lördag 19 november 2016

DEVOIR DE MÉMOIRE ET REFUS DE L´OUBLI: L´ENFER D´INAL EN MAURITANIE :

Quand arrive le tour du numéro onze, Diallo Sileye Beye ne peut s'empêcher de pousser un cri. Il recoit un violent coup de pied pour avoir osé perturber le déroulement de la cérémonie. Ses yeux ne se détachent plus de cet homme à qui on est en train de passer la corde au cou. Cet homme qui n'est autre que son petit frère, le matelot Diallo Abdoul Beye, qui cessera d'exister dans moins de trois minutes et que plus jamais il ne reverra. Abdoul Beye ne proteste même pas, il est hissé au bout de la corde sous le regard ahuri de son frère. Il n'ya pas de mots pour exprimer la douleur de Diallo Silèye Beye.
Quand arrive le tour de Diallo Oumar Demba et son frère le soldat Diallo Ibrahima Demba (le hasard a voulu qu'ils soient,tous les deux séléctionnés pour les pendaisons et que leurs numéros se suivent, ils ont toujours tenu à rester ensemble), chacun d'eux, ne voulant pas assister à la mort de l'autre, demande à passer en premier. Un tirage au sort organisé par les bourreaux les départage, Ibrahima Demba l'ainé, passe le premier. Le soldat de première classe, Ndiaye Samba Oumar, le chauffeur qui conduisait le véhicule le jour de mon arrstation, fait partie du lot. Le deuxième classe Samba Demba Coulibaly de Djeol, un soldat de mon escadron, qui porte le numéro 28 ferme cette macabre liste.
Les pendaisons durent plus d´une heure. Après cela, tel des bêtes excités par l´odeur du sang, le groupe de bourreaux, pris d´une euphorie collective, s´acharne sur les autres prisonniers et tape sur tout ce qui bouge. Conséquences de cette folie collective, cinq morts supplémentaires. Parmi eux, le soldat de première classe Ly Mamadou Ousmane, le seul spécialiste de l´arme antiaérienne de calibre 14,5mm de toute la région militaire.(...)
La démence a été poussée jusqu´à symboliser la date du trentième anniversaire du pays par 28 pendaisons. Vingt -huit vies humaines sacrifiées sur l´autel de la bêtise humaine. Plus jamais 28 novembre n´aura la même signification pour les Mauritaniens. Quand certains sortiront dans les rues des villes ou dans les campagnes brandissant fièrement les couleurs nationales sous les youyous des mauritaniens, pour d´autres, ce sera un jour de deuil et de recueillement à la mémoire de ces 28 militaires pendus.
Mahamadou SY ( Extrait- L´ENFER D´INAL)- Ed-L´Harmattan.

LE PROGRAMME DE LA JOURNÉE D´ÉCHANGE DES FPC À PARIS LE 3 DECEMBRE 2016

Dans le cadre de ses activités politiques, La fédération Europe Occidentale des Forces Progressistes du Changement (F.P.C) organise une journée d´échanges le 3 decembre 2016 à la bourse du travail de Massy, située au 2, rue chemin des Femmes 91300 Massy.:
Voilà le programme de la journée:'

15:00 – Allocution de bienvenue aux invités du Secrétaire général de la section camarade Mohamed Abdoul Sow dit Hamadi.
15.15-15.30: Hommage aux martyrs par notre camarade Cheikh Dieng membre du Conseil national des FPC.
15.30-16.00: Conférence: Thème 1: Autonomie est-elle une solution au problème de la cohabitation en Mauritanie? Par notre camarade Mamadou Barry Conseiller politique du président des FPC.
16.00.17.00 : Débat
17:00:17.30: Pot d´amitié aux invités.
17.30: 18:00-Conférence:Thème 2: Participation des FPC au dialogue national, pourquoi et quels bilans en tirer? Par notre camarade Kaaw Touré Secrétaire national à la communication et porte-parole des FPC.

Modérateur des débats: Maitre Moctar Touré.

20:00 : Prestation musicale des artistes invités.
La présence de tous est vivement souhaitée.
Adresse: Bourse du travail de Massy, située au 2, rue chemin des Femmes 91300 Massy.:
RER B direction Saint-Rémy- Lès Chevreuse- Station Massy Palaisseau.

Contact: Ndiaye Abou: 06 44 91 77 72
: Bilguiss Sall: 06 44 91 77 72.
La lutte continue!

JARAALE JOWOL BILBAS

Jowol
Jowol e yowi looɗe
Saŋe e salndu maaje
Ngada e alkabeeje
Tekkere liɓi loonde
Accaa doondiiɗo
Bure e salndu maaje
Makanjam e haayorde
Cunnee e marñaande
Mbaraa haayre
Mbaaraa mbeelu haayre
Kaaƴel woni jonnde annabiijo
Sutura e jeejeengo to sabbundu seyɗaane
Cukalel les leydi fetti darii e dow haayre
To tulde waabii boruuji
Waabi ceene ɗoon ko Dammee e Ceeweele.

BLAGUE AFRICAINE:

 Bonne journée à tous et prenez soin de vous. Llc!
Quelques heures avant le crash d'un vol, le commandant de bord dit à ses passagers:
C'est votre commandant qui vous parle. Nous perdons de l'altitude et nous n'avons pas assez de carburant pour atteindre notre destination. Donc, nous allons larguer hors de l'avion tous les bagages. L'avion regagne de l'altitude.
Une demi-heure, la voix du commandant se fait de nouveau entendre dans les hauts parleurs : 
C'est votre commandant qui vous parle. Nous perdons encore de l'altitude et nous ne pourrons pas atteindre notre destination sans jeter quelques passagers hors de l'avion. C'est une mauvaise solution, mais nous allons le faire d'une manière honnête et démocratique. Nous allons utiliser l'alphabet.
Commençons par la lettre A -Y a-t-il des Africains, des Antillais ? Personne ne répondit.
- Y a-t-il des Blacks ? Toujours pas de réponse.
- Y a-t-il des gens de Couleur ? Toujours pas de réponse.
Mais à l'arrière de l'avion, un petit garçon demande à son ...père :
- papa, tu m'as toujours dit qu'il fallait être honnête. Tu es d'Afrique et Maman des Antilles, nous sommes Black et donc des gens de Couleur.
- Oui, mon fils. C'est vrai. Mais aujourd'hui nous sommes des Nègres et s'il le faut nous serons Zoulous...
Et le pilote qui continue en disant, comme il n'y a ni Africain ni Antillais ni Black, continuons l'alphabet...
Pendant ce temps une femme demande à son mari, chéri comme tu es Congolais donc tu seras parmi les premiers à être jeter par dessus bord?
Et le mari qui répond : Non ma chérie, je suis Zaïrois et non Congolais, les Congolais sont nés avant 1960 et après 1998, comme je ne me retrouve pas dans les deux donc je suis Zaïrois et je serai le dernier à être jeté par dessus bord!!!!!!!!
Mdrrr.

LE MESSAGE DU JOUR: NOTRE COMBAT

Notre combat consiste non seulement à dénoncer des oppressions culturelles, économiques et politiques réelles, mais aussi à proposer des solutions alternatives qui renforcent la culture démocratique en réconciliant la Mauritanie avec sa vraie identité. Ce combat est actuel. Nous ne nous satisfaisons pas d´une démocratie qui se résume au rituel des élections, auxquelles d´ailleurs la majorité noire est exclue de fait. Nous assistons à une démocratie de facade parce que biaisée, dans ses fondements injustes. Comment parler de démocratie là où il y a déni de citoyenneté pour les Négro-africains et déni d´humanité pour les Haratines/esclaves?

La lutte continue!

LE HADITH DU JOUR

Le musulman est le frère du musulman, il ne lui fait pas d'affront, ne le laisse pas à l'abandon, ne lui ment pas ; pour tout musulman, la richesse, les biens et le sang d'un autre musulman sont sacrés. Là est la piété (et le [Prophète] indiqua son coeur). Il suffit, pour un homme, de mépriser son frère musulman, pour qu'il soit dans le mal" rapporté par Al-Tilmidhi, d'après Abû Hurayra ; et : "L'un de vous n'est pas croyant tant qu'il n'aime pas pour son frère croyant, ce qu'il n'aime pour lui" - rapporté par les deux cheikhs, d'après Ibn Malik.

