L’Assemblée Nationale ou la
chambre d´enregistrement et d´applaudissement du Système de l´Azizanie a
adopté, au cours de sa dernière séance plénière un projet de loi portant
”incrimination de la discrimination” en Mauritanie si l´on en croit la dépêche
de la fameuse et fumeuse agence d´information l´AMI. Oui, vous avez bien
entendu lutte contre la discrimination, la chose est assez sérieuse de grâce ne
souriez pas!
Ce qui
est aberrant et hilarant à la fois dans cette loi c´est qu´elle est
plutôt dirigée contre ceux qui dénoncent et combattent le racisme d´Etat, la
discrimination raciale et l´esclavage en Mauritanie. Désormais toute
organisation patriotique qui dénoncerait le racisme sera considérée comme une
organisation "identitaire et porteuse de haine". Nos injustes juges,
bras armés du Système n´auront qu´à faire recours à l'article 36 du Code pénal
qui permet de priver la personne condamnée de ses droits nationaux, civils , civiques
et familiaux pour une période de cinq ans. Cela nous rappelle curieusement
encore le procès des rédacteurs du "Manifeste du négro-mauritanien
opprimé" en septembre 1986 et les peines subies par nos camarades qui
avaient commis le crime de dénoncer la politique de discrimination raciale
érigée en régle de gestion du pays, des chiffres et statistiques à l´appui.
Si hier on pouvait encore
parler de marginalisation ou d´exclusion aujourd´hui on assiste à une épuration
totale de la composante négro-mauritanienne dans les instances du pouvoir et de
décision au sein de l´administration, de l´armée, dans les médias, la
diplomatie et le secteur économique. S´il y a un criminel à combattre et à
mettre au banc des accusés c´est bien l´Etat raciste et son gardien du temple
en l´occurence le président putschiste Mohamed Ould Abdel Aziz.
Toute cette armada
juridique n´a en fait qu´un seul but, interdire et incriminer les organisations
de défense des droits humains ou mouvements de libération nationale comme les
FPC, L´IRA entre autres, qui empêchent toujours de banaliser la discrimination
raciale et l´enterrement définitif du dossier du génocide des années de braise.
Si
cette loi était vraiment révolutionnaire et devait être appliquée sérieusement
elle devait frapper en premier le Général-président et toute son équipe pour
pratique de politique de discrimination raciale et d´Apartheid qui ne dit pas
son nom mais nous sommes en Mauritanie où les rôles sont toujours inversés. Les
bourreaux sont promus en héros et les victimes jugés en coupables.
Encore
une fois ce n´est pas par la répression, l´intimidation, la politique de
l´autruche qu´on arrivera à évacuer la délicate question de la cohabitation et
la politique de discrimination raciale devenue progressivement structurelle dans
notre pays.
On ne
le dira jamais assez, les FPC ou les mouvements d´obeidience
Négro-africaine ou Haratine n´ont ni créé, ni inventé l'esclavage et le
racisme. C´est bien l´existence effective
de ces problèmes qui explique leur naissance et leur combat.
Mais Hélas l´esprit biscornu des soldeurs du crime et partisans du système ne
digère pas cette évidence. La lâcheté est ici sans commune mesure.
Il est temps encore de
comprendre que l’exclusion est en soi économiquement mauvaise, socialement
corrosive et politiquement explosive.
Comprenons qu’une " nation dispersée, battue, humiliée peut (heureusement) toujours se rebeller contre son sort et revenir à la vie". Tentons dès à présent de sortir de ce cul-de-sac qui, tout le monde le sait, ne mène nulle part. Pour en sortir, il faut, à notre avis une attitude courageuse, d’ouverture sincère et de reconnaissance du problème de fond à savoir la politique assumée de discrimination raciale qui ressemble fort à un apartheid sournois.
Un climat de décrispation sociale grâce à un train de mesures positives à l’endroit de toutes les victimes de cette politique nocive. La sanction des crimes commis pour que justice prévale sur l'abitraire et l'impunité.. Je crois qu’il faut se parler, car ce formidable potentiel de révolte enfouie commence à gronder. Il serait erroné de croire que toutes ces années de calme plat peuvent exclure toute éventualité de soulèvement populaire.
Comprenons qu’une " nation dispersée, battue, humiliée peut (heureusement) toujours se rebeller contre son sort et revenir à la vie". Tentons dès à présent de sortir de ce cul-de-sac qui, tout le monde le sait, ne mène nulle part. Pour en sortir, il faut, à notre avis une attitude courageuse, d’ouverture sincère et de reconnaissance du problème de fond à savoir la politique assumée de discrimination raciale qui ressemble fort à un apartheid sournois.
Un climat de décrispation sociale grâce à un train de mesures positives à l’endroit de toutes les victimes de cette politique nocive. La sanction des crimes commis pour que justice prévale sur l'abitraire et l'impunité.. Je crois qu’il faut se parler, car ce formidable potentiel de révolte enfouie commence à gronder. Il serait erroné de croire que toutes ces années de calme plat peuvent exclure toute éventualité de soulèvement populaire.
Après
avoir passablement plagié notre projet d´autonomie des régions, nous invitons
le pouvoir à s´inspirer davantage des principes généraux de notre
Charte qui stipule entre autres :
- La république
est une et indivisible
- Elle reconnaît et
garantit les Autonomies locales
- Elle veille au
principe de non-discrimination et au respect de la dignité
humaine
- Elle consacre l’égale
participation des Communautés à la gestion du pays
- La Mauritanie
est un pays multiethnique et pluriculturel, où la République
garantit l’égalité de toutes les langues et cultures
nationales .
- La Mauritanie
est un pays composé de deux communautés racio-culturelles,
l’une composée de Noirs (Bamana, Fulbe, H’râtîn, Sooninko,
Wolof), l’autre de Blancs (Bîdhân ou arabo-berbères).
- Toutes les
Communautés ethniques (Bamana, Bidhân, Fulbe, H’ratin, Soninko, Wolof ) du
pays auront intégralement les mêmes droits. Chacune aura le
droit de donner son avis sur toute décision qui engagera son avenir.
Hier
comme aujourd´hui, conformément à notre CHARTE, nou nous engageons
solennellement à ne ménager aucun sacrifice pour la pleine
réalisation d’une Mauritanie égalitaire et démocratique, débarrassée
définitivement de l’esclavage et du racisme, unie dans sa
diversité, riche de toutes ses cultures épanouies, assurant à toutes
ses citoyennes et à tous ses citoyens les mêmes droits.
Tous
ensemble, nous aurons encore à mener d'autres combats pour que l’égalité, la
justice et la démocratie s’enracinent profondément dans notre pays.
La
lutte continue!
Kaaw
Touré
Porte-parole
des Forces Progressistes du Changement (FPC)