tisdag 28 september 2021

Nous sommes Lamine Mangane

27 Septembre 2011- 27 septembre 2021, il y a 10 ans jour pour jour que le régime raciste et ethnogénocidaire du général putschiste Mohamed ould Abdel Aziz tirait sur notre jeune camarade LAMINE MANGANE (16 ans) de Maghama devenu aujourd´hui le symbole d´une jeunesse meurtrie et qui refuse.

l´oppression et la domination. Tué pour avoir dénoncé l'enrôlement discriminatoire en Mauritanie!
Sa maman n´arrive pas toujours à comprendre cette haine et cette barbarie. Sevrée de son fils mais elle n´a pas perdu sa foi en Dieu et attend un jour la justice divine du moment que celle de son pays est défaillante et raciste.
A l´occasion de cette triste commémoration ayez une pensée pieuse pour notre jeune martyr.
A la mémoire de tous ceux tombés pour les causes justes nous répéterons après d'autres, cette oraison funèbre devenue classique : «Lamine, ta vie fut combattante, ta mort héroïque, ton sacrifice sacré et ta mémoire éternelle».
Et la lutte continue!

Lettre ouverte de Touche pas à ma nationalité au Président de la République Islamique de Mauritanie.
Non à l’impunité, justice pour Lamine Mangane
Monsieur Le Président,
Le 27 septembre 2011, à Maghama, la gendarmerie a ouvert le feu sur des manifestants pacifiques de Touche pas à ma nationalité qui ne demandaient rien d’autre que la citoyenneté pleine et entière pour tous les Mauritaniens au delà de leur appartenance raciale, ethnique ou tribale. Le bilan est particulièrement lourd : Lamine Mangane, adolescent de seize ans est tué sur le coup, tandis que d´autres enfants sont grièvement blessés et marqués à vie.
Dix ans après cette tragédie, aucune enquête n’a été diligentée pour situer les responsabilités et les coupables courent toujours, s’ils n’ont été promus pour leur forfait. Une plainte a pourtant bien été introduite par la famille du jeune homme assassiné, mais elle n’a été suivie d’aucun effet, bloquée par une justice aux ordres d’un système étatique fondé sur le racisme, l’esclavagisme et l’exclusion.
La tragédie de Maghama est en effet une suite logique du permis de tuer du noir délivré aux représentants les plus zélés du système à travers la promulgation de la loi d’amnistie protégeant les auteurs des crimes contre la communauté noire pendant les années de braise.
Touche pas à ma nationalité constate, comme tous les Mauritaniens que, depuis deux ans que vous êtes au pouvoir, rien n’a été fait ni pour le règlement de ce dossier ni pour mettre fin aux discriminations de toutes sortes, qui au contraire s’accentuent. Nous en appelons à votre responsabilité devant l’Histoire pour le respect de vos engagements et nous osons espérer surtout que vous aurez le courage d’affronter les problèmes qui minent l’existence de notre pays.
Nous vous rappelons que l’unité nationale ne peut se construire sur le déni de justice et exigeons :
- L’ouverture d’une enquête interne visant à situer les responsabilités de la tragédie de Maghama
- L’indemnisation de l’ensemble des victimes
- La levée des obstructions empêchant le traitement de la plainte introduite par la famille Mangane ;
- L’abrogation de la loi d’amnistie de 1993, cadre légal de toutes les exactions à l’endroit des Noirs de Mauritanie.
En espérant que vous mettrez les intérêts de la Mauritanie au-dessus de toutes les autres
considérations, nous vous prions d’agréer l’expression de nos salutations distinguées.
Nouakchott le 27 septembre 2021
Pour le Bureau Exécutif,
Le Président Alassane Dia

Goggo Boombel, une voix de révolte s'est éteinte.


Nous venons d'apprendre avec une grande tristesse le rappel à Dieu de notre chère tante, maman, soeur Boombel Isma Wélé, décès survenu aujourd'hui à Jowol.

