lördag 21 december 2013

Hommage au grand combattant de la liberté, le camarade Samba THIAM des FPC.

Samba Thiam est le président des Forces progressistes du Changement (FPC). Né en 1948 à Sélibaby (Sud de la Mauritanie), inspecteur de l’enseignement de formation et ancien formateur à l’Ecole Normale des Instituteurs (ENI).  Samba Thiam est membre fondateur du MPAM (Mouvement populaire africain de Mauritanie) en 1979 et des FLAM en mars 1983. Il fut arrêté en septembre 1986, après la publication du « Manifeste du Négro-mauritanien Opprimé », jugé et condamné à cinq ans d’emprisonnement ferme, interdiction de séjour, privation de droits civils et politiques  et envoyé au bagne de Walata. Dans "J´étais à Oualata" le livre témoignage de notre camarade Boye Alassane Harouna, il écrit dans la préface:" Ce n´était pas KIDAL, ce n´était pas TAZMAMART, ni le bagne de CAYENNE, mais c´était terrible! Et l´évasion fut nécessaire pour la survie... En fait, " J´étais à Oualata" relève d´un défi pour symboliser un double refus: refus de se laisser museler, réduire au silence envers et contre tout; refus de l´oubli dans lequel ce Régime voulait reléguer ces problèmes vitaux! Ce livre constitue , surtout, la preuve de l´échec cuisant du tyran qui a cru, par la force et l´humiliation, briser à jamais la volonté de ces adversaires politiques, briser jusqu´au ressort psychologique et moral de leurs personnalités. En vain.". Ces mots disent tout sur la détérmination de l´homme et de ses camarades pour continuer la lutte malgré les souffrances endurées et la barbarie de la répression.

Comme notre guide Nelson Mandela il peut dire aussi : "Au début, je n’ai pas choisi de placer mon peuple au-dessus de ma famille, mais en essayant de servir mon peuple, j’ai découvert que je ne pouvais plus remplir mes obligations de fils, de frère, de père, de mari ". Le président Thiam a sacrifié sa carrière professionnelle, sa famille et donné sa vie pour la cause. Contrairement à certains il n´a pas attendu que la liberté d´expression soit "tolérée" en Mauritanie pour s´insurger contre les tenants du Système. Après des longues et terribles années dans la prison de Oualata où il y a laissé certains de nos compagnons de lutte, décédés suite aux conditions de détention horribles, il rejoint la résistance en exil pour continuer le combat. Connu de tous pour son courage, sa témérité, son intégrité morale et honnetêté intellectuelle il fût plébiscité par ses camarades à la tête du mouvement de libération des FLAM. Très modeste et humble il confiait un jour à un journaliste : "Je suis un homme de l’ombre, un homme ordinaire, sans vraiment rien de spécial. Le crépitement des Flash,ça n’est pas pour moi. J’aurais aimé,un peu comme Engels, être un second volontaire auprès d’un Marx. C’est pour dire que cette position que j’occupe aujourdh’hui et qui me place sur un piédestal, je ne l’ai pas recherchée ,car en opposition totale avec ma personnalité, au point que des fois je me surprends à me demander ce que je fais là".
 C’est certainement la désespérance et la révolte qui faisaient dire à Ibrahima Dieng, le personnage principal du " LE MANDAT ", que “L’honnêteté est un délit”. Une sentence sans appel prononcée par un vieux notable désabusé que ses mésaventures d’inadapté rendent finalement à la lucidité. La société vomie du vieux marabout à sa régle, la fourberie, et ses caïds, des prédateurs aussi féroces que malicieusement imaginatifs. 

La tentation est forte de faire le rapprochement entre la société honnie de Dieng avec l’arène politique nationale, un milieu où la duplicité et la versalité sont sanctuarisées, érigées en dogmes. Ce milieu-là n’est pas celui de Samba Thiam, le Président des FPC. Il s’y sentirait égaré, désorienté. Pourtant, ce ne sont pas les motifs de l’endurcissement qui lui manquent. Sa vie. Une vie de dévot au service d’un idéal incarné par une organisation. Une croix qu’il porte vaillamment depuis ce jour de rencontre décisive qu’il aime rappeler. Parce que le président des FPC est avant tout un guerrier peulh, qui combat à la traditionnelle. Et le code d’honneur de la bataille, il le connait: ni trahir, ni se rendre.

L’ennemi est coriace, sournois, mais l’adversité ne lui fait pas peur. Il faut de l’audace pour décider de défier cette hydre informe, ce Système avec un S grand comme le “ racisme structurel de l’Etat mauritanien ”. Un mal absolu dont un tyran nommé Maaouya a été l’incarnation. Quand il a fallu le combattre il l’a fait sans concession, ni compromission ou compromis.

 Cet homme-là a du courage physique et la patience d’un pédagogue. Et cela fait la différence. Ainsi, là où ses adversaires foncent sur le foin, lui prend de la hauteur pour mieux faire partager sa “vision globale” des solutions aux maux qui gangrènent l’unité nationale. Car la vérité est que la Mauritanie ne guérira pas de son instabilité tant qu’elle n’aura pas osé affronter la question lancinante de la cohabitation de ses peuples. Le président des FPC en est convaincu. Il le dit à haute et intelligible voix. Il le dit avec cette éloquence qui refuse l’emphase et le superflu. Avec l´enfant du Guidimakha comme interlocuteur, c’est la politique qui retrouve ses lettres de noblesse.

A ceux qui comparaient les FLAM (FPC aujourd´hui) et l´ANC de l´Afrique du Sud il répondait: "... A y regarder de près, à comparer l’histoire de l’ANC avec celle des Flam (loin d’être finie pour ces dernieres ) rien ne permet de s’opposer à cette similitude. Il a fallu 72 années à L’ANC pour arriver là où il est et nous, nous en sommes seulement à quelques années de lutte. Mais rassurez-vous, nous n’attendrons pas 70 ans pour réaliser notre projet d’établir la justice et l’égalité dans notre pays. Alors pourquoi pas ANC de Mauritanie? L’histoire comparée des deux Organisations, soit dit en passant, serait un thème de recherche, bien venu, pour nos Etudiants!".

Merci monsieur le president et la lute continue!
Kaaw Touré.

lördag 24 augusti 2013

YIMRE: Fedde goonga mi suɓiima

Nde fedde dental hakkillaaji cuɓiimi
Nde njiymaami ɓernde am feeri,
sabu koa momti gonɗi.
Gite njoori ngam kiram ngenndi
Callalle, kaso e kasannka kulɓinaani.
Nde naange ma fuɗi
wumɓe laari
mumɓe cowli
majjuɓe nganndi
hulnooɓe ndartii...
jaɓnooɓe caltii
Goonga feeñi,
annoore jaynii
Njaltee cooynee fedde ngenndi
nde ari ko taƴde ɓoggi kalifaandi
sabu haa jooni gaño leñol tuubaani.
Hare koko jokki, golle mbaali paraaji.