CE QUE PENSAIT LE COLONISATEUR DU FOUTA:

Le rapport de l´ancien gouverneur de la colonie du Sénégal BOUET-WILLAUMEZ sur le FOUTA, dans une lettre adressée en 1844 au ministre des colonies. Il jugeait qu´il fallait: 
"... travailler au démembrement du Fouta qui devient inquiétant par son esprit de domination, par le fanatisme de sa population et par l´étendue de son territoire, ne lui laisser commettre aucun acte de violence sans le châtier vigoureusement" et chez ces "zélés musulmans du fleuve, le double titre du fanatisme et de l´indépendance nationale est d´autant plus prompt à vibrer qu´ils sont les seuls du fleuve à être dotés d´institutions libres".
Et Faidherbe parlera " de faire le plus de mal possible au Fouta, qu´il faut traiter impitoyablement" ( Willaumez-Bouet (capitaine de vaisseau): commerce de traite des noirs aux côtes occidentales d´Afrique", 1 janvier 1848. Paris Imprimerie Nationale. MBCC; XL VII, sur le Fuuta, voir pp,34-35).
Et le successeur de Faidherbe, JAUREGUIBERRY jugea qu´il ne fallait pas se contenter "..de traverser le pays en vainqueur", "..Après la défaite des forces ennemies, il faut y laisser les traces les plus funestes de notre passage, écrira-t-il en transformant le pays en "...un désert momentané".
Enfin le gouverneur Brière De L´Isle, en 1876 avait écrit qu´il fallait absolument empêcher la reconstitution de cette " redoutable fédération qui...fanatisée par les prêcheurs de guerre sainte et les faux prophètes dont elle est le berceau habituel, avait paru à juste titre devoir être détruite comme étant un danger permanent et sérieux pour notre domination dans le fleuve" (ANS-1D23.Pièce5, 17 décembre 1862. Rapport de Ribell).

fredag 11 november 2016

Tokoraabe

Pendant la révolution des Torobbe au Fouta Toro en 1776, la première révolution islamique mondiale, on appelait les Grands électeurs, les "Jaagorde" et ce sont eux qui ont tué les fondements démocratiques de la révolution et ont transformé l´Almamiat en une hégémonie d´une seule caste et instauré l´injustice et facilité la pénétration coloniale dans le Fouta.

MANIF ANTI-TRUMP

 Voilà ce qu´on appelle " le Docteur après la mort", ils refusèrent d´accomplir leur devoir de citoyen et voilà le réveil fut brutal et fatal et maintenant ils veulent manifester contre l élection triomphale de Trump. The game is over, il fallait y penser. La démocratie c´est la démocratie, le pouvoir ou la dictature de la majorité, ne vous trompez pas !
Mbiymi ngoppee ho66e kirnda!
LLC!

LA SAGESSE AFRICAINE

 "Si je parle à un homme et qu´il ne me comprend pas, je me tais et je l´écoute je m´efforce de le comprendre, je saurai pourquoi il ne me comprend pas". Amadou Hampathé Ba - Le grand sage peulh

MA PRIÈRE MATINALE:

 Je prie chaque jour pour que le Bon Dieu m´éloigne de la méchanceté, de la haine de l´autre car la haine ronge le coeur, détruit le corps et dévore l´humanisme. Que Dieu me comble d'amour interne et externe. L´amour libère et fortifie. Ma religion c´est la paix du coeur et de l´esprit. Ma conviction, c´est la justice et la liberté pour tous.
Bonne journée de samedi à tous et toutes et que le Bon Dieu nous protège et guide nos pas, nos actes et nos pensées.
Mes pensées militantes et pieuses à tous les malades, aux détenus politiques et aux réfugiés qui ont fui les guerres et les dictatures.
LLC!

DIALOGUE ET DISCRIMINATION RACIALE EN MAURITANIE:

 Certains esprits malveillants disent que les nominations racistes de ce lundi au sein de la police sont le fruit du" dialogue national".! Quelle mauvaise foi! Décidement certains compatriotes ont une mémoire courte. Ont-ils oublié que c´est cette politique de discrimination raciale que dénoncait "Le manifeste du Négro-mauritanien opprimé" de 1986 et qui nous a valu la diabolisation, la dénociation, la répression la plus sanglante et cinglante de l´histoire politique du pays, jusqu´à l´élimination physique de ceux que nous comptions de plus cher dans notre mouvement et jeté d´autres sur le chemin de l´exil pendant des décennies. Et dans ce même Manifeste nous affirmions essentiellement trois choses :
1- Il y a un problème de coexistence entre les communautés Arabe et Négro-africaine. Nous démontions la mécanique d´un système de discrimination raciale en ce qu´il exclut la composante négro-africaine et haratine de tous les processus de décision . Chiffres á l'appui, nous administrions - s´il en était besoin- les preuves de cette marginalisation et en dévoilions les rouages. Ce problème, disions-nous, ne résultait pas d´un antagonisme naturel latent ou spontané entre communautés, mais plutôt d´un système politique visant à diviser le peuple en exacerbant les préjugés inter-ethniques.Une politique volontairement et exclusivement panarabiste, privilégiant la communauté Arabe á tous les points de vue au détriment de la communauté Noire.
2- Nous attirions l´attention du régime sur l´urgence qu´il y avait à reconnaître, et donc á prendre en charge ce problème pour juguler tout risque de confrontation que pourrait entraîner sa persistance.
3- Enfin, nous préconisions dans la dernière partie du Manifeste un vaste débat national oú tous les mauritaniens s´essayeraient autour d´une table afin de résoudre par eux-mêmes, par les vertus et du dialogue et de la concertation, l´ensemble de ces problème.
Nous avions peut-être eu tort d'avoir raison avant tout le monde, c'est à dire d'avoir osé défier seuls les périls à l'époque où la vaillance n'était pas la denrée la plus commune. Nous, on est plutôt honorés d'avoir suscité des vocations dans la défense de la justice et de l'égalité, mais aussi d'avoir crée des émules. La lutte ne vient pas de commencer, nous l´avions commencé avant l´avénement de la toile de facebook, avant que la parole ne soit libérée au pays, avant la liberté de la presse ne soit une réalité, avant que la "démocratisation" ne soit décretée. Nous avons combattu ce Système sous le régime militaire pur et dur et au moment où certains de nos procureurs d´aujourd´hui applaudissaient le dictateur de Nouakchott, courbaient l´échine ou rasaient les murs devant la terreur du Système. Aujourd´hui chacun peut jouer au héros ou au grand combattant de la liberté parce que les temps et le contexte ont changé. Nous continuons toujours la lutte avec la même fermeté, la même détermination tout en étant attachés à nos principes et convictions les plus profondes. Nous ne devons jamais faiblir, car il est des instants qui font l´histoire. Et nos camarades tombés ou qui ont sacrifié leurs vies, leurs familles, leurs carrières professionnelles, leurs études pour cette lutte ont fait à jamais l´histoire de la Mauritanie. Une autre Mauritanie est incontournable, il est un honneur d´être dans ce camp de refus et de résistance.
Si le régime actuel est de mauvaise foi et persiste dans sa politique raciste et de déni, nous ne pouvons que prendre acte mais nous avons fait notre devoir en tant que force d´alerte et de proposition pour le reste l´histoire jugera la responsabilité des uns et des autres dans le démembrement du pays.
La lutte continue!

lördag 5 november 2016

Lettre ouverte: Les détenus politiques négro africains Flamistes de la prison civile de Nouakchott. (octobre 1987)


A Messieurs le président et les membres du comité militaire de salut national à Nouakchott.