Goggo Boombel Bey était une femme exceptionnelle, brave et courageuse.
Révoltée par les exactions commises contre la communauté négro-mauritanienne et au plus fort des évènements elle n'a pas hésité de composer à l'improviste lors d'une soirée de mariage ( Lenngi) une chanson réquisitoire contre le régime de terreur dans la vallée, à travers la populaire chanson " Hiiri hiiri, seee" qui a fait fureur dans toute la vallée et reprise sous plusieurs thèmes par les jeunes filles des deux rives du Fouta. Elle n'a jamais fait l'école française et encore moins l'école arabe mais elle n'était pas indifférente sur ce qui se passait dans le pays. Elle était une brave paysanne mais très consciente des enjeux et sensible de la discrimination qui frappait la communauté noire du pays. Elle avait profité d'une assistance particulière pour crier sa révolte contre le régime despotique de ould Taya et rendre un hommage à nos martyrs, victimes de la betise humaine.( écouter la vidéo)
Cette émouvante et poignante chanson où elle relatait les assassinats des militaires noirs et des civils, les expropriations des terres, l'arabisation à outrance, le vol du bétail, les colonies du peuplement m'a personnellement touché et inspiré un poème en pulaar " Pobbi conngii barooďe" ( les hyènes ont dévoré les lions).
Je rends hommage à cette vaillante femme qui s'est insurgée à un certain moment de notre histoire contre ce Système raciste et abject que nous combattons toujours. L'histoire retiendra ce nom et cette voix.
Nos condoléances les plus attristées aux familles Wélé de Jowol, à son fils Samba Ndiayel Wélé et à tout Jowol pour cette immense perte.
Qu'Allah le tout puissant l'accueille en son Saint Paradis et que la terre lui soit lègère.
Yo Alla haarnu mo aljanna, yo Alla yurmo mo yaafo mo.
Debbo dimo, juulďo, tedduďo, koddiiďo belďo ruttiima e joom mum. Goggo Boombel waďii yeeweende!

Kaaw Touré, portait d’un grand combattant de la liberté par Abou Hamidou Sy


Il y a longtemps que ce projet me taraudait l'esprit, rendre hommage à ce camarade convaincu, cet ami fidèle et ce confident muet comme une tombe. Mais en réalité, je ne savais ni sous quel format, ni quand entamer cette tâche, encore moins par quel bout commencer, tellement l'Homme est multidimensionnel. Fallait-il écrire sa biographie? N'était-il pas très tôt de parler de quelqu'un qui n'était qu'au zénith de sa vie? Me disais-je parfois. Fallait-il
  parler de l'Homme de culture? Du technocrate? (Vous avez bien lu technocrate) ou tout simplement du militant invétéré?

Mais assez d'excuses, lasse que je suis de voir des " portraits" de ce grand combattant de la liberté qui, même mis bout à bout ne capturent pas toute la dimension de l'homme. Au risque de l'indisposer, connaissant son humilité naturelle, sa modestie sincère et sa sobriété légendaire; j'ai décidé aujourd’hui de me jeter à l'eau, il aurait certainement préféré l'expression " franchir le Rubicon" eu égard à son raffinement culturel.

Je vais vous raconter mon très cher ami Mohamed Toure dit Kaaw ou tout simplement Elimane Bilbassi comme il a fini par être connu dans le monde virtuel; Kaaw Tokossel pour la famille. L'inamovible chargé de communication et porte-parole des FPC. Mais je préfère l'appeler par son sobriquet peu connu de N'GUZ.