26 ANS!

26 ANS d´exil, ce ne sont pas 26 mois, ce ne sont pas 26 semaines, ce ne sont pas non plus 26 jours. Ce sont des années de résistance, des années de conscience et de refus, des années de persévérance et de patience. Avec la même force, avec la même foi, avec la même conviction, nous retournerons au pays natal pour continuer la même lutte avec notre peuple et pour notre peuple. Dieu est avec les justes. LLC!

LA SAGESSE AFRICAINE: Leçon de AMADOU HAMPATÉ BA à l'école du Caméléon.


"Si j'ai un conseil à vous donner, je vous dirai : "ouvrez votre cœur" et surtout, "allez à l'école du caméléon, c'est un très grand professeur". Si vous l'observez, ...vous verrez...
Qu'est-ce que le caméléon ?
D'abord, quand il prend une direction, il ne détourne jamais sa tête.
Donc, ayez toujours un objectif précis dans votre vie et que rien ne vous détourne de cet objectif.
Et que fait-il le caméléon ? Il ne tourne pas sa tête, c'est son oeil qu'il tourne. Le jour où vous verrez le caméléon regarder, vous verrez c'est son oeil qu'il tourne. Il regarde en haut, il regarde en bas. Cela veut dire : "Informez-vous ! Ne croyez pas que vous êtes le seul existant de la terre. Il y a toute l'ambiance autour de vous. Et que fait le caméléon quand il arrive dans un endroit ? Il prend la couleur du lieu. Ce n'est pas de l'hypocrisie... C'est d'abord la tolérance et le savoir-vivre.
Se heurter les uns les autres n'apporte rien. Jamais on n'a rien construit dans la bagarre. La bagarre détruit.
Donc la mutuelle compréhension est un grand devoir. Il faudrait toujours chercher à comprendre notre prochain . Si nous existons, il faut admettre que lui aussi il existe.

Et que fait-il le caméléon ? Quand il lève le pied, il se balance pour savoir si les deux pieds déjà posés ne s'enfoncent pas. C'est après seulement qu'il va déposer les deux autres. Il balance encore, il lève...
Cela s'appelle la prudence dans la marche. Sa queue est préhensible. Il l'accroche. Il ne se déplace pas comme ça, hein ? Il l'accroche afin que si le devant s'enfonce, il reste suspendu.
Cela s'appelle assurer ses arrières . Ne soyez pas imprudents !

Et que fait le caméléon quand il voit une proie ? Il ne se précipite pas dessus, hein ? Il envoie sa langue, c'est sa langue qui va la chercher car la petite proie ne vous dit pas qu'elle ne peut pas vous faire mourir! Alors il envoie sa langue. Si sa langue peut lui ramener sa proie, il la ramène tranquillement. Sinon il a toujours la ressource de reprendre sa langue et d'éviter le mal.

Ne soyez pas imprudents, allez doucement dans tout ce que vous faites.

Si vous voulez faire une oeuvre durable,
soyez patients,
soyez bons,
soyez vivables,
soyez humains.

Amadou Hampaté Ba

´L´exil

Je quittais ce pays, qui est le mien, j´avais à peine mes 20 ans, beaucoup de larmes, de sueurs, d´encre et du sang ont coulé entre temps. Des longues nuits et des journées sombres d´exil indescriptibles. La solitude, la séparation, la désolation, des maux qui n´ont pas de mots dans cet univers. Je veux te toucher, je veux t´embrasser, je veux te sentir sans peur, ni rancoeur, ni haine, ma chère patrie natale. Dieu est le plus juste des justes! LLC!

söndag 4 augusti 2013

ARCHIVES: Les évènements de 1966, le manifeste des "19" et le discours du président Moktar Ould Daddah

   
altLe 4 janvier 1966 les élèves noirs des Lycée de Nouakchott ont déclenché une grève qu'ils déclarent illimitée en vue de faire supprimer la mesure rendant obligatoire la langue arabe dans l'enseignement du second degré.
Cette action énergique ne fait que révéler un malaise profond et latent, car il est notoire que l'étude obligatoire de la langue arabe est pour les Noirs une oppression culturelle. Cette mesure constitue ensuite un handicap certain à tous les examens pour les élèves noirs qui, de façon consciente ont toujours repoussé l'étude de la langue arabe qu'ils savent un frein à leur développement culturel et scientifique et contre leurs intérêts. C'est ainsi qu'au Lycée de Rosso des élèves noirs ayant obtenu la moyenne dans l'ensemble des disciplines ont eu à redoubler pour n'avoir pas eu la moyenne en arabe.
Il peut paraître étonnant qu'aucune voix ne se soit élevée parmi l'élite et les responsables noirs, pour protester contre une décision qui fasse déjà l'égalité des citoyens et cela dans un domaine aussi essentiel que l'éducation.

C'est pourquoi, nous citoyens mauritaniens à part entière, soussignés, déclarons appuyer fermement et sans réserve l'action des élèves. Nous entendons dès cet instant reconsidérer certaines bases de la coexistence entre Communauté noire et Communauté blanche ; car à l'heure actuelle nous assistons à l'accaparement total de tous les secteurs de la vie nationale par l'ethnie maure. A l'appui de cette thèse, voici des faits patents qui révèlent la gravité de cette situation. Dès l'accession de la Mauritanie à l'autonomie interne, le régime mis en place s'empressa de créer le mythe d'une prétendue majorité à 80 % maure, le mythe du quart était né et règle depuis lors les dosages au niveau de toutes les instances politiques et administratives. C'est ainsi qu'au gouvernement il y a deux Ministres noirs sur neuf, au Bureau Politique, National trois Noirs sur treize membres, à l'Assemblée Nationale dix députés noirs sur quarante. Ceci étant, la vie politique administrative ne pouvait être que le fidèle reflet de la situation au sommet. Il est remarquable que les postes de Président de la République, chef du gouvernement, de ministre de la Défense Nationale, des Affaires Etrangères, de secrétaire général aux Affaires Etrangères, de Ministre de la Justice, de l'Intérieur, de directeur de la Sûreté et des forces de la Police, de directeur de l'Information, de directeur de l'Enseignement, de directeur Général du Plan, de la Fonction Publique et de président de la Cour Suprême, etc ... sont concentrés selon une règle inavouée, mais systématique entre les mains de l'ethnie maure.
Il est à constater par ailleurs que sur douze cercles du pays un seul est placé sous la responsabilité d'un administrateur noir et sur près de trente subdivisions seulement sont sous la responsabilité de fonctionnaires noirs. 

- Que des cadres noirs sous-employés végètent tandis que des traîtres à la Nation, condamnés, se trouvent régulièrement engagés à des postes de choix dans la Fonction Publique.

- Que dans la Mauritanie du Sud, exclusivement Noire, tous les commandants de cercle, les chefs de subdivision, les chefs de postes administratifs, les commissaires, exception faite pour Rosso, les juges, les chefs de brigade de gendarmerie, et même les maires-délégués sont tous des Maures.

