torsdag 19 september 2019

L´arabe?

Que l'arabe soit une langue nationale ou étrangère importe peu, l'essentiel est qu'aucune loi ne doit lui donner plus de droits que les autres langues nationales. En matière de langue ou de culture on ne peut parler de majorité ou de minorité il faut respecter l'identité culturelle de chaque communauté. Dieu parle et comprend toutes nos langues et il ne nous jugera pas selon notre maitrise de la langue de Aba Lahb et Abou Jahl ou de celle d'Elhadj Omar Al Foutiyou Tall alors de grâce évitons toute cette confusion hypocrite entre la question politique et la question métaphysique.

La négation des noirs n´est pas de l´imaginaire

La communauté Négro-mauritanienne, tout en partageant le lot quotidien d'injustices sociales et économiques avec la communauté beydane, n'en demeure pas moins violentée dans ce qu'elle a de plus cher: sa culture, son identité. Depuis des décennies en effet, la communauté Négro-africaine est victime d'une violence plus pernicieuse et subtile: c'est sa négation culturelle, sa négation linguistique, le refus de la reconnaître comme porteuse de droits particuliers. Dans ces droits, figure celui de s'identifier librement à des espaces culturels en dehors de toute contrainte. Le droit à la vie, le droit à l'existence, le droit à la différence, le droit à l´épanouissement, le droit à la patrie et à la citoyenneté conformément à la déclaration universelle des droits de l'homme.
LLC!

Mon soutien à Makaila Nguelba

J'apporte tout mon soutien militant, fraternel et amical à notre très cher frère et ami , Makaila Nguelba journaliste blogueur et exilé politique tchadien en France qui doit répondre ce mardi à la convocation de la justice française suite à une plainte du gouvernement tchadien.
Courage mon cher frère, tous les progressistes et dignes fils de l'Afrique sont de tout coeur et en choeur avec vous. Seule la vérité est révolutionnaire et demain il fera jour.
Et la lutte continue!
Kaaw Touré .

BILBASSI

BILBASSI: Chez moi à Diowol, la place mythique des guerriers du Fouta, BILBASSI. La célèbre bataille de Bilbassi qui opposa le légendaire guerrier peul Samba Guéladio Diégui et Konko Boumoussa en 1738.
Bilbassi par la férocité des combats, le courage et la bravoure des hommes, qui ont préféré la mort à la fuite, est décrit comme le sable blanc devenu rouge du sang des Héros.
"Des méandres du Yejja et des soirs de Diowol où les arbres Gawduule n´auront pas l´honneur de changer la couleur de Fuybotaako", ajouta le petit poète de Bilbassi.
"Bilbasi ranwi no kosam 6irađam,
so wojjii ko ýiiýam añ6e yiđnoo6e nuskeende ma" répliqua un autre poète du village, Amadou Alpha Ba pour ne pas le nommer.
Bilbassi ko saare am!
LLC!

NOUS DÉRANGEONS LE SYSTÈME ET NOUS L´ASSUMONS!

Décidément nous dérangeons mais nous en avons la conscience claire et tranquille. Pour s'en convaincre il suffit de lire ces condensés d´insultes et de jérémiades déversés sur nous tous les jours par certains petits plumitifs en herbe reconvertis en journaleux cireurs des bottes des bidasses et tous ces affidés du Système tapis dans l´ombre et prêcheurs du faux sur la toile.
La question qui me taraude est de savoir qui dérangeons nous réellement? Les oppresseurs ou les opprimés? les tortionnaires ou les torturés? les déporteurs ou les déportés? les esclavagistes ou les esclaves,?les intellectuels malhonnêtes ou les citoyens honnêtes et engagés? les opportunistes souteneurs des régimes militaires ou les patriotes opposés au Système injuste ?
Une chose est sûre et certaine: ce que les régimes militaires féroces et sanguinaires ne sont pas arrivés par la répression, la prison, la torture, l´exil forcé, la délation et la corruption ce n´est pas par la diabolisation, le terrorisme et l´imposture intellectuelle que certains y arriveront. Quand un voleur crie au voleur, imaginez l´hilarité des passants!
Nous sommes plus que jamais engagés et déterminés pour REFONDER ce pays et construire une autre Mauritanie, une Mauritanie juste, libre et réconciliée où le fait d´être arabe, noir, haratine ou znéga ne serait ipso-facto une condition rédhibitoire.
Si dénoncer le putsch électoral en Mauritanie, si condamner la détention arbitraire de nos jeunes militants de Lexeiba, si combattre le racisme d´Etat et refuser l´impunité en Mauritanie est un appel à la haine ou au démembrement du pays alors nous l´assumons pleinement n´en déplaise aux petits griots apologistes du Système raciste, esclavagiste et ethno-génocidaire. Face à vos chars et gaz à lacrymogènes nous n'avons que nos voix et nos claviers. Nous préférons l´honneur aux honneurs d´une république bananière et raciste.
A bon entendeur...chahut!
Et la lutte continue

Mauritanie : Kaaw Toure pointe la Beydanisation du système politique

Le porte-parole des FPC ne démord pas et monte au créneau cette semaine sur les réseaux sociaux en persistant et signant que la Mauritanie est un pays d’apartheid. Kaaw Bilbassi Toure pointe la domination des maures blancs ou « Beydanes » de leur commandement et de leur suprématie sur les autres composantes nationales : les afro-mauritaniens et les Hratines.
Le jeune militant des FPC est bien placé pour critiquer le système politique mauritanien qui a fait de lui le plus jeune prisonnier à 17 ans du régime de Ould Taya avant de prendre le chemin de l’exil au Sénégal d’abord et ensuite pour échapper à une extradition c’est la Suède qui l’accueille. En décidant de rentrer au bercail en 2013 avec le président du mouvement Samba Thiam pour créer le parti les FPC ( Forces progressistes pour le changement). Kaaw Touré n’entend pas faire table rase du passé encore moins accepter un système qui continue d’exclure ses compatriotes noirs et Hratines dans tous les rouages de l’Etat depuis l’indépendance en 1960.
C’est cette politique nocive à tous les échelons au fil des années et des régimes militaires successifs depuis 78 qui a mis en place un apartheid déguisé martèle le porte-parole des FPC regroupées aujourd’hui dans une coalition Vivre Ensemble qui vient d’obtenir plus de 8 pour cent à la présidentielle du 22 juin dernier. Ces bons résultats résultent de la révolte légitime de tous ces oubliés de la république. Et le militant patriote est conscient qu’il faudra du temps pour arriver à bout de ce système qui s’apparente à l’apartheid de l’Afrique du Sud où la ségrégation raciale et l’oppression des noirs majoritaires dans le pays ont fini par être vaincues.
Ce n’est pas la communauté blanche des maures ou Beydanes qui est visée mais le système dont elle profite grandement. L’état raciste en 89 qui est responsable de la déportation de milliers de noirs au Sénégal et au Mali, de centaines d’exilés forcés dans le monde et en 2009 du génocide biométrique de milliers de mauritaniens devenus apatrides et étrangers chez eux, est sans aucun doute illégitime. Cette réalité cruelle et quotidienne est le sens même du combat des FPC depuis leur redéploiement à Nouakchott.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste- Kassataya.com

OUI JE SIGNE ET PERSISTE QUE LA MAURITANIE EST UN PAYS D´APARTHEÏD.