J'ai connu Kaaw pendant les années de braises; lorsque nous étions tous deux très jeunes, mais " il mangeait déjà avec les grands" tellement " ses mains étaient propres". Ceux qui l'ont côtoyé peu avant moi m'ont rapporté un militantisme précoce. Pouvait-il en être autrement pour cet enfant né à quelques jets de pierres de la mythique

" Ceenal Bilbassi"? Kaaw a commencé à militer dans les langes, j'allais dire dans le berceau mais ceux-ci sont inconnus dans sa contrée; Diowol Saaree Sebbee; car confronté comme tout enfant negro-mauritanien au racisme brut, presque normal de l’Etat. Mais n'étant pas un enfant comme les autres, il n'a pas passé longtemps à chercher la réponse. Il a vite compris, il fallait résister. C'est pourquoi il s'engagea très tôt dans la résistance culturelle, à travers la légendaire association " Jaalo Wali". Il était loin de savoir en ce moment-là, que le régime lâche de Taya l’avait déjà dans la visée. De guerre lasse, les forces de sécurité finirent par le jeter au gnouf comme il dirait, lui et ses camarades écoliers; d'innocents mômes. Voulait-on les humilier ou les dompter. Mais c'était sans compter avec la témérité de ce descendant des seigneurs du Mandé.

La bienveillance de Dieu, la protection de ses ancêtres et les bénédictions de ses parents finirent par le faire traverser le fleuve. Et c'est au pays de la Teranga qu'Elimane Bilbassi fourbit ses armes pour aller à l'assaut de l'Etat raciste mauritanien.

Prêtez moi alors vos oreilles (vos yeux dans ce cas), je vais vous narrer dans mon style droit, (celui qu'il me connait bien) c'est à dire venant droit du Cœur, que la raison n'a pas encore enjolivé. Cette curieuse raison qui a toujours tendance à peser et à sous-peser toute parole contre les normes sociales quitte à en faire souffrir la vérité.
Assurément un seul jet ne suffirait pas à appréhender N'GUZ car sa vie est …toute une vie.

Kaaw Toure l'intellectuel:
Ce qui frappe de prime abord chez Kaaw est sa maitrise de la langue de Molière et sa très vaste culture littéraire. C'est de loin l'un des meilleurs de notre génération, celle des 88ards. Je peux même affirmer sans ambages que "c'est le meilleur parmi eux" comme dirait sa favorite tante Viviane Wade. En effet, dans le même texte, il peut convoquer la mythologie grecque, citer un auteur de la pléiade et décrire une fresque orientale.
Surprenant pour quelqu'un qui a connu l'école formelle dans la deuxième décennie après les indépendances ou tout foutait le camp en Mauritanie, au moment où la médiocrité et le desordre généralisé s'installait avec l'arabisation des premières années de l'enseignement fundamental.

Il n'était pas non plus bien loti au lycée Limamoulaye, qui était bien loin de l'excellence qu'il connait aujourd’hui, mais comme à son habitude, il a su tiré son épingle du jeu et passé son bac avec brio au-dessus de la mêlée.

C'est à la prestigieuse Ecole nationale d'Economie Appliquée (ENEA) qu'il a fait ses humanités, ou il a côtoyé de nombreux cadres africains: des béninois, nigériens, tchadiens, des comoriens… qui sont retournés occuper de hautes fonctions dans leurs pays ou dans des organisations internationales.

Que de ministres ou de directeurs que Kaaw connait, personnalités qui ont lui offert de nombreuses opportunités qu'il a toutes declinées préférant continuer la lutte. "La lutte continue" qui ne lui connait pas ce slogan?

Il aurait pu être un Enarque, personne n'aurait rien à y redire car c'est un prodige. Ce littéraire reconverti est en réalité un ingénieur de formation, qui l'aurait cru. Ne vous y trompez guère, son éternel béret français ne cache pas seulement une grosse tète, mais une tête bien pleine, celle d'un planificateur doublé d'un démographe. Quel gâchis pour la Mauritanie!

