lördag 16 september 2017

HOMMAGE: DJIBO KÂ, JE ME SOUVIENS!


En plein été du mois de juillet 1999 sous le soleil ardent de l'Afrique lorsque le gouvernement sénégalais avait décidé de m'expulser du pays de la Téranga, suite aux pressions diplomatiques du petit dictateur de Nouakchott le colonel Maouya Ould Sid'Ahmed Taya, le doyen Djibo Kâ faisait partie d'un de nos plus solides soutiens à Dakar. Il a convoqué une conférence de presse à l'occasion en tant que leader de l'URD pour dénoncer cette "décision injuste et arbitraire". Dans les locaux du groupe Sud Communication à l'immeuble Fahd, Bd Djily mbaye X rue Macodou Ndiaye où je me trouvais pour faire des adieux à mes amis, ma soeur Linguère Aissatou Alioune Fall la journaliste vedette de l'époque de Sud Fm et mon ami et captif Abdoulaye Sacou Faye m'ont fait écouter dans leur studio l'intégralité de son intervention avant de m'interviewer en direct dans leur édition spéciale de SudFM midi, la première radio privée et libre au Sénégal.

A ma sortie des studios de Sud Fm je suis allé à la rédaction de Sud Quotidien pour une autre interview en compagnie de mes amis et frères Grand Demba Ndiaye, Latif Coulibaly, Bocar Niang, Mamadou Mika Lom, feu Mame Ollé Faye (MOF) et Abda Wone jeune stagiaire à Sud Quotidien à l'époque. Avant que je termine mes adieux on me passa un téléphone pour me dire qu'il y a quelqu'un qui voulait me parler. De l'autre bout du fil j'entends une voix familière qui me demandait: "C'est bien Kaaw?". J'ai répondu oui c'est moi. Et elle enchaine en pulaar: " Ko miin Jibo Kah no mbađđaa?"( C'est moi Djibo Kâ, comment vas-tu?). Après les salamalecs de politesse il me dit d'une voix grave et indignée: " Kaaw, vous avez tout notre soutien et solidarité dans cette épreuve et nous nous insurgeons contre cette décision arbitraire du gouvernement. Vous n'êtes pas des bandits, ni des voleurs mais des vrais combattants de la liberté et vous méritez le respect de tous les démocrates, gouvernements et dignes fils de l'Afrique". Il me prodigua quelques conseils en tant que ainé, oncle mais aussi comme Homme d'état et m'a prié de garder le contact et de lui donner de mes nouvelles et la suite du dossier. Ce sont ces mots et cette voix qui me sont revenus hier lorsque j'ai appris en direct par la voix du président Abdoulaye Makhtar Diop l'annonce de son décès. 

Djibo Kâ était un noble au vrai sens du terme et il symbolisait le "pulaagu" dans la geste pulaar, le mythe du héros, le courageux, le généreux et le digne. Il pouvait être un incompris mais c'était un homme de foi et de convictions profondes, un fin politicien avec une "analyse concrète d'une situation concrète" comme bréviaire pour dévaliser Lenine. Un républicain jusqu'à la moelle, attaché au droit et aux vertus africaines. L'homme qui secoua les racines du baobab PS en 1996 et permis l'alternance démocratique au Sénégal en 2000 était un grand Homme d'État, un panafricaniste convaincu, un pullo fier et un patriote sincère.
A notre soeur et amie Sira Ka et toute la famille toute notre compassion, au peuple sénégalais nos condoléances les plus attristées.

Pullo wirniima kono jaambaraagal makko e golle makko majjataa haa bada. A Dieu nous appartenons et à lui nous retournons.
Yo Alla yurmo mo yaafo mo. Yo Alla haarnu mo aljanna. Aamiin!
Et la lutte continue!
Kaaw Touré. 
 
Porte-parole des FPC-Mauritanie

tisdag 15 augusti 2017

FLAMNET- AGORA : Portait d'un grand combattant de la liberté(PARTIE 2)

Kaaw Tokossel  l'Homme  
Kaaw Tokossel est courtois, affable et de commerce facile; le sourire toujours en bandoulière. De son allure débonnaire se dégage une bonne humeur contagieuse. Il lui arrive de piquer des crises de rire qui peuvent  durer des heures et des heures, ce rire si caractéristique; mi-gémissements, mi-gazouillements.
Comme ce jour où je lui raconta l'histoire de ce vieux peul qui vivait à Marseille dans les années 50 et qui était de passage au siège des FLAM à Ouagou Niayes. Ce vieux nous raconta, camarade Thilo Niang(épouse du président Samba Thiam) et moi: qu'un jour revenant de Marseille, leur avion tomba en panne en plein vol et ils étaient suspendus dans les airs pendant plus de 2 heures en attendant l'arrivée des secours de Dakar. Thilo lui lançait de temps à autre des " Alaa Baaba…", le vieux renchérissait de plus belle : ”Arrivé sur les lieux, l'avion de secours nous jetta des cordes, accrocha notre avion nous tira jusqu'à Dakar...”.  Le jour je lui rendu compte de cette  conversation, Kaaw rit jusqu'aux larmes; il en riait des semaines durant de cette prouesse des secouristes de cet avion particulier.  

Kaaw est un pur Torodo, pas dans le sens peul ou féodal du terme, très vague a mon sens; mais plutôt dans le sens maure du terme ; un Zwaya, c'est a dire un noble (Dimo), humble et généreux au service des petites gens ( excusez l'expression). Je ne l'ai jamais entendu "crier sa torodité" on dirai qu'il s'en veut d'avoir naquit dans une grande famille des ”Elimane Jowol” ou Almamy, tellement il est modeste. N'GUZ est très généreux, une générosité spontanée, naturelle, et désintéressée. Il donne tant en période de vaches grasses qu'en période de vaches maigres. Il n'est pas de ceux, nombreux qui ne donnent que le trop plein; mais partage tout le temps car c'est sa nature. Les rares moments ou il lui arrivait de " ramasser le calepin d'un blanc", il attendait des jours et des jours de voir l'un de nous, camarade Ousmane Amadou Diallo ou moi et nous lancait: ''Sehilam ar nyamoyen gertoode". Toujours l'esprit de partage, c'est comme ca qu'il est.

 Le plus étonnant chez Kaaw est l'évantail de gens qu'il connait. Des personnes de toute condition sociale. Des quartiers populaires, à la bourgeoisie en passant par la banlieue.

