections, et pour laquelle du reste la majorité noire est laissée pour compte.

Le Rénovateur : D'ailleurs estimez-vous que quelque chose a changé que vous pouviez considérer que c'est un acquis à préserver ?

K.T. : Pour nous, l´acquis principal est la prise de conscience d´opprimé au niveau de nos populations. Une aspiration nationale plus forte pour le jeu démocratique, fut-elle quelque peu biaisée; La forte mobilisation de l´opinion publique nationale progressiste contre le coup de force d´Août 2008 en est une illustration. On peut espérer que l´ère des dictatures est révolue!

Le Rénovateur : Après l'élection de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, les mouvements en exil avaient été invités à regagner le pays; certaines figures du mouvement sont revenus et ont même participé aux journées de concertation nationales cela engage -t-il les autres comme vous ?

K.T. : Si vous parlez de nos ex-camarades dissidents des FLAM, vous connaissez les conditions dans lesquelles ils sont rentrés au pays, donc leur présence ne peut évidemment engager le mouvement. Si par contre vous faites référence aux journées de concertation sur les réfugiés et le passif humanitaire engagées sous le magistère du président Sidi Ould Cheikh Abdallah, les camarades qui ont assisté à ces journées étaient les délégués des déportés et ils sont allés porter la parole de la coordination des associations des réfugiés mauritaniens au Sénégal et au Mali. N´oubliez pas qu´avant ces journées de concertation un travail de contact avait été fait à travers la rencontre de New-York entre le président des Flam et le président Sidi mais surtout la visite dans les camps d´une délégation ministérielle conduite à l´époque par le Secrétaire général de la présidence et le ministre de l´intérieur. Nous avions donné pendant ces rencontres nos avis et posé nos conditions avant tout retour officiel au pays.

Le Rénovateur : En d'autres termes êtes-vous prêts à abandonner la lutte si un dialogue avec l'actuel pouvoir devenait concluant?

K.T. : Abandonner la lutte ? On n'abandonne pas une lutte car c´est un devoir; on n'abandonne pas un devoir! Vous voulez peut-être dire quitter l´exil? Cela peut et doit-être envisagé! Maintenant si le dialogue devenait concluant comme vous dites par rapport au problème de la cohabitation et du partage du pouvoir, ce serait une bonne chose mais nous ne tournerions qu´une page comme en Afrique du Sud. Nous aborderions alors une autre phase de lutte, à savoir celle du développement, de la bonne gouvernance et surtout celle pour l´ancrage de la démocratie dans notre pays.

Le Rénovateur : Aujourd'hui, il y a une sorte d'émiettement des forces contestatrices en exil, les Flam sont-elles encore à la pointe du combat suite aux dissensions intervenues dans leurs rangs pour des raisons multiples ?

K.T. : On ne le dira jamais assez, la vie d'une Organisation, qui se veut de surcroît mouvement de libération, est souvent heurtée. Elle ressemble quelque peu à la marche d'un train, comme dirait l'autre; à chaque gare il y a des passagers qui montent et d'autres qui descendent. La dissension dont vous parlez n´est qu´un vieux souvenir pour nous. Vous savez que les raisons des départs, quelque fois douloureux, varient, ici et là. La lassitude d'un voyage qui dure, qui dure et qu'on avait espéré plus court, a souvent raison de la résistance du combattant de la liberté. Cela dit nous ne pouvons que déplorer cet émiettement. Nous travaillons à fédérer ces forces.

Le Rénovateur : On accuse certains leaders de cette organisation d'instrumentaliser la cause noire. Que répondriez- vous ?

K.T. : Quels leaders, et de quelle organisation? Soyez précis!

Le Rénovateur : Le Rénovateur : Le retour des refugiés, le passif humanitaire, la cohabitation intercommunautaire, les langues nationales quel regard portez-vous sur toute cette thématique ? L'actuel pouvoir vous inspire-t-il confiance et seriez-vous disposés à le rencontrer étant entendu qu'il y a une autre aile des Flam qui la fait ?

KT: Je crois avoir déjà répondu à une bonne partie de cette question mais je rappelle simplement que ces thématiques ont été et restent d’abord les nôtres, qu'elles soient reprises par les médias, comme vous le faites ici, ou par des formations politiques, nous ne pouvons que nous en féliciter; cela est aussi un de nos acquis. Encore une fois, l’action de nos anciens camarades n’engageaient qu’eux ! Il n'existe plus, à notre connaissance, une "autre aile". Les Flam sont entières et uniques. Les ex-camarades dont vous parlez n´existent plus en tant que Flam, certains ont rejoint le parti au pouvoir et sa mouvance, d´autres l´AJD/MR ou ont complètement baissé les bras et abandonné la lutte. Il n´existe que Les FLAM authentiques qui sont dirigées par le Président Samba Thiam Cela dit, nous restons toujours ouverts aux rencontres avec ceux qui nous gouvernent, dans un souci de dialogue autour des questions d’intérêt national. Le dialogue a toujours été notre crédo, et cela depuis l´appel du Manifeste du Négro-mauritanien opprimé de 1986 qui exprime nos positions de principes.

Le Rénovateur : La lutte continue, c'est votre crédo jusqu'à quand ?

K.T. : La lutte continue, c´est plus qu´un slogan, c’est une profession de foi, un appel au courage et à la persévérance. Un hymne à la résistance et un chant de rédemption jusqu´à l´éradication et l´extinction de toute forme d´injustice et de discrimination en Mauritanie. La lutte continue est aussi et surtout un cri de ralliement de tous les combattants de la liberté.

Propos recueillis par Cheikh Tidiane Dia

Interview de Sow Ibrahima Mifo Vice-président et chargé à l´organisation et à l´orientation politique des FLAM

« La place des Flam est naturellement du côté de ceux et celles qui posent la question nationale et sociale comme une priorité absolue à résoudre ».

 
Les forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM) après des décennies d’exil, ont décidé de regagner leur pays pour continuer le combat. Comment se fera ce retour, comment les FLAM vont se positionner sur la scène politique, quelles sont les implications humaines de ce retour….Nous avons interrogé, Sow Ibrahima Mifo, Vice-président et chargé à l´organisation et à l´orientation politique des FLAM.

QDN: Quand sera effectif le retour annoncé des FLAM en Mauritanie?

Les Flam ont déjà commencé à reprendre effectivement pied sur le sol national avec le retour de notre section sénégalaise conduite par notre camarade Mamadou Wane. Avant cela, nos émissaires s’étaient rendus en Mauritanie pour y engager des missions de terrain, de contacts. Notre retour est désormais un processus irréversible mais nous tenons à le mener en bon ordre, en étapes contrôlées.

L’enjeu de cet événement est si important que nous devons en maîtriser tous les facteurs concourants. Et ils sont aussi divers que complexes, allant des préjugés et des appréhensions à apaiser, des exigences politiques et administratives à ménager jusqu’aux carrières et des vies de familles à réorganiser.

Mais je peux vous assurer que nous sommes à l’œuvre, et qu’il ne s’agit plus qu’une question de mois jusqu’au parachèvement de notre redéploiement dont le couronnement sera le retour de notre Président en compagnie d’un nombre important de nos militants.