Depuis l’indépendance, nos chefs politiques, incapables de se départir de l’esprit partisan, tous issus du milieu maure, se sont attelés sans relâche à développer, tour à tour, des politiques qui, loin de forger la nation encore inexistante, ont conduit à des crises cycliques, répétées, à une déchirure profonde entre les deux communautés racio-culturelles.
Par ces politiques nocives développées au fil des années et des régimes que guidait un système inique, on mit en place un apartheid déguisé. Je dis déguisé car on le chercherait en vain dans les textes institutionnels alors qu’il existe partout, pour peu qu’on observe.
Le racisme d’Etat est partout. Cette discrimination raciale commença d’abord feutrée, subtile, insidieuse, pour un projet qui allait devenir obsessionnel : construire une Mauritanie exclusivement arabe!
Pour ce faire, des mécanismes furent mis en oeuvre pour que l’Etat soit la "chose" des arabo-berbères ; progressivement, au rythme des résistances qu’opposaient les négro-Africains, ont fit de sorte que les Arabo-Berbères contrôlent la réalité du pouvoir politique et économique, la justice, l’éducation, l’armée.
La diplomatie ne sera pas en reste ; à l’extérieur , il faut afficher l’image d’une Mauritanie arabe par la composition des délégations, le discours et les clichés culturels, il faut gommer totalement l’autre "personnalité" de la Mauritanie. Évidemment, pour masquer la nature discriminatoire des régimes, on va saupoudrer un peu quelques nègres de service, sans responsabilité aucune, personnalités aux genoux tremblants, figurines sans aucun pouvoir de décision.
Il faut-être malhonnête ou du camp des dominants pour nier cette réalité cruelle et quotidienne des victimes. Comment expliquez-vous les déportations massives des négro-mauritaniens en 1989? Comment expliquez-vous l´épuration ethnique au sein de l´armée "nationale"? Comment expliquez vous la discrimination raciale dans les concours et autres recrutements dans l´administration?
Qu´est-ce que l´Apartheid sinon ce mot afrikans qui signifie mise à l´écart ? Ce nom donné par le gouvernement Sud africain à son Système de ségrégation raciale, d´oppression et d´exploitation, n´est rien d´autre que ce que disait Hendrik Verwoerd ancien premier ministre d´Afrique du Sud en 1963 devant le parlement de son pays : « ...réduit à sa simple expression l´Apartheid ne peut se présenter que sous la forme suivante : nous entendons garder blanche l´Afrique du Sud, la garder blanche ne peut vouloir dire qu´une chose, assurer la domination des blancs, non leur direction, non leur tutelle, mais leur commandement, leur suprématie ». En Mauritanie on assiste à la même politique, ici on peut parler de la « beydanisation » ou de la « mauretanisation » et de la domination des beydanes ou maures blancs, de leur commandement et de de leur suprématie absolue.
Qui ose en douter encore ?
Si, aujourd´hui, pour des raisons complexes, la politique de l´Etat raciste profite à la communauté beydane, du reste à des degrés différents, celle-ci n´a jamais manifesté une adhésion générale ou totale aux délires des militaires mauritaniens et de leurs "maitres à penser," nationalistes arabes et chauvins.
Ces seules observations suffisent à montrer qu´il serait dangereux de poser l´arabe ou la communauté arabo-berbère de Mauritanie comme l´ennemi à combattre. Non, c´est l´Etat raciste et ses institutions qu´il faudra combattre. Il est la cause de notre négation, de notre épuration et de celle de tout mauritanien en tant qu´être libre.
C´est parce que nous partageons l´ensemble des violences politiques et économiques avec la communauté beydane que nous ne devons pas la prendre comme la cible de notre révolte légitime. Seul
l´Etat raciste et illégitime doit-être dénoncé et combattu, et par tous les moyens.
LLC!
Kaaw TOURÉ.

söndag 15 september 2019

LA MAURITANITÉ NE DOIT PAS RIMER AVEC MAURITUDE.