Le landerneau politique sénégalais est son terrain de prédilection, la lutte oblige. Il s'y sent à l'aise jusqu'en devenir le chouchou. Kaaw peut causer avec Talla Sylla, plaisanter avec Abdou Fall ou débattre avec feu Pr Sémou Pathé. Son rôle de porte-parole des ex-FLAM qu'il a si bien rempli a fait de lui une sorte de mascotte des organes de presse au Sénégal avant son expulsion de ce pays frère en 1999 suite aux pressions diplomatique de la Mauritanie. Ces relations avec les médias? Je ne vais même pas m'y attarder; " It's very simple" come on dit ici: Kaaw connait tous les journalistes et touts les journalistes connaissaient Kaaw. Il va de soit que le milieu Haal pulaaren ne saurait demeurer en reste. En vrai Fuutanke enraciné, Elimane Bilbassi a su y cultive des relations solides et diversifiées avec les différentes associations culturelles. Il est l'ami du vendeur de lait du coin, du vendeur du journal de la rue, du cireur des chaussures, prend le thé avec Ngaari Laaw et peut tapper à la porte de Samba Diouldé Thiam ou d´Alioune Tine de la Raddho à n'importe quel moment. C'est ce substrat de qualites humaines qui font de Kaaw le grand militant qu'il a toujours été.

 Kaaw Toure le militant

 Kaaw est un vrai militant, un militantisme sincère et dévoué. Loin de
cet activisme mégalomaniaque oh combien fréquent chez nous, des "militants" qui viennent à la cause juste pour pavaner leur petite personne. Toutes nos organisations ont connu ces fanfarons avec leurs phraséologie sans tête ni queue qui accourent en masse au début, mais ne tardent pas à se dérober dès que les choses sérieuses commencent. Et ceux nombreux qui ne cherchent qu'à se faire un nom dans lutte avant d'aller vendre leur âme au diable pour quelques strapontins.

En vérité,  il n'est pas facile de militer; en dehors des obstacles inhérents à toutes lutte de libération; longue durée, déséquilibre des moyens, dissentions..., la notre est plombée par des facteurs intrinsèques uniques à la societé négro-mauritanienne. En effet, nos normes sociales font qu'il y a un âge pour tout; un âge pour s'amuser, apprendre, travailler, fonder une famille et aller à la mosquée. La lutte, tant et si bien qu'elle soit nécesaire parfois, ne saurait être qu'une étape de la vie située probablement entre s'amuser et apprendre. La preuve, touts nos combats sont en majorité portés par les élèves, étudiants ou chômeurs contrairement a beaucoup de societés ou il y a une adhésion totale à la cause et une distribution des rôles en fonction des capacités de chaque groupe d'âges. Dans notre société, les pressions sociales opèrent  une espèce de séléction naturelle qui ne présérve que les individus résistants.  

Il y a ceux, qui, à la moindre pression, cédent et ne résistent  pas; il y a ceux qui plient et ne rompent pas, mais il y a surtout ceux qui tiennent ferme et ne vacillent pas. Kaaw fait partie de cette poignée de militants qui ont mis leurs vies entre parenthèses le temps de la lutte. Il n'a jamais cherché à se caser dans un travail bien rémuneré pour oublier la lutte ou à s'émigrer. Il n'a fondé de famille que tard dans la vie. Comme ces nombreux rebelles qui ont juré de ne se jamais raser la barbe avant la victoire.

Elimane Bilbassi saisi chaque occasion pour faire avancer la cause, comme le jour ou il faillit transformer sa soutenance en réquisitoire contre Taya et son régime. L'un des membres du jury n'ayant rien touver à lui reprocher, lui lanca ceci:”…je ne sais pas qu'est ce que la lutte contre le racisme en Mauritanie vient faire dans un mémoire de l'ENEA où vous parlez de l´économie>>. Kaaw lui rétroqua alors à peu prés ceci: ”Les noirs sont opprimés en Mauritanie par un régime raciste, qui nous a jété sur le chemin de l´exil et dont le but était de nous ”clochardiser” et de nous fermer toutes les portes de réussite. Ce travail est aussi le fruit de notre lutte, de notre résistane donc je n'ai fait que dédier mon travail à mon peuple opprimé...”. C'est comme ca qu'il est mon ami, la lutte est l'épicentre de sa vie et toutes les occasions sont bonnes pour livrer le message. Bien sûre que je vais paraphraser Samba Diallo de l´aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane: ” Kaaw ne vit pas, il milite”.

D'aucuns le comparent à Biko ou Madiba, quelle abérration, comme s'il pouvait être l'un ou l'autre. Il est la synthèse des deux, il la détérmination du premier et la clairvoyance du second. Il resemblerait plutôt à Ahmed Kathrada dans son rôle de conseiller efficace et confident discret du président Samba Thiam. Je ne lui ai jamais connu une idôle particulière, même si on le soupconnait d'un brin de Sankarisme, mais c'était tendance à l'époque. Il  pouvait admirer Ghandi, Malcom X ou le Dalai Lama... Il est défenseur de toutes les causes justes. Je me souviens encore de nos longues conversations pendant les intérminables conférences nationales africaines au début des années 90, nous étions tous excités car persuadés que nous étions, que cette vague de démocratisation atteindrait un jour les rivages de notre pays.

Nous étions tous derrière les leaders des oppositions africaines qui allaient, pensions nous, débarrasser l'Afrique de cette vieille garde corrompue. Tshisékédi, Agbayibor, Koléla, Albert Zafy, Gbagbo, Sogolo, et même Jean Nguza Karl-I-Bond... tels étaient nos nouveaux héros.

 L'une de nos rares pierres d'achoppement était sa  farouche opposition aux tribunaux internationaux qui  ne jugeaient à son avis que les africains, moi plutôt libéral, j'étais pour le droit d'ingérence. Mon avis était et demeure que c'est par ce que les africains ne montrent aucune volonté de prendre en charge leurs problèmes qu'ils se font dicter les solutions.

 Je m'en voudrait de terminer cet article sans répondre à tous ceux qui l'accusent parfois de militer derrière le clavier; laissez moi vous dire, Elimane Bilbassi a milité avant l'avènement du clavier ou de la démocratisation de la parole en Mauritanie. C'est à pieds qu'il distribuait des tracts et nuitamment sous le couvre feu écrivait sur les murs sous le régime militaire à l´intérieur du pays, redigeait et distribuait notre journal "Le Flambeau"(journal interdit en Mauritanie) dans toutes les rédactions dakaroises et internationales et les représentations diplomatiques au Sénégal. Pendant que certains bavardaient, il faisait les cents pas devant les bureaux dans l'espoir d'apercevoir une autorité à sensibiliser sur la situation en Mauritanie. Pendant que d'autres théorisaient, il faisait le pied de grue devant les hôtels pour alerter les hôtes de passage sûr les dérives de Mouawiya. Bien avant l'Internet il a porté la parole partout en Afrique et dans le monde; au pays Mossi, au Kunaari, jusqu'au désert du Kalahari et en Scandinavie.