QDN: Entre l’opposition degagiste, qui demande le départ d’Ould Abdel Aziz du pouvoir, l’opposition dialoguiste, qui a pris langue avec le pouvoir, la majorité présidentielle …Une fois en Mauritanie, où se situeront les Flam dans la scène politique?

IBRA: La place des Flam est naturellement du côté de ceux et celles qui posent la question nationale et sociale comme une priorité absolue à résoudre. Nous nous allierons avec les Mauritaniens, de quelque bord qu’ils soient, qui se préoccupent de débarrasser notre pays du plus grand danger qui menace son existence et compromet son avenir, à savoir les discriminations raciales et sociales érigées en règles immuables de gestion de la Mauritanie. Nous avons bon espoir que notre retour impulsera l’émergence d’un vaste pôle patriotique dont l’ambition première sera de guérir la Mauritanie de sa périlleuse fuite en avant en la réconciliant avec sa diversité.

QDN: La première option pour les Flam, c’est la création d’un parti politique. Y a-t-il une seconde option comme la fusion avec un parti politique.

IBRA: La seule option absolument intangible pour les Flam est le devoir de poursuivre en Mauritanie le combat qu’elles ont initié, il y a bientôt 30 ans, et pour lequel nous restons plus mobilisés que jamais. Il s’agit de déconstruire le système raciste et esclavagiste qui aliène et assujettit la vaste majorité de nos populations pour offrir, en lieu et place, un nouveau contrat d’unité nationale fondé sur les principes de liberté, de justice et d’égale dignité de nos identités. C’est un sacerdoce pour nous, une mission vitale pour la Mauritanie, et pour la mener à son terme, les Flam ne lésineront sur aucune opportunité.

QDN: Après des décennies d’exil, une intégration dans les pays d’accueil, le retour au pays pour y mener le combat politique, humainement, ça pose des difficultés…

Et comment pouvait-il en être autrement quand on sait que pour beaucoup cela dure plus d’un quart de siècle! Pendant ce temps, il a fallu vivre, s’adapter à de nouvelles réalités. Mais rassurez-vous, il n’y aura pas de drame car les Flamistes, en hommes et femmes de foi et de convictions, ont toujours su mettre l’appel du devoir militant au dessus des situations de convenances personnelles. Pour nos militants, les moyens de l’exil ne peuvent servir qu’à assurer le succès du retour.

Propos recueillis par Khalilou Diagana- Le Quotidien de Nouakchott du 26 juillet 2012.

Ces FLAM qui dérangent les forces du mal

Ces FLAM qui dérangent les forces du mal

kaaw toureLes partisans du système raciste et exclusiviste ont de la suite dans les idées. Le Général- président est en passe de gagner ses galons de noblesse dans le monde de la politique politicienne, inexpugnable forteresse où le mensonge gaillardement campé prend la forme et les couleurs de la vérité. Il est parvenu encore à se créer d´autres émules, d´autres Francois Soudan, d´autres griots maîtres dans l´art d´éteindre la torche de la démocratie et de maintenir l´ombre là où justement une lumière crue devrait permettre une transparence.

Ceux-ci n´ont pas à écrire comme le journaleux de J.A  et l´ex griot apologiste de Taya de spécieux articles sur le dos de quelque substantiel chèque, mais comme lui, ils excellent dans l´amalgame et dans l´art de laver l´Etat mauritanien de toutes ses tares pour le parer d´attributs quasi-magiques de subit démocrate, victime innocente des "machinations étroites et extrémistes des Flam" et du Sénégal voisin. C´est la conviction profonde des valets du régime, leurs complices de l'arnaque "putschiste" , et ses autres amis nationalistes arabes.

En effet, depuis l´annonce du retour probable des FLAM en Mauritanie, les partisans du statu-quo, et certains plumitifs en mal de "refoulement" ressortent la grosse batterie de la solution finale contre les FLAM. Des attaques repétées, haineuses, mal fondées et pour tout dire foncièrement malveillantes. Plus c´est gros, plus ça passe et ça casse! Hélas, cela ne fait plus d´effet dans l´état actuel des choses. La motivation cynique de ces illuminés de "l´arabité de la Mauritanie" et de la fumeuse rhétorique baathiste s´explique, mais qu´ils comprennent leur but est voué d´avance à l´échec, car comme le dit bien un proverbe du Fouta natal "ko mahaani hoore fusataa ngaandi".
Leur mission: diabolisation des FLAM! En les colorant d´une couleur qui n´existe que dans leur structure de conscience, traduisant leur paradigme qui est celui de l´idéologie raciste, exclusiviste et haineuse. L´opinion publique mauritanienne a suffisamment fait justice de certaines accusations absurdes, erronées, pour que nous n´ayons plus besoin de revenir sur certaines de ces inepties. Ceux qui confondent l´effet et la cause ont encore un recyclage philosophique à rattraper chez leurs maitres de Bagdad. Mais peut-on seulement nous expliquer les causes de la déportation massive des négro-africains seuls hors du pays en 1989, de l´extermination des centaines d´autres dans des casernes et dans la vallée? Revenons sur ce cette propagande mensongère véhiculée par nos adversaires politiques tendant à présenter les FLAM comme une version Négro-africaine du Ba´athisme ou du Nasserisme.

De ce grossier postulat, les porte-faix du  Système et autres tristes guignols de la même écurie semblent se decouvrir une nouvelle sordide besogne, une croisade contre les FLAM qui " doivent-être vomi (e)s" au même titre que les déporteurs, les tortionnaires, les geôliers et autres idéologues de l´exclusion et du racisme d´Etat. Quelle injustice!

 Il n´est pas besoin d´une longue dissertation pour montrer que cette assertion relève de l´amalgame et d´une volonté manifeste de jeter le discrédit sur les FLAM à des fins que le monde imagine. Sans nous étendre, rappelons que notre projet de société se fonde sur le caractère multinational de la Mauritanie où Arabes et Négro-africains auraient les mêmes droits, où le fait d´être arabe, noir, haratine, Zenaga ne serait ipso-facto une condition rédhibitoire. Ce qui est en porte-à-faux avec l´idéologie des nationalistes arabes qui dénie aux Négro-africains tout droit et veut construire une Mauritanie exclusivement arabe. Les thèses des nationalistes arabes ne constituent point un secret, elles ont été accompagnées par des actes ignobles à l´encontre de la communauté négro-africaine.
De la même façon que l´Irak de Sadolf Hitsein se battait contre les kurdes et les perses pour garantir l´arabité du flanc Est de la grande nation arabe, la Mauritanie doit, sur le flanc Ouest, chasser les Négro-africains pour préserver la pureté de la nation arabe. Cette théorie aboutit à la conclusion péremptoire selon laquelle tout ce qui n´est pas Maure ou beydane n´est pas mauritanien. Elle s´appuie également sur des arguments historiques fabriqués qui consacrent l´antériorité des arabes en Mauritanie. Donc, tout bonnement, les Négro-mauritaniens sont des "descendants d´anciens footballeurs ou des tirailleurs Sénégalais ou des africains de l´Ouest venus envahir et polluer la pureté de la race arabe" (thèses defendues par un certain El Wafi sur El Jazeera et Bredeleil lors de leur procés de 1988 et par Ould Taya dans Jeune Afrique en 1990 pendant le conflit sénégalo-mauritanien ).
 L´attitude des nationalistes arabes envers la communauté négro-africaine est en réalité une attitude de rejet, de négation et d´exclusion à tous les niveaux. C´est l´ancrage de ces convictions diaboliques jusque dans les hautes sphères du pouvoir qui a conduit le régime satanique de Taya à écarter les noirs de la vie publique, à les assassiner massivement, à déporter des dizaines de milliers de nationaux noirs au Sénégal et au Mali. Ce raisonnement simpliste basé sur une attitude de négation des Négro-africains constitue l´essence de l´orientation du nationalisme arabe en Mauritanie au niveau politique, économique et culturel du pays. Dès lors, il est tout a fait justifié de qualifier les Baathistes et les Nasseriens de racistes, particularistes, extrémistes, nationalistes étroits, parce qu'ils cultivent une doctrine prônant l´exclusion pure et simple des Négro-africains de la Mauritanie. Les FLAM ont-elles une attitude semblable par rapport aux Beydanes ?