La Mauritanie, voilà un pays où certains ont réussi à usurper à leur propre profit notre bien commun, "LA MAURITANIÉ", et à partir de leur position de simples citoyens "bien nés", dictent pourtant aujourd´hui celui qui est Mauritanien et celui qui ne l´est pas. Ils définissent pour leurs propres concitoyens Noirs ce que veut dire la "Mauritanité". La particularité de cette singulière dictée est dans sa manifestation concrète pendant les années de braise avec la déportation manu militari de plusieurs dizaines de milliers de leurs propres concitoyens au Sénégal et au Mali et l´exil forcé de centaines d´autres en Europe, en Afrique et en Amérique. L´enrôlement biométrique du Général-putschiste Mohamed ould Abdel Aziz vient de boucler la boucle de l´extermination civile et civique ou l'exclusion définitive des Négro-mauritaniens dans leur "Mauritanité" qui rime plus avec mauritude.
N´avons-nous pas le droit de dénoncer ces injustices flagrantes sans être accusés injustement de "séparatistes" ou " de rebelles à l´unité nationale"!
N´avons-nous pas le droit de penser la Mauritanie autrement, autre que cette politique raciste, assimilationniste, ethno-génocidaires et aventuriste qui a montré ses limites?
Si tous les Mauritaniens sont officiellement musulmans, ils ne sont pas tous arabes. Le droit d´exister et de vivre en tant que Mauritaniens ne peut passer avant celui d´être Soninké, Wolof, Haratine, Haal-pulaar, Arabe, Berbère, Bambara. Et tout ce qui concerne cette question doit-être constitutionnellement reconnu.
La Mauritanie n´est pas un Etat arabe à moins qu'elle ne veuille être un Etat raciste. La Mauritanie est arabo-berbère et négro-africaine voilà la réalité historique, politique, géographique et sociologique du pays. Que ceux qui ont une mémoire courte sachent que La Mauritanie actuelle se situe sur les ruines du berceau impérial du Ghana et du Tekrour. Nos adeptes tropicaux de l´excroissance moyen-orientale du national socialisme nazi (baathisme) doivent réviser leurs doctrines et tirer des leçons sur la défaite de leur héros Sadolf Hutssein.
La Mauritanie de nos rêves c´est ce pays arc en ciel. La Mauritanie de nos rêves est cette cohabitation du « noir et du blanc de l´oeil » comme le disait bien le sage Deyloul. La Mauritanie de nos rêves, on ne le dira jamais assez , est un pays où le fait d´être arabe, noir, haratine, znega ne serait ipso-facto une condition rédhibitoire. C´est ce combat qui est le sens de notre lutte de toujours pour une cohabitation pacifique et juste.
Nous voulons d'une unité qui respecte la dignité de chaque Mauritanien et garantisse l'équilibre entre les grandes composantes nationales. En effet, la Mauritanie est condamnée à s´unir sans s´unifier en lieu et place de l´étouffante uniformisation assimilée à l´unité.
Pour nous, sauver la Mauritanie ne passe pas forcément par l'imposition d'une langue, d'une unité coûte que coûte mais par la mise en place de fondements inébranlables parce que intrinsèquement justes et égalitaires. L'unité, en soi, n'est pas une fin mais un moyen pour construire" le mieux vivre ensemble", dans une Mauritanie viable parce que réconciliée avec elle même.
LA LUTTE CONTINUE.
Kaaw Touré-

L´ARABE ET NOUS


Nous n´avons aucune haine contre l´arabe encore moins contre la communauté arabo-berbère. Nous n´avons rien contre l´arabe en tant que langue d´instruction ou d´éducation mais nous sommes contre l´arabe, ou toute autre langue nationale ou internationale, en tant qu´ instrument
d´exclusion, de négation et d´oppression d´autres identités culturelles nationales. Nous sommes certes Musulmans mais nous ne sommes pas arabes et nous ne serons jamais arabes. Nous sommes Haalpulaar ou Ful6e, nous sommes Wolofs, nous sommes Soninko et nous sommes Bamana et nous sommes Mauritaniens et fiers. Enfin Nous sommes contre cette confusion hypocrite entre l´arabe (langue et culture) et l´Islam (religion).
La lutte continue!

LE RESPECT DE LA FEMME.

« Un jour, un homme très furieux se présenta chez `Omar Ibn Al-Khattâb avec l'intention de se plaindre du mauvais caractère de son épouse. Tandis qu'il allait frapper à sa porte, il entendit des éclats de voix. C'était l'épouse du Calife qui criait après son époux. 'Omar ne répondait pas. Entendant cela, l'homme rebroussa chemin en disant : "Si telle est la vie de 'Omar qui est réputé pour sa rudesse et sa sévérité, et qui plus est, le commandeur des croyants, que dire alors de la mienne !"
À ce moment-là, 'Omar sortit de chez lui et l'aperçut qui s'éloignait. Il l'appela et lui demanda l'objet de sa visite. L'homme lui répondit : "J'étais venu me plaindre de mon épouse, mais en entendant ce que j'ai entendu, je me suis retiré en disant : Si le commandeur des croyants vit ainsi avec son épouse, que dire alors de mon cas."
'Omar lui dit : "Mon frère, si je la supporte comme tu vois, c'est parce qu'elle a des droits sur moi : C'est elle, en effet, qui prépare ma nourriture, qui cuit mon pain, qui lave mes vêtements et qui allaite mes enfants, alors qu'elle n'est pas obligée de le faire ! À ses côtés, mon cœur s'apaise et s'abstient de commettre l'adultère. Pour toutes ces raisons-là, je dois la supporter !" L'homme dit "C'est vrai ! Il en est de même pour ma femme !- 'Omar lui dit "Alors, supportes-là mon frère ! Car la vie n'est qu'un court moment !" »

STEVE BIKO RACONTÉ À MON FILS, SON HOMONYME.