Le 22 septembre 1987, des militants arabo berbères du mouvement baath, d’obédience irakienne, ont été libérés à la faveur d’un verdict clément, rendu par la cour criminelle de Nouakchott. Les uns ont été condamnés à 6 mois de prison avec sursis, les autres purement et simplement relaxés.
Arrêtés en flagrant délit à la fin du mois d’août, ils ont été accusés «d’appartenir à une organisation de malfaiteurs», «d avoir participer à des réunions non autorisées, avec «séquestrations» et «détournement de mineurs».
On se rappelle qu’il y a un an nous avions été arrêtés et condamnés pour «appartenance à une organisation illégale», «participation à des réunions non autorisées»,«élaboration et distribution de tracts»,«propagande à caractère raciste».
Les peines maximales, allant de six(6) mois à cinq(5) ans de prison ferme nous furent alors infligées avec un cortège de dispositions toutes privatives de droits (bannissements, amendes lourdes, pertes de droits civiques) que confirmeront les cours d’appel et de cassation.
Si les militants du Baath ont pu bénéficier de conditions optimales pour leur défense, notre procès fut, quant à lui, une véritable parodie. En effet, leurs avocats ont pu régulièrement les rencontrer et accéder librement à leurs dossiers. Ce ne fut pas le cas des nôtres qui eurent toutes les difficultés à la fois pour nous rencontrer et pour prendre connaissance à temps, des rapports de police, lors de la première audience. Le tribunal s’étant opposé à leur demande de report de la dite audience, nos avocats se virent dans l’impossibilité » de remplir leur mission et quittèrent la salle.
Malgré ce vice de procédure, l’absence de nos avocats, et notre refus de parler, sans eux, le tribunal prononça tout de même, sa condamnation. Ajouté à tout cela, le parquet n’a pu justifier d’aucune preuve patente si ce ne sont les aveux obtenus dans les locaux de la police sous la torture la plus sauvage et les pressions psychologiques et morales. Comble de l’ignominie, une des détenues fut violée par un officier de police, à ce jour impuni.
Ni l’audition des accusés, ni le dépouillement des dossiers n’ont pu justifier cette condamnation, pas la moindre mention de flagrant délit.
Contrairement aux Baathistes trouvés en pleine réunion, nous avons été tous arrêtés à domicile, au bureau, au cours de voyage. Mieux, a l’appel le ministère public déclaré d’avoir rien à retenir contre certains d’enter nous dont les peines furent, tout de même confirmées. Que dire alors de ce verdict à l’endroit de ces militants arabo berbères dont l’extrême clémence contraste avec le réquisitoire l’avocat général qui demandait contre eux la réclusion à perpétuité?
Ces procès révèlent, on le voit bien un traitement discriminatoire qui devaient se perpétuer jusque dans nos conditions de détentions; celles-ci, d’une extrême sévérité se traduisent pour nous depuis plus d’an par toutes sortes d’interdictions. Interdiction de communiquer avec nos familles, délogées depuis notre condamnations et dont certaines avaient été prises en otage par la police, interdiction à tout moment donné, de recevoir d’elles ou d’acheter du matériel nécessaire à la condition de vie quotidienne (vêtements, savons, bougies, sucre etc., nos familles nous prenant en charge totalement pour la nourriture et les médicaments), refus d’examens et de soins médicaux spécialisés(cf. diverses maladies oculaires, dentaires, accident au retour du procès ayant entrainé fractures et luxations etc. .,,,) , interdiction e nous mouvoir à l’intérieur de la prison, réclusion et surveillance permanente par un poste de garde en faction devant nos cellules verrouillées, sans compter la promiscuité due à l’exigüité et à l’insalubrité des locaux. Nous vous faisons grâce de la scène de la mitraille sur la nuque en nous rendant aux commodités et de la vindicte de certains agents de surveillance qui confondent leur prise de position politique ou affective avec la législation pénitentiaire.
Telles sont nos conditions de détention, conditions que reprouvent et l’esprit et la lettre de la déclaration universelle des droits de l’Homme (O.N.U), de la charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples (OUA) dont notre pays est signataire et que par ailleurs, aucune disposition de la sentence qui nous frappe ne justifie.
Les neuf correspondances adressées par nous aux différentes autorités : régisseur, commandant du GR9 (l’officier de la garde chargé de la prison), gouverneur, procureur de la République, Délégué du gouvernement, Ministres de l’intérieur et de la justice(lettres des 17/11/86, 14/12/86, 14/2/87, 25/3/87, 29/3/87,19/5/87, 8/6/87 et 9/6/87) sont restées sans suite.
Cependant, dès l’arrivée des Baathistes qui furent emprisonnés dans les mêmes que nous, avant d’être jugés, les conditions s’améliorent, comme par miracle. Ainsi la porte qui demeurait toujours close est ouverte, la circulation à l’intérieur de la prison est autorisée. Mieux, on leur aménage les entrevues clandestines avec leurs familles, ce qui nous est toujours refusée.
Deux médecins sont réquisitionnés, sur la demande de leur avocats, pour les consulter permettant ainsi à certains d’entre nous d’en profiter.
Curieusement, dès leur relaxe, nous fûmes remis dans nos cellules de réclusions initiales
Il apparait clairement, clairement à travers ces procès et ces conditions de détention, une politique de deux poids deux mesures.
Nous tenons ici à lever toute équivoque : nous ne serons cautionner une justice qui, pour réparer des tords commis contre nous, condamnerait les Baathistes(ou tout autre) s’ils se révèlent innocents ; Bathistes avec lesquels, du reste, nous avons vécu en parfaite harmonie durant leur brève détention. En second lieu, nous sommes opposés à toute détention pour délit d’opinion. Car si nous sommes en prison, transformés arbitrairement en détenus de droit commun, c’est pour avoir ouvertement exprimé nos opinions politiques. Si le «Manifeste du negro-Mauritanien opprimé» publié en avril 1986 mettait à nu l’existence de l’oppression raciale dans notre pays, il dénonçait également le chauvinisme érigé en système de puis l’indépendance , plaçant le négro mauritanien dans une situation de dominé. Toute la situation décrite ci-dessus ne fait que confirmer la justesse de nos vues sur la question nationale.
Pour toutes réponses aux propositions avancées on a choisi la répression pour esquiver la question, au lieu de chercher des solutions de fond. En effet, tous ceux qui nous avaient soutenus matériellement ou moralement et ceux qui avaient refusé de cautionner notre arrestation furent soit demis de leur fonction, soit emprisonnés dans diverses localités du pays notamment à Nouakchott, Kaedi, Selibaly, Rosso, Diowol, Noudhibout, ou Zouerate. Les autres, pour échapper à la répression durent s'exiler. Une psychose est créée et entretenue pour décourager toute velléité de résistance.
Cette vaste répression a eu lieu durant la réimplantation syndicale et à la veille à la campagne pour les élections municipales , pour lesquelles du reste, le recensement de la populations noire n'a pas été correctement fait. Une telle attitude répressive qui n 'est pas nouvelle ne fait que conduire, à terme, à l'impasse. Seule la solution
correcte de la question nationale pourrait permettre à toutes nationalités de profiter de l’expérience démocratique amorcée et du programme d’alphabétisation en cours.
Nous tenons à réaffirmer ici notre attachement à la construction et à l'unité nationale qui présuppose l’égalité de toutes nos composantes nationales. Nous sommes convaincus que...*ne peuvent résoudre à eux seuls ce grave et délicat problème.
Ils pourraient, tout au plus créer les conditions favorables à un débat national ou le peuple, tout entier, débarrassé de ses complexes, se prononcera sur la question afin de la régler définitivement.
Nous osons espérer que instance saisira l’opportunité qui lui est offerte pour écrire positivement son mon dans l'histoire nationale.


Prison civile de Nouakchott
le 03 octobre 1987

Les signataires :
Fara BA Professeur
Idrisa Ba Agent d’élevage Syndicaliste.
Ibrihima Kassoum BA, Contrôleur des douanes.
Mamadou Bocar BAProfesseur, inspecteur enseignement secondaire.
Mamadou Sidi BA Professeur, adjt technique de santé.
Oumar Moussa BA Professeur, conseiller pédagogique.
Abdoulaye BARRY Conseiller des affaires étrangères.
El Hadj DIA Électricien.
Amadou Tidiane DIA Étudiant.
Aboubacry DIALLO Inspecteur sanitaire
Tafsirou DJIGO Ingénieur agronome.
Oumar Mamadou GUEYE Agent de banque – syndicaliste
Mamadou Yero KANE Ingénieur – économiste
Abdoul Aziz KANEIngénieur – Météorologue.
Saidou KANE (Sr) Professeur chercher, Inspecteur du secondaire.
Saidou KANE (Jr) Étudiant.
Chouaibou LY Réalisateur TV
Djibril Hamet LY Inspecteur enseignement fondamental.
Ibrahima Abou SALL Professeur d’Histoire.
Ibrahima SARR Écrivain - Journaliste.
Amadou Moctar SOW Ingénieur Génie Civil.
Mamadou Oumar SY Homme d'affaires.
Mamadou youssouf SY Inspecteur du trésor.
Samba THIAMInspecteur enseignement fondamental

MA PRIÈRE MATINALE:

Je prie chaque jour pour que le Bon Dieu m´éloigne de la méchanceté, de la haine de l´autre car la haine ronge le coeur, détruit le corps et dévore l´humanisme. Que Dieu me comble d'amour interne et externe. L´amour libère et fortifie. Ma religion c´est la paix du coeur et de l´esprit. Ma conviction, c´est la justice et la liberté pour tous.
Bonne journée de samedi à tous et toutes et que le Bon Dieu nous protège et guide nos pas, nos actes et nos pensées.
Mes pensées militantes et pieuses à tous les malades, aux détenus politiques et aux réfugiés qui ont fui les guerres et les dictatures.
LLC!

DEVOIR DE MÉMOIRE ET REFUS DE L´OUBLI: Palais de justice de Kaëdi, Jeudi 6 novembre 1986, une date et une histoire.