A prendre pour référence, la production idéologique des FLAM, du Manifeste du Négro-mauritanien Opprimé de 1986, aux programmes et orientation politique du Mouvement en passant par le Livre Blanc de 1990, le Mémorandum des FLAM de 2000, La Plate-forme pour une Mauritanie réconciliée de 2007, on ne trouve nulle part une théorie de "la grande nation Négro-africaine dont la Mauritanie constitue le flanc ouest qu´il convient de préserver de l´invasion des arabes venus de l´orient". Nulle part on ne trouve dans les documents des FLAM, que "devant l´intolérable invasion des arabes la solution consiste à les chasser de la Mauritanie, pour préserver la souillure arabe afin de bâtir une nation négro-africaine avec un pouvoir exclusivement noir ancré dans le monde Négro-africain." Si les FLAM avaient une telle attitude de rejet et d´exclusion de la composante arabe du pays, à ce moment il serait légitime scientifiquement de les qualifier "d´étroits, d´extrémistes, de racistes" parce que s´appuyant sur une doctrine prônant l´appartenance exclusive de la Mauritanie aux Négro-Africains.

Que disent les F.L.A.M ?

LES FLAM ont toujours reconnu EXPLICITEMENT le caractère biracial et multinational de la Mauritanie ainsi que le droit de toutes les composantes culturelles du pays à vivre et à s´épanouir pleinement en Mauritanie. Les FLAM sont fondamentalement attachées à la vocation naturelle de la Mauritanie qui est celle d´être un trait d´union entre le monde Négro- africain et le monde Arabo- berbére. Ce que les F.L.A.M dénoncent et combattent, c´est justement le constat de la trahison de cette vocation naturelle par l´option de l´arabité exclusive de la Mauritanie (qui ne dérange pas apparemment certains) adoptée par la classe dirigeante Beydane depuis les indépendances jusqu´à nos jours. Cette option exclusiviste a mis en place des mécanismes dont l´effet conjugué aboutit inexorablement à l´exclusion de la composante noire du pays. Ce sont ces mécanismes à l´oeuvre au niveau de l´éducation, de l´économie , de l´administration, de l´armée et de la politique extérieure et intérieure et de la justice que les FLAM dénoncent sans complaisance dans le Manifeste de 1986 par des données empiriques avec des statistiques à l´appui.

La communauté Négro-mauritanienne, tout en partageant le lot quotidien d'injustices sociales et économiques avec la communauté beydane, n'en demeure pas moins violentée dans ce qu'elle a de plus cher: sa culture, son identité. Depuis des décennies en effet, la communauté Négro-africaine est victime d'une violence plus pernicieuse et subtile: c'est sa négation culturelle, le refus de la reconnaître comme porteuse de droits particuliers. Ce refus est le fait exclusif de l'État raciste, cet Etat n'a rien à voir avec la communauté Arabo-berbère et encore moins avec la communauté Noire. Le contrôle de cet État par certains éléments racistes et surtout l'absence de légitimité de celui-ci vis-à-vis de toutes les communautés nous obligent à opérer une séparation entre l'État raciste et la communauté beydane. D'ailleurs, cela fut toujours le cas depuis que les FLAM existent malgré notre diabolisation par le régime de Taya et ses valets auprès de nos compatriotes arabo-bérbéres.


Cette négation nous l'avons toujours combattu, nous la combattrons, c'est pour ce combat que sont tombés: BA SEYDOU AMADOU, SY SAIDOU DAOUDA, SARR AMADOU mais aussi tous ceux qui sont morts dans les conditions les plus atroces pendant leur incarcération: BA ABDOUL GHOUDDOUSS, TENE YOUSSOUF GUEYE, DJIGGO TAPSIROU, BA ALASSANE OUMAR. D'autres sont infirmes pour le restant de leur vie. Et la lutte continue. Mais nous ne devons jamais faiblir, car il est des instants qui font l'histoire. Et nos camarades tombés ont fait à jamais l'histoire de la Mauritanie. Une autre Mauritanie est incontournable, il est honneur d'être dans le même camp qu'eux, le reste n'est que médiocrité. Nous ne devons cependant jamais oublier que nul ne peut détruire totalement cette violence dont nous - SONINKO, PULAAR, WOLOF, BAMANA, HARATINES, sommes victimes sans pour autant intégrer les autres violences que nous partageons avec nos compatriotes beydanes.

Comme on le disait, notre seule particularité en tant que mouvement est de partir de la violence dont nous sommes l'objet, en tant qu'individus culturellement situés, pour dénoncer l'ensemble des violences subies par tout le peuple mauritanien: on ne peut vouloir être libre en niant l'autre. L'histoire de notre pays démontre que la cause et la responsabilité de la violence verbale et physique sont du seul fait de l'État raciste mauritanien. Jamais dans l´orientation des FLAM , il n´a été question de lutter pour une négro-africanité exclusive de la Mauritanie au détriment de la communauté arabo-bérbére.

 A ce niveau de l´analyse, l´intégrité intellectuelle nous commande de renoncer à cette classification abusive qui met de facon mécanique dans le même sac les FLAM et les nationalistes arabes de Mauritanie (Baathistes et Nasseriens).
Cette attitude conceptuelle mécanique de nos adversaires politiques revêt à n´en pas douter une motivation cynique intéressante à appréhender. En effet, devant l´existence irréfutable de mouvements exclusivistes en milieu arabe (Nasseriens, Baathisme), il faut créer à tout prix un répondant en milieu négro-africain, le fabriquer vaille que vaille de toutes pièces pour faire "partager les responsabilités " entre les deux communautés de la crise, mais surtout pour apparaitre comme alternative équilibriste devant "deux"extrémismes. Dans cette attitude foncièrement malhonnête, nos adversaires politiques n´hésitent jamais à reprendre à leur compte les positions de la dictature sanglante de Nouakchott sur les FLAM: "mouvement raciste, extrémiste, terroriste" plutôt que de se baser sur le discours et les actions des FLAM, afin de les juger sur cette base objective. Et même sous cette optique, les rares fois qu´ils ont essayé de soumettre à la critique les documents des FLAM, ils s´en tiennent à des boutades crues sans aucune argumentation ou démonstration solide à la base.