Il avait tissé son propre réseau social, réel celui là; pas virtuel, avec la création de Flamnet qui était devenu le premier forum libre et d´échanges entre exilés mauritaniens et compatriotes de l´intérieur. Ceci bien avant Twitter et WhatsApp, bien avant que la mère de Marck Zuckerberg, le fondateur de Facebook  pour paraphraser celui que vous savez. 

Mais ne dit on pas que derrière chaque grand Homme il y a une grande Dame, si Kaaw s'est encore bonifié c'est grâce à ma très chère cousine Arwa Dieng qui non seulement a réussi la prouesse de cultiver le haricot tropical en plein climat boréal mais a su s'occuper de mon très cher ami.

Voila N'Guza, mon "serpent est descendu" comme on dit chez nos cousins et voisins Wolofs, j'ai dit tout ce qui était "écrivable".

  J'ai passé sous silence les nombreuses tentatives de corruption, des propositions mirobilantes pour des retournements de veste dont tu as été l'objet et tous les trucs que tu utilisais pour tromper et déjouer la vigilance des forces de sécurité et agents de renseignements qui étaient à tes trousses et qui te voulaient du mal pendant ton exil sénégalais.

Que Dieu te donne longue vie et protège ta petite famille pour que la lutte continue jusqu'au dernier souffle.

La lutte continue!

Abou Hamidou Sy- FPC-Amérique du Nord.

FLAMNET- AGORA : Portait d'un grand combattant de la liberté (partie 1) par Abou. H.SY.


Il y a longtemps que ce projet me taraudait l'esprit, rendre hommage à ce camarade convaincu, cet ami fidèle et ce confident muet comme une tombe. Mais en réalité, je ne savais ni sous quel format, ni quand entamer cette tâche, encore moins par quel bout commencer, tellement l'Homme est multidimensionnel. Fallait-il écrire sa biographie? N'était-il pas très tôt de parler de quelqu'un qui n'était qu'au zénith de sa vie? Me disais-je parfois. Fallait-il  parler de l'Homme de culture? Du technocrate? (Vous avez bien lu technocrate) ou tout simplement du militant invétéré?

Mais assez d'excuses, lasse que je suis de voir des " portraits" de ce grand combattant de la liberté qui, même mis  bout à bout ne capturent pas toute la dimension de l'homme. Au risque de l'indisposer, connaissant son humilité naturelle, sa modestie sincère et sa sobriété légendaire; j'ai décidé aujourd’hui de me jeter à l'eau, il aurait certainement préféré l'expression " franchir le Rubicon" eu égard à son raffinement culturel.

Je vais vous raconter mon très cher ami Mouhamadou Touré dit Kaaw ou tout simplement Elimane Bilbassi comme il a fini par être connu dans le monde virtuel; Kaaw Tokossel pour la famille et les intimes. L'inamovible chargé de communication et porte-parole des FLAM et des FPC. Mais je préfère l'appeler par son sobriquet peu connu de N'GUZ.
J'ai connu Kaaw pendant les années de braises; lorsque nous étions tous deux très jeunes, mais " il mangeait déjà avec les grands" tellement " ses mains étaient propres". Ceux qui l'ont côtoyé peu avant moi m'ont rapporté un militantisme précoce. Pouvait-il en être autrement pour cet enfant  à quelques jets de pierres de la mythique
" Ceenal Bilbassi"?  Kaaw a commencé à militer dans les langes, j'allais dire dans le berceau mais ceux-ci sont inconnus dans sa contrée; Diowol Saaree Sebbee; car confronté comme tout enfant negro-mauritanien au racisme brut, presque normal de l’Etat. Mais n'étant pas un enfant comme les autres, il n'a pas passé longtemps à chercher la réponse. Il a vite compris, il fallait résister. C'est pourquoi il s'engagea très tôt dans la résistance culturelle, à travers la légendaire association " Jaalo Wali". Il était  loin de savoir en ce moment-là, que le régime lâche de Taya l’avait déjà dans la visée. 1986 publication du manifeste du négro-mauritanien opprimé, l´arrestation de tous les leaders de l´organisation. Manifestation et protestation à Nouakchott. Kaaw et quelques jeunes de Jowol organisèrent la première manifestation publique et ouverte contre le régime militaire de Taya à l´intérieur du pays. Le village des guerriers de Bilbassi fut encerclé et mis sous un état de siége, arrestation d´une cinquantaine de jeunes du village, Kaaw faisait partie du lot des détenus. De guerre lasse, les forces de sécurité finirent par le jeter en prison et il avait à peine ses 18 ans et qui faisait de lui le premier plus jeune prisonnier politique du colonel sanguinaire Ould Taya. Voulait-on les humilier ou les dompter? Mais c'était sans compter avec la témérité de ce descendant des seigneurs du Mandé.

La bienveillance de Dieu, la protection de ses ancêtres et les bénédictions de ses parents finirent par le faire traverser le fleuve en décembre 1987 et d´échapper à la chasse des hommes du redoutable tortionnaire, le commissaire Cheikh qui semait à l´époque la terreur dans la vallée. Il lui est reproché d´avoir initié et dirigé encore une fois avec quelques jeunes lycéens de Kaëdi une grève de protestation contre l´exécution des premiers martyrs de la cause négro-africaine, les jeunes officiers Ba Seydi, Sy Saidou et Sarr Amadou. Et c'est au pays de la Teranga qu'Elimane Bilbassi fourbit ses armes pour aller à l'assaut de l'Etat raciste mauritanien. 
Prêtez moi alors vos oreilles (vos yeux dans ce cas), je vais vous narrer dans mon style droit, (celui qu'il me connait bien) c'est à dire venant droit du Cœur, que la raison n'a pas encore enjolivé. Cette curieuse raison qui a toujours tendance à peser et à sous-peser toute parole contre les normes sociales quitte à en faire souffrir la vérité.
Assurément un seul jet ne suffirait pas à appréhender N'GUZ car sa vie est ...toute une vie.