Mon ami est un artiste accompli, je dirai presque complet. En effect, Kaaw est un chanteur, compositeur, poète, parolier, écrivain, dramaturge… Les seules formes d'art qu'il n'a pas taquiné sont le 7eme ou peut être les arts plastiques, encore que ça ne serait pas surprenant s'il s'y aventure de temps à autres, lui qui fréquentait la même gargote que Joe Ouakam.
N'GUZ est un polyglotte; il comprend l'arabe, s'exprime très bien dans la langue de Shakespeare, maitrise le suédois… Curieusement
  la seule langue qui semble  lui échapper est celle de Kooc Barma, même Lobbatt Fall la parle mieux que lui.

Kaaw Tokossel l’Homme

Kaaw Tokossel est courtois, affable et de commerce facile; le sourire toujours en bandoulière. De son allure débonnaire se dégage une bonne humalteur contagieuse. Il lui arrive de piquer des crises de rire qui peuvent durer des heures et des heures, ce rire si caractéristique; mi-gémissements, mi-gazouillements.

Comme ce jour où je lui raconta l’histoire de ce vieux peul qui vivait à Marseille dans les années 50 et qui était de passage au siège des FLAM à Ouagou Niayes. Ce vieux nous raconta, camarade Thilo Niang(épouse du président Samba Thiam) et moi: qu’un jour revenant de Marseille, leur avion tomba en panne en plein vol et ils étaient suspendus dans les airs pendant plus de 2 heures en attendant l’arrivée des secours de Dakar. Thilo lui lançait de temps à autre des » Alaa Baaba… », le vieux renchérissait de plus belle : ”Arrivé sur les lieux, l’avion de secours nous jetta des cordes, accrocha notre avion nous tira jusqu’à Dakar…”. Le jour je lui rendu compte de cette conversation, Kaaw rit jusqu’aux larmes; il en riait des semaines durant de cette prouesse des secouristes de cet avion particulier.

Kaaw est un pur Torodo, pas dans le sens peul ou féodal du terme, très vague a mon sens; mais plutôt dans le sens maure du terme ; un Zwaya, c’est a dire un noble (Dimo), humble et généreux au service des petites gens ( excusez l’expression). Je ne l’ai jamais entendu « crier sa torodité » on dirai qu’il s’en veut d’avoir naquit dans une grande famille des ”Elimane Jowol” ou Almamy, tellement il est modeste. N’GUZ est très généreux, une générosité spontanée, naturelle, et désintéressée. Il donne tant en période de vaches grasses qu’en période de vaches maigres. Il n’est pas de ceux, nombreux qui ne donnent que le trop plein; mais partage tout le temps car c’est sa nature. Les rares moments ou il lui arrivait de » ramasser le calepin d’un blanc », il attendait des jours et des jours de voir l’un de nous, camarade Ousmane Amadou Diallo ou moi et nous lancait: »Sehilam ar nyamoyen gertoode ». Toujours l’esprit de partage, c’est comme ca qu’il est.
Le plus étonnant chez Kaaw est l’évantail de gens qu’il connait. Des personnes de toute condition sociale. Des quartiers populaires, à la bourgeoisie en passant par la banlieue.
Le landerneau politique sénégalais est son terrain de prédilection, la lutte oblige. Il s’y sent à l’aise jusqu’en devenir le chouchou. Kaaw peut causer avec Talla Sylla, plaisanter avec Abdou Fall ou débattre avec feu Pr Sémou Pathé. Son rôle de porte-parole des ex-FLAM qu’il a si bien rempli a fait de lui une sorte de mascotte des organes de presse au Sénégal avant son expulsion de ce pays frère en 1999 suite aux pressions diplomatique de la Mauritanie. Ces relations avec les médias? Je ne vais même pas m’y attarder; » It’s very simple » come on dit ici: Kaaw connait tous les journalistes et touts les journalistes connaissaient Kaaw. Il va de soit que le milieu Haal pulaaren ne saurait demeurer en reste. En vrai Fuutanke enraciné, Elimane Bilbassi a su y cultive des relations solides et diversifiées avec les différentes associations culturelles. Il est l’ami du vendeur de lait du coin, du vendeur du journal de la rue, du cireur des chaussures, prend le thé avec Ngaari Laaw et peut tapper à la porte de Samba Diouldé Thiam ou d´Alioune Tine de la Raddho à n’importe quel moment. C’est ce substrat de qualites humaines qui font de Kaaw le grand militant qu’il a toujours été.