- Que la présence dans cette partie du pays de ces détenteurs de l'autorité se traduit par des actes infâmes d'asservissement, d'humiliation, d'oppression commis à l'endroit des populations Noires, honnêtes, loyales, courageuses et laborieuses ;

- Que leurs agissements par leur manque de respect pour la tradition biens fonciers, valeurs spirituelles, sèment la panique, la désolation et l'amertume parmi les populations noires exaspérées et au bord de la révolte. L'exemple de Sass Ould Guig à l'égard des Peulhs de Kaédi est assez édifiant. Ce responsable s'est permis de faire arrêter, battre, torturer lâchement, humilier, emprisonner de paisibles Peulhs dont le seul crime fut le désir de créer une coopérative conformément aux nécessités du développement.

- Qu'à Rosso un découpage administratif insidieux vient d'isoler et de rattacher tout le canton de R'Kiz exclusivement maure. - Que quinze gendarmes noirs valides viennent d'être mis prématurément à la retraite sans pension. - Que dans les rangs des goums de la Garde Nationale, de la Gendarmerie, de l'Armée, de la Police où naguère les Noirs dominaient en nombre, la valeur et la vocation étant les seuls critères, la proportion des Noirs de 90 % qu'elle était, est retombée à près de 25 %. - Que les Noirs arabisants ne se recrutent qu'à 10 % parmi les enseignants mauritaniens arabisants, parce que le régime ferme aux plus doués d'entre eux les portes du succès aux examens, les commissions de correction recrutées dans l'ethnie maure, veillant à ce qu'il en soit ainsi. - Que le recrutement à l'Institut des Etudes Islamiques de Boutilimit accorde aux élèves Noirs 5 % des effectifs. - Que les Noirs arabisants ne comptent aucun Inspecteur primaire alors qu'ils disposent de cadres au moins aussi instruits, aussi cultivés et aussi capables que les cadres maures arabisants. - Que les cinquante bourses mises à la disposition de la Mauritanie par le Koweït réparties sans l'avis d'aucune commission, sept seulement furent attribuées aux candidats noirs.

- Que le régime a toujours travaillé pour qu'à l'extérieur, la Mauritanie apparaisse comme un pays essentiellement maure. - Dans cette optique le Chef de l'Etat lui-même prend soin de toujours souligner à l'extérieur "que la Mauritanie, en majorité arabe, compte une minorité d'origine Africaine" (discours de Bizerte) comme si cette présence prétendue minorité était là par un accident de l'histoire alors que l'accident de l'histoire ce sont bien les invasions berbères ; - Qu'à Nouakchott où les citoyens noirs sont au moins aussi nombreux que les Maures, le Conseil Municipal compte quatre Noirs sur vingt deux membres.

Il est à souligner par ailleurs que simultanément au désir exprimé par les Maures de voir officialiser la langue arabe, la communauté noire exigeait que lui soient consenties des garanties concrètes et absolues contre toute assimilation que les responsabilités nationales soient partagées et que la constitution soit révisée dans un sens Fédéral (congrès 1961 et 1963). Mais le régime politique, peu après avoir muselé certains porte-parole noirs, s'est ménagé l'officialisation de la langue arabe dont la première étape est cette mesure rendant l'arabe obligatoire dans le premier et le second degré, cependant qu'il étouffe les revendications fondamentales de la Communauté Noire. Les Maures savent qu'avec l'arabisation à outrance le pays va à l'échec. Mais y tiennent tout de même, animés qu'ils sont par un complexe d'infériorité devant la supériorité qualitative des cadres noirs, et poussés par le désir ardent de couper la Communauté noire de l'ensemble négro-africain et à réaliser ainsi l'assimilation des Noirs à leur mode de vie et de pensée. Ainsi le bilinguisme n'est qu'une trahison à l'endroit des Noirs car il tend à les écarter de l'ensemble des affaires de l'Etat. Toute cette situation se traduit par un marasme général qui affecte tous les rapports entre citoyens Maures et Noirs. En effet, le jeunesse du pays, future relève, se trouve profondément divisée. A Dakar, à Paris, au Caire et dans les autres centres universitaires, les groupes d'étudiants noirs et groupes d'étudiants maures sont à couteaux-tirés dans tous les établissements du second degré, la scission est consommée entre élèves noirs et élèves maures. Considérant que les membres de la communauté noire sont irréversiblement engagés à recouvrir intégralement leur liberté et leur dignité, à choisir librement une culture et un mode de vie conforme à leur civilisation négro-africaine, à leur aspiration au progrès, au développement harmonieux de l'homme, et convaincus que l'obstination du régime dans sa politique aboutira fatalement au chaos et à la guerre civile.
Nous soussignés :
- Déclarons être hostiles à la mesure rendant l'arabe obligatoire dans les enseignements primaires et secondaires.
- Engageons le combat pour détruire toute tentative d'oppression culturelle et pour barrer la route à l'arabisation à outrance.
- Exigeons l'abrogation pure et simple des dispositions des lois 65-025 et 65-026 du 30 janvier 1965 rendant l'arabe obligatoire dans les 1er et 2ème degré et qui ne tiennent aucunement compte des réalités mauritaniennes.
- Rejetons le bilinguisme qui n'est qu'une supercherie, une trahison permettant d'écarter les citoyens Noirs de toutes les affaires de l'Etat.
-Dénonçons la discrimination raciale, l'illégalité, l'injustice et l'arbitraire que pratique le régime en place.
- Dénonçons toute confusion hypocrite visant à poser un problème à tendance politique (Arabe) sous l'optique religieuse (Islam).
- Nions l'existence d'une majorité maure, car les propositions proclamées sont fabriquées pour soutenir le régime dans l'application intégrale de sa politique de médiocrité déjà entamée à l'endroit de la communauté noire.
- Exigeons le remplacement immédiat de tous les commandants de cercle et Adjoints, des chefs de subdivision, des chefs de postes administratifs, des commissaires de police, des commandants de gendarmerie, des juges et Maires-délégués, tous maures se trouvant dans le Sud par des administrateurs et fonctionnaires noirs, seuls soucieux du développement de cette partie du pays et respectueux des populations, et de toutes leurs valeurs.
- Exigeons le placement immédiat de tous les cadres noirs sous-employés dans les situations conformes à leurs diplômes et références.
- Sommes prêts à rencontrer le Président de la République, le Président de l'Assemblée Nationale, le Président du Groupe Parlementaire ;
- Mettons en garde tout responsable noir contre une éventuelle prise de position susceptible de léser les intérêts de la Communauté (noire) ;
- Jurons sur notre honneur de ne jamais transiger ni avec le devoir, ni avec la conscience, de ne jamais nous départir de nos positions justes et honnêtes, de nous maintenir dans ces positions jusqu'à la disparition totale de toute tyrannie, domination et oppression exercées sur la Communauté noire et jusqu'à ce que tout citoyen noir vive libre, digne et heureux en Mauritanie".