Kaaw Toure l'intellectuel:
Ce qui frappe de prime abord chez Kaaw est sa maitrise de la langue de Molière et sa très vaste culture littéraire. C'est de loin l'un des meilleurs de notre génération, celle des 88ards. Je peux même affirmer sans ambages que "c'est le meilleur parmi eux" comme dirait sa favorite tante Viviane Wade. En effet, dans le même texte, il peut convoquer la mythologie grecque, citer un auteur de la pléiade et décrire une fresque orientale.
Surprenant pour quelqu'un qui a connu l'école formelle dans la deuxième décennie après les indépendances ou tout foutait le camp en Mauritanie, au moment où la médiocrité et le desordre généralisé s'installait avec l'arabisation des premières années de l'enseignement fundamental.
Il n'était pas non plus bien loti au lycée Limamoulaye, qui était bien loin de l'excellence qu'il connait aujourd’hui, mais comme à son habitude, il a su tiré son épingle du jeu et passé son bac avec brio au-dessus de la mêlée.
C'est à la prestigieuse Ecole nationale d'Economie Appliquée (ENEA) qu'il a fait ses  humanités, ou il a côtoyé de nombreux cadres africains: des maliens, des béninois, nigériens, tchadiens, malgaches, camerounais, des comoriens... qui sont retournés occuper de hautes fonctions dans leurs pays ou dans des organisations internationales.
Que de ministres ou de directeurs que Kaaw connait, personnalités qui ont lui offert de nombreuses opportunités qu'il a toutes déclinées préférant continuer la lutte. "La lutte continue" qui ne lui connait pas ce slogan?
Il aurait pu être un Enarque, personne n'aurait rien à y redire car c'est un prodige. Ce littéraire reconverti est en réalité un ingénieur de formation, qui l'aurait cru. Ne vous y trompez guère, son éternel béret français ne cache pas seulement une grosse tète, mais une tête bien pleine, celle d'un planificateur doublé d'un démographe. Quel gâchis pour la Mauritanie!
Mon ami est un artiste accompli, je dirai presque complet. En effect, Kaaw est un chanteur, compositeur, poète, parolier, écrivain, dramaturge... Les seules formes d'art qu'il n'a pas taquiné sont le 7eme ou peut être les arts plastiques, encore que ça ne serait pas surprenant s'il s'y aventure de temps à autres, lui qui fréquentait la même gargote que Joe Ouakam.
N'GUZ est un polyglotte; il comprend l'arabe, s'exprime très bien dans la langue de Shakespeare, maitrise le suédois... Curieusement  la seule langue qui semble  lui échapper est celle de Kooc Barma, même Lobbatt Fall la parle mieux que lui.

Fin du premier jet
La lutte continue!

Abou Hamidou Sy - FPC Amérique du Nord

lördag 17 juni 2017

PARTAGE DE LECTURE: ELLE PARLE DE NOTRE LUTTE ET DE NOTRE DÉFI

FLAM, et le génocide de l'innocence

Je me souviens de ce mot, dans mes jeunes années, un mot en 4 lettre mais qui semblait en contenir des milliards, 4 lettre et l'avenir incréé. 4 lettre qui comme une berceuse a calmé l'angoisse qui engloutissait tout autour de nous. À y réfléchir cette angoisse habitait certainement le ventre de ma mère quand j'y séjournais. La peur... la peur, la démence qui s'est lentement, insidieusement insinuer dans le regards de ceux avec qui j'ai souri à la vie la première fois, levé la poussière sur le chemin de l'école... Puis la peur, le piège qui m'enferme, nous enferme, quand la fuite est la seule issu, et qu'il n'y a aucun endroit où aller.
Les cris, les plaintes, le sang, la colère, les vies qui s'évaporent. La jeunesse brisée. Un millier d'années de frustration, un monstre d'obéissance, la cadence des pas. Identité. Une identité, Mon identité, les murmures, le silence, la nuit, la nuit... les nuits... les portes closes. Les portes fracassées...Les regards impuissants des parents, rien n'est plus inhumain que de rendre un parent incapable de cacher sa défaite.
Puis le mot est arrivé à mes oreilles, comme un prophète, un frein, un mur, une protection, comme la voix, la voie des ancêtres, FLAM.... Comme une brise. Malgré le chaos, on soupire, on respire, non, nous ne sommes pas seuls, non, nous n'avons jamais été seuls, maintenant nous le savons... FLAM... FLAM, il ne m'évoque pas le feu, mais l'apaisement, la sécurité, la détermination qui fortifie notre courage, plus jamais ça. FLAM c'est le sentiment de ne pas être seul face à la folie meurtrière, au despotisme, c la protection contre ce que l'humain a de plus vil: coloniser le bien être des autres, coloniser les esprits, les identités.
Et puis les visages se sont défroissés. Moi j'ai eu peur, depuis toujours, peur d'être dominée, peur de dérivée vers une culture, une langue, un mode de vie qui par essence me méprise et veut me soustraire à moi, à mes racines à ma terre, au Dieu de mes ancêtres. Autant sucer l'encre de ma peau, effacer les mots sur ma langue, détruire l'enclos des vaches, décercler la case, détourner les fleuves, arracher les arbres, autant reverser nos calebasses de lait, manger nos vaches. Oui autant faire tomber le ciel, et détruire la terre. La vie est ce qu'elle est parce que je suis ce que je suis, vous êtes ce que vous êtes parce que je suis ce que je suis. Sans ce que je suis rien ne sera, ni l'arabe, ni l'Arabie ni l'arabité, ni la Mauritanie encore moins Coppolani. Tu es parce que je suis!
Voilà comment sans connaître la portée politique de cet organisation, elle a forgé en moi la conviction et la fierté d'être noire et peulh. Ce pays ne se fera pas sur le cadavre de ce que je suis. Mon militantisme se résumait à refuser de parler, de comprendre d'étudier l'arabe. Je ne voulais même pas avoir une bonne note en Arabe, c la peur qui a planté le rejet. La tentative de viol brutale de ce que je suis.
FLAM a donné une conscience politique à tout les Mauritaniens, et aux bourreaux, la conscience d'avoir franchi la ligne rouge, d'être aller trop loin.
FLAM n'est pas qu'un parti politique, FLAM c la petite flèche planté dans le flan de la bête immonde, dans la flèche la graine, la graine qui germe, et qui germe, et fleurie sur le cadavre de ce que je ne veux pas être, de ce que nous sommes pas sensés être.
Je ne suis pas flamiste, la Flam à juste calmer mes angoisses, la où mes propres parents étaient impuissants. FLAM c le tapi où repose ma force.... C comme un œuf que je couve, c mon espoir, un talisman.
Puis j'ai rencontré Samba Thiam, celui qui a dit "Si tu parle ta langue, je parle ma langue". C le continuum, de ce que j'attendais d'un combattant de la liberté. On ne peut être un homme politique dans une situation de domination, on est un combattant. Enfin c mon avis. Un combattant ne négocie pas avec son espace vital. Qd je l'ai vu en chair et en os, il est Si modeste, Si peulh, Si foutanke, Si comme moi, Si comme Mon père, Si comme Mon frère, Si comme tout ceux qui sont comme lui, des opprimés. Ce qu'il a de Si spécial c d'avoir compris le système. Ce qu'il a d'intelligent c de mettre son oppresseur au même pied d'égalité que lui. Tu n'es pas mieux que moi, l'arabe n'est pas au-dessus du Poular ou du Soninke ou de toute autre langue. L'arabe n'est pas sacré, les arabes ne sont pas plus sacrés que les autres. FLAM n'est pas un espoir, il est ce qui allume l'espoir. Il est ce qui révolutionne les cœurs, il est ce qui porte le changement, il est la FLAM qui éteint la peur... et fait germer la lutte...
Je tiens à préciser que je ne suis sous influence d'aucune drogue, j'ai pas été payer par Israël, ni aucune organisation sioniste, ou homosexuelo-lesbiano-laïque. Aucun membre de ma famille n'est sous une menace directe de cette organisation raciste et séparationniste, sudiste qui veut soustraire une Mauritanie paisible à son milieu naturel arabe que sont les FLAM... je suis juste racistement, exclue et dominée comme eux...