Après une semaine de garde à vue et de tortures physiques et morales dans les locaux de la gendarmerie, un matin du 6 novembre 1986 à 5 jours de mon anniversaire de naissance, menottés et enchainés comme des criminels ils nous ont embarqué dans des voitures de marque Land Rover et amenés devant le juge d´instruction et le procureur du palais de justice de Kaëdi, tous deux beydanes (maures blancs, un frère musulman et un baathiste) qui n´avaient même pas hésité à nous expédier illico-presto à la prison civile de Kaëdi (camp de la garde) après quelques petites questions sur les PV. Ils nous inculpèrent avec des chefs d´accusation de: " participation à une manifestation non autorisée, membres d´une association illégale et non reconnue"(le ridicule ne tue pas). 19 dont une femme notre cousine Ramata Mamadou Siba Sow, seront inculpés et les autres libérés. Sortis du palais, on voyait tous nos parents, amis, camarades, des ressortissants de Jowol à Kaëdi, élèves et autres kaëdiens venus nous soutenir et on les saluait de loin par des poignées de main avec des V de victoire. On voyait de loin des femmes pleurer avant que notre camion militaire ne s´éclipsa en vitesse pour se diriger vers le camp de la garde de Kaëdi, notre futur lieu de détention.
Une fois le portail de la prison civile ouvert et franchi, on est accueilli par des centaines de prisonniers de droit commun qui nous attendaient apparemment; tous noirs à part deux maures blancs écroués pour vol de chameaux. Entourés par une vingtaine de gardes pénitenciers bien arméé qui nous souhaitaient la bienvenue dans cette "maison de repos". J´ai aussitôt regardé mon frère et compagnon de fortune Ousmane Baaba Touré et j´ai entonné notre chant anti-apartheïd écrit par notre poète Amadou Samba Dembélé et il a répondu au refrain avec un autre camarade Aliou Mamadou Sow qui était à nos côtés et les autres camarades nous ont suivi en choeur: "
1.O dunya jamfiima heewɓe
2. Won jaloove kono won woyooɓe
3. Aduna jamfiima heewɓe
4. Nde ƴellitaare roondii boomaare
5. So gooŋɗi tan ko konngol joom doole
6. Ndeen goonga jom goonga yoolee
7. Min cikkatno waawde ko waawande
8. Min mbaɗno tan baawɗo ko balloowo
9. ndeke wona ɗum baawɗo ko baroowo
10. Min njanngiino e defte maɓɓe
11. Waawi wara ko majjere moƴƴaani
12.Nanngu- war ina duñtee ñifaani
13. Gila laamu Wosteer e Botaa
14. Cañi apartaayd ɓaleeɓe njootaa
15. To faggudu e dawrugol e janngde
16. Winndere woytiima, hoohooɓe kaalii
17. Winndooɓe e yimoove ndeƴƴaani
18. Nanngu war ina duñtee nyifaani
19. Jaambareeɓe men njantinaani
20. Mandela ko yeru burɗo laabde
21. Mandela ko yeru burɗo laabde
22. Bikkittooɗo hannde e geƴƴelle
23. Kalifaandi wonaa ndi callalle
24. Halfatee ko ɓernde e hakkille
25. Halfatee ko ɓernde e hakkille
26. Ɗum noon woori jaambareeɓe.
27. O dunya jamfiima heewɓe
28. Won jaloove kono won woyooɓe
TRADUCTION:
1. Ce monde a beaucoup déçu,
2. Certains rient tandis que d’autres pleurent
3. Ce monde déçoit beaucoup
4. Si le progrès est confondu avec la calamité (massacre)
5. Si seuls ont raison les plus forts
6. Alors le droit des faibles sera à jamais bafoué (noyé)
7. Pour nous, le plus valeureux est celui qui est plus utile (qui donne aux autres ce qu’ils ne peuvent pas avoir)
8. Dans notre entendement, le plus fort aide les faibles
9. Or ici, le plus fort est celui qui tue les autres
10. Nous avons bien lu dans leurs livres (la maxime selon la quelle)
11. La raison du plus fort relève de l’obscurantisme
12. Alors que (dans la réalité), ils attisent le feu du massacre.
13. Depuis que WOSTER et BOTHA sont au trône (allusion faite au règne de Mouawiya et les siens).
14. Et ont tissé le système d’apartheid, tout a manqué aux noirs
15. Dans les domaines économique, politique et éducationnel
16. L’univers s’est plaint, les personnes de renommé se sont prononcés
17. Les chanteurs et les écrivains ne se sont jamais tus
18. Mais eux, ils continuent à attiser le feu du massacre
19. Nos combattants n’ont jamais baissé les bras
20. Mandela est l’exemple le plus patent
21. Mandela est l’exemple le plus patent
22. Il se débat actuellement dans sa prison
23. La domination n’est pas engendrée par des chaines
24. La vraie domination est celle du cœur et de l’esprit
25. La vraie domination est celle du cœur et de l’esprit
26. ce ci n’est jamais le cas de nos combattants
27. Ce monde a beaucoup déçus,
28. Certains rient tandis que d’autres pleurent.
Ce chant de révolte en pulaar était un réquisitoire contre le pouvoir raciste et je me souviens aussi que pendant notre interrogatoire à la gendarmerie, ils nous avaient trop demandé sur le sens de ce poème parce qu´ il a été aussi repris en choeur pendant notre manifestation contre le pouvoir de Taya à Jowol dans la nuit du 27 octobre 1986. En reprenant ce chant engagé on voulait défier le pouvoir sur son propre terrain (la prison) pour lui dire qu´on était prêts à payer le prix et " ko kalifaandi wonaa ndi callalle, halfatee ko bernde hakkille" autrement "on ne peut soumettre quelqu´un par des chaînes mais par la domination mentale". Nos gardes étaient médusés par notre provocation et notre "culot". Certains de nos geôliers négro-africains ne cachaient pas leur sympathie à notre égard et nous réconfortaient par des mots très encourageants. C´était une petite page dans cette histoire et dans cette longue lutte contre le Système. Nous y reviendrons plus largement avec plus de détail inchaallah dans un livre à paraître.
LLC!

LES FONDEMENTS DÉMOCRATIQUES DE LA RÉVOLUTION TOORODO DE 1776 AU FOUTA

 Voilà les recommandations de Thierno Souleymani Baal le guide la révoluion islamique au Fouta en 1776
:
- Détrônez tout Imâm dont vous voyez la fortune s’accroître et confisquez l’ensemble de ses biens ;
- Combattez-le et expulsez-le s’il s’entête ;
- Veillez bien à ce que l’Imâmat ne soit pas transformé en une royauté héréditaire où seuls les fils succèdent à leurs pères ;
- L’Imâm peut être choisi dans n’importe quelle tribu ;
- Choisissez toujours un homme savant et travailleur ;
- Il ne faudra jamais limiter le choix à une seule et même tribu ;
- Fondez-vous toujours sur le critère de l’aptitude.
LA LUTTE CONTINUE!

söndag 30 oktober 2016

1ère MANIFESTATION ET RÉVOLTE 1986


La nuit du 27 octobre 1986, date inoubliable et historique, la première manifestation publique contre le régime militaire du CMSN du président mauritanien Colonel Maouya Ould Sid´Ahmed Taya à l´intérieur de la Mauritanie, c´était à Jowol saare, le village du légendaire guerrier Samba Gueladio Diégui, quelques semaines après le jugement des rédacteurs du "manifeste du négro-mauritanien opprimé" des FLAM. Conséquences : Etat d´urgence dans le village, arrestations d´une cinquantaine de jeunes, tortures physiques et morales, emprisonnements, fortes amendes pour certains et exil forcé pour d´autres.
Mes pensées pieuses et militantes à nos anciens compagnons d´ínfortune disparus: Kalidou Hamidou Sy, Oumar Yerel Diack et aux autres qui ont participé à cette manifestation mais qui ont échappé aux filets de la gendarmerie du lieutenant Leytou, je pense à mon ami feu Farba Boucka Birane Diack et feu Mamadou Welel dit Dieng.Que la terre leur soit légère.Amine.
En njejjittaa haa bada di nyaldi e jammaaji mettudi.
Nous revenons de loin.
LLC!

NOTRE LUTTE:

NOTRE LUTTE: Or aujourd´hui, plus que notre dignité bafouée, c´est de notre survie même qu´il s´agit. Si le fer de lance de la lutte de notre peuple sera jeunesse, les intellectuels eux, devront jouer le rôle de balise; la force du changement résidera dans ces deux entités. Il faut rappeler que la participation à la lutte est multiforme, chacun y travaillant dans les limites de ses capacités et possibilités avec son rythme propre. Rien ni personne ne devrait être négligé. Aux milliers d´hommes et femmes à qui on a inculqué la peur, le tremblement, il faut redonner courage et confiance. LLC

Tortionnaire opposant ou opposant tortionnaire?