Posons à nos procureurs la question de savoir en quoi un mouvement qui ne saurait prendre le Beydane anonyme et paisible comme cible, mais l´appareil d´Etat dans toutes ses manifestations est raciste ? Ce dont les FLAM sont coupables, c´est d´avoir osé toucher du doigt les pourritures de la nation mauritanienne à ce stade actuel de son évolution en projétant une lumière crue sur l´ensemble des mécanismes qui sont conçus, orientés et exécutés de manière à ce que le pays soit sous le contrôle effectif d´une nationalité racio-culturelle au détriment des autres. En politique comme ailleurs, les attitudes figées caractérisées par la transposition mécanique des théories d´ailleurs au détriment d´une prise en charge concréte des réalités empiriques de l´ici et du maintenant sont toujours sanctionnés par une grande impopularité dans les masses.

Ce sont les FLAM qui ont bel et bien impulsé le sursaut patriotique actuel des mauritaniens autour des véritables questions de l'unité nationale pour leur donner une solution durable et raisonnable. Cela l´histoire le retiendra.

Les FLAM ou les mouvements d´opposition Négro-africains n´ont pas à souhaiter le surgissement de problèmes raciaux ou ethniques en Mauritanie. C´est l´existence effective de ces problèmes qui explique leur naissance et leur combat. Mais Hélas! l´esprit biscornu des soldeurs du crime et partisans du système ne digére pas cette évidence. La lâcheté est ici sans commune mesure.

La logique de notre combat s´inscrit dans la ligne de mouvements de libération, loin des piètres politicards en mal d´exhibition.Tous ensemble, nous aurons encore à mener d'autres combats pour que l'égalite, la justice et la democratie s'enracinent profondement dans notre pays.

Pour être le principal mouvement d'avant-garde de la lutte de libération nationale; Les FLAM ne méconnaissent pas pour autant la nécessité de l'unité d'action de l'ensemble des organisations politiques et de la société civile soucieuses de l'unité nationale et du règlement juste et équitable de la question nationale et sociale. Terminons avec Jaurès qui disait: "le péril est grand mais il n'est pas invincible, si nous gardons la clarté de l'esprit, la fermeté du vouloir, si nous avons à la fois, l´héroïsme de la patience et l´héroïsme de l'action, la vue nette du devoir nous donnera la force de le remplir".

La lutte continue.

Kaaw Touré Porte-parole des FLAM.
www.flamnet.info

A propos de nos langues nationales

A propos de nos langues nationales

altLe problème des langues, à l´instar de tous les problèmes inhérents à la nature même du Système d´Etat mauritanien, ne peut trouver de solution durable que dans le cadre de l´AUTONOMIE. C´est par l´application des principes de l´autonomie que se résoudront du coup les problèmes linguistiques.
 Une langue est un instrument, créée pour les besoins de communication par une communauté donnée. Dans un espace où cohabitent des langues différentes, la paix, la stabilité et le développement ne sont possibles que s´il est institué un multilinguisme qui correspond à une répartition spatiale et socio-politique juste de l´épanouissement de ces mêmes langues.

La régle de la compétition loyale verra une langue s´imposer au fil du temps par son dynamisme propre, ou alors la densité des interférences en créera une nouvelle. Dans tous les cas, ce n´est pas par des pratiques moyennâgeuses telles que celles adoptées par l´Etat mauritanien qu´une langue s´imposera sur les autres. On connait depuis longtemps l´étendue de l´arrogance bornée de Ould Taya qui croyait pouvoir décréter l´arabité de la Mauritanie et s´employer à parachever l´oeuvre_ en tout état de cause bancale puisqu´incapable d´arriver à ses fins_ de ses prédécesseurs.

Ainsi le matraquage intempestif à la radio, à la télévision et à l´école de l´arabe au mépris de toutes les autres langues nationales a provoqué le rejet en bloc non de cette langue, mais de l´utilisation qui en est faite, par tous les mauritaniens, y compris tous les arabes réfléchis et patriotes qui, à l´opposé de quelques inconditionnels du Baathisme et du Nassérisme, comprennent la nécessité pour le progrès et la paix du pays, l´épanouissement de chaque citoyen dans sa propre langue.

Les contre-performances chroniques de l´école et de l´administration mauritanienne ne suffisent-elles pas de montrer l´échec de la politique bornée d´arabisation à outrance? Il est vrai que c´était plus pour "beydaniser" ses institutions que le triste colonel s´est engagé pour l´aventure que l´on connait.

L´institut des Langues Nationales, fruit de la lutte héroïque du mouvement noir a été chroniquement saboté par le gouvernement, avec des moyens de fonctionnement dérisoires et des activités limitées. Il est cependant la base de la réhabilitation des langues nationales. L´alphabétisation des populations et la transcription des concepts scientifiques dans ces langues sont une nécessité impérieuses.

Des langues comme le Français doivent progressivement perdre leur statut actuel pour celui plus conforme de langue de communication. L´arabe, le Bambara, le Pulaar, le Soninké et le Wolof doivent quant à eux aussi bénéficier du même statut et par conséquent jouir des mêmes DROITS dans tous les domaines en vertu de l´ÉGALITÉ absolue des nationalités.

En fait le problème Négro-Africain est un problème d’exclusion globale; exclusion sur le plan politique, économique, culturel et social. Ils réclament l’Enseignement des Langues Nationales garant de leur identité, en toute légitimité, sans exclure ni l’Arabe ni le Français.
 
Tel est l’enjeu et la véritable dimension du problème!

La lutte continue.