Mauritanie : la journée du réfugié sur fond de devoir de mémoire et de justice par Yaya Cherif Kane

PARTAGE DE LECTURE: Un article du grand journaliste Mauritanien Yaya Cherif Kane
Mauritanie : la journée du réfugié sur fond de devoir de mémoire et de justice

La Mauritanie à l'instar de la communauté internationale célèbre le 20 juin prochain la journée des réfugiés. Ils étaient près de 60000 déportés au Sénégal et au Mali en 89 sous le régime de Ould Taya dont 25000 officiellement sont rentrés depuis 2008 grâce à un accord tripartite entre le Sénégal , la Mauritanie et le Haut Commissariat des Réfugiés (HCR).Parmi les personnalités politiques rentrés volontairement par eux-mêmes en 2014 figurent en bonne place le chef historique des FPC ex -FLAM Samba Thiam et son porte-parole Kaaw Bilbassi Touré, symboles de la résistance des noirs.Cette journée revêt pour eux et pour tous les réfugiés de la diaspora une signification particulière.Une occasion pour interpeller le régime de Ould Aziz à rouvrir le dossier de rapatriement des réfugiés au Sénégal et au Mali pour achever le processus de règlement du passif humanitaire.Après plus deux décennies d'exil bon nombre de réfugiés répartis dans les régions du Sud n'ont toujours pas de papiers d'identité et d'accès à leurs terres anciennes.
La journée des réfugiés est célébrée chaque année le 20 juin qui coïncide avec l'adoption de la convention des Nations-Unies relatives au statut des réfugiés.En Mauritanie elle revêt une signification particulière pour les 60000 noirs déportés en 89 au Sénégal et au Mali dépossédés de leurs terres, bétail et biens immobiliers sous le régime de Ould Taya.25000 seulement sont rentrés officiellement en 2008 mais bon nombre d'entre n'ont toujours pas de papiers d'identité et d'accès à leurs anciennes terres que l'état mauritanien avait confisqué et revendu une partie à ceux qui voulaient les mettre en valeur. Ces terres agricoles font l'objet aujourd'hui de transactions particulières avec des populations du Nord dans le cadre de l'extension du casier pilote de Boghé. Cette politique d'accaparement des terres agricoles s'inscrit dans le cadre d'une dénégrification de la Mauritanie et vise à appauvrir ces populations et les maintenir dans la dépendance du pouvoir Beydane. Après 27 années d'exil aux Etats -Unis et en Suède pour le chef historique des FPC ex-FLAM Samba Thiam et son porte-parole Kaaw Touré cette journée signifie devoir de mémoire et de justice pour que ce génocide ne se répète plus.Le pardon mais pas l'oubli.Symboles de la résistance des noirs ces deux dirigeants des FPC ont à cœur de rappeler à Ould Aziz que la réconciliation nationale passe par le règlement du passif humanitaire.Dans cette perspective la réouverture du dossier de rapatriement des réfugiés du Sénégal et du Mali est un impératif.L'impunité des criminels du régime de Ould Taya ne ferait que diviser les mauritaniens.Le 20 juin ce sera surtout une mention spéciale aux enfants. L'occasion d'interpeller le gouvernement à assurer la scolarisation de chaque enfant réfugié rentré mais malheureusement devenu étranger chez lui voire apatride.Ils sont des milliers qui se déplacent difficilement à travers le pays faute d'identité.
Yaya Cherif Kane -Journaliste
Rouen - France

LETTRE D´UN COMPATRIOTE À MOI: " Kaaw, J'ai mal dans mon pays! ".