BIKO, NOTRE CONSCIENCE!
Le 12 septembre 1977 quittait ce monde un des plus célèbres et héros incontestés de la lutte anti-apartheïd, son nom seul suffit pour éveiller notre conscience. Il était jeune et courageux et avait à peine 30 ans. Arrêté par la police, torturé il a été transféré inconscient depuis la prison de Port Elisabeth, à 1000km de là, à bord d´une voiture de la police, pour rendre l´âme loin de son peuple qu´il aimait tant.
Les grandes douleurs sont muettes. Et celle que ravive le souvenir de la mort de Steve Biko le fondateur du Mouvement sud-africain de la CONSCIENCE NOIRE dont la vie a inspiré le film " CRY FREEDOM" de Richard Attenborough, est si forte qu´elle laisse sans voix encore. Rien ne pourra être dit qui vaille la peine d´être proférée. L´indignation, la colére, l´émoi et la peine ne ressusciteront pas notre idole Steve encore moins les martyrs de la vallée, de Oualata, Inal, Djreïda, N´beyka, Azlat. Il est mort certes mais il est vivant à jamais dans la conscience.....noire dont il a été le théoricien. La force de conviction, l´art de persuasion de Denzel Washington dans "CRY FREEDOM" de Richard Attenborough avait montré à nous autres la profondeur et l´intérêt d´une pensée qui voulait forger une conscience de lutte propre aux noirs à l´exclusion des blancs. On a pu l´accuser de militer pour un racisme anti-blanc primaire. Bien des aspects des discours de Steve Biko le laissaient paraitre mais c´est faire preuve de légèreté que de confiner la conscience noire à cette apparence, comme le soulignait un ami journaliste africain.
L´idée que des noirs devaient forger leur propre histoire, leurs propres méthodes de lutte en excluant toute collaboration avec les blancs, fussent-ils contre l´apartheïd eux aussi, était important dans la mesure elle s´adressait d´abord à l´homme sud-africain en tant qu´être pensant.
"Steve Biko seede amen", chantait hier notre camarade et non moins poète Ibra Mifo Sow pendant nos veillées villageoises avant les années de braise. Steve "Biko bikkitinooDo e geYYelle maccungaagu" avait repliqué le grand poète pulaar camarade Ibrahima Sarr.
Steve Biko voulait faire comprendre que la lutte anti-apartheid n´aboutirait pas entièrement tant que les noirs à titre individuel n´avaient pas fait la révolution de leur propre être. Tant qu´ils ne s´étaient pas libérés des chaines de l´esclavage psychologique forgé par des générations d´histoires falsifiées et tronquées. Il disait par là que la libération du peuple
n´équivalait pas simplement à changer les lois ségrégationnistes mais aussi à reconstruire l´homme noir, la personnalité noire dotée d´autonomie. C´est parvenu seulement à ce stade qu´il pourrait se poser non comme un homme noir face au blanc mais comme un homme tout court. Je crois que ce message est valable aussi pour les Négro-mauritaniens.
La théorie de la conscience noire était ainsi incomprise que séduisante. Et le hasard heureux qui fait qu´à l´écran le même personnage de Denzel Washington incarne Steve Biko que Malxom X ajoute à notre conviction qu´il y allait dans les deux cas
d´autres choses que le racisme anti-blanc: il s´agissait simplement de se forger une identité qui soit nôtre, qui soit noire
Les souvenirs de Steve "Sammba wuro e ladde", nous reste encore quand nous écoutons Peter Gabriel. Il nous est revenu à la mémoire, encore plus douloureux, quand des policiers blancs sud-africains s´accusaient entre eux de sa mort devant le TRC, commission vérité et réconciliation. Et là tentative était grande de demander vengeance plutôt que justice. Le réfléxe est légitime. C´est cependant le trahir que de nous abaisser à cela. S´il se trouvait quelque part et nous regardait, il voudrait sans doute que nous nous montrions plus forts et plus dignes. La vengeance ne le fera pas revenir. Et les meurtriers semblent avoir eu assez de remords pour enfin posséder une.....conscience. La leur!
En Mauritanie on attend toujours les aveux de nos ex-tortionnaires, s´ils en ont encore une certaine conscience...
Conscience nous avons bien dit !
La lutte continue.
N.B: Pour rendre hommage à ce grand héros j´ai donné le nom de mon fils ainé à ce grand militant anti-apartheid comme mon second fils à celui de Nelson Mandela. Une amie et captive sérère Viviane Solange me dit toujours : "Kaaw, on attend la Winnie aussi". Mdrrr.

UN SURSAUT PATRIOTIQUE, YONTII!

Or aujourd´hui, plus que notre dignité bafouée, c´est de notre survie même qu´il s´agit. Si le fer de lance de la lutte de notre peuple sera jeunesse, les intellectuels eux, devront jouer le rôle de balise; la force du changement résidera dans ces deux entités. Il faut rappeler que la participation à la lutte est multiforme, chacun y travaillant dans les limites de ses capacités et possibilités avec son rythme propre. Rien ni personne ne devrait être négligé. Aux milliers
d´hommes et femmes à qui on a inculqué la peur, le tremblement, il faut redonner courage et confiance. Yontii!
LLC!

DJIBO KA, JE ME SOUVIENS TOUJOURS !

14 septembre 2017, 14 septembre 2019, voilà deux ans jour pour jour qu´il est parti mais nous ne l´oublions pas.
Djibo KA, je me souviens toujours. En plein été du mois de juillet 1999 sous le soleil ardent de l'Afrique lorsque le gouvernement sénégalais avait décidé de m'expulser du pays de la Téranga, suite aux pressions diplomatiques du petit dictateur de Nouakchott le colonel Maouya Ould Sid'Ahmed Taya, le doyen Djibo Kâ faisait partie d'un de nos plus solides soutiens à Dakar. Il a convoqué une conférence de presse à l'occasion en tant que leader de l'URD pour dénoncer cette "décision injuste et arbitraire".
Dans les locaux du groupe Sud Communication à l'immeuble Fahd, Bd Djily mbaye X rue Macodou Ndiaye où je me trouvais pour faire des adieux à mes amis, ma soeur Linguère Aissatou Alioune Fall la journaliste vedette de l'époque de Sud Fm et mon ami et captif Abdoulaye Sacou Faye m'ont fait écouter dans leur studio l'intégralité de son intervention avant de m'interviewer en direct dans leur édition spéciale de SudFM midi, la première radio privée et libre au Sénégal.
A ma sortie des studios de Sud Fm je suis allé à la rédaction de Sud Quotidien pour une autre interview en compagnie de mes amis et frères Grand Demba Ndiaye, Latif Coulibaly, Bocar Niang, Mamadou Mika Lom, feu Mame Ollé Faye (MOF) et Abda Wone jeune stagiaire à Sud Quotidien à l'époque. Avant que je termine mes adieux on me passa un téléphone pour me dire qu'il y a quelqu'un qui voulait me parler. De l'autre bout du fil j'entends une voix familière qui me demandait: "C'est bien Kaaw?". J'ai répondu oui c'est moi. Et elle enchaine en pulaar: " Ko miin Jibo Kah no mbađđaa?"( C'est moi Djibo Kâ, comment vas-tu?). Après les salamalecs de politesse il me dit d'une voix grave et indignée: " Kaaw, vous avez tout notre soutien et solidarité dans cette épreuve et nous nous insurgeons contre cette décision arbitraire du gouvernement. Vous n'êtes pas des bandits, ni des voleurs mais des vrais combattants de la liberté et vous méritez le respect de tous les démocrates, gouvernements et dignes fils de l'Afrique". Il me prodigua quelques conseils en tant que ainé, oncle mais aussi comme Homme d'état et m'a prié de garder le contact et de lui donner de mes nouvelles et la suite du dossier. Ce sont ces mots et cette voix qui me sont revenus lorsque j'ai appris en direct de l´assemblée nationale du Sénégal par la voix du président Abdoulaye Makhtar Diop l'annonce de son décès.
Djibo Kâ était un noble au vrai sens du terme et il symbolisait le "pulaagu" dans la geste pulaar, le mythe du héros, le courageux, le généreux et le digne. Il pouvait être un incompris mais c'était un homme de foi et de convictions profondes, un fin politicien avec une "analyse concrète d'une situation concrète" comme bréviaire pour dévaliser Lenine. Un républicain jusqu'à la moelle, attaché au droit et aux vertus africaines. L'homme qui secoua les racines du baobab PS en 1996 et permis en partie l'alternance démocratique au Sénégal en 2000 était un grand Homme d'État, un panafricaniste convaincu, un homme de conviction, un pullo fier et un patriote sincère.
Qu´Allah le Tout puissant l´accueille en son Saint Paradis.
Pullo wirniima kono jaambaraagal makko e golle makko majjataa haa bada. A Dieu nous appartenons et à lui nous retournons.
Yo Alla yurmo mo yaafo mo. Yo Alla haarnu mo aljanna. Aamiin!
Et la lutte continue!
Kaaw Touré