Devoir de mémoire et refus de l´oubli: les années de braise racontées à mon fils

04 Septembre 1986: Devoir de mémoire et refus de l´oubli
alt"Pour lutter contre l´oubli du génocide les pères doivent pratiquer sur leurs enfants une "transfusion de mémoire" Thomas FERENZCI.
C´était le 4 septembre 1986 que débuta la répression sauvage contre des militants et sympathisants des Forces de libération africaines de Mauritanie (FLAM) suite à la publication du "Manifeste du négro-mauritanien opprimé".
En publiant ce manifeste en 1986, nous avions montré que des problèmes réels de coexistence entre les deux communautés raciales existaient. Nous avions aussi montré par quels mécanismes, ils avaient été engendrés. Nous avions également indiqué les perspectives dangereuses(guerre civile) sur lesquelles pouvaient déboucher ces problèmes, s´ils n´étaient pas résolus à temps correctement.
Nous avions enfin appelé à un débat national:" Les problèmes mauritaniens doivent être posés par des Mauritaniens, discutés entre Mauritaniens et solutionnés par les Mauritaniens eux-mêmes. Notre amour pour ce pays nous commande à inviter toutes nos nationalités à un dialogue des races et des cultures, dans lequel nous nous dirons la Vérité pour guérir nos maux.
Il faut que nous traduisons dans la réalité nos appels au Salut National et au Redressement de notre pays, au lieu de dépenser toutes nos ressources et toutes nos potentialités humaines dans des querelles raciales et culturelles dont les principaux bénéficiaires ne seraient certainement pas les Mauritaniens".(Manifeste du négro-mauritanien opprimé- avril 1986).
L´esprit du Manifeste était, en patriotes sincères d´attirer l´attention des pouvoirs publics sur les problèmes de la nation, en vue de leur trouver des solutions avant qu´il ne fut trop tard.
Quelle fut la réponse du gouvernement raciste de Ould Taya? cinglante, féroce et sanglante.
Depuis 1986, le régime raciste a systématisé dans le cadre de sa consolidation la politique de répression et de la mise à l´écart de la communauté noire et cela dans tous les domaines de la vie politique.
Ainsi en septembre de la même année, prenant comme prétexte la parution du "Manifeste du négro-mauritanien opprimé" le système  procéda arbitrairement à l´arrestation d´une centaine d´intellectuels noirs (parce qu´il n´avait pas des idées à nous opposer)qui furent inhumainement torturés, sommairement jugés et lourdement condamnés. Plusieurs centaines d´autres seront révoqués de la fonction publique ou contraints à l´exil.
En 1987, les corps militaires et  para-militaires connaitront une véritable purge qui se soldera par la radiation de plus de 3000 gendarmes, policiers, gardes et militaires noirs. Cette politique de mise à l´écart s´accompagne d´une volonté délibérée d´extermination de la communauté négro-mauritanienne déjà largement sous représentée dans tous les secteurs de l´Etat.
Ainsi, après l´assassinat le 6 décembre 1987 des lieutenants BA SEYDI, SY SAÏDOU et SARR AMADOU, le régime de Maawiya Ould Taya  s´attela à la liquidation physique des prisonniers politiques envoyés à cet effet à la prison mouroir de Oualata, l´écrivain TENE YOUSSOUF GUEYE, L´ADJUDANT-CHEF BA ALASSANE OUMAR, LE LIEUTENANT BA ABDOUL GHOUDOUSS, LE DOYEN DJIGO TAFSIROU y seront froidement assassinés. Le pouvoir raciste engagé dans le démentélement de la composante noire s´appuie essentiellement sur les Baathistes et Nassériens qui infiltrent l´appareil d´Etat à tous les niveaux en rivalisant d´ardeur dans la répression des noirs. C´est ainsi que durant toute l´année 1988, les exactions contre les noirs étaient devenues des pratiques quotidiennes. Les élèves , étudiants et civils noirs qui avaient tenté de manifester contre cette situation d´injustice à Nouakchott furent arrêtés, torturés et obligés à payer des lourdes amendes que les officiers de police baathistes fixaient selon leurs humeurs.
A Kaédi, Diowol, Rosso, Sélibaby, Nouadhibou, Zouératt, c´était la même atmosphére de terreur contre les civils noirs avec arrestations, tortures et amendes à ceux qui disaient non à l´injustice. Durant la même année 1988, le gouvernement envoya dans le Sud des brigades militaires beydanes, pour exproprier les terres, perquisitionner et désarmer les villageois négro-africains, en état de siége.
C´est dans ce contexte de chasse à l´homme généralisée contre les Négro-africains que survient le conflit "sénégalo-mauritanien". Profitant d´une crise sciemment provoquée avec son voisin le Sénégal, le Système affiche au grand jour sa parenté optionnelle avec la théorie nazie en reprenant à son compte les recettes désuètes des exécutions extra-judiciares et des déportations vers le Sénégal et le Mali de plusieurs centaines de Négro-mauritaniens. Utilisant à bon escient la fermeture de la frontière avec le Sénégal, les hordes d´Ould Taya installent la terreur dans toute la vallée, violant des femmes, violentant des notabilités traditionnelles et chefs religieux, massacrant froidement de paisibles citoyens et contraignant d´autres à l´exil.
Alors qu´en Afrique du Sud de l´apartheïd on est persecuté à cause des idées et opinions de remise en cause de l´apartheïd, en Mauritanie où l´Etat se veut arabe, on est persécuté parce que non arabe. Autre comparaison qui irrite certainement , c´est en Afrique du Sud de Botha le pouvoir blanc, tout raciste qu´il était, n´est pas allé jusqu´à déporter les noirs du pays,  il se " contentait", si l´on peut dire, de les parquer dans les bantoustans et au mieux dans les townships. C´est la volonté d´épuration et cette logique sanguinaire et raciste qui permettent d´expliquer les évènements d´octobre 1990-mars 1991. Le régime de Taya, conformément aux prétextes classiques, accusa des négro-africains(militaires, bergers, paysans, vendeurs ambulants, étudiants, chômeurs, simples fonctionnaires) d´avoir "comploté contre le régime" et procéda à l´arrestation de plus de 3000 Négro-mauritaniens. Le choix par le régime du génocide de la composante noire comme solution aux problèmes mauritaniens, à travers les évènements d´avril 1989, dans leur préparation méthodique, les conséquences horribles montrent à quel point la communauté noire était menacée dans son existence.
En mars 1991, avec la pression nationale et internationale, la dictature raciste recula et procéda à  des "remises de peine grâcieuses" qui devaient aboutir à la "libération"des prisonniers politiques négro-mauritaniens. Le bilan de ces arrestations s´éléve à des centaines de morts tous éxecutés extra-judiciairement, des milliers de cas de disparition dans la vallée pendant ces années de braise. Aujourd´hui, dans la totalité des villes et villages du Sud (de Ndiago à Daffor) il n´y a aucune famille négro-africaine qui ne compte en son sein, soit un exilé, soit un déporté, un assassiné ou estropié à vie.
Ould Taya est parti, Ould Mohamed Vall est passé, Ould Abdel Aziz a repris le flambeau mais on a impression que le système  est têtu. Ne dit-on pas  Chasser le naturel il revient au galop?
Le 4 septembre 86, l´histoire des années de braise commencait par là et elle continue toujours à faire des ravages et laisser des traces.  L´enrôlement discriminatoire initié par le Général-putschiste vient de prouver que les tenants du Système ne veulent revenir sur les "acquis" de l´arabisation. les FLAM portérent les premières le flambeau de la résistance et elles continuent à lutter et à résister aux coups d´assaut du systéme et de ses valets. Rien et personne ne détournera ses membres de l'objectif visé: la justice et l'égalité.
On a beau critiquer, dénoncer, réformuler, réformer, refonder, on revient au même constat du manifeste de 1986 et reformuler ses recommandations: le dialogue inter-communautaire pour un Etat juste, égalitaire et non-racial.
On ne le dira jamais assez que l’exclusion est en soi économiquement mauvaise, socialement corrosive et politiquement explosive. Tentons dès à présent de sortir de ce cul-de-sac qui, tout le monde le sait, ne mène nulle part. Pour en sortir, il faut, à notre avis, une attitude, un climat et des conditions. Une attitude courageuse, d’ouverture sincère et de reconnaissance du problème de fond. Un climat de décrispation sociale grâce à un train de mesures positives à l’endroit de tous ceux qui, victimes et blessés dans leur chair, ont subi des préjudices matériels et moraux. La sanction des crimes commis pour rendre leur dignité aux victimes, à leurs veuves et à leurs enfants. Je crois qu’il faut se parler, car ce formidable potentiel de révolte enfouie commence à gronder. Il serait erroné de croire qu´avec des simples promesses on peut calmer la tempête. Il faut un débat national sur la question nationale  dont les conclusions pourraient éventuellement être soumises au peuple, pour aborder enfin la phase d’une véritable réconciliation et de démocratisation.
Nos pensées pieuses et patriotiques vont toujours à nos vaillants martyrs de Oualata, Djreïda, Inal, N´beyka, Azlat et dans toute la vallée.
La lutte continue !

söndag 29 juli 2012

Vous avez dit réconciliaton ou soumission?