Les signataires
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LA RÉACTION DU PRÉSIDENT MOKTAR OULD DADDAH

Mes Chers Compatriotes,
Lorsque le 28 Novembre 1960 à 0 heure, je proclamais solennellement l’indépendance de la Mauritanie, je coupais, du même coup, le lien de subordination qui reliait les hommes et les femmes de Mauritanie à l’ancienne puissance coloniale.
Aussitôt après, lorsque vous m’avez tous élu à l’unanimité Président de la République, puis Secrétaire Général du Parti du Peuple, je me suis engagé, devant Dieu et devant les hommes, à mener à la tête de l’Etat mauritanien, une action susceptible d’améliorer le niveau économique et social de la nation.
Il va sans dire que cette action ne pouvait et ne peut s’inscrire que dans le cadre et sur les bases d’une unité nationale solide qui permette à l’ensemble du peuple mauritanien de supporter le lourd fardeau de l’indépendance, et de lutter efficacement contre les ennemis intérieurs et extérieurs de la Nation.
Je me suis engagé solennellement engagé sous serment à protéger et à renforcer cette unité.
Lorsque celle-ci a été menacée par les revendications marocaines qui tentaient d’organiser dans notre Pays une subversion visant, à terme, à faire de la Mauritanie une province marocaine, je n’ai pas hésité à mâter ceux qui, de l’intérieur comme de l’extérieur, ont voulu ruiner nos efforts et notre volonté de bâtir une Mauritanie forte et indépendante. Ce ne fut pas en vain.
Aujourd’hui, certains compatriotes du Sud, tous fonctionnaires et parfois hauts-fonctionnaires de l’Etat, aveuglés par des positions passionnelles, se déclarent décidés, ni plus ni moins à mettre en cause l’unité nationale, en menant une action contraire à la doctrine du Parti, parti de l’Etat et contre les lois qui concrétisent cette doctrine.
En effet, ces compatriotes n’ont pas hésité à diffuser un manifeste dans lequel ils appuient la grève des élèves des établissements secondaires, et encouragent ceux-ci à refuser l’application de la loi n° 65.026 du 30 janvier 1965 qui déclare obligatoire l’enseignement de la langue arabe dans les établissements du second degré.
Ainsi, les signataires du « manifeste », lâchement – il faut le dire – ont engagé dans leur action néfaste des jeunes gens chez lesquels il est trop facile de faire vibrer des cordes passionnelles et irrationnelles.
Ils n’ont pas hésité, pour réaliser leur dessein, à utiliser de jeunes Mauritaniennes et de jeunes Mauritaniens, dont la seule préoccupation actuelle devrait être de poursuivre paisiblement leurs études pour se préparer demain à assumer, à leur tour, les responsabilités du pouvoir et à diriger les destinées de la nation.
Les signataires de ce « manifeste », enfin, ne sont mandatés par personne, ni dans le cadre des organes de l’Etat, ni dans le cadre des organismes du Parti. Ils ont préféré la menace, le chantage et l’intimidation au dialogue dans le cadre du Parti et de l’Etat.
J’ai toujours été quant à moi, partisan du dialogue, chaque fois que l’exigeait l’intérêt général. Or, la voie choisie par les signataires du « manifeste », c’est-à-dire, je le répète, la menace, le chantage et l’exploitation coupable de la jeunesse scolaire m’oblige, en tant que garant de la Constitution et de l’unité nationale à sanctionner ceux qui se déclarent ouvertement contre la Constitution et les lois de l’Etat et mettent en cause l’unité de la nation.
J’ai, en conséquence, décidé la suspension à compter du mercredi 5 janvier, des 19 fonctionnaires signataires du « manifeste ».
Parallèlement, des poursuites judiciaires  seront engagées contre eux.
Je saisis l’occasion, qui m’est offerte ici, pour avertir, solennellement, tout individu ou tout groupe d’individus, quel qu’il soit, que toute action, visant à mettre en cause les fondements mêmes de l’unité nationale, sera châtiée sans pitié.
Il reste entendu que tout les problèmes nationaux doivent faire l’objet de discussions approfondies dans le cadre légal des institutions du Parti et de l’Etat, afin de leur trouver des solutions satisfaisantes pour tous.

Moktar Ould Daddah
Président de la République Islamique de Mauritanie.
10 Janvier 1966- discours radiodiffusé.

fredag 26 juli 2013

Retour des FLAM : La glace est brisée

Annoncé pour la fin du mois béni de Ramadan, le retour des FLAM approche à grand pas. Envoyé à Nouakchott pour préparer le terrain, Ibrahima Mifo Sow, le vice-président du mouvement, continue à peaufiner le programme d’accueil. La commission mise sur pied pour l’occasion met les bouchées doubles. L’éclaireur-maison a battu un important travail de contacts et de sensibilisation, auprès de tous les acteurs politiques de la place. Lourde mission, pour le vice-président des FLAM, car il s’agissait de déconstruire bien des stéréotypes et le mythe échafaudé autour de ce mouvement. Pour ne pas dire affabulation, tant fut « dévoyé » le contenu même du « Manifeste du négro-mauritanien opprimé », publié en 1986 et aussitôt falsifié par le pouvoir de l’époque. Non seulement, on qualifia les FLAM d’ennemis de la République mais, aussi et surtout, de sanguinaires acharnés à « tuer tous les maures blancs ». Tout le travail consiste, aujourd’hui, à combler le fossé ainsi creusé, terriblement approfondi par les évènements de 1989 et 1990. Une période qui sera justement mise à profit, par le système en place, pour régler les comptes à ces « effrontés » et, donc, à « casser du noir ». Rares furent les cercles politiques maures qui ne cédèrent pas à la propagande. Une atmosphère de suspicion et de méfiance qui ébranla durablement l’unité nationale du pays. Les rumeurs infâmantes et les critiques étaient si fortes que certains négro-mauritaniens furent eux-mêmes gagnés par la psychose de l’époque. Certains d’entre eux continuent à accuser les FLAM d’être, avec la publication de leur pamphlet, à l’origine de tous les malheurs de la communauté négro-mauritanienne. Si certains s’en méfient, d’autres croient à une simple fabrication du système d’Ould Taya, pour «dénégrifier » le pays. C’est dire combien la tâche du vice-président des FLAM était ardue. Ibrahima Mifo Sow a donc dû, au cours des nombreuses rencontres avec les acteurs politiques, les organisations de la société civile – organisations des victimes de la répression militaire, des rescapés et des orphelins, des associations de jeunes, etc. – déconstruire, avant de remettre les choses à leur place, c’est-à-dire, informer des fondamentaux du projet de société de son mouvement, en vue de fonder un parti politique.
 
Faisant œuvre de pédagogie, il a démontré, à tous ces interlocuteurs, que les FLAM se battent pour une Mauritanie unie, une Mauritanie où tous ses fils ont place et jouissent des mêmes droits ; une Mauritanie fondée sur l’égalité des chances et de la justice ; en somme, une Mauritanie égalitaire. Si les FLAM ont décidé de se redéployer en Mauritanie, c’est qu’une de leurs principales revendications – le retour des déportés – a été réalisée, même si la situation des rapatriés est loin d’être rose. Pour le reste, le combat se jouera à l’intérieur, auprès d’autres forces nationales de progrès.
 
