Ko mi ɓaleejo/ Noir je suis.
Noir je suis. Je ne me gorge pas de sang.
Noir je suis. Je ne
suis pas né au monde les dents acérées.
Noir je suis. Rebelle
aux brimades et exactions.
Noir je suis. Comme les paumes noircies à la poudre d’explosifs
Noir aux vues et
pensées aiguisées je suis.
Un de ces résolus je suis.
Noir, noir comme une
souche consumée
Au loin, je suis buisson d’acacia albida
De près, un chaudron à l’assise noircie.
Noir couleur
d’ébène je suis.
De ma couleur je
suis fier.
Je suis de ceux-là qui n’espèrent que de leur
labeur
De ceux qui
préservent le sang des indigents.
Leur sueur, jusqu’à la fin, je
respecte.
Je suis un de ceux-là qui sont déterminés.
Toute instrumentalisation, jusqu’à la résurrection, je
refuse.
Chaussé pour l’égalité, j’endosse.
La hache de la culture, je porte.
Je suis de ceux qui
traquent la vérité dans les recoins sous les tentes, et les tréfonds des greniers.
De ceux qui
convertissent les terrains vagues de l’ignorance en terrains de jeu du savoir.
Naguère bête de somme
à l’encan.
Hier, vendu,
échangé et martyrisé sans raison.
Qu’ils comprennent
désormais sans aucune équivoque.
Qu’en semblable le
Noir s’est mué en chercheur et critique.
Chercheur affuté et tatillon
Scrutateur, transformateur, éveilleur.
Le temps des
siphonneurs de sang est révolu
L’étoile du Noir brille au firmament
Puisse-t-elle scintiller jusqu’à la résurrection.
Et la lutte
continue !
Kaaw Touré.
Extrait de mon recueil de poèmes en pulaar "sawru gumdo"(la canne de l´aveugle).