On veut nous imposer une omerta, de l´amnésie, de l´amnistie forcée, de l´oubli, de l´impunité sur les années de braise, il faut pardonner et tourner la page sans justice ou autre procès c´est tout ce que souhaite le Système. La Mauritanie peut tuer, violer, violenter et déporter ses propres enfants mais elle ne peut juger nos bourreaux !
Nos "nouveaux chiens de garde", ce terme le journaliste et essayiste français Serge Halimi en avait fait le titre d’un de ses célèbres ouvrages paru en 1997, veulent mettre le bourreau et la victime dans le même sac et nous imposer leurs termes du contrat de "la réconciliation". Comment soigner le mal sans crever l´abcès? Comment tourner la page de la déportation, de l´épuration ethnique sans avoir le courage de diagnostiquer la cause du mal national? "Ko addi ndogen saka ndartoden" ?
Ces fabricants ou partisans du renoncement et de l´oubli veulent nous enseigner leur propre "grammaire de la soumission" ou leur "vocabulaire de la réconciliation". Pour eux, toute revendication de justice est de l´EXTRÉMISME! Nous devons prendre nos baluchons, courber l´échine et revenir sans crier gare comme si nos longues années d´exil et de souffrances n´avaient rien servi! L´exigence de justice est un droit mais aussi un devoir pour tout celui qui se sent lésé dans ses droits . Qu´un seul déporté, une veuve ou un orphelin exige la justice, minoritaires soient-ils, leurs voix doivent-être écoutées , ce n´est pas parce que tout le monde a accepté de jouer au troupeau de panurges du Système que toute voix discordante doit être considérée comme celle de l´extrémisme. La réparation n´est pas que matérielle ou pécunière elle est surtout Morale. Les victimes n´ont pas exigé le ciel ou la lune mais la JUSTICE, est-ce un crime? Jugez nos tortionnaires! Jugez nos déporteurs! Jugez nos violeurs! Jugez nos voleurs! Jugez nos assassins ! Est-ce trop vous demander?


Les éternels "gendarmes de l´unité nationale" ou une certaine ‘police de la pensée’, pour dévaliser encore les termes de Gérard Larnac (‘La police de la pensée : propagande blanche et nouvel ordre mondial’, 2001), veulent nous faire croire que le problème des réfugiés et des veuves est "humanitaire" et il doit-être vidé de sa substance politique! ça sent de la pitié et de la compassion pour les pauvres réfugiés, orphelins et veuves que nous sommes. Cette compassion sent le souffre et de l´hypocrisie quand nous écoutons ou lisons certains discours négationnistes et nihilistes. NOUS NE CHERCHONS PAS LA COMPASSION MAIS LA JUSTICE.

Non messieurs les déportations et le génocide au sein de l´armée sont un problème politique et nécessitent une solution politique. Au nom de la patrie on doit taire nos souffrances, nous dit-on, ranger nos revendications dans les calendes mauresques, les tendances manichéennes à la poubelle! Et haut les cœurs pour le bled !Il faut se réconcilier c´est le nouveau hymne national. On veut bien! mais ayez le courage de reconnaitre l´existence de ce problème de la cohabitation ou cette politique de discrimination raciale et d´arabisation qui a engendré des crises cycliques répétitives (1966, 1973, 1979, 1986, 1987, 1989, 1990).

Taya en bon héritier des bâtisseurs du système d´exclusion tenta d´asseoir, définitivement cette politique de discrimination, en noyant dans le sang toute velléité de résistance; il déclarait ouvertement, comme par défi, " l´arabité exclusive de la Mauritanie" il disait dans Jeune Afrique "la Mauritanie n´est pas en voie d´arabisation c´est un pays arabe", un point c´est tout ( J.A -numéro 1513 du 1er janvier 1990, p.37). Cette arabisation forcée et forcenée n´allait pas cependant se réaliser sans heurts, au regard des crises citées plus haut, mais dont les plus marquantes furent celles de 1986, 1987, 1989 et 1990.

En 1986, deux ans après sa prise de pouvoir, il fait arrêter et emprisonner les cadres négro-africains, flamistes auteurs du Manifeste du Négro-mauritanien Opprimé; il étend la répression dans les villages du Sud.

En 1987: il fait exécuter 3 jeunes officiers Négro-africains pour tentatve de coup d´Etat, et fait radier de l´armée près de 1500 soldats Négro-africains, purifiant l´armée.

En 1989, il fait déporter des dizaines de milliers de Négro-africains au Mali et au Sénégal.

Enfin en 1990, pendant la guerre du Golf il fait assassiner plus de 530 militaires Négro-africains dans les casernes dont 28 vont être pendus le 28 novembre 1990, en commémoration de la fête nationale. Antérieurement à cette période d´intense répression 1986-1989 une loi domoniale était prise qui vise à déposséder les paysans négro-africains des terres du Waalo, en perspective de L´OMVS; on faisait descendre les chameaux vers le Sud qui saccageaient les cultures que les paysans n´osaient ni battre ni mettre en fourrière sous peine d´amende ou d´emprisonnement.

Sur le plan sous régional, le courant ne passait plus entre Nouakchott et Dakar pour deux raisons: Dakar était soupconné de sympathie vis à vis des Négro-africains d´une part et aurait également réglementé et limité le quota des chameaux en transhumance au Sénégal d´autre part. Cette mesure qui n´allait pas être pardonnée allait conduire aux événements de Diawara de 1989.

La déportation répondait en vérité à des motifs politiques inavoués :

- Dénégrifier le pays, car la population noire croissante (fort taux de natalité) constituait une menace directe pour le pouvoir de la minorité blanche, et donc risquerait du coup de remettre en cause le projet d´une Mauritanie arabe,

- elle répondait ègalement au besoin de récupérer les terres de culture du Waalo en perspective de la mise en valeur du fleuve;

- Il fallait aussi et enfin frapper, les cadres auteurs du manifeste, avant garde éclairée de la contestation du fameux projet hégémonique. C´est ce qui explique toute cette campagne malsaine de diabolisation des FLAM.

Dans le feu des événements une quatrième raison allait surgir: récupérer le bétail peulh (plus de 250 000 têtes de bovins) en compensation des pertes matérielles subies par nos compatriotes maures rapatriés du Sénégal lors des événements. Voilà pourquoi les cadres, les paysans et les éleveurs ont été les cibles privilégiées de la déportation.

Comment l´on procedait pour déporter?

A L´aube un détachement militaire encerclait le village, regroupait les habitants et jetait tout le monde dans des camions en direction du fleuve; Quelques fois les femmes étaient séparées des hommes et violées collectivement. A la berge, les villageois étaient fouillés et refouillés, dépossédés de leur état civil, de leurs montres de leurs bracelets, bijoux et quelques fois jusqu´à leurs vêtements. Ces hommes et femmes effrayés étaient ensuite contraints à traverser sous la menace des armes. Puis les soldats revenaient vers le village, désert s´emparaient du bétail et des bijoux dissimulés dans les malles, et ordonnaient alors aux milices haratines d´emporter les stocks de mil et de brûler le village ensuite.

Tel était le scénario classique des déportations reflétant ainsi une ferme volonté d´épuration ethnique. Voilà la vérité et la réalité que nous avons vécu dans ce pays. Nous ne devons pas oublier et comme le disait bien Thomas Ferenczi " Pour lutter contre l´oubli du génocide les pères doivent pratiquer sur leurs enfants une "transfusion de mémoire".