L’émissaire des FLAM a, également, effectué des sorties à l’intérieur du pays, pour tâter le terrain et discuter avec ceux pour lesquels se bat le mouvement. Là aussi, les discussions ont porté sur les raisons qui avaient poussé à la fondation du mouvement, ses objectifs, l’exil et, enfin, la décision de revenir au pays, pour mener le combat de l’intérieur. Le vice-président Sow a, ainsi, mis à profit son séjour pour se rendre sur divers sites de réfugiés. Une occasion de retrouvailles émouvantes et, parfois, pathétiques. Les discussions avec les hôtes ont porté sur les difficultés à s’enrôler, notamment avec les nombreuses erreurs de nom, les sites d’accueil, les problèmes à recouvrer les terres, ce qui ressemble à une espèce d’« étouffement » de certains villages, par des périmètres rizicoles, attribués abusivement par l’administration, etc.
Même si la mission de prospection des FLAM n’a pas dressé de bilan, force est de constater qu’elle a réussi, à tout le moins, à briser la glace. Le mouvement, considéré, jusqu’ici, comme « peste », a réussi à se faire écouter. Le message est passé, il reste à transformer l’essai, en réservant un bon accueil à la délégation présidentielle du mouvement.
DL- LE CALAME du 24 juillet 2013

Mauritanie : une démocratie raciale ou l´autre Apartheïd?

Vue de loin pour bien des gens, la Mauritanie apparait comme un pays tranquille, calme sans problème majeur, stable même aux dires de ses dirigeants. C’est une image trompeuse qui égare bien des observateurs; la Mauritanie est un pays complexe, secret, un volcan endormi, qui couve une crise interne découlant des relations d’équilibre intercommunautaire, aujourd’hui rompues.

Cette perception première, trompeuse à souhait, est dûe au fait qu’à l’image de beaucoup de pays africains depuis le discours de la Baule, la Mauritanie, elle aussi, dispose de sa " démocratie". Avec une constitution (sur mesure ) des partis politiques qui foisonnent, une presse écrite dite "indépendante" mais je préfére dire "presse privée" et de temps à autres un simulacre de compétition électorale, pour completer le tableau; c’est bien là des attributs, pour qui n’est pas averti, d’une parfaite démocratie, et l’on se croirait dans un pays où tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Nos plaintes et nos réserves à l’endroit de notre"démocratie" mauritanienne ne seraient pas alors comprises. Et pourtant ! La Mauritanie recouvre une toute autre réalité, dissimule une face cachée de démocratie raciale !Telle est la réalité que bien des gens ne comprennent pas. Et pour le faire comprendre il nous faut faire un détour, un long détour, remonter quelque peu le cours de l’histoire récente du pays .



Il est nécessaire de rappeler que la Mauritanie est un Etat conventionnel, artificiel, créé de toutes piéces pour les besoins du colonialisme français en 1904, je vous fais l’économie de la géopolitique de l’époque. La France par sa volonté décida donc de faire coexister dans un même espace, deux communautés, arabo-bérbère et négro-africaine, deux communautés, il faut le souligner, qui s’étaient forgées chacune au cours de l’histoire dans un espace autonome, régies par des pouvoirs politiques spécifiques, indépendantes l’une de l’autre. Elles entretenaient naturellement du fait de la proximité des relations tantôt amicales, le plus souvent heurtées à cause des incessantes rezzou maures opérés, pillant et capturant la population des villages à des fins d’esclavage,( origine, entre autres, de la composante haratine actuelle).

Depuis l’indépendance, nos chefs politiques incapables de se départir de l’esprit partisan, tous issus du milieu maure, se sont attelés sans relâche à developper, tour à tour, des politiques qui, loin de forger la Nation encore inexistante, ont conduit à des crises cycliques, répétées, à une déchirure profonde entre les deux communautés. Par ces politiques nocives développées au fil des années et des régimes que guidait un système inique, on mit en place un APARTHEID DÉGUISÉ. Je dis déguisé car on le chercherait en vain dans les textes institutionnels alors qu’il existe partout, pour peu qu’on observe.



LE RACISME D’ETAT EST PARTOUT!



Cette discrimination raciale commenca d’abord feutrée, subtile, insidieuse, pour un projet qui allait devenir obsessionnel: construire une Mauritanie exclusivement arabe !
Pour ce faire, des mécanismes furent mis en oeuvre pour que l’Etat fut la"chose" des arabo-berbères; progressivement, au rythme des résistances qu’opposaient les Négro-africains, ont fit de sorte que les arabo-berbères CONTRÔLENT LA RÉALITÉ du pouvoir politique et économique, la justice, l’éducation, l’armée. La diplomatie ne sera pas en reste où, à l’éxtérieur , il faut afficher l’image d’une Mauritanie arabe par la composition des délégations, le discours et les clichés culturels, où il faut gommer totalement l’autre personnalité de la Mauritanie. Evidemment pour masquer la nature discriminatoire des régimes, on va saupoudrer un peu par quelques nègres de service, sans responsabilité aucune, personnalités aux genoux tremblants, figurines sans aucun pouvoir de décision!
Un des rouages essentiels de cette machine à discriminer fut l’usage qu’on fit de la langue arabe. Cette langue introduite très tôt dans le système éducatif, à des fins" d’indépendance nationale" disait le discours officiel ! Vaste superchérie qui visait en fait à cacher les motivations sordides. On lui fit jouer un rôle, non pas d’intégration, non pas d’épanouissement pour tous, mais on l’utilisa comme instrument de séléction et de discrimination dans l’emploi et l’éducation pour éliminer les Négro-africains. Les enfants négro-africains commencèrent à échouer massivement. Ce fut la période oú il y eut un raz-de marée sans précédent de cadis, de magistrats, d’enseignants, de centaines de jeunes sautant à pieds joints dans le système, sans aucune formation,et dont le seul critére de recrutement fut, qu’ils étaient passés par l’école coranique. Comme si passer par cette école entrainait automatiquement les compétences et les capacités requises ! Un vrai gâchis au plan national, à la base de l’impasse et de la déchéance actuelle du système éducatif. Ce fut donc le prélude à la rélève des Négro-africains, le commencement de leur marginalisation massive qui allait se poursuivre et atteindre son apogée avec l’avénement du colonel Taya . Bien entendu, au fur et à mesure des réformes impopulaires et imposées, des réactions d’hostilité ne manquérent pas, côté Négro-africain. Les réformateurs marquaient alors un temps d’arrêt; en fins stratèges donnaient du mou à la ligne, pour laisser passer l’orage, obstinément le projet était poursuivi.



Beaucoup d’observateurs se méprenant alors sur le sens de ces crises, les présentaient, à tort, comme des crises inter-ethniques, comme si la communauté arabo-berbère et négro-africaine, se dressaient, par animosité, l’une contre l’autre. Ce ne fut jamais le cas. Ces crises étaient à l’image de ce qui se passait au Kwazulu-natal du temps de Botha. Elles étaient orchestrées par nos dirigeants à des fins politiques, qui les exploitaient alors à chaque fois et judicieusement; ils présentaient, en milieu maure, comme des menaces graves aux intérêts et acquis maures, de manière à créer autour d’eux un consensus. Ce fut le cas pour les évènements de 1966, 1987 et de 1989 pour ne citer que les plus graves et les plus douloureux.