Ely, cet ancien tortionnaire, directeur de la Police de Taya et ancien président de la république devenu opposant de la 25ème heure ne m' inspire pas confiance, il ne combat pas le Système mais le régime de son cousin de président. Pour changer les fondements de l' État raciste et esclavagiste il faut des vrais opposants et non des simples mécontents conjoncturels. Il n' est pas d' ailleurs le seul dans le FNDU. 
So dadi nduggitaaka wiltere fotaani damtindeede. 
LLC!

Ma 1ère nuit dans les geôles de Taya

30 octobre 1986, 30 ans aprés je me souviens toujours, ma première nuit dans les geôles du Système d' Apartheid mauritanien.
Taya, Cimper, Ely, Leytou, ould Bamba nous n' oublierons jamais. Je reviendrai de cette nuit terrible inchaallah. Certains ont déjà oublié mais les victimes de la terreur raciste, de la plus sanglante et cinglante répression dans l' histoire politique de notre pays n' ont rien oublié et continuent toujours la lutte.
LLC!

torsdag 27 oktober 2016

Le Baathisme et nous, Mauritaniens : du nationalisme arabe au nazisme tropical


Essayons de rafraîchir ou de réchauffer les faits, pour ceux qui ont encore une mémoire courte.

Au sortir de sa guerre avec l’Iran, guerre que l’incorrigible Sadolf Hitsein, ancien protégé de l’oncle Sam, a provoquée, l’Irak baathiste s’emploie à affirmer son leadership sur le monde arabe et à constituer une clientèle soit idéologique, soit militaire, en Afrique et dans le monde arabe.

Cet activisme trouve un écho d’autant plus favorable en Mauritanie qu’au début des années 1960, des jeunes Maures, en proie à une crise d’identité culturelle, avaient trouvé dans l’idéologie baassiste un début de solution à leur quête de référence. Institutionnalisé sous la forme d’une branche mauritanienne du parti Ba’th, ce courant inspirera, avec le courant rival des Nassériens dont ne le séparent que quelques points de détail, la politique de discrimination conduite envers la composante noire du pays.

S’inspirant de la stratégie qui a si bien réussi à Saddam pour la conquête du pouvoir, les baa’thistes mauritaniens mobiliseront toute leur énergie pour comploter (infiltration de larges secteurs de l’armée et de la police, par exemple). Ce goût immodéré pour le putsch leur vaudra des démêlés avec les différents régimes, ainsi que des séjours plus ou moins prolongés en prison.

C’est ainsi qu’en septembre 1988, plusieurs dignitaires du Parti baa’thiste mauritanien (Bredeileil , Memed Ould Ahmed pour ne citer que leurs figures emblématiques...) furent arrêtés et jugés pour "participation à une entreprise de nature à nuire à la défense nationale, enrôlement de soldats pour le compte d’une puissance étrangère, connaissance d’activités nuisibles à la défense nationale sans l’avoir fait savoir aux autorités".

Au cours du procès, Mohamed Yehdih Ould Breideleil, considéré comme le premier responsable de la branche locale des racistes mauritaniens, reconnut non seulement que "l’ambassade d’Irak à Dakar lui versait un salaire mensuel de 110 000 UM/10 000 FF à l’époque pour qu’il assure la direction du mouvement en Mauritanie", mais aussi " qu’elle coordonnait la structure militaire baa’thiste créée en 1980 et placée sous le commandement du capitaine Mokhtar Ould Saleck". Cette "collaboration" lui vaudra la mansuétude de ses juges.

Un an après avoir purgé sa peine, il opérera un retour remarqué dans l’instance dirigeante du pays : il sera en effet nommé secrétaire général du CMSN, un poste spécialement créé pour lui. A l’époque, le régime de Sadolf Hitsein s’abstiendra d’intervenir, du moins ouvertement, en faveur de ses protégés, préférant donner la priorité à ses relations avec Taya et son gouvernement, qu’il assistait économiquement et dont il ne pouvait qu’approuver la politique d’arabisation.

L’idéologie baa’thiste, tout en ayant ses fidéles zélateurs en Mauritanie, est surtout utilisée comme une ressource politique dans les inévitables et secondaires conflits d’intérêt qui opposent les différents lobbies beydanes. Jusqu’ici cependant, la présence irakienne, tout en allant crescendo au fur et à mesure que s’exacerbaient les tensions raciales (les deux s’alimentant réciproquement), restait dans les limites "raisonnables". C’est le conflit avec le Sénégal en 1989 et la radicalisation par le régime de sa politique raciste qui conféreront à l’engagement irakien une ampleur telle que les chancelleries accréditées sur place, d’ordinaire plus circonspectes, feront part de leurs inquiétudes. Pour bien situer les choses, un bref rappel de la stratégie suivie par le gouvernement mauritanien dans son conflit avec le Sénégal s’impose.

Dès le déclenchement des événements d’avril-mai 89, le régime du colonel Taya s’employa à les présenter comme l’illustration d’une opposition entre monde arabe et monde noir. En clair, il se présenta comme le défenseur zélé de l’arabisme contre les noirs réticents, voire anti-arabes (les Flam-) aiguillonés par le Sénégal, symbole d’une "francophonie honnie" et de la négritude.

Il ne put cependant, malgré cette présentation manichéenne, capitaliser un quelconque soutien auprès des pays arabes, préoccupés par la préservation de leur influence en Afrique noire, dont la tête de pont est justement le Sénégal. Les monarchies du Golfe se cantonnèrent dans une prudence réserve. Les partenaires de l’UMA ne furent guère plus enthousiastes. Le Maroc de Hassan II, en représentant les intérêts du Sénégal à Nouakchott, montra où penchaient ses sentiments - un officiel marocain déclara que "la Mauritanie (était) un pays voisin, alors que le Sénégal (était) un pays ami" ; l’Algérie prêcha la modération et démentit avec véhémence avoir livré des armes à la Mauritanie, comme l’en accusait l’hebdomdaire SOPI de Wade.

Seul l’Irak s’empressa de venir au secours du régime satanique de Taya, d’autant que les baa’thistes locaux avaient désigné le colonel Taya comme le leader du nationalisme arabe en Mauritanie après les déportations et les massacres des négro-africains.

Les relations entre les deux pays ne cesseront dès lors de s’intensifier : livraison d’armes dont une trentaine de chars T55 réceptionnés à Nouakchott début juillet 1990, émissaires hebdomadaires entre les deux capitales ; signe de l’étroitesse de ces contacts politiques, les rares visites à l’étranger du colonel Taya le conduisent à Bagdad ; formation de la Garde présidentielle appelée BASEP (Bataillon de la sécurité présidentielle) et composé exclusivement de Maures d’Atar, en Irak, constitution d’un Comité national de soutien à l’Irak.

On se souvient encore des multiples manifestations de soutien à l’Irak encouragées en sous-main par les autorités, la police d’Ely Ould Mohamed Vall n’ayant mis aucun zèle à les disperser. Quelle aurait été son attitude si des négro-Africains s’étaient hasardés à exprimer leur opinion dans la rue ? Plus significativement, l’ambassadeur d’Irak à Nouakchott prit la tête de quelques cortèges et ouvrit dans ses locaux un bureau chargé du recrutement des volontaires. Ce diplomate, qui se comportait en véritable proconsul, n’avait évidemment pas été rappelé au respect des règles qui régissent sa fonction. Une chose au moins était rassurante : malgré leur zèle, très peu de manifestants se portèrent volontaires pour combattre, preuve que les comportements suicidaires n’ont pas totalement gagné les esprits.

De nombreux appareils et navires irakiens ont trouvé refuge en Mauritanie, ainsi l’avion de M. Dumas, en visite à Nouakchott, s’est-il glissé entre deux boeings des Iraqi Airways. De plus, la Mauritanie de Taya aurait offert "hospitalité" à la famille de Saddam, cependant que celui-ci y transférait de colossales sommes d’argent.

Mentionnons enfin un certain nombre d’initiatives entreprises soit par les autorités déconcentrées (ainsi le gouverneur d’Aleg a-t-il lancé une campagne de production agricole en "solidarité avec le peuple irakien") ; soit par les principaux responsables de l’Etat : on pense à la démarche entreprise avec les autres pays de l’UMA auprès du Conseil de sécurité et tendant à l’arrêt des combats, alors que Saddam ne manifestait aucune disposition à se conformer aux résolutions des Nations unies. La crise du Golfe aura agi comme un révélateur de l’ampleur de la présence irakienne en Mauritanie et de l’inféodation du régime de Taya à celui de Saddam Husseïn.