Kaaw Toure le militant

Kaaw est un vrai militant, un militantisme sincère et dévoué. Loin de cet activisme mégalomaniaque oh combien fréquent chez nous, des « militants » qui viennent à la cause juste pour pavaner leur petite personne. Toutes nos organisations ont connu ces fanfarons avec leurs phraséologie sans tête ni queue qui accourent en masse au début, mais ne tardent pas à se dérober dès que les choses sérieuses commencent. Et ceux nombreux qui ne cherchent qu’à se faire un nom dans lutte avant d’aller vendre leur âme au diable pour quelques strapontins.



En vérité, il n’est pas facile de militer; en dehors des obstacles inhérents à toutes lutte de libération; longue durée, déséquilibre des moyens, dissentions…, la notre est plombée par des facteurs intrinsèques uniques à la societé négro-mauritanienne. En effet, nos normes sociales font qu’il y a un âge pour tout; un âge pour s’amuser, apprendre, travailler, fonder une famille et aller à la mosquée. La lutte, tant et si bien qu’elle soit nécesaire parfois, ne saurait être qu’une étape de la vie située probablement entre s’amuser et apprendre. La preuve, touts nos combats sont en majorité portés par les élèves, étudiants ou chômeurs contrairement a beaucoup de societés ou il y a une adhésion totale à la cause et une distribution des rôles en fonction des capacités de chaque groupe d’âges. Dans notre société, les pressions sociales opèrent une espèce de séléction naturelle qui ne présérve que les individus résistants.

Il y a ceux, qui, à la moindre pression, cédent et ne résistent pas; il y a ceux qui plient et ne rompent pas, mais il y a surtout ceux qui tiennent ferme et ne vacillent pas. Kaaw fait partie de cette poignée de militants qui ont mis leurs vies entre parenthèses le temps de la lutte. Il n’a jamais cherché à se caser dans un travail bien rémuneré pour oublier la lutte ou à s’émigrer. Il n’a fondé de famille que tard dans la vie. Comme ces nombreux rebelles qui ont juré de ne se jamais raser la barbe avant la victoire.

Elimane Bilbassi saisi chaque occasion pour faire avancer la cause, comme le jour ou il faillit transformer sa soutenance en réquisitoire contre Taya et son régime. L’un des membres du jury n’ayant rien touver à lui reprocher, lui lanca ceci:”…je ne sais pas qu’est ce que la lutte contre le racisme en Mauritanie vient faire dans un mémoire de l’ENEA où vous parlez de l´économie>>. Kaaw lui rétroqua alors à peu prés ceci: ”Les noirs sont opprimés en Mauritanie par un régime raciste, qui nous a jété sur le chemin de l´exil et dont le but était de nous ”clochardiser” et de nous fermer toutes les portes de réussite. Ce travail est aussi le fruit de notre lutte, de notre résistane donc je n’ai fait que dédier mon travail à mon peuple opprimé…”. C’est comme ca qu’il est mon ami, la lutte est l’épicentre de sa vie et toutes les occasions sont bonnes pour livrer le message. Bien sûre que je vais paraphraser Samba Diallo de l´aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane: ” Kaaw ne vit pas, il milite”.