Ce n’est pas par hasard si la déportation de 120. 000 Noirs mauritaniens au Sénégal et au Mali, ne suscita que peu d’émoi du côté des intellectuels et de la classe politique beydane, où l’on notait un silence assourdissant. Si par ailleurs, des blancs risquérent leur vie ou se firent pendre (aux U.S.A avec l’UNDER-GROUND) pour la cause des faibles, ce ne fut pas le cas en Mauritanie pendant ces terribles déportations. Seuls quelques jeunes du Mouvement des Démocrates Indépendants (MDI), allaient faire exception. Or, j’ai toujours eu le sentiment que l’intellectuel ressemblait davantage à Zola qu’à Gobineau ou Goebbels, et qu’il ne pouvait rester sans rien faire, sans rien dire devant l’injustice. 
Pourquoi un tel silence? Le Régime du colonel président avait-il réussi à les convaincre? C’est là du reste une dimension, entre autres, qui rend malaisée la recherche d’une solution au problème, au regard de l’ambiguité de ces formations politiques sur notre question nationale. Certaines formations, si elles ne nient pas purement et simplement l’existence du problème, le réduisent à une simple question linguistique, ou de violation des droits de l’homme. A les entendre il suffirait, pour tout régler, que les déportés reviennent. Le débat, en général, au niveau de l’opposition politique au lieu de se focaliser sur les vrais problèmes, tournent hélas ! autour des questions périphériques.


En tout état de cause, ces déportations planifiées, aux relents du NAZISME, avaient des motivations sordides. Il s’agissait de profiter du" conflit" avec le Sénégal pour tenter de "dénégrifier" le pays, car le taux d’accroissement important des Négro-africains est devenu une hantise, au point que tous les résultats des recensements démographiques ( par ethnie) sont tenus secrets et ce depuis 1960 !

Il s’agissait aussi de saisir cette occasion pour faire passer enfin une réforme foncière qui rencontrait une forte résistance en milieu Négro-africain, pour servir des intérêts inavoués. La déportation justement, permit de redistribuer la terre, et les terres de ces réfugiés en exil forcé au Sénégal, comme s’ils ne devaient plus jamais revenir ! Il s’agissait enfin de frapper les esprits en sévissant durement et partout pour intimider afin de décourager à jamais toute velléité de résistance, en décapitant la seule force politique organisée à l´époque que sont les FLAM, de manière à neutraliser l’avant garde éclairée de la contestation du projet hégémonique.

 Dans le feu des évènements allait surgir une quatriéme raison: récupérer le bétail peulh ( 150. 000 bovins ) pour compenser les pertes matérielles subies par les maures rapatriés du Sénégal. Pour se venger du Sénégal voisin, les autorités mauritaniennes allaient se rabattre sans remords, sur ses propres citoyens qu’elles spolièrent et dépossédèrent pour les chasser ensuite comme des "vulgaires étrangers". Quelle ignominie !

Et dire que l’Afrique se tait devant ces actes barbares! Et qu’à côté, on garde un silence, à la limite de la complicité. Mais revenons après cette digression que j’ai crue utile, au fil chronologique de notre marginalisation. 


Ainsi donc, au fil des années et des régimes guidés par un même projet, la discrimination raciale allait s’accentuer, pour s’afficher violemment dans les années 80. Si avec les premier régime, un peu plus futé, elle fut feutrée, le régne du colonel Taya qui, lui, ne s’embrassera pas de scrupules, les Négro-africains passeront de l’état de marginalisation à l’exclusion totale ouvertement déclarée, dans laquelle, il faut replacer les déportations évoquées plus haut. Le colonel Taya allait, le premier, donner le cadre juridique de notre élimination par une constitution qui allait imposer désormais la langue arabe comme SEULE LANGUE OFFICIELLE. Mesure certainement légitime pour la communauté arabo-bérbére, mais injuste pour les négro-africains de l’aveu même de Hamid El Mauritanyi connu sous le nom de Mohamed Ould Cheikh ancien Ministre de la défense de Daddah, il disait : " vouloir que ceux qui savent à quoi s’identifier abandonnent leurs valeurs propres pour être embrigadés dans l’aventure de ceux qui se cherchent une identité est non seulement de l’arbitraire, mais il s’agit d’une politique culturelle imbécile". 

 Les plans d’ajustements structurels du FMI arrivant à point nommé, servirent pour vider l’administration des Négro-africains,surtout. Résolu, par une répression physique et mentale féroce, sans tergiverser comme ses prédécesseurs,Taya allait, à marche forcée, consolider le systeme et afficher l’option désormais déclarée d’une Mauritanie EXCLUSIVEMENT ARABE." la Mauritanie n’est pas en voie d’arabisation c’est un pays Arabe" devait-il déclarer à Jeune Afrique en Janvier 1990.

J’avais besoin de ce détour pour montrer les conditions prévalant en Mauritanie, à la veille des fameuses démocratisations, pour que l’on comprit que la Mauritanie n’a pas été et n’est pas comme les autres pays africains que balaie le vent démocratique. 
Ici, on a à faire à une minorité qui, pour pérenniser son pouvoir abuse de l’Etat et use d’une politique à soubassement idéologique pour assimiler et asservir les autres composantes culturelles, une minorité qui confisque le pouvoir depuis plus de 50 ans, qui ne veut ni en partir, ni le partager. Le contexte dans lequel arrivent notre"démocratie" est celui-là!

Notre "démocratie" arrive donc et se plaque sur cette triste réalité qu’elle recouvre, intacte, sans rien changer, se muant ainsi en une "Démocratie raciale", à la manière de l’antique Afrique du sud; il suffit de gratter un peu pour découvrir derrière le racisme le plus hideux, l’exclusion la plus brutale, l’esclavage le plus primaire.
Maintenant vous pouvez comprendre pourquoi les Négro-africains se plaignent( légitimement ) de leur "Démocratie" pas comme les autres. Nous ne nous sentons pas concernés par cette pseudo-démocratie qui nous exclut, nous avons cessé de croire en notre" Etat ", on a fait de nous des spectateurs passifs du jeu de compétitions électorales résérvées aux citoyens à part entière.  Nous sommes, nous Négro-africains au stade où nous luttons pour notre survie, pour notre reconnaissance en tant que citoyens, en tant qu’hommes simplement, dans un milieu hostile où l’homme voue l’homme au racisme et à l’esclavage. 
Notre "Démocratie" est assise sur la tête qu’il faut redresser. J’ai le sentiment qu’on a mis les charrues avant les boeufs, et qu’il n’est pas encore trop tard pour bien faire. Il est temps de comprendre que l’exclusion est en soi économiquement mauvaise, socialement corrosive, politiquement explosive. Comprendre qu’une " Nation dispersée, battue, humiliée peut ( heureusement) toujours se rebeller contre son sort et revenir à la vie".