TROIS PSEUDO-INTELLECTUELS DU SYSTÈME

Trois sommités" intellectuelles" ou pseudo- intellectuels ( un avocat, un diplomate retraité et un universitaire) qui deversent leur haine et mépris pour leurs compatriotes négro-africains et ils sont du courant chauvin, assimilationniste et assez représentatif dans le milieu panarabiste. Pour ces gus la Mauritanité doit se réduire à l'arabité et à la mauritude.
En résumé:
- Pour le premier "on ne doit pas faire de place pour les noirs dans l'armée parce ce qu'ils méprisent le pays".
- Pour le second "les noirs refusent de se dissoudre dans la " république" ...discriminatoire.
- Et pour le dernier "les noirs ne sont que des ingrats, ces étrangers devaient remercier les maures de leur hospitalité".
Ne me dites pas encore qu'ils ne méritent pas de regards ou d'égards et que leur discours est minoritaire!!!
Ce pays est malade du chauvinisme et du racisme primaire.
Muñee tan, haa haade huunde fof ko bolle puuyďe!

Mauritanie: Interview de Kaaw Touré, le porte-parole des FPC et membre de la Coalition Vivre Ensemble

Il n’en démord pas. Kaaw Touré reste constant dans son combat pour une Mauritanie apaisée et réconciliée avec sa diversité. Nous avons rencontré, le leader du FLAM, plus politique que jamais. L’originaire de Jowol s’est livré à senalioune.com. Exclusif.

Pouvez-vous, vous présentez à nos lecteurs, s’il vous plaît?

Je n’aime pas trop parler de moi mais comme vous y tenez allons-y. Je m’appelle Kaaw Mouhamadou Touré, je suis originaire de Jowol, dans le Sud de la Mauritanie plus précisément dans le département de Kaédi au coeur du Fouta. Je me suis engagé dans la lutte très jeune à l’âge de 15 ans alors que j’étais jeune lycéen, ce qui m’a valu la prison à l’âge de 18 ans et qui a fait de moi, pour la petite histoire, le premier plus jeune prisonnier politique de Ould Taya en 1986. 

Cette expérience carcérale sous le régime militaire dur et pur m’a renforcé dans mes convictions et n’avait pas entamé mon engagement, ni ma détermination à combattre le Système. J’ai récidivé aussitôt après ma sortie de prison en 1987 avec d’autres jeunes camarades au lycée de Kaédi en dirigeant une grève pour protester contre l’exécution de nos 3 premiers martyrs le 6 décembre 1987. J’ai été à nouveau recherché et poursuivi par la police mauritanienne.

Cela m’a plongé dans la clandestinité et ensuite vers un exil forcé le 15 décembre 1987. J’ai rejoint à Dakar nos camarades exilés qui avaient échappé aux filets de la police de Taya en 1986 et nous avons reconstitué ensemble le noyau dur des FLAM. Ainsi nous avons pu alerter l’opinion internationale sur la politique d´Apartheid en Mauritanie, mais surtout sauver la vie de certains de nos aînés détenus à Oualata. 

Grâce à nos contacts et la mobilisation de la presse internationale et des organisations des droits humains nous avons mis la pression sur le gouvernement mauritanien qui a concédé finalement la visite de nos camarades détenus par des journalistes de Jeune Afrique et de Sud Hebdo et des organisations des droits de l’homme. 

Nous avons maintenu le flambeau de la résistance jusqu’à la libération de nos dirigeants anciens détenus à Oualata, nous avons encadré et soutenu les premiers déportés mauritaniens au Sénégal et au Mali suite aux événements douloureux dits Sénégalo-Mauritaniens de 1989.

Depuis le 4ème congrès ordinaire des FLAM, j’ai été propulsé comme responsable du département de la presse des FLAM et directeur de publication de notre organe d’information le FLAMBEAU. Cet activisme débordant auprès de la presse sénégalaise et internationale m’a valu des mises en demeure répétées au Sénégal sous la pression diplomatique de l’administration mauritanienne.

Le refus de me soumettre aux injonctions du pouvoir sénégalais m’a valu une tentative d’extradition en Mauritanie suivie plus tard d’une expulsion en juillet 1999. Grâce aux Nations-Unies, j’ai obtenu l’asile politique en Suède où je vis depuis et continue mon activisme en tant que responsable des FLAM. 

Après le congrès de mutation des FLAM d’août 2014, le parti à travers le président Samba Thiam m’a encore renouvelé sa confiance en tant que responsable de la communication extérieure et porte-parole du parti des FPC.

Je suis marié et père de petits mignons bouts de bois de Dieu. Je suis de formation ingénieur en planification économique, mais aussi j’ai continué mes études jusqu’aux diplômes de master en sciences sociales et histoire des langues dans les universités suédoises. Je travaille comme formateur et chargé d’insertion des immigrés et réfugiés dans la société suédoise qui nous viennent plus particulièrement des pays en conflits dans le monde.

En dehors de mes activités politiques et professionnelles je dirige une association panafricaine et de solidarité qui regroupe plus d’une trentaine de nationalités d’origine africaine vivant en Suède. Voilà en résumé ma petite présentation.

Quelle compréhension tirez-vous de la déclaration récente du nouveau Président Ould Ghazouani pour la diaspora, en termes d’associer la diaspora à la gestion du pays, et du recensement des émigrés mauritaniens dans le monde.

J’ai entendu parler de cette déclaration faite paraît-il par le ministre des affaires étrangères et de la coopération et qui dit que son département compte effectuer un recensement de tous les Mauritaniens installés à l’étranger et que ce recensement aura lieu avant la fin de l’année en cours et a annoncé en même temps qu’une conférence portant sur ce thème sera organisée à l’été 2020 à Nouakchott.