D’aucuns le comparent à Biko ou Madiba, quelle abérration, comme s’il pouvait être l’un ou l’autre. Il est la synthèse des deux, il la détérmination du premier et la clairvoyance du second. Il resemblerait plutôt à Ahmed Kathrada dans son rôle de conseiller efficace et confident discret du président Samba Thiam. Je ne lui ai jamais connu une idôle particulière, même si on le soupconnait d’un brin de Sankarisme, mais c’était tendance à l’époque. Il pouvait admirer Ghandi, Malcom X ou le Dalai Lama… Il est défenseur de toutes les causes justes. Je me souviens encore de nos longues conversations pendant les intérminables conférences nationales africaines au début des années 90, nous étions tous excités car persuadés que nous étions, que cette vague de démocratisation atteindrait un jour les rivages de notre pays.
Nous étions tous derrière les leaders des oppositions africaines qui allaient, pensions nous, débarrasser l’Afrique de cette vieille garde corrompue. Tshisékédi, Agbayibor, Koléla, Albert Zafy, Gbagbo, Sogolo, et même Jean Nguza Karl-I-Bond… tels étaient nos nouveaux héros.
L’une de nos rares pierres d’achoppement était sa farouche opposition aux tribunaux internationaux qui ne jugeaient à son avis que les africains, moi plutôt libéral, j’étais pour le droit d’ingérence. Mon avis était et demeure que c’est par ce que les africains ne montrent aucune volonté de prendre en charge leurs problèmes qu’ils se font dicter les solutions.
Je m’en voudrait de terminer cet article sans répondre à tous ceux qui l’accusent parfois de militer derrière le clavier; laissez moi vous dire, Elimane Bilbassi a milité avant l’avènement du clavier ou de la démocratisation de la parole en Mauritanie. C’est à pieds qu’il distribuait des tracts et nuitamment sous le couvre feu écrivait sur les murs sous le régime militaire à l´intérieur du pays, redigeait et distribuait notre journal « Le Flambeau »(journal interdit en Mauritanie) dans toutes les rédactions dakaroises et internationales et les représentations diplomatiques au Sénégal. Pendant que certains bavardaient, il faisait les cents pas devant les bureaux dans l’espoir d’apercevoir une autorité à sensibiliser sur la situation en Mauritanie. Pendant que d’autres théorisaient, il faisait le pied de grue devant les hôtels pour alerter les hôtes de passage sûr les dérives de Mouawiya. Bien avant l’Internet il a porté la parole partout en Afrique et dans le monde; au pays Mossi, au Kunaari, jusqu’au désert du Kalahari et en Scandinavie.
Il avait tissé son propre réseau social, réel celui là; pas virtuel, avec la création de Flamnet qui était devenu le premier forum libre et d´échanges entre exilés mauritaniens et compatriotes de l´intérieur. Ceci bien avant Twitter et WhatsApp, bien avant que la mère de Marck Zuckerberg, le fondateur de Facebook pour paraphraser celui que vous savez.
Mais ne dit on pas que derrière chaque grand Homme il y a une grande Dame, si Kaaw s’est encore bonifié c’est grâce à ma très chère cousine Arwa Dieng qui non seulement a réussi la prouesse de cultiver le haricot tropical en plein climat boréal mais a su s’occuper de mon très cher ami.

Voila N’Guza, mon « serpent est descendu » comme on dit chez nos cousins et voisins Wolofs, j’ai dit tout ce qui était « écrivable ».

 J’ai passé sous silence les nombreuses tentatives de corruption, des propositions mirobilantes pour des retournements de veste dont tu as été l’objet et tous les trucs que tu utilisais pour tromper et déjouer la vigilance des forces de sécurité et agents de renseignements qui étaient à tes trousses et qui te voulaient du mal pendant ton exil sénégalais.
Que Dieu te donne longue vie et protège ta petite famille pour que la lutte continue jusqu’au dernier souffle.

La lutte continue!

Abou Hamidou Sy- FPC-Amérique du Nord
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måndag 27 september 2021

ANNDUDE ASKO MUM KO WUURTINDE ENDAM MUM.

 ANNDUDE ASKO MUM KO WUURTINDE ENDAM MUM.