 Tentons dès à présent de sortir de ce cul de sac qui, tout le monde le sait, ne méne nulle part. Pour en sortir, il faut à mon avis, une attitude, un climat et des conditions. 
Une attitude courageuse d’ouverture sincére et de reconnaissance du problème de fond. Un climat de décrispation sociale grâce à un train de mesures positives à l’endroit de tous ceux qui, victimes et blessés dans leur chair, ont subi des préjudices matériels et moraux. La sanction des crimes commis pour rendre leur dignité aux victimes, à leurs veuves et à leurs enfants.

 Je crois qu’il faut se parler car ce formidable potentiel de révolte enfouie commence à gronder. Il serait erroné de croire que toutes ces années de calme plat pouvaient exclure toute éventualité de soulèvement populaire. Après seulement ce forum dont les conclusions pouraient éventuellement être soumises au peuple, comme l’ont proposé les FLAM en 1986 à travers "Le Manifeste du Négro-mauritanien opprimé", on aborderait enfin la phase d’une véritable démocratisation.

Il est urgent me semble-t-il de tirer tous les enseignements des cas dramatiques du Rwanda du Burundi, du Congo, de la Côte d´Ivoire et du Soudan pour paraphraser un écologiste je dirais : NOUS N’AVONS QU’UNE MAURITANIE NE L’ABIMONS PAS!

La lutte continue!

lördag 20 juli 2013

Du racisme en Mauritanie: les souvenirs de mon interrogatoire dans les geôles de Taya



Pendant mon interrogatoire en octobre 1986 dans la Brigade de gendarmerie de Kaëdi, le MDL-Chef Ould Bamba me posa cette question: "Pensez-vous réellement qu´il y a du racisme en Mauritanie que vous comparez injustement à l´Apartheïd?".

Menotté pieds et mains, torche nu, très affamé après 2 nuits de diète et d´isolement total dans une petite cellule, sans lumière, livré aux moustiques et petits insectes, loin de mes camarades de détention, j´ai répondu : " ...Vous pouvez répondre à la question vous-même mon chef, je suis de la région du Gorgol, regardez autour de nous, une région à majorité négro-africaine pour ne pas dire presque négro-africaine mais le gouverneur est maure, son adjoint est maure, le commandant de la Compagnie de gendarmerie est maure, le commandant de la brigade de gendarmerie que vous-êtes est maure, le commandant du secteur autonome de Kaëdi (région militaire) est maure, le directeur de la sûreté régionale est maure, le commandant de la garde régionale et du centre pénitencier est maure, le préfet du département de Kaëdi est maure, le chef du tribunal régional est maure, le procureur est maure, le juge d´instruction est maure, le directeur régional de la douane est maure, le directeur régional de l´éducation est maure, tous les chefs sont des maures et vous niez l´existence du racisme dans ce pays? ".
Il me regarda et me fixa longuement et me dit :" Tu n´es qu´un petit raciste et un nationaliste étroit, victime du lavage du cerveau des Flam, vous voyez du racisme partout, ramenez-le dans sa cellule, gassaramrak".

Son assistant un MDL Négro-africain du nom de Thiam Demba originaire de Dioudé me regarda et furieux de ma réponse me lança en pulaar : "Aaan ka bartiido" et tu vas payer cher ", ce qui veut dire que tu es suicidaire.
On me ramèna dans ma cellule et c´est un gendarme noir, un sympathisant de la cause Saidou Nourou Mbodj qui m´escorta et ironie du sort il deviendra plus tard le chef d´état-major des Flam pendant les années de braise. 
Arrivé dans ma cellule, il me siffla doucement : " Jeune homme sois fort et reste sur tes positions, ils vont t´intimider, te torturer comme avant mais sois toujours ferme!". Je voyais l´amertume et la colère qui se dégageaient dans son visage mais il ne pouvait intervenir ni me sauver entre les mains de mes tortionnaires et je n´avais que 18 ans à l´époque des faits.

27 ans après notre arrestation et emprisonnement c´est toujours la même situation et les mêmes questions en Mauritanie.

LLC!

fredag 19 juli 2013

Terreur silencieuse: les remerciements de Samuel Cotton




Pour clore une bonne fois pour toute notre débat avec les négationnistes et nihilistes,je mets en ligne les propres propos et écrits de feu notre ami, frère et camarade Samuel Cotton où il remerciait les Flamistes pour l´avoir soutenu, financé et préparé son voyage en Afrique.

Bien qu´ayant l´honneur d´être l´auteur de Terreur silencieuse, je tiens à mentionner le fait que cet ouvrage n´aurait en réalité pas pu voir le jour sans le concours de nombreuses influences, tant du présent que du passé, que je souhaite remercier ici.

Je remercie mes ancêtres, qui souffrent parce que leurs enfants souffrent encore, de m´avoir accordé leur protection, de m´avoir insufflé leur courage et de m´avoir guidé dans cette entreprise afin que je puisse porter témoignage. Je suis reconnaissant au Dr Charles Jacob, à Mohamed Athie (ancien secrétaire général des FLAM-Amérique) et à Tony Brown pour le courage dont ils ont fait preuve et qui a eu pour effet d´attirer l´attention du public sur la question de l´esclavage. (...).

Je souhaite aussi remercier Mansour Kane et El Hadj Demba Ba(FLAM-Amérique) qui ont organisé et financé mon voyage de recherche en Afrique à l'Aide de leurs fonds personnels, Mocktar Toumbo pour son aide dans l´obtention d´un visa et Ba Mamadou Bocar et Abdoulaye Sy(FLAM-Sénégal)pour leur affection et protection. Jamais je n´oublierai ni Omar Ba ni Bocar Almamy Ba (FLAM-Sénégal) pour leur amitié inestimable et leur soutien dans mes recherches, ni Samba Thiam, le président des Forces de Libération africaines de Mauritanie pour son soutien dans notre mission et Amadou Boubou Niang( FLAM) pour tenter de rendre mon séjour plus agréable dans les camps de réfugiés de Ndioum. Qu´Allah apporte la paix à Houleye Sall, la mère d´un fils assassiné, et présidente du groupe"The Widowa"(Les veuves); je la remercie pour l'Aide qu´elle m´a apporté afin que je puisse comprendre la douleur qu´éprouvent les femmes africaines de Mauritanie. Ma reconnaissance la plus profonde est réservée aux hommes et aux femmes de Mauritanie grâce auxquels cette mission a pu exister: Hapsa Dia et Sitty Haidara, les femmes les plus courageuses que j´aie  rencontrées, ainsi que Fara Ba et Ibrahima Sarr.