Je connais le combat qu'ont mené les FLAM et qu'ils continuent de mener. J'ai aussi 
eu des cousins déportés, je vis chaque jour dans les bus, dans les boutiques, dans la rue, dans les administrations et dans les écoles le racisme primaire; chaque jour. chaque fois que je me réveille, je sais que j'aurais une altercation avec un maure car j'ai le "sang chaud". Chaque jour, je prie pour ne pas me battre, pour ne pas contester, pour ne pas subir, mais chaque jour c'est la même chose: c'est des "tfou" et des "gassar amrak" à longueur de journée. ce n'est qu'une fois à la maison, entouré de ma famille que je vis, que je ris, que je souris. Vous imaginez la crispation pour un nègre, nous qui sommes connus pour nos émotions, nos rires? Un nègre-aigre, voilà ce que je deviens, voilà ma triste destinée. Vous au moins, vous avez le droit de parler, le droit de rire, vous ne vous réveillez pas et trouvez au pas de votre porte un maure qui pisse sur votre mur et qui vous dit, imperturbable: "c'est la voie publique", vous avez subi cela, dans le passé, je suis en train de le subir, mais je ne veux pas que mes enfants le subissent.
Les FLAM sont une élite, et en tant qu'élite, ils doivent trouver des solutions pour le noir de Mauritanie. Ils doivent assurer notre sécurité future, notre rire futur, notre bonheur futur. Le travail mené jusqu'à présent a fait connaître les maux dont souffre le noir mauritanien, il s'agit maintenant de trouver des solutions. Ces solutions passent à mon avis par une remise en question perpétuelle "nous n'avons pas fait assez, nous devons faire mieux" . Moi aussi, je fais ma lutte, à ma manière, je n'ai pas eu la chance de voyager, de militer chez les FLAM, mais je me bats pour ma dignité, chaque jour et je suis croyez-moi, en train de m'essouffler; chaque jour je me bats, je ne peux pas tenir le rythme comme beaucoup ici. J'ai mal, j'ai très mal. Je veux reposer mes nerfs, j'ai envie de vivre sans avoir à me battre chaque jour contre un boutiquier, un ânier, un blanchisseur, un administrateur, un conducteur maures. Vous avez la malchance d'être une élite, vous l'avez choisi, c'est tout à votre honneur( moi je n'ai que le choix de me battre chaque jour), établissez le dialogue avec les démocrates et patriotes maures (je me réjouis de savoir que ce dialogue est déjà établi),mais tant que ce dialogue ne se matérialise pas par des actions visibles, nous continuerons à nous battre chaque matin.
J'ai aussi comme l'impression que notre orgueil, notre "pulaagu" freine notre combat; le "pulaagu" sied aux militants de bases, à ceux-là que nous voulons convaincre, il ne sied pas à une élite intellectuelle, il ne sied pas à des apôtres, il ne sied pas à une "avant-garde". Une avant garde doit savoir raison garder, dire les mots qu'il faut aux gens qu'il faut et à l'endroit qu'il faut; ne pas dire ces mêmes mots, aux gens qu'il ne faut pas, et à l'endroit qu'il faut(toutes les combinaisons possibles). Nous avons une liberté à conquérir, un pays à conquérir, faisons-le avec les armes qu'il faut. L'hypocrisie et la félonie sont des armes(même s'ils n'ont aucune noblesse) utilisons-les contre ceux-là qui l'ont toujours utilisé contre nous. Pourquoi ne trahi- t'on jamais un maure? serait-il plus intelligent que nous? Non, alors faisons-le, prouvons lui notre "bonne foi" en le trahissant, en l'approchant, en le manipulant. On a souvent tendance à croire que si un maure est avec un noir, c'est que le maure le manipule et ça, c'est une insulte à notre intelligence, c'est une insulte à notre race, mais c'est surtout une excuse pour s'éloigner du maure, une excuse pour ne pas "souiller sa race". Vous avez à l'étranger la chance et la liberté de ne pas travailler pour des maures(car ici, nous sommes tous des esclaves du maure); cette chance vous permet de vous asseoir sur le même plateau qu'un maure et de traiter d'égal à égal avec lui sur une question qui concerne la Mauritanie( cela était pratiquement inenvisageable il n'ya pas si longtemps), les maures ont toujours occupé le champ politique et économique de la Mauritanie, sans partage. Aujourd'hui cela est en train de changer, c'est ce changement qu'il faut mettre à profit, c'est ce changement qu'il faut rentabiliser. lorsque je parlais de virage, c'est de ce virage que je parlais.
il y'a une mondialisation de la contestation, une mondialisation de la protestation et une mondialisation de changement sociétal, il faut donc occuper ce champ et donner de l'envergure à notre lutte. Je me réjouis de pouvoir m'exprimer sur notre site car c'est avant tout celui de tout négro-mauritanien, et j'aimerais pouvoir continuer à m'exprimer sur ce site car nous nous sommes tus trop longtemps. 
La lutte continue!
Fraternellement, Kolli
Nouakchott-Mauritanie.

TÉMOIGNAGE: ÉMU ET TOUCHÉ:


Je viens de découvrir ce matin ce témoignage sur le mur de notre oncle, père, doyen, le grand journaliste, le docteur en anthropologie et sciences politiques baaba Mamadou Sy plus connu au pays par Mamadou Samba Sy..
Je suis vraiment touché par cette marque de sympathie et d´estime de ce grand homme de culture, intellectuel véridique, homme de Dieu, secrétaire particulier du grand érudit foutanké feu Elhadj Mahmoud Ba le fondateur du mouvement El Falah, reconnu par tous ses proches pour son intégrité morale et son courage. Je partage .
"Kaw Toure est, à l'instar de la plupart des gens des "Lumières '", un homme mêlé: il informe, réforme, éduque, réveille les consciences, inquiète les injustices, rassure le triomphe de la vérité (avec son fameux "La lutte continue !"), fait souvent le théâtre, et donc, distrait aussi par le biais de dendiraagu, que symbolise notre cousin, nous les peul, le serrer. Kaw, je ne l'ai pa vus sourire, il rit carrément, et dans ces rires à couleur humouriste, s'entassent des leçons politiques, sociologiques, religieuses. Tout ceci fait de lui un acteur communicationnel quasi-permanent. Son message ? Appel aux rappels des droits à part égale pour tous, droits que confère la citoyenneté, la nationalité, l'Université humaine ! C'est une aventure du genre de celles qui aboutissent inéluctablement au résultat recherché : la victoire de la vérité sur le mensonge.". 
Dr Mamadou Sy. Journaliste et politologue.

torsdag 26 januari 2017

VOUS AVEZ DIT " ACCORDS"?

 Le Général Mohamed Ould Abdel Aziz le putschiste en chef de la RIM qui n' a jamais respecté un seul accord avec son opposition et son peuple en Mauritanie(accord de Dakar, les journées de concertations, le dialogue national....) veut exiger à la CEDEAO le respect du fameux "deal" avec le voleur et sanguinaire de Banjul. Apparemment le chameau ne voit pas sa bosse!
La réalité est en fait qu' ils ont aidé le tyran à vider les caisses de l' état et ils veulent couvrir leurs têtes en cas d' enquêtes et de poursuites contre l' ancien dictateur voilà ce qui explique toute cette mise en scène et les dernières sorties fracassantes de notre sinistre des affaires " étranges " pour ne pas dire ministre " des "affaires étrangères".
LLC!

SILENCE ON DÉNÉGRIFIE!