O wiy-mi cukalel holi aan?
Mbiy-mi ko miin Elimaan Kaaw Mammadu Usmaan Mammadu Raasiin Siree Maalik Sawa Lamiin Jeegi Biraan Hamma Saanuun Tuure, gorko mo Jowol saare wajju6e ndeeni taan Ceerno Wocci.
Walla mi wiya neene am wiyi ko Muhammadu Cu6aaďo Faatimata Ibraahiima Ceerno Mamadu Abdull Alfaa Jah.
Walla mi wiya Muhammadu cu6aaďo Faatimata Sammba Kummbayel Elimaan Lirwaan Demmba Paate Jah.
Somi welaama mi wiya kadi Muhammadu Muttaar Mayna Aamadou Daawda Sammba Alasan Dewo Ngayde to Cidee Halay6e.
Walla Muhammadou Muttaar Mayna Muttaar Daawda Alfaa Hammadi Moodi Siree Lamiin Biraan.
Walla Mouhamadou Muttaar Mayna Muttaar Koorka Hammee Muttaar Demmba Farba Jowol mawďo konu Fuuta.
Anndude hoore mum ko e Fuutankaagal jeyaa, wuurtinde enďam ko e iimanaagal jeyaa.

TÉMOIGNAGE: JE SUIS VRAIMENT TOUCHÉ ET ÉMU: NJAAY SAYDU

Je suis vraiment touché et ému par le témoignage de ce grand écrivain-poète mauritanien et un des gardiens du temple et pionniers de la promotion de nos langues et cultures en Mauritanie, je veux nommer mon grand-frère, cousin et oncle Saidou Amadou N'diaye plus connu dans le monde culturel du Fouta et du pulaagu sous le pseudonyme de "Gelongal Fuuta".

Je partage avec vous son message. A jaaraama mawdo, yo Geno teddine, wuurnu ma haa kaabaa.
Saidou Amadou N'diaye a écrit :
"Nous remercions infiniment notre jeune frère et neveu Kaaw Touré, un combattant infatigable, un arbre qui a bravé toutes les saisons et leurs intempéries, d’avoir toujours rappelé à certains ce qu’ils ne devaient jamais oublier dans leur vie tout entière: la vie de nos Martyrs qui avaient sacrifié leur vie pour l’honneur et la dignité de notre peuple. Ce combat noble doit concerner tout le monde, surtout tous les opprimés où qu’ils se trouvent et non l’affaire de quelques personnes. Nous lisons régulièrement tes publications et nous les épousons intégralement.
Nous souhaitons que le Tout-puissant, le Maître de l’Univers t’accorde une très longue vie, une vie pleine de santé et des capacités requises pour pouvoir continuer à servir ton peuple.
Nous te conseillerons également de jamais désespérer car le crépuscule des dictateurs racistes est très proche ou presque arrivé. Ils dénonceront eux-mêmes et sans état d’âme tous ceux qui étaient mouillés dans cette affaire d’épuration ethnique, de ce génocide muet et masqué des années de braises en Mauritanie dont la seule cible ou la victime présumée est le négro-mauritanien, de 1986 à 1992."
Saydu Aamadu Njaay écrivain- poète.

ANECDOTE : Le Paradis

Un homme demanda un jour au grand Érudit Foutanké l'homme de Dieu feu Elhadj Mahmoud Ba le fondateur des écoles El Falah en Afrique :

"Thierno, est ce que si je vous suis pouvez- vous me faire rentrer au Paradis?"
Le Cheikh fait semblant d'ignorer la question. Devant l'insistance de ce dernier, Elhadj Mahmoud lui retorqua : "Ce dont je suis sûr c'est que si tu me suis, Inchallah , je peux te faire rentrer à Djeol (mon village) mais autre chose je ne peux te le promettre avec certitude''.
C'est pour nous dire seulement qu'aucun Homme de Dieu ou marabout ne peut nous promettre ou nous assurer du paradis. Dieu n'a pas besoin d'intermédiaire. A bon entendeur....chahut!