Mais la manifestation la plus éclatante de l’amitié mauritano-irakienne, ou entre Saddam et Taya, sera fournie par l’affaire dite des missiles. De quoi s’agit-il ? Au mois de mai 1990, le porte-parole du Département américain, Margaret Tutwiller, révèle la construction par l’Irak d’une base de lancement de missile 6 dans le Nord désertique de la Mauritanie. L’information paraît d’autant plus plausible que les Américains disposent de satellites d’observation très performants et que le régime de Sadolf Hitseïn n’a jamais fait mystère de sa volonté de se doter d’armes balistiques. Naturellement, comme toujours, la Mauritanie dément.

Le ministre des Affaires étrangéres de l’époque, l’étrange Hasni Ould Didi, qualifie ces informations de "mensongères", estimant qu’elles font partie d’une campagne anti-irakienne lancée déjà avant l’invasion du Koweït. S’il est difficile de se prononcer sur l’état des travaux entrepris, une chose en revanche paraît certaine : le projet de tester les missiles en Mauritanie a bel et bien existé, il aurait même connu un début d’exécution.

C’est seulement après les révélations du Département d’Etat, surprises par l’ampleur que prenait l’opération et les craintes qu’elle suscitait (les ambassades maghrébines à Nouakchott ne furent pas les dernières à exprimer leur désapprobation), que les autorités mauritaniennes y renonceront, la mort dans l’âme.

Ces développements éclairent un peu mieux le fondement de l’engagement mauritanien auprès de l’Irak pendant la "mère des défaites"....Euh, pardon, la "mère des batailles", comme l’appelait Saddam. Il s’agissait pour le régime de Taya de se donner les moyens de poursuivre sa politique de discrimination raciale et d’extermination ethnique à l’intérieur, l’assistance irakienne ou de Saddam dans les renseignements et les services de sécurité (ce n’est pas Ely ould Mohamed Vall qui va nous démentir) garantit au pouvoir de Taya une certaine stabilité en dissuadant les lobbies maures concurrents d’entreprendre un coup de force ; à l’extérieur, les livraisons d’armes irakiennes permirent d’alimenter sa rhétorique guerrière et belliciste. Plus fondamentalement, en "opérant", dans la crise du Golfe, un arbitrage en faveur de l’Irak, le colonel Taya a considérablement fragilisé son régime.

Le coût économique de son alliance avec Bagdad est très élevé : gel par les pays du Golfe de leur aide, conditionnalité accrue des prêts du FMI. Politiquement, l’aggravation de la crise économique aura pour effet d’obérer la capacité du régime à s’attacher une clientéle qui transcende les cercles semassides.

La démocratisation de plusieurs pays africains après Baule, dont le Mali, fidèle allié du temps de "Mouss-atrocités", ou Moussa Traoré, si vous voulez, fait ressortir davantage la nature anachronique du pouvoir du petit protégé de Saddam. Au total, l’alliance avec Bagdad et la "mère des déroutes" auront accéléré la crise d’un régime que sa folie raciste condamnait de toute façon à plus ou moins long terme.

Prenant acte de la nouvelle donne (déroute de Saddam, libéralisation politique en Afrique, montée du mécontentement interne), le colonel Taya réfreine ses ardeurs pro-saddamistes et engage un simulacre de démocratisation qui le remettrait dans l’air du temps. Mais chassez le naturel, il revient au galop ; dictateur devant l’éternel, Taya ne pouvait changer. Il met le système dans l’impasse.

Août 2005 : Ely son bras droit, notre Barzan Ibrahim Tikriti local entendez l’alter ego de l’ancien chef des services de renseignements irakiens (lui aussi condamné à mort) ne pouvait rester impassible ce n’était plus Taya qui était menacé mais tout le système et ses hommes. Ely n’avait pas le choix, il fallait "dégripper la machine" (selon ses propres mots), et c’est ce qui explique l’acte I du putsch du 3 août 2005, tout le reste n’est que du théâtre. Ely et Aziz, Deddahi, et les autres du système n’étaient et ne sont venus que pour sauver leurs intérêtes immédiats, tout le reste n’est que du "khourouj", comme on dit chez nous.

Une pensée pieuse à nos déportés et à toutes les victimes du couple Taya-Saddam.

La lutte continue !

lördag 22 oktober 2016

UNE CONSTITUTION TAILLÉE SUR MESURE DEPUIS TAYA

Notre constitution actuelle comme vous le savez est le fruit du référendum du 12 juillet 1991, reformée un peu ou adoptée par le CMJD le 25 juin 2006, elle ne peut être sacrée ou intouchable. Certes je suis pour le respect des dispositions des articles 26 et 28 qui stipulent que " le mandat du président de la République est de cinq ans, renouvelable une seule fois", valable pour le mandat de l´actuel président mais je pense que la constitution comporte une disposition dont les conséquences sur "l´unité nationale", déjà très malmenée, sont très périlleuses. Il s´agit de l´article 6, ainsi libellé:
"Les langues nationales sont l´Arabe, le Poular, le Soninké et le Wolof; la langue officielle est l´Arabe".
L´article est sans aucun doute un progrès par rapport à la Constitution de 1961 dont l´article 3 disposait: "L´arabe est la langue nationale", ignorant de ce fait même, toutes les autres communautés linguistiques non arabes du pays. Pour autant, malgré la reconnaissance de l´existence de langues nationales autres que la langue arabe, celle-ci se voit reconnaitre le statut de seule langue officielle du pays, avec toutes les conséquences qui en découlent. Il ne saurait, bien entendu, y avoir de notre part, un rejet de la langue arabe, mais simplement une quête de reconnaissance du pluralisme culturel et linguistique de la Mauritanie. Les autres langues nationales le Bambara, le Pulaar, le Soninké, le Wolof doivent être aussi officialisées c´est une question d´équité et de justice entre tous les fils de la patrie. Les opposants et intellectuels qui disent "Touche pas à ma constitution" sont pour le maintien du Système et tout ce qui les intéresse c´est le fauteuil présidentiel et non l´égalité entre tous tous les fils du pays. Nous sommes fondés à penser avec Julius Nyerere qui disait : " Dès lors qu´une partie importante du peuple cesse de croire que l´Etat est le sien ainsi que le Gouvernement, alors l´unité n´est plus viable".

 Le cadre unitaire jacobin ayant prouvé ses limites alors il faut chercher d´autres solutions plus viables et durables. LA CHARTE DE L´UNITÉ NATIONALE des FPC est une des solutions, nous ne disons pas qu´elle est une panacée mais elle peut servir de base de réconciliation nationale.
LLC!

HADITH

 « Un arabe n’est pas meilleur qu’un non-arabe. De même q’un non-arabe n’est pas meilleur qu’un arabe. Un homme de race rouge n’est pas meilleur qu’un noir excepté dans la piété. L’humanité descend d’Adam et Adam a été crée d’argile. » (Rapporté par al Boukhari et Muslim d’après Abou Houraira).

Dans notre ensemble

Nous faisons partie intégrante de Notre Peuple et rien de ce à quoi aspire notre peuple ne nous est étranger. Le système actuel est à détruire dans toutes ses formes, et nous devons CONQUÉRIR tout ce qui nous est dû. La première étape vers cette conquête c'est le courage de le dire à tous ceux qui peuvent nous entendre. Et la lutte continue de plus belle.
LLC!

MA CONVICTION

MA CONVICTION: Reconnaitre le mérite ou les qualités de son adversaire ou de son semblable ne diminue en rien notre personnalité. Restons fermes sur nos principes et convictions mais soyons toujours justes, humbles, humanistes ouverts et tolérants. La haine ronge le coeur et détruit le corps alors soyons des serviteurs de l´amour et de la paix sur cette petite terre.
La lutte continue!

Mbiymi ko Ndoondi haali?