Un vieux Négro-mauritanien vient de m' écrire ce matin pour me dire que ses deux enfants âgés respectivement de 14 et 15 ont été renvoyés de l' école et devinez la raison? :" ils n' ont pas de cartes d' identité"!
Après avoir déporté injustement des dizaines de milliers de Négro-mauritaniens au Sénégal et au Mali, massacré de milliers de militaires et civils noirs dans les casernes et la vallée , rendu des milliers d' autres des apatrides dans leur propre pays, radié des milliers de cadres dans la fonction publique, exproprié des terres de culture des populations de la vallée, aministié des criminels et tortionnaires du régime ethnogénocidaire et esclavagiste voilà pour boucler la "solution finale" ils ont pondu une nouvelle trouvaille qui est le bannissement total des survivants et la clochardisation de leurs enfants qui sont renvoyés des écoles. Sacré Général-putschiste, l' ami de Yaya Jammeh!
LLC!

DU CULTUREL AU POLITIQUE:

Ces poètes Mammadu Sammba Joob, Amadou Alpha BaSaidou Amadou N'diaye, Ibrahima Saar, Ibrahima Mifo Soh, Amadou Samba Dembele, Aset Hammadi Sal des poètes pulaar du Fouta natal ont éveillé ma conscience politique dès ma tendre jeunesse au début des années 80, ils m´ont séduit, revigoré et plongé dans la lutte culturelle pour me retrouver dans la lutte politique. Je n´ai pas oublié Fedde Jaalowaali et Fedde Rénovation Ndioum et nos années lumières et semaines culturelles dans la vallée du fleuve. Mbiymi ngaree dinngiral....
LLC!

LA PENSÉE DU JOUR

 "L'arme la plus puissante entre les mains de l'oppresseur est l'esprit de l'opprimé". STEVE BIKO.

Le public et l élite

Dans son ouvrage "La parole manipulée", Philippe Breton nous rappelle cette terrible phrase de Boorstin : ‘Le génie de Barnum, ou de Hitler, fut de découvrir non pas combien il était facile d’abuser le public, mais combien le public aimait être trompé’. Si certains acceptent d´être trompés et d´être bernés c´est leur droit mais la conscience éclairée ne doit pas baisser la garde ni céder aux pressions politiques, familiales et sociales des tenants du Système.
LLC!

HUMEUR BILBASSIENNE

 Chaque jour est un nouveau jour et demain il fera jour et nous chanterons le Grand soir et nous chasserons les ténèbres de l´oppresseur au rythme d´Alamari et des cris de Kumballi. Je t´inviterai chez moi à Bilbassi, le berceau des Farba, le foyer des Almamy, le flambeau des Satigui, au pays de Dono Gelaajo Jeegi et de Mawndu Kummba Kagnali; Mawndu qui dîne d´un boeuf et d´un quintal de mil et qui jure qu´il n´a rien goûté. Je traverserai les sables de Bilbassi, mon pied à l´étrier sous les raisonnements de Laguiya de Séw Malal Layane. La mort courbera l' échine et fera profil bas. Un margouillat est collé au bois, chapeau bas!
Demain il fera jour et la lutte continue!

EN MODE "JAHOOWO" (TOI QUI T’EN VAS) DE Baaba Maal


...Mbeɗe haɓa e bonɗo
Bonɗo, ɓii bonɗo
Ɓii nagge mbonnge
Ɓii ngaari mbonndi
Omo doga, omo diira
Omo ŋeefa leydi
Omo feroo kaaƴe
Omo hela leɗɗe
Hoto taƴam cakka, hoto seekam wutte
Hoto helam junngo, hoto ɓoƴƴam (ɓoɗɗam) ƴoole (ƴoolɗe)
Aan a wonaa njool am ɓaleejo, jom baka rommbal.
Je suis en perpétuelle bagarre contre ce malfaiteur
Malfaiteur, fils de mauvais
Fils d’une mauvaise génisse
Fils d’un mauvais taureau
Il court, il se précipite avec beaucoup de bruit
Il racle le sol
Il percute les rochers
Il déracine les arbres
Ne romps pas mon collier, ne déchire pas mon habit
Ne casse pas le bras, arrête de me palper les seins
Toi, tu n’es pas mon homme: le garçon élancé et noir,
portant toujours un boubou bleu.

Gubbol amen hirndiima njoorndi
Hirndi njoorndi, waali mboɗeeri
Wubbi liɗɗi, wubbori liwoogu
Bajo jolnaama e bajal tufnde
Ƴeenŋtinaama e ceene ndenndi
Sawla-sawla, fa’i daande mayo
Ɓayto-ɓayto, fa’i ŋoral mayo
Ɓee mbi’i wonii, ɓee mbi’i wonaani
Aysata Bah ko Pullo Fuuta
Ngalanka woni debbo sahre
Itti jeedi, yee, itti jeddi
Ittanii-min jeddi, naar am ɓaleejo, Maamuudu Sillah
Maamuudu Sillah, kam e Sammba Ummu
Tuggi laana, pa’i Gelendooki
Gelendooki ɗi ndookanaaka
Laana mooɗon ɓuri salaŋ, ka ɓuri jaŋkalanka
Ɓuri duleendu, ɓuri henndu yaawde
Ar nawam Loodo, Battel jeeri
Lammpa sara Wookaama.
Nos pêcheurs ont quitté le soir
Ils ont passé toute la nuit sur les eaux du fleuve
Ils ont pêché du poisson, mais aussi un lamantin
Le grand a été installé au cœur de la pirogue
Et remonté sur la terre ferme
Il y a eu beaucoup de bruit sur la rive
Cette rue bien détrempée
Les uns en ont été convaincus, les autres, non
Aïssata Bâ est Peulhe du Fuuta
Ngalanka est une femme du village
Finalement, tout le monde a été mis d’accord grâce à elles et à mon
Maure noir, Mamoudou Sylla
Mamoudou Sylla et Samba Oumou
Ont ramé leur bateau en direction de Guéléndoki
Votre barque est plus qu’un chaland
Elle est plus rapide que le vent et le tourbillon
Viens m’emmener à Lodo, pas loin du phare de Ouakam.

Mon village

Mon Village c' est la Mauritanie, ma patrie c' est l' Afrique mais je suis un citoyen du monde.

Africain dans l´âme.