DEVOIR DE MÉMOIRE ET REFUS DE L'OUBLI ET DE L'IMPUNITÉ: LAMINE MANGANE

27 Septembre 2011- 27 septembre 2021, il y a 10 ans jour pour jour que le régime raciste et ethnogénocidaire du général putschiste Mohamed ould Abdel Aziz tirait sur notre jeune camarade LAMINE MANGANE de Maghama devenu aujourd´hui le symbole d´une jeunesse meurtrie et qui refuse

l´oppression et la domination. Tué pour avoir dénoncé l'enrôlement discriminatoire en Mauritanie!
Sa maman (sur la photo) n´arrive pas toujours à comprendre cette haine et cette barbarie. Sevrée de son fils mais elle n´a pas perdu sa foi en Dieu et attend un jour la justice divine du moment que celle de son pays est défaillante et raciste.
A l´occasion de cette triste commémoration ayez une pensée pieuse pour notre jeune martyr.
A la mémoire de tous ceux tombés pour les causes justes nous répéterons après d'autres, cette oraison funèbre devenue classique : «Lamine, ta vie fut combattante, ta mort héroïque, ton sacrifice sacré et ta mémoire éternelle».
Et la lutte continue!

LES ÉTERNELS RÉCIDIVISTES!

La récidivite est une maladie bizarre qui ne frappe fort heureusement que d´avérés gesticulateurs et autres porte-faix du Système. En cela elle ressemble au vertigo par le contour équestre qu´elle donne aux reptations des victimes. Imaginez une coquille grouillante tant par sa viduité que par le tintamarre

qu´y installent nos malades et vous aurez ces laquais à la solde du Système. Incapables de rester tranquilles (et pour cause!) ces faux progressistes, ces fossoyeurs et auto-proclamés gendarmes de la fictive unité nationale ne perdent aucune occasion pour étaler leurs plates et truculentes prestations. Comme certains chiens, ils ravalent aujourd'hui leur propre vomissure d'hier pourse faire passer comme des vrais" patriotes" auprès de leur maitres et maitres à penser.. Que les amis des bêtes nous pardonnent la comparaison. Quelle déchéance !
Si nous sommes exclus, opprimés en Mauritanie c'est parce que nous sommes haratines, Ful6e, Soninko, Wolofs, Bamana pour ne pas dire nous sommes Noirs tout court et vous voulez qu'on supprime de notre discours notre identité culturelle, notre personnalité ? Autrement vous voulez nous dire d'accepter l'assimiliation ou l'aliènation culturelle, l'autre versant tropical du "zemmourisme" ? Quelle stupidité politique! Le sage Amadou Hampathé BA aurait dit:
"Imbécilité, ô imbécilité drue!
Elle nous ordonne de dépouiller,
de dépouiller la peau d´un moustique
pour en faire un tapis,
un tapis pour le Roi."
L'erreur dans l'analyse est apparemment devenue la marque ou la qualité première de certains courants politiques mauritaniens. C'est soit trop tard, soit trop tôt. En quoi faire table rase ou profil bas sur son identité peut- il renforcer l'unité nationale? Le droit d'exister et de vivre en tant que, Mauritanien ne peut passer avant celui d'être Soninké, Pulaar, Wolof, Arabe ou Bambara. Et tout ce qui concerne cette question doit être constitutionnellement reconnu. Ces communautés linguistiques ont existé avant la création artificielle de la Mauritanie par le colonisateur français. Nous devons accepter cette diversité culturelle l'assumer car elle est une richesse et non le contraire. La beauté d'un tapis vient de la varieté de ses couleurs nous disait un sage africain.
A défaut d'oeufs et autres fruits pourris ces récidivistes du Système méritent vraiment une grimace de nos internautes et de tous les patriotes sincères.
LLC!
Kaaw.

NOTRE COMBAT

Notre combat est des plus hardis mais aussi des plus exaltants. Nous le continuerons en restant unis dans la détermination et dans la fidéli...