L’intention est bonne; c’est une initiative à saluer mais nous attendons de voir plus clair sur sa feuille de route et si tous les Mauritaniens seront concernés ou ce serait la reproduction du fameux enrôlement raciste qui a privé des dizaines de milliers de Négro-Mauritaniens de l’intérieur de leur citoyenneté et aussi de leur droit au vote lors des dernières élections.

Il faut rappeler, en même temps, au gouvernement mauritanien qu’il y a une autre urgence qui attend depuis bientôt 30 ans, le dossier de ces Négro-Mauritaniens déportés et qui végètent dans des camps d’exil au Sénégal et au Mali.

Ils ne souhaitent qu’un retour digne et organisé au pays natal. Sans oublier les anciens déportés rapatriés et qui sont devenus presque des ”étrangers” ou des sans papiers dans leur propre patrie!

Quant au deuxième aspect de la question à savoir l’association de la diaspora à la gestion du pays, vous savez plus que nous, que personne ne quitte son pays par gaité de coeur. Si la Mauritanie était un pays normal, paisible et juste, rien ne pouvait justifier la fuite de nos cerveaux et des dignes fils et filles de la patrie vers d’autres cieux qui profitent aujourd’hui de cette matière grise.

Vous ne mesurez pas l’ampleur de l’amertume de ces braves citoyens de ne pouvoir offrir leurs compétences et leur expertise à ce pays qui leur est plus cher que tout le confort du monde. 

Il n’y a pas d’exil doré. Du moins pour des patriotes sincères, car comme disait l’autre « on n’est bien que chez soi ». L’exil doré est un mythe, naïvement développé par ceux-là qui n’ont pas été contraints à quitter leur terre natale !

Et comme le disait bien le martyr Tène Youssouf Guèye l’auteur de ” Les Exilés de Goumel: “Je n’oublierai jamais, moi, la vie mouvementée d´Exilé, pourchassé de ville en ville, les journées sans but et les nuits longues interminables où le mal du pays vous tient l’oeil ouvert et vous déchire les entrailles”. 

Parlez-nous de la mutation FLAM vers FPC. ET pourquoi la division au sein de FLAM? 

On ne peut parler de cette mutation sans revenir aux résolutions du VIIe congrès ordinaire des 28, 29 et 30 mai 2011 à Champs-Sur-Marnes en région parisienne qui avaient adopté le redéploiement du mouvement en Mauritanie après plus de 27 ans d’exil. Une décision qui a été prise suite à des discussions et aval de toutes les instances du mouvement. Un retour devenu effectif le 24 septembre 2013 avec le retour et un accueil triomphal et historique du mouvement. 

Le mouvement est revenu avec une feuille de route bien définie: implanter le mouvement à l’intérieur, soigner l’image de l’organisation largement ternie et diabolisée pendant les années de braise et notre exil par nos adversaires politiques, créer un cadre de concertation entre tous ceux qui souhaitent la résolution de la question nationale. 

Mais le principal objet de ce redéploiement consistait surtout à préparer les conditions de la tenue d’un congrès qui devait décider de l’avenir de l’organisation avec plusieurs options possibles telles que rester un mouvement tel que nous l’avons toujours été (cette éventualité a été d’emblée rejetée à l’unanimité comme irréaliste), devenir une ONG? fusionner directement avec d’autres partis de même sensibilité, se muer en Parti politique, si oui avec ou sans le sigle FLAM?

Au cours de ce congrès, un débat démocratique, avec des discussions quelques fois âpres, a eu lieu, comme cela a toujours été le cas dans nos différents congrès, avec la présence des délégués des différentes sections du mouvement venus de l´Europe, des Amériques, d’Afrique et de l’intérieur. Au terme des échanges, l’avis d’une nette majorité s’est dégagé pour transformer le mouvement FLAM en parti politique dénommé Les Forces Progressistes du Changement. Voilà et tout s’est passé dans la plus grande transparence et démocratie interne.

Il faut reconnaître qu’après le congrès, sans remettre en cause la nouvelle orientation politique du mouvement et sa mutation, certains camarades qui se disent attachés au nom mythique des FLAM se sont démarqués du changement du nom, mais la vaste majorité des sections et des militants s’est soumise aux résolutions du congrès conformément aux dispositions d’éthique et du règlement intérieur de l’organisation.

Quelle est votre relation avec la branche de FLAM qui est toujours en exil? 

Il n’y a aucune relation officielle entre nous et nos ex-camarades en exil sinon les relations personnelles et humaines que les uns et les autres entretiennent et qui sont tissées pendant nos longues années de camaraderie en prison ou en exil.

Comment allez-vous continuer la lutte pour les Mauritaniens et quelle sera votre stratégie pour avoir des élus au sein du parti FPC ?

La lutte doit continuer parce que les raisons qui nous ont poussé à l’engagement demeurent entières à savoir la persistance du racisme d’État érigé en règle de gestion du pays. Nous allons continuer avec tous ces Mauritaniens qui militent dans notre organisation ou qui sympathisent avec notre cause.

La non reconnaissance de notre parti ne peut-être un frein à notre engagement, à notre conviction et à notre patriotisme. Nous nous sommes engagés dans la lutte bien avant la « démocratisation » ou l’avènement du multipartisme intégral au moment où la liberté d’expression n’était pas encore libérée, au prix de nos vies et de toutes les privations.

Nous continuerons à mener cette lutte auprès de notre peuple et avec toutes les forces vives et progressistes qui souhaitent le vrai changement et l’instauration d’un véritable Etat de droit pour une Mauritanie apaisée et réconciliée avec sa diversité et sa vocation naturelle de trait d’union et de carrefour culturel entre l’Afrique noire et l’Afrique du nord. Quant à la stratégie de conquête du pouvoir ou de la stratégie de lutte, elle ne se discute pas sur la place publique.

Qu’est-ce que les FPC attendent du nouveau président Ould Ghazouani ?

Les FPC ne se font pas trop d’illusions sur le nouveau régime parce que le porte-parole du gouvernement vient de dire que ce gouvernement sera la continuité du Système de la zizanie. Espérons que c’était une simple erreur de communication du ministre.

En toute honnêteté, nous souhaitons une rupture entre le nouveau gouvernement et le Système qui nous a été imposé jusqu’ici depuis nos indépendances, un système inique, raciste basé sur la stratification des citoyens, un système où certains mauritaniens ne se reconnaissent plus dans leur État, un système qui prive certains mauritaniens de leur Mauritanité, un système qui décide arbitrairement qui est mauritanien et qui ne l’est pas, un Système qui impose une seule identité, une seule culture, une seule langue sur les autres composantes racio-culturelles du pays.