La question du "passif humanitaire "(exécutions et déportations) est un problème politique et elle nécessite une solution politique toute autre considération ne serait que élucubrations politiciennes . Nous sommes dans un pays où certains ont réussi à usurper à leur propre profit notre bien commun, LA MAURITANITÉ, et à partir de leur position de simple citoyens, comme tous les autres , nous dictent pourtant aujourd´hui celui qui est mauritanien et celui qui ne l´est pas, ils définissent pour leur propres concitoyens ce que veut dire la Mauritanité. La particularité de cette singuliére dictée, comme le remarquait un camarade , est dans sa manifestatiom concrète la déportation manu militari de plusieurs dizaines de milliers de leurs propres concitoyens au Sénégal et au Mali et l´exil forcé de centaines d´autres en Europe, en Afrique et en Amérique. Pour conclure, nous disons ceci à ces ‘nouveaux chiens de garde’ : vous avez bien le droit de défendre votre beurre, mais cessez de casser du sucre sur le dos des victimes de l´abominable et qui ne demandent que la justice !


Depuis quand demander la justice est devenu un crime? Sommes nous pas dans une République islamique? et vous savez que dans l´Islam la justice recommandée est celle de la loi du talion: Sourate AL-BAQARAT : " 0 croyants ! la peine du talion vous est prescrite pour le meurtre. Un homme libre pour un homme libre.... (173) . Pour vous, le talion sauvegarde la vie, ô vous, dotés d'un coeur. Peut-être frémirez-vous. (179) Sourate 5 Al-Mâ'idah : Vous couperez les mains des voleurs, homme ou femme, en punition de leur crime. C'est la peine que Dieu a établie contre eux. Il est puissant et sage. (42) Dans ce code nous avons prescrit .... : Ame pour âme, oeil pour oeil , nez pour nez, oreille pour oreille, dent pour dent. Les blessures seront punies par la loi du talion. (49). Sourate 48 AL-FATH.

 Pour autant nous ne demandons pas la déportation de nos déporteurs ou l´exécution des tortionnaires ou le passage à table de Ely ould Mohamed Vall et sa police. Nous pensons comme Ghandi qu´avec la loi "oeil pour oeil le monde finira aveugle." mais en hommes et femmes civilisés et non des sauvageons comme nos déporteurs nous exigeons la vérité sur ces événements douloureux pour plus jamais que ces tragédies ne puissent se reproduire encore dans notre cher pays. Pour que les tortionnaires ne puissent prendre les vessies pour des lanternes en pensant faire vivre le système autant que celui des Ian Smith et autres Peter Botha. 

 En Afrique du Sud, au Maroc et dans d´autres pays africains les gens ont eu le courage d´affronter leur passé pour bien bâtir et penser à l avenir mais en Mauritanie on veut panser les blessures sans crever l´abcés !!! C´est triste !

Dans son ouvrage La parole manipulée (Editions La Découverte, 1998), Philippe Breton nous rappelle cette terrible phrase de Boorstin : ‘Le génie de Barnum, ou de Hitler, fut de découvrir non pas combien il était facile d’abuser le public, mais combien le public aimait être trompé’. Si certains acceptent d´être trompés et d´être bernés par cette campagne sur les "extremismes" c´est leur droit mais la conscience éclairée ne doit pas baisser la garde ni céder aux pressions.

Je rappelle encore une fois que la véritable solution réside non pas dans le retour ou non retour des déportés ou l´indemnisation pécunière des ayant-droit mais dans la résolution correcte de la QUESTION NATIONALE.
La lutte continue.

söndag 22 juli 2012

Une interview avec Le Calame

Le Calame: Trois questions à Kaaw Touré Porte-parole des Forces de Libération Africaines de Mauritanie(FLAM).



alt« Nous ne partageons pas avec Ould Abdel Aziz la même approche sur la manière de régler les problèmes qui compromettent l'unité nationale»