J'ai versé des larmes de joie lors de la libération de Mandela. J'ai dansé avec mes camarades maliens anciens exilés lors du renversement de "Moussatrocités" devant leur ambassade à Dakar. J'ai chanté et invité à une fête des amis africains en Suède lors de la première alternance au Sénégal et voilà je suis très ému et" contaana" du déménagement forcé du petit roitelet de Kanilay.
Que Dieu sauve notre chère Afrique des petits dictateurs, putschistes et autres rois sanguinaires.
Je suis panafricaniste et fier comme nos grands héros Nkrumah, Cheikh Anta Diop, Thomas Sankara Patrice Lumumba et Nelson Mandela. Tout ce qui touche un état africain m' interpelle et me touche, je me sens africain dans l' âme. Demain il fera jour et la lutte continue!

fredag 13 januari 2017

ADIEU TAAN NULAADO, MON COMPAGNON D´EXIL

Je viens d´apprendre avec une grande tristesse le rappel à Dieu de mon frère et ancien compagnon de lutte et d´exil Mohamed Yaghine Haidara dit Chamsdine Mohamed Yakhine Haidara, décés survenu ce matin à Nouakchott.
Yaghine ou Taan nulaado comme nous l´avions surnommé faisait partie de ce noyau des jeunes flamistes qui ont repris le flambeau de la lutte pendant l´arrestation de tous les leaders et membres de la direction du mouvement en 1986 suite à la publication du manifeste du Négro-mauritanien. Nous habitions ensemble dans le même appartement avec les camarades El Hadj N GaideAmadou Alpha BaSalah Eddine SyAlassane Aly DiaAbou Amadou Diack ...dans le quartier Notaire de Guediawaye et notre domicile servait de siège de la cellule des FLAM (Guediawaye-Pikine).Je n´oublie pas nos amis et tes cousins El Malick Sakho, Abdoul Thiam qui nous servaient de njaatigi chez Kaaw Mounirou Dia de Haayre Laaw. On a partagé des moments de joie et de douleur ensemble pendant les années de braise.
Je me souviens encore que pendant les tragiques évènements sénégalo-mauritaniens de 1989, certains jeunes du quartier ont voulu nous attaquer sous le prétexte que nous étions des mauritaniens mais nous leur avons expliqué que nous sommes certes de mauritaniens mais que nous sommes des réfugiés et opposants au régime de Ould Taya et que ses agissements injustes envers les ressortissants sénégalais en Mauritanie n´avaient rien à nous engager. Certains ont répondu: "Oui, nous savons que vous-êtes des "Toucouleurs" mais "Hameth" , par contre, lui est un "naar"(Hameth c´est ainsi que certains jeunes wolofs appelaient Mohamed Yaghine) nous avons essayé de les convaincre que son nom est bien vrai Haidara mais il est Haalpulaar de père et de mère. Au moment des discussions Yaghine était absent et entre temps d´autres voisins et amis sont venus pour expliquer aux petits visiteurs que nous sommes du quartier et Haalpulaar du Fouta donc non concernés par cette chasse à l´homme.
Revenu dans la soirée nous lui avons expliqué la situation et qu´il était prudent qu´il se réfugié ailleurs surtout chez notre ami et frère feu Tidiane Anne journaliste à la RTS et qui était marié avec une de ses cousines de Salndé. Finalement il est resté à Pikine Khourou Naar jusqu´à l´accalmie ou l' apaisement de la situation pour revenir et vivre paisiblement avec nous dans le quartier.
Après son retour je le taquinais et lui disais "...mais Taan où est ton grand-père?(Entendez le prophète Mohamed PSL), il devait au moins venir nous protèger surtout en ce mois du ramadan et ensuite chez nous au Fouta on dit que le vrai Cherif ne se brûle jamais, c´était une bonne occasion de nous prouver que tu es un vrai Chérif, tu ne devais pas partir". Et Yaghine répondait avec son humour légendaire: "Tu n´as rien compris petit Djeolois (il se réclamait de Kaëdi), mon grand-père était occupé et avait d´autres dossiers et surtout en Mauritanie où les négros avaient plus besoin de sa protection" et on riait et continuait à boire nos plus que "trois normaux" qui ne finissaient jamais jusqu´à la tombée de la nuit. Taan était l´animateur de la maison, en bon comédien c´est lui qui nous rapportait et racontait les nouvelles les plus caustiques de la journée.
Taan était aussi un jeune engagé, affable, courtois, courageux, franc et très ouvert. Sous le régime militaire dur et pur, il faisait partie aussi de ce noyau des jeunes Flamistes qui écrivait nuitamment, sous le couvre feu, sur les murs de Nouakchott et distribuait des tracts pour dénoncer les arrestations arbitraires de nos camarades. Qui ne se souvient pas de ces inscriptions murales dans tout Nouakchott en 1986? : TAYA=BOTHA, SYSTEME BEYDANE=APARTHEID, GABRIEL ...PÈRE LIBÈRE NOS CAMARADES. ...entre autres slogans.
Je n´oublie pas les saccages des voitures de la police du colonel Ely Ould Mohamed Vall et Taan faisait partie du "commando" des volontaires comme riposte à la répression cinglante et sanglante du régime. Je ne reviens pas sur son arrestation de 1979 avec des jeunes militants du MEN suite à la circulaire 02 qui augmentait le coefficient de l´arabe dans l' enseignement.
Je suis sous le choc mais des souvenirs et des images défilent dans ma tête et me replongent dans ces années de braise et de nos houleuses et interminables réunions pour faire face au régime sanguinaire et despotique de Ould Taya pendant ces années où les résistants se comptaient sur le bout des doigts et la vaillance n' était pas la chose la mieux partagée.
Que la terre te soit légère et qu´Allah t´accueille en son Saint Paradis. Mes condoléances à ta famille de Nouakchott et à Kaëdi, à ton oncle et camarade Ba Fara, à notre grand-frère Chemsdine, Mbareck, à toutes nos soeurs, à tous nos anciens compagnons d´exil Amadou Alpha BaEl Hadj N GaideCiré BaCherif BaAlassane Aly DiaAboubacry Sow...
A DIEU CAMARADE! TAAN NULAADO et salut à nos camarades martyrs et tes idôles de toujours Moustapha Boli Kane, Mamadou Samba Diop dit Murtudo et Ly Djibril Hamet...
Camarade, ta vie fut combattante, ta mort héroïque, ton sacrifice sacré et ta mémoire éternelle.

La lutte continue!
NB: Photo prise á Dakar en juin1988 à l´occasion de la journée du réfugié

NOTRE COMBAT

Notre combat est des plus hardis mais aussi des plus exaltants. Nous le continuerons en restant unis dans la détermination et dans la fidéli...