CEERNO AM Amadou Samba Dembele, yimanimi , weltinimi:
Mbiymi ko Ndoondi haali?:

Kaaw Tokosel, aan he laaɓndaade
Karamako Mawngal… ko miin he jaabaade
Kono mbokkitee lohi mon heɗiiɓe haaldaaɓe
Sabu mi wonaa seyɗaane kadi wonaa lammba
Kono so mi welaama mi yanna on bammba
Miin ma mi haalane ko ndoondi haali
So suka dilli wiya ko ndoondi haali
Mawɗo so dillii wiya ko ndoondi haali
Debbo so dillii ‘ko ndoondi haali”
Gorko so dillii “ko ndoondi haali”
Ndoondi dey haalaani maayde sagataaɓe
Kono haala ndoondi fijirtaake
Wonaa ngamri e dooro fijo boombi
Ko fijirde dennge jarnaaɗe e baaɗi
So kaan haala woniino ŋayso ŋaysooɓe
Haala ndoondi wontii woroore jaysooɓe
Kaan haala woniino dikkanɗe bawɗi
Bawɗi ƴiiwam e digannde ndiirgu dimaaɗi
O wiyi nde nayi Fuuta konaa taƴti maaje
Maa Alla e coppi jowolnaaɓe
Coppi jowolnaaji ko jaambareeji
Eɗi pellee eɗi njahra deedi
Ha ɓe nanngi he koyɗe tillissaji
Hammee fiyaa yahri hoyre
Haa saayaande mum moddi kebbe
…Maa mi haalane ko njiy mi
….. Ɓawri ko aan laaɓndii mi
Nuldu am “naamu” mi nuldu maa jeynge
ƴeew maa hanki jibin hannde
Kono maa sagataaɓe ngonta DARTIYANKOOƁE
Sagataaɓe ɓe kala ɗum ne gooto-gooto
Kaaw Tokosel banndu Ceerno
Banndu Kodda e Ciiwri Baari
Mawnum rayhaana waɗi wutte ooli
Tawaa hare momti gacce
O teɓɓii fetel o totti koode
Fetel lonka, hare ndimaagu
Koode ciɓii mbeeɗi lewru
lewru totti maleykaaji
o wiyi o salaaki ɗoon baawɗe kaaɗi.
………………………. DAS, JAMMA JAMMA

LA PENSÉE DU JOUR.

LA PENSÉE DU JOUR: " Nous ne sommes rien sur cette terre si nous ne sommes pas d’abord l’esclave d’une cause, celle des peuples, celle de la justice et celle de la liberté.". F. Fanon

Les FPC des idées


Nous n´avons pas attendu que le colonel Taya soit chassé du pouvoir pour nous radicaliser face au Système et nous insurger contre les injustices sociales en Mauritanie. Hier comme aujourd´hui nous sommes toujours constants sur nos positions de principe.
Les FPC c' est la force de l' argumentation, le courage des idées, la fidélité aux principes et la constance dans l' engagement militant. LLC!

Vous dites le 3ème mandat?

Le problème fondamental de la Mauritanie ce n' est pas le 3ème ou le 5ème mandat mais le Système d' Apartheid qui ne dit pas son nom et cette constitution injuste taillée sur mesure par le despote Taya perpétué par son disciple Aziz. 
Banndiraabe, il faut poser les vrais problèmes et dénoncer la racine du mal mauritanien pour trouver une solution juste et durable à notre question nationale et sociale.
Nous refusons de hurler avec les loups parce que nous ne sommes pas des moutons de panurge. 
Banndiraabe réveillez-vous!
La lutte continue!

POURQUOI LES FPC PARTICIPENT AU DIALOGUE NATIONAL?

Nous avons décidé, en tant que parti(FPC), et en toute indépendance, de répondre à l´invitation au dialogue national. Nous avons accepté de participer au dialogue suivant nos conditions et nos principes. Nous avons décidé d'y aller tout en étant conscients des insuffisances de l'organisation des assises et des doutes sur la bonne foi du pouvoir, initiateur intéressé, de ce dialogue. Nous sommes surtout conscients de l'envergure des différences qui nous distinguent de l'écrasante majorité des participants, essentiellement partisans du maintien en l'état du système discriminatoire que nous combattons. 
Notre vision et notre voix ont donc peu de chance de prévaloir face à l'immense adversité plutôt mue par un agenda officieux. Malgré la légitime suspicion et les minces espoirs, faut-il pour autant renoncer à l'effort? Pour qui connait notre parcours sait que nous ne sommes pas de ceux que les défis effraient. Depuis le début, en décidant de nous attaquer au système, seuls et avec le peu de moyens qui étaient les nôtres, nous sommes appropriés cet adage comme immuable ligne de conduite qui veut que " l'on n'a pas besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer". Une chose est sûre, ce que le Système n´est pas arrivé à faire de nous par la répression et des tentatives de corruption pendant plus de 30 ans, ce n´est pas par la "table ronde" ou la "confrontation des projets de société" qu´il arrivera à nous dompter. C´est faire insulte à notre parcours militant, à nos années de sacrifice et de privations, à nos martyrs, à nos longues années de prison et d´exil, en pensant que ce Système que nous avons combattu durement au moment où certains de nos petits procureurs d´aujourd´hui, les opposants de la 25ème heure rasaient les murs ou applaudissaient le petit colonel ould Taya, peut nous divertir sur l´essentiel.
Nous allons au dialogue en tant que parti d´opposition au Système avec nos propositions de sortie de crise. Nous allons au dialogue pour exposer notre vision de la Mauritanie. Nous allons au dialogue pour dire notre part de vérité en hommes libres et justes. Mandela a montré la voie, nous ne pouvons que nous en inspirer sans perdre notre âme, nos principes et notre dignité. Discuter ne veut pas dire se renier, ni encore être tenté par quelque avantage que ce soit. . Dialogue et entrisme sont deux notions différentes assimilées par certains pour les seuls besoins d´une politique stérile. Alors, que l´on ne fasse pas de nous des adeptes de l´entrisme quand nous parlons de la nécessité de dialoguer pour sortir notre pays de l´impasse. N´ayant jamais flirté avec aucun des pouvoirs politiques civils ou militaire(contrairement à certains opposants), n´ayant jamais appartenu à une quelconque majorité présidentielle, nous nous sommes toujours situés en dehors du Système et tout ce qui l´incarne donc personne ne peut honnêtement se douter de notre bonne foi et de notre patriotisme. .
Discuter, débattre, dialoguer avec l´autre est une question de principe chez nous. Comme le rappelle bien ce passage de notre déclaration et orientation de politique générale d´août 1989: "...Les Flam sont une organisation multinationale luttant pour l´avènement d´une société non raciale , égalitaire et démocratique.
Elles sont une organisation politique pacifique, largement ouverte, qui privilégie le dialogue et la concertation mais se réservent le droit de recourir à tous les moyens si elles y sont contraintes; la violence physique n´est ni le but, ni le crédo de l´organisation".
L´essentiel pour nous c´est de débattre sur la question nationale et sociale car nous croyons aux vertus du dialogue comme nous l´appelions dans notre "Manifeste du négro-mauritanien opprimé" de 1986:
"Les problèmes mauritaniens doivent être posés par des Mauritaniens, discutés entre Mauritaniens et solutionnés par les Mauritaniens eux-mêmes. Notre amour pour ce pays nous commande à inviter toutes nos nationalités à un dialogue des races et des cultures, dans lequel nous nous dirons la Vérité pour guérir nos maux.
Il faut que nous traduisions dans la réalité nos appels au Salut National et au Redressement de notre pays, au lieu de dépenser toutes nos ressources et toutes nos potentialités humaines dans des querelles raciales et culturelles dont les principaux bénéficiaires ne seraient certainement pas les Mauritaniens."
A l´époque, cependant, il ne s´était pas trouvé suffisamment de bonnes volontés dans les mouvements politiques concurrents pour formuler avec autant d´exigence que nous, la revendication d´une réelle égalité entre tous les citoyens mauritaniens. 
Que les évènements, plus douloureux les uns que les autres, qui se sont succédé notre pays depuis septembre 1986, aient cruellement confirmé nos analyses, ne saurait être pour nous l´occasion d´une quelconque délectation. L´important est ailleurs: il est dans la reconnaissance par tous de la nature raciste de la politique conduite par l´Etat mauritanien.
Le débat national doit fixer les conditions d´une cohabitation harmonieuse dans les différentes communautés nationales et s'atteler à la mise en place d´institutions démocratiques garantissant le respect des libertés individuelles et collectives.
Toutes les revendications peuvent trouver une solution si l´on veut se donner la peine. Il ne s´agit pas de récuser toute synthèse, mais une synthèse ne s´obtient pas en soldant ses revendications surtout essentielles.

La lutte continue!

Kaaw Touré- des FPC

LA DÉCLARATION HISTORIQUE DU MND DE 1987 ET LE FAMEUX "COMPROMIS HISTORIQUE ET PROCESSUEL DE L´UFP" AVEC OULD TAYA, PARLONS EN!