Le Calame : Que reste-t-il aujourd’hui des FLAM ? Des communiqués de presse, des congrès, dans des salons feutrés, aux recommandations presque jamais appliquées. Pour beaucoup de négro mauritaniens, ce qui reste des FLAM à l’étranger est en déphasage total avec la réalité que vivent les négro-mauritaniens qu’ils sont censés défendre ? Etes-vous d’accord ?
Kaaw Touré : D´abord les FLAM c´est l´histoire d’une résistance patriotique des plus opiniâtres, celle qui n´a jamais plié, ni dévié, celle qui n’a jamais étérécupérée, en dépit des manœuvres et agressions de toutes sortes. Les FLAM. constituent sans conteste, dans l’histoire de notre pays, la force politique qui a fait montre de la résistance la plus longue et la plus constante. Je ne crois pas aussi que notre discours sur le racisme, l´esclavage, les réfugiés, l´identité du pays et l´impunité soit en déphasage avec la réalité du pays. Au contraire il devient de plus en plus audible et plus frappant à l´intérieur comme à l´extérieur. L´actualité du pays avec cet enrôlement discriminatoire vient encore d´une manière éclatante nous conforter dans nos analyses et dans nos positions. Nous continuons à dénoncer l’injustice dont la communauté négro-mauritanienne est victime et tous les exclus du Système en Mauritanie. Ils se reconnaissent tous dans notre combat. L´histoire retiendra aussi que les FLAM ont fait l´histoire de ce pays. Nous avons été les premiers à nous insurger contre le dictateur Ould Taya et le système discriminatoire qu’il a solidement bâti et conforté. Cela nous a valu la répression la plus sanglante, la plus cinglante et la plus haineuse jamais enregistrée dans ce pays.
Depuis leur création, les FLAM s´étaient fixées entre autres objectifs : la résolution de la question nationale, la lutte contre l´esclavage et les pratiques féodales, l´instauration d´une véritable démocratie en Mauritanie où le fait d´être arabe, noir, haratine, znaga ne serait ipso-facto une condition rédhibitoire. C´est ce paradigme que nous avons rappelé et voulu concrétiser en Mauritanie qui nous a valu la dénonciation, la répression jusqu’à l’élimination physique de ceux que nous comptions de plus chers dans notre mouvement.
A l’époque, cependant il ne s’était pas trouvé suffisamment de bonnes volontés dans les formations politiques concurrentes pour formuler, avec autant d’exigence que nous, la revendication d’une réelle égalité entre tous les citoyens mauritaniens. Mais tel le roseau de la fable qui ploie sous la poussée de la bourrasque sans pour autant casser, les FLAM ont survécu à toutes les tempêtes de sable du régime de Taya. Nous avons payé cher notre droit à l´expression.
Aujourd´hui il est facile de se réclamer de l´opposition et de bomber le torse ! Nous n´avons pas attendu la « démocratisation » du pays, la libération de la parole ou l´avènement de l´internet pour dire non à cette gestion discriminatoire, à caractère raciste, instaurée dans ce pays. C´est grâce aux FLAM que l´opinion internationale a découvert le vrai visage du régime mauritanien et l´apartheid méconnu de notre pays.
C´est grâce aux FLAM que le monde occidental et africain a découvert aussi le sort des déportés mauritaniens et des esclaves en Mauritanie.
C´est grâce aux FLAM que le génocide planifié par des franges intolérantes de nationalistes arabes a échoué. C´est grâce aux FLAM que les tortionnaires et autres génocidaires sont pourchassés et interdits de séjour dans des pays respectueux des droits de l´homme. C´est aussi grâce à l’impact de notre discours clair, cohérent et suivi, que les masses négro-africaines allaient prendre, pour la plupart, conscience de leur oppression. C´estencore grâce à notre encadrement que les déportés ont résisté pendant ces 20 ans aux chants des sirènes de Nouakchott, et maintenu intacte la tension du retour, jusqu´à la reconnaissance officielle de leur déportation par les nouveaux régimes.
On ne le dira jamais assez, un de nos acquis le plus essentiel, demeure celui d’avoir réussi, surtout, à rompre le mur du silence qui entourait cette politique ignominieuse de discrimination à caractère raciste et ces pratiques esclavagistes dont sont victimes les populations noires mauritaniennes.
La Mauritanie est un pays secret; nos dirigeants politiques se sont toujours évertués à soustraire à la curiosité internationale les problèmes de fond du pays, par la dissimulation et les diverses manœuvres mensongères !
Nous avons ainsi, à travers le « Manifeste du Négro-Mauritanien opprimé » diffusé à l’extérieur, notamment au sommet de l’Union Africainetenu à Hararé (Zimbabwe) en 1986 montré le vrai visage de la Mauritanie; chose que Ould Taya n’a jamais réussi à digérer !
Aujourd´hui toute la classe politique parle dans son ensemble de l´unité nationale, du retour des déportés, du passif humanitaire, chose fort heureuse, alors qu´hier ces sujets étaient tabous et considérés comme "fond de commerce des nationalistes étroits, des ennemis du monde arabe à la solde du sionisme". L´histoire vient encore une fois de démontrer que seule la vérité est révolutionnaire; nous n´avons jamais failli dans notre mission de combattants de la liberté, de sentinelle du pays, de garde-fous de la démocratie et d´objecteurs de conscience.
Le régime de Taya et les tenants du Système ont cherché, en vain, par tous les moyens à nous casser, à nous marginaliser, à nous diaboliser. Ils ont essayé par la répression, la corruption, la diffamation mais le socle dur est resté ferme et déterminé, loin de tout opportunisme et amateurisme; voilà ce qui reste des FLAM et ce que retiendra des FLAM tout patriote honnête et sincère et surtout ce que retiendront de nous les annales de l´Histoire. Enfin ce qui reste des FLAM ce sont ces milliers d´hommes de foi, ces femmes de conviction profonde,incorruptibles et imperturbables toujours prêts à relever d´autres défis. C´est pour ainsi dire que le discours des FLAM est toujours dans l´air du temps et que les revendications qui ont été à la base de la création de ce mouvement se posent toujours avec plus d´acuité.
Le Calame :Qu’est-ce qui empêche ce qui reste de ce mouvement de rentrer au pays, constituer un parti politique ou intégrer d’autres, afin de défendre, de manière démocratique, ses idées sur l’arène politique nationale? Le président Mohamed Ould Abdel Aziz ne vous a-t-il jamais tendu la main comme à Ibrahima Sarr, de l’AJD/MR? Si oui, pourquoi vous n’avez pas accepté de composer avec lui ?
Le mouvement reste plus que jamais vivant et mobilisé malgré toutes les épreuves subies. Quant à notre retour, si vous suiviez l´actualité en bons journalistes, vous auriez su que notre mouvement a pris lors de notre dernier congrès, tenu en France, la résolution de se redéployer à l´intérieur et de reprendre notre place auprès de notre base et de notre peuple. Le retour se prépare activement et sereinement aussi bien à l´intérieur qu´à l´extérieur du pays et vous verrez bientôt les FLAM, inchaallah, en Mauritanie avec toute leur force et dans toute leur splendeur.
Nous n'avons pas de contact avec le Général Ould Abdel Aziz. Nous n'avons rien demandé, lui n'a rien entrepris non plus. Nous ne partageons pas la même approche sur la manière de régler les problèmes qui compromettent l'unité nationale. Notre impression est qu'il s'est plus employé à déplacer les problèmes qu'à leur apporter des solutions de fond. Il compte certainement sur la lassitude des victimes et sur la stratégie "du diviser pour mieux régner" et espérer ainsi voir s'imposer ses réformettes qui occultent l'essentiel. Il a tort !
Le Calame : Ce que d’aucuns qualifient de « fonds de commerce » de votre organisation est largement aujourd’hui repris en charge par certains partis politiques, des organisations de défense des droits humains, de la société civile, particulièrement l’IRA de Biram Ould Dah Ould Abeid. Que reste-il de vos idéaux pour la Mauritanie ? Biram serait-il plus téméraire ou plus convaincu de la justesse de son combat que les FLAM ?
A votre avis, doit-on reprocher aux FLAM le fait que la classe politique et les activistes des droits de l'homme de l'intérieur se soient ralliés à leurs discours et idéaux, ou au contraire n'est-il pas plus honnête de féliciter leur clairvoyance? Nous avions peut-être eu tort d'avoir raison avant tout le monde, c'est à dire d'avoir osé défier seuls les périls à l'époque où la vaillance n'était pas la denrée la plus commune. Nous, on est plutôt honorés d'avoir suscité des vocations dans la défense de la justice et de l'égalité, mais aussi d'avoir crée des émules? J'espère seulement que la concurrence autour de ce "fonds de commerce" ne poussera pas certains négociants à brader l´affaire!!! Plus sérieusement, si, pour certains, la politique est une affaire d´intérêt et de marchandage, Dieu merci, de notre côté, nous ne sommes pas bercés à l'école de la fourberie des marchands d´illusion car pour les FLAM, la politique est avant tout une question de principes et d´éthique.
Par rapport aux autres, le moment venu, le peuple pour lequel nous nous battons saura faire la différence entre la copie et l'originale, car personne ne pourra défendre nos idéaux mieux que nous-mêmes ! Je salue au passage le combat que mène notre ami et frère Biram pour qui nous avons beaucoup de respect et de considération. Nous sommes convergents sur beaucoup de points. J´en profite pour lui apporter tout notre soutien, qu´il sait être sincère, tout en exigeant avec lui la libération de militants arrêtés arbitrairement.
Quant à la témérité et au courage, je crois que les FLAM n´ont plus rien à prouver. Nous avons fait nos preuves en affrontantle régime militaire le plus sanguinaire, au moment où tout le monde rasait les murs, si l´on ne le trouvait plutôt fréquentable. Nous avons fait nos preuves sur le terrain avant notre exil forcé et avant tout le monde mais aussi à l´extérieur. Que faites-vous de nos martyrs de Oualata, Djreïda, N´beyka, Azlat, Inal et de la vallée ? Il faut savoir que nous revenons de loin et que la lutte n´a pas commencé aujourd´hui. Le chemin vers la liberté est encore long mais la victoire est inéluctable. La lutte continue !
Propos recueillis par Ahmed Ould Cheikh -Le Calame numéro 799 du mardi 23 août 2011

NOTRE COMBAT

Notre combat est des plus hardis mais aussi des plus exaltants. Nous le continuerons en restant unis dans la détermination et dans la fidéli...