Le général Ghazouani doit surtout se libérer des courants nationalistes arabes chauvins et devenir le président de tous les Mauritaniens, comme il l’a promis dans son discours d’investiture et pour cela, il nous faut un vrai débat national sur la question nationale et sociale et repartir sur des nouvelles bases. S’il veut être utile à la Mauritanie, il doit avoir le courage de se démarquer du Système pour réconcilier les Mauritaniens à travers un dialogue franc et ouvert.

Est-ce que notre Général devenu président, même mal élu, va se départir de ses réflexes d’homme de casernes et rompre avec la mauvaise renommée de n’être que l’ombre d´Aziz pour s’assumer afin de réconcilier les Mauritaniens ? Est-ce qu’il va réconcilier l’Etat avec les opprimés et exclus du Système? Va-t-il détruire les fondements du Système raciste et esclavagiste du pays? L’avenir nous le dira.

Un congrès des FPC est-il à l’horizon ?

Conformément à nos statuts et règlement intérieur, il y aura bien sûr un congrès au moment opportun quand toutes les conditions seront réunies et ne vous inquiétez pas nous vous tiendrons informés de la date précise des assises, Incha allah.

Comment décrivez-vous le rôle des FPC lors de la dernière élection présidentielle ?

Je peux dire avec fierté que le rôle des FPC a été très important à la dernière présidentielle surtout au sein de la CVE. Si la candidature unique a pu être obtenue au sein de notre mouvance, c’est grâce à la sagesse et au désintéressement du président Samba Thiam qui a fait preuve de hauteur et de sacrifice personnel pour que le consensus soit obtenu malgré les grincements de dents et les appels répétés des franges importantes et issues de nos différentes composantes nationales et qui exigeaient sa candidature.

Nous avons mobilisé des moyens, tous nos militants et sympathisants pendant la campagne électorale avec loyauté et conviction à l’intérieur comme au niveau de la diaspora pour la victoire du candidat de la CVE. 

Notre président en premier est parti sillonner la vallée pour apporter son soutien au président Kane et a demandé à tous nos militants de descendre auprès de la base et dans nos fiefs respectifs pour soutenir cette candidature de la CVE. 

Tous les Mauritaniens sincères et honnêtes ont remarqué notre présence sur le terrain à travers notre jeunesse militante et notre apport significatif aussi bien dans la communication, à travers notre activisme débordant sur les réseaux sociaux pour rendre notre candidat plus visible et audible. 

C’est l’occasion de saluer la dynamique unitaire de tous les partis et militants de la CVE qui ont tous contribué au succès de notre candidature commune en l’occurrence Dr Kane Hamidou Baba.

Quelle analyse tirez-vous de la Coalition Vivre Ensemble ? Et Qu’attendez-vous de la CVE justement ? 

La coalition Vivre ensemble est une dynamique unitaire à saluer et à renforcer. Elle a permis d’unir toutes les forces progressistes qui mettent en avant la résolution de la question nationale et sociale. Tous ont compris que la lutte en ordre dispersé contre l’ennemi commun n’a pas d’autre effet que la défaite pour tous et les dernières législatives l’ont bien confirmé. La pression et le souhait de nos bases respectives ont été déterminants pour rapprocher les positions.

Au niveau des FPC, depuis notre retour d’exil, notre combat a toujours été d’unir toutes les forces démocratiques et progressistes autour de l’essentiel, de trouver un cadre de concertation et de lutte pour faire entendre notre voix. Malgré les quelques petites réticences et réserves par- ci, par-là, nous avons été persévérants et c’est dans ce sens qu’il faut comprendre et situer la position responsable et courageuse du président Samba Thiam. 

C’est une conviction et non un calcul politicien ou autre non dit. Dans l’ensemble, il faut saluer la campagne malgré quelques manquements au niveau de l’organisation, de la communication et de la coordination au niveau du staff de la campagne qui ont été soulignés par tous pendant la journée d’évaluation de la CVE. 

Maintenant que les élections sont derrière nous les parties-alliées doivent se rasseoir et envisager l’avenir, déterminer quelle forme et quelles règles pour la CVE. Ce qu’il faut c’est de repartir sur des bases justes et saines et surtout avec une exigence de transparence dans le fonctionnement de la Coalition Vivre Ensemble qui n’est encore qu’une coalition. 

Nous devons maintenir cette coalition dans la perspective des futures échéances électorales tout en gardant la liberté d’action et d’indépendance d’esprit des partis et associations membres de la CVE. Nous devons être une véritable coalition démocratique, un creuset des idées qui respecte notre diversité et nos différentes sensibilités et comme disait le sage Amadou Hampathé Ba pour ne pas le nommer ”C’est la diversité des couleurs qui fait la beauté d’un tapis”.

Pour le dossier du passif humanitaire. Quelle stratégie faudra-t-il adopter pour la plaie béante ouverte depuis plus de 30 ans ?

Il faut encore revenir sur ce terme de « passif humanitaire », qui n’est en fait qu’un euphémisme utilisé par ceux-là qui répugnent à parler des déportations, du génocide ou des crimes contre l’humanité commis contre les Négro-mauritaniens pendant les années de braise de 1986-1991. 

Il faut encore rappeler que nous avons toujours dit que nous nous insurgeons contre la démarche singulière choisie par le pouvoir de Nouakchott qui consiste à vouloir solder un problème de fond par des réparations pécuniaires et matérielles.

Voilà pourquoi nous continuons à dire que le règlement du passif humanitaire doit plutôt reposer sur l’équilibre à trouver entre le refus de l’impunité, les exigences de vérité et des réparations et la nécessité du pardon, au bout.

Soulager les ayants droit, c’est une bonne chose mais on ne peut acheter notre silence par des compensations pécuniaires. Si certains sont prêts à le faire, il y en a beaucoup d’autres qui le refusent et qui se battront jusqu’au bout pour que la justice soit rendue et pour que plus jamais des Mauritaniens ne soient réprimés, torturés ou tués parce qu’ils sont nés différents.

Nous continuerons à faire pression pour que la lumière soit faite sur cette page sombre de notre histoire. Il faut du reste rappeler que le dossier des déportés est loin d’être clos puisque que d’autres déportés Négro-Mauritaniens continuent à croupir toujours dans les camps d’exil au Sénégal et au Mali. 