J´ai interpellé tout récemment l´éminence grise des ex-cocos du MND, leur timonier Moustapha Ould Bedredine secrétaire général de l´UFP suite à sa malencontreuse et malveillante sortie dans le Calame contre les participants au dialogue national : « ce qui se passe au palais des congrès ne peut pas s’agir d’un dialogue, c’est juste une rencontre romantique entre Aziz et un groupe de ses amis qui ont le même agenda et qui n’ont aucune divergence sur les points de vue. ces amis vont se rencontrer pour faire des échanges amusants et boire quelques rafraîchissements » et il poursuit sa verve: « Nous, en tant que politiques, nous ne sommes concernés ni de prés ni de loin par rien de cela. Cette rencontre romantique entre Aziz et ses amis n’exprime ni le point de vue du peuple mauritanien ni celui de son opposition"..
Depuis quand sommes-nous devenus des "amis" du Général-putschiste de Nouakchott ? Voilà la sentence est tombée, l´ancien copain de Taya et théoricien du fameux dialogue en solo ou du "compromis historique processuel" avec le despote le plus sanguinaire de l´histoire politique de la Mauritanie qui s´attaque sans fioritures des partis indépendants qui ont décidé de discuter librement avec d´autres mauritaniens sur l´avenir de notre pays.
Qui a mandaté l´ex-coco Ould Bedredine pour dire qui représente dignement le peuple ou l´opposition mauritanienne? C´est quoi être opposant selon notre ex-coco du MND? Est-ce que quelqu´un qui a eu le courage de serrer les mains du colonel Ould Taya entachées du sang du peuple mauritanien ose nous parler de moralité en politique? Ces messieurs ressortent leur archaisme habituel pour critiquer tout ce qui refuse de raisonner en terme de "nègres de service" ou de suivre leur aventure politicienne. Nous pouvons leur concéder qu´ils ont raison de "s´opposer" mais c´est peut-être un peu trop tôt; en effet, la seule opposition qui leur sied étant celle d´alliés naturels et de toujours du Système. On ne le dira jamais assez l´erreur dans l´analyse est l´une des qualités premières des "marxistes" mauritaniens.
Quant à l´opposition ou à la résistance du peuple mauritanien face à l´état raciste, elle concerne tout le peuple mauritanien dans son ensemble sans distinction de race ou de classe sociale. C´est le paradigme que nous avons rappelé et voulu concrétiser en Mauritanie qui nous a valu la dénonciation(MND EN 1987), la répression, l´exil, jusqu´à l élimination physique de ceux que nous comptions de plus chers dans notre mouvement.
Sur l´histoire du MND, le département de la presse et de l´information des FLAM avait produit un document en décembre 1997 intitulé "Le MND DE LA LUTTE DES CLASSES À LA LUTTE DES PLACES" signé à Dakar. Un document que feu Habib Ould Mahfoudh avait voulu diffuser et qui lui avait valu la censure des alliés conjoncturels du MND en 1998. Dans ce document historique nous revenions sur la responsabilité du MND dans l´assassinat de nos camarades dans leur fameuse déclaration de 1987.Je vais essayer de vous rafraichir la mémoire sur ce qu´on écrivait, en réponse au document " Ensemble surmontons crises, différends et conflits pour le Salut de la Mauritanie" Document signé par Boubacar Moussa et Mohamed Ould Maouloud.
Qui ne se souvient du tract publié par ce groupe en novembre 1987, suite à la tentative du "putsch" des jeunes officiers Négro-africains( à l état de projet) qui invitait ouvertement le pouvoir à châtier? et Taya châtia sévèrement: les jeunes lieutenants Ba Seydi, Sy Saidou et Sarr Amadou exécutés froidement un matin du 6 décembre 1987 à Djreïda.
Une déclaration qu´ils regrettent certainement aujourd´hui mais qui restera jamais dans les années de l´histoire.
Jamais dans l´histoire de notre pays, une formation politique ne s´est jamais abaissée à un tel comportement à l´ égard de ses adversaires. En effet, après avoir écrit que les: "putschistes avaient-ils la conscience de conduire leur pays vers un drame à la libanaise? Et plus loin il poursuit," la guerre raciale, qu´est-ce donc sinon le suicide pour la Mauritanie... qu´ils (les nationalistes négro-africains) incitent à la violence raciale et tentent même, par l´action terroriste et putschiste de mettre le feu à la maison commune est inadmissible: c´est un crime contre notre peuple multinational"(SPN). Voilà ce qu´écrivait entre autres le MND dans sa déclaration du 8 novembre 1987. Peut-on trouver meilleure facon d´inciter, encourager le pouvoir à frapper fort? De tels propos, quoiqu érronés, formulés par un mouvement politique, même moribond comme l´était le MND dans le contexte de l´époque où les arrestations s´opéraient, où le pouvoir cherchait encore quel dénouement donner à cette crise sans précédent, de tels propos donc constituèrent, sans nul doute un appui politique immense pour le pouvoir; une invite, un encouragement sans équivoque à châtier durement les "putschistes". Voilà pourquoi la responsabilité du MND dans le verdict rendu à Jreïda le 3 décembre 1987 est lourde. Les auteurs de la déclaration du 8 novembre 1987 (MND) porte sur leur conscience l´exécution des jeunes militants: Sarr Amadou, Ba Seydi et Sy Saidou Daouda: que la terre leur soit légère. Amine!
Le jour viendra où ils devront répondre de cette responsabilité devant l´histoire.
Comme ils doivent aussi répondre sur leur silence assourdissant après l´arrestation des auteurs du manifeste du négro-mauritanien opprimé en septembre 1986 et leur silence pendant la déportation et l´assassinat des prisonniers politiques Négro-mauritaniens à Oualata en 1988. Qu´est-ce qui expliquait leur silence? La peur ou la complicité avec le pouvoir du colonel Ould Taya?
L´honorable ex députée du MND-UFP Kadiata Malick Diallo nous explique leur réaction par leur opposition à tout putsch mais notre question est de savoir s´il leur une fois, une seule fois, arrivé de prendre position ou de sortir une déclaration lors des nombreuses et inombrables tentatives des officiers "arabo-berbères"( Et Dieu sait qu´íl y en a eu), J´aurai aimé que notre honorable députée nous explique comment se faisait-il que la seule fois où des Noirs ont tenté un coup, on en racourci trois et fait croupir les autres en prison ou en résidence surveillée!!!
N´est-ce pas dans la même déclaration que le MND écrivait: " Le 22 octobre dernier, un putsch pas comme les autres a été déjoué de justesse ; un groupe de jeunes militaires Haal-Pulaar avait envisagé de renverser, par les armes, l'équilibre politique existant depuis 1960, entre les nationalités composant notre peuple. Imaginer pouvoir remettre en cause cet équilibre par la conspiration et la violence, à partir d'une position sectaire hostile à la majorité arabe et ne tenant aucun compte de l'avis et des intérêts réels des minorités négro-africaines, frise la démence." et le document de poursuivre : "De quels droits jouissent les minorités au Sénégal, en Côte d'Ivoire, au Zaïre, etc... Et dont sont privées celles de Mauritanie ?"
Magistrale négation de l´exclusion et de la marginalisation des Noirs, magistrale négation de l ´hégémonie politique, économique, culturelle arabo-berbère en Mauritanie! Plus grave, le MND trouve la situation des Noirs acceptable et normale en tant que "minorité"!
Ils acceptent que "l équilibre politique", entre les composantes nationales tel qu´il se manifeste(Noirs dominés, Beydanes dominants) est juste et ne doit-être remise en cause, sous aucun prétexte. Voilà encore pourquoi le MND fut toujours incapable de prévoir l´évolution tragique inéluctable de la crise. Aussi fut-il surpris par les évènements et pris dans la tourmente de ces dernières années. Et quand ces évènements se produisirent, il ne sut pas encore une fois apprécier à leur juste valeur la cause de ses positions obsolètes et figées. Et quand par ses silences complices, il n´adoptait pas un profil bas (les événements de 1989), il exhortait le pouvoir raciste à châtier sévèrement les nationalistes noirs en 1987. Le MND , dans l´acte d´évacuation de la question nationale de son champ théorique est resté aveugle aux évènements de 1989 du fait de sa cécité politique et sécheresse conceptuelle. C´est cette bévue mortelle qui lui vaut de mourir en MND pour se réincarner en FRUIDEM pendant les années de braise.
En politique comme ailleurs , les attitudes figées caractérisées par la transposition mécanique des théories d´ailleurs au détriment d´une prise en charge concrète des réalités empiriques de l´ici et du maintenant sont toujours sanctionnées par une grande impopularité dans les masses fondamentales.
Les "nationalistes étroits" en palpant du doigt les véritables plaies de la Mauritanie(sans opportunisme conjoncturel) , ont payé une très lourde facture par leur propre sang pour la réalisation des conditions d´une indispensable mutation de la société mauritanienne pour la démocratisation et l émergence des libertés individuelles et collectives pour tous les enfants du pays Négro-africains et Arabo-berbères.
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Kaaw Toure

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Notre combat est des plus hardis mais aussi des plus exaltants. Nous le continuerons en restant unis dans la détermination et dans la fidéli...