Le problème de fond, encore une fois, ce n’est pas le retour des déportés ou l’indemnisation des veuves, des ayants droit ou des rescapés, mais l’essence ou le fondement injuste même de l´Etat mauritanien qu’il faut résoudre, à savoir cette politique chauvine et raciste qui est érigée en règle de gestion du pays.

La question nationale est au début et à la fin de tous nos problèmes et il faut donc impérativement lui trouver une solution juste et durable, en osant rompre résolument avec la politique de l’autruche. En attendant le grand soir nous disons toujours la lutte continue. 

Propos recueillis par Diarry Ndiaye Ba-senalioune.com

HOMMAGE AU GRAND COMBATTANT DE LA LIBERTÉ ET RÉSISTANT DE TOUJOURS, SAMBA THIAM .

Samba Thiam est le président des Forces Progressistes du Changement (FPC). Né en 1948 à Sélibaby (Sud de la Mauritanie), inspecteur de l’enseignement de formation et ancien formateur à l’Ecole Normale des Instituteurs (ENI). Samba Thiam est membre fondateur du MPAM (Mouvement populaire africain de Mauritanie) en 1979 et des FLAM en mars 1983. Il fut arrêté en septembre 1986, après la publication du « Manifeste du Négro-mauritanien Opprimé », dont il faisait partie du comité de rédaction, il fut jugé et condamné à cinq ans d’emprisonnement ferme, interdiction de séjour, privation de droits civils et politiques et envoyé au bagne de Walata, devenu tristement célèbre comme prison mouroir pour les Noirs..
Comme Nelson Mandela il peut dire aussi : "Au début, je n’ai pas choisi de placer mon peuple au-dessus de ma famille, mais en essayant de servir mon peuple, j’ai découvert que je ne pouvais plus remplir mes obligations de fils, de frère, de père, de mari ". Le président Thiam a sacrifié sa carrière professionnelle, sa famille et donné sa vie pour la cause. Il n´a pas attendu que la liberté d´expression soit "tolérée" et que la "démocratie" soit instaurée en Mauritanie pour s´insurger contre le Système.
Après des longues et terribles années dans la prison de Oualata où il a vu mourir certains de ses compagnons de lutte, décédés suite aux conditions de détention horribles, il rejoint la résistance en exil pour continuer le combat. Connu de tous pour son courage, sa témérité, son intégrité morale et honnetêté intellectuelle il fût plébiscité par ses camarades à l´unanimité à la tête des FLAM au premier congrès ordinaire du mouvement en exil. Samba Thiam est un intellectuel accompli au vrai sens du mot, un éveilleur de conscience. A lui il symbolise la lutte des opprimés de Mauritanie, la constance dans les principes, la foi en une cause , la fidélité à un engagement et le refus à l´arbitraire.
Très modeste et humble il confiait un jour à un journaliste : "Je suis un homme de l’ombre, un homme ordinaire, sans vraiment rien de spécial. Le crépitement des Flash,ça n’est pas pour moi. J’aurais aimé,un peu comme Engels, être un second volontaire auprès d’un Marx. C’est pour dire que cette position que j’occupe aujourdh’hui et qui me place sur un piédestal, je ne l’ai pas recherchée ,car en opposition totale avec ma personnalité, au point que des fois je me surprends à me demander ce que je fais là".
C’est certainement la désespérance et la révolte qui faisaient dire à Ibrahima Dieng, le personnage principal du " LE MANDAT ", que “L’honnêteté est un délit”. Une sentence sans appel prononcée par un vieux notable désabusé que ses mésaventures d’inadapté rendent finalement à la lucidité. La société vomie du vieux marabout à sa régle, la fourberie, et ses caïds, des prédateurs aussi féroces que malicieusement imaginatifs.
La tentation est forte de faire le rapprochement entre la société honnie de Dieng avec l’arène politique nationale, un milieu où la duplicité et la versalité sont sanctuarisées, érigées en dogmes. Ce milieu-là n’est pas celui de Samba Thiam, le Président des FPC. Il s’y sentirait égaré, désorienté. Pourtant, ce ne sont pas les motifs de l’endurcissement qui lui manquent. Sa vie. Une vie de dévot au service d’un idéal incarné par une organisation. Une croix qu’il porte vaillamment depuis ce jour de rencontre décisive qu’il aime rappeler. Parce que le président des FPC est avant tout un guerrier peulh, qui combat à la traditionnelle. Et le code d’honneur de la bataille, il le connait: ni trahir, ni se rendre.
L’ennemi est coriace, sournois, mais l’adversité ne lui fait pas peur. Il faut de l’audace pour décider de défier cette hydre informe, ce Système avec un S grand comme le “ racisme structurel de l’Etat mauritanien ”. Un mal absolu dont un tyran nommé Maaouya a été l’incarnation. Quand il a fallu le combattre il l’a fait sans concession, ni compromission ou compromis.
Cet homme-là a du courage physique et la patience d’un pédagogue. Et cela fait la différence. Ainsi, là où ses adversaires foncent sur le foin, lui prend de la hauteur pour mieux faire partager sa “vision globale” des solutions aux maux qui gangrènent l’unité nationale. Car la vérité est que la Mauritanie ne guérira pas de son instabilité tant qu’elle n’aura pas osé affronter la question lancinante de la cohabitation de ses peuples. Le président des FPC en est convaincu. Il le dit à haute et intelligible voix. Il le dit avec cette éloquence qui refuse l’emphase et le superflu. Avec l´enfant du Guidimakha comme interlocuteur, c’est la politique qui retrouve ses lettres de noblesse. Pour la petite histoire il est le seul encore des rescapés de la prison mouroir de Oualata que le régime de Nouakchott refuse de rétablir dans ses droits de retraité parce qu´il a refusé de céder au chantage du Général Aziz et pour la même raison encore le régime de Nouakchott refuse de reconnaitre les FPC, le parti qu´il dirige.
Cet homme fait bouger les lignes depuis son retour au pays natal après plus de 23 ans d´exil. Il arrive à imposer le débat sur l´épineuse question de la cohabitation. C´est tout le mérite des FPC. Une autre Mauritanie est incontournable, il est un honneur d´être dans ce camp des combattants de la liberté, de la justice et de l´égalité, le reste n´est que médiocrité.
Longue vie et santé de fer au camarade président.
LLC!

NOTRE COMBAT

Notre combat est des plus hardis mais aussi des plus exaltants. Nous le continuerons en restant unis dans la détermination et dans la fidéli...