Il m aurait été impossible d´avoir un apercu de ce qui constitue la vie des esclaves sans les voix courageuses des leaders des mouvements anti-esclavagistes Boubacar Messaoud et Messaoud Ould Boulkheir. Merci à Ladji Traoré pour organiser et traduire des interviews et à tous ceux qui sont encore enchaînés et qui courageusement m´ont permis de les interviewer : Brahim Ould Maboune, Shaba Mint Bilal, M´barka Mint Bilal, Jebada Mint Maouloud et Aïchanna Mint Abeid Boilil.
Merci à l´éminent historien et combattant mauritanien pour la liberté, Garba Diallo (FLAM), pour sa recherche et ses perspectives sur la Culture et l´histoire de la Mauritanie, et merci également à Janet Fleishman de Human Rights Watch/Africa pour son excellente recherche, ainsi qu´aux enquêteurs d´Amnesty International.(..)

Ce livre est dédié à tous ceux qui luttent pour une Mauritanie libre.

SAMUEL COTTON- TERREUR SILENCIEUSE.

MISE AU POINT: Lesrelations entre les FLAM et notre frère et ami feu Samuel Cotton‏

SILENT TERREUR ou TERREUR SILENCIEUSE, ces deux versions(en anglais et francais) du même livre m´ont été envoyées avec dédicace personnellement par notre frère et ami feu Samuel Cotton (que nous avions rebaptisé au camp de N´dioum "Samba KANE"), en guise des remerciements pour le soutien dans la réalisation de ce voyage en Mauritanie. 
 
Un voyage préparé et financé par des camarades Flamistes de la section américaine( Ba Elhadj Demba, Mansour Kane et Mamadou Barry. ..) en decembre 1995 pour enquêter sur l´esclavage en Mauritanie. SAM, très reconnaissant en parle dans la page introductive du livre en citant nommément nos camarades et en reparle encore dans le chapitre 4 page 71. Arrivé à Dakar le 23 decembre 1995, il a été accueilli à l´aérport de LSS par nos camarades Ba Mamadou Bocar et Abdoulaye Malickel Sy, (chapitre 5) et il sera logé au siège des FLAM à Ouagou Niayes 2 pendant son séjour à Dakar. Il passera la fête de Noël avec nous dans le camp de Ndioum (p79) pour continuer plus tard dans les camps de Bokki Diawé, Wouro sogui et Horkadiéré avec notre camarade Ba Mamadou Bocar secrétaire national aux finances et affaires sociales. Après leur retour nous organisons son voyage et séjour clandestin à Nouakchott pour mener son enquête. Avec l'Aide des camarades de l´AMN , Habsa Dia, Sitty Haïdara, Fara Ba et Ibrahima Sarr il continua ses recherches et ils le mettront en Contact avec les leaders Haratines Boubacar Messaoud de SOS-Esclaves et Messaoud Ould Boulkheïr du mouvement El Horr. Voilà la vérité sur le livre SILENT TERROR. Pour plus de détails j´invite les amis à relire le livre où feu Samuel Cotton par sa propre plume dément certains petits prétentieux et nihilistes.

TERREUR SILENCIEUSE est la troublante histoire vraie d´un voyage d´un africain-américain dans les conditions horribles de l´esclavage contemporain en Afrique. L´odysée de l´auteur l´emmene de New York à la Mauritanie en passant d´abord par le Sénégal, dans les camps des réfugiés mauritaniens déportés au Sénégal où il se trouve confronté à la pratique séculaire de l´asservissement des africains de race noire.

La recherche de Samuel Cotton dit Samba Kane son nouveau nom africain que lui avaient donné ses frères réfugiés de la vallée, révèle cette pratique odieuse tout en documentant et en analysant la haine qu´éprouve les tenants du système raciste et esclavagiste à l´encontre des Négro-mauritaniens, tant Haratines que Négro-africains dans un pays où tout le monde est pourtant musulman.
Un livre très intéressant, engagé et bien écrit à lire absolument pour ceux qui ne l´ont pas encore fait. Samba est parti mais son oeuvre reste avec nous.

 La lutte continue!

HOMMAGE: Mohamed Ould Cheikh, un juste, un insurgé, un patriote est parti!

 

Mohamed Ould Cheikh ancien ministre des Affaires Etrangères et de la Défense de la Mauritanie indépendante des années 60, écrivain à ses heures perdues vient de casser sa plume et de rejoindre le monde des héros. La Mauritanie vient de perdre un de ses fils les plus dignes, les plus courageux, les plus justes  et les plus patriotes. En effet, l´homme fait partie des pères-fondateurs de la Mauritanie moderne mais surtout connu pour son attachement au respect de nos identités culturelles et à l´unité nationale. Son engagement pour une Mauritanie débarassée des préjugés raciaux et du chauvinisme lui avait valu le surnom du "ministre des noirs". Il était l´un des rares ministres qui tenait tête ouvertement à Moktar Ould Daddah et qui critiquait frontalement les responsables politiques du PPM et membres du gouvernement pour leurs dérives ethnicistes, tribalistes en un mot l´orientation panarabiste de l´Etat Mauritanien. On se souvient encore de ses courageux mots à l´encontre des responsables politiques mauritaniens en 1966: " vouloir que ceux qui savent à quoi s’identifier abandonnent leurs valeurs propres pour être embrigadés dans l’aventure de ceux qui se cherchent une identité est non seulement de l’arbitraire, mais il s’agit d’une politique culturelle imbécile".
 

Moktar Ould Daddah, le premier président de la Mauritanie indépendante parle de l´homme dans ses mémoires "La Mauritanie contre vents et marées" en ces termes: "Mohamed Ould Cheikh était très progressiste, voir révolutionnaire. Il avait des idées trop en avance sur son temps, et donc sur notre contexte, pour être compris. Notre  contexte et nos structures mentales, qui étaient encore médiévaux".
 
Rappelons que pendant les évènements inter-ethniques de 1966, Mohamed Ould Cheikh et Ahmed Ould Mohamed Saleh ministre de l´Intérieur et de l´Information étaient considérés comme les chefs de files des deux tendances qui se disputaient au sommet de l´Etat mauritanien. Le premier symbolisait le courant progressiste et moderne, le second le courant conservateur et réactionnaire.

Moktar témoigne toujours dans ses mémoires : " Pour les uns, Ahmed Ould Mohamed Salah n´était plus que le "ministre des Maures". Pour d´autres, Mohamed Ould Cheikh celui des Noirs. Il n´y avait donc plus de référence à l État: en un mot, il n´y avait plus d´Etat dans l´esprit des citoyens: Dans ces conditions, je ne pouvais que me séparer d´eux à la fois. Je le fis sans gaieté de Coeur"(page 348).
 
Il sera limogé du gouvernement avec Ould Salah et Elimane Mamadou Kane. Tous sont accusés  "d´attitude partisane, en prenant carrément fait et cause pour leur ethnie". Ba Mamoudou Samboly président de l´Assemblée nationale sera ausi obligé à démissionner et affecté comme chef de la subdivision de Chinguetti (sanction) pour avoir soutenu les jeunes élèves noirs et les rédacteurs du "manifeste des 19".

Mohamed Ould Cheikh, homme de principe, homme de conviction, homme de foi et de courage boycottera  les réunions du BPN du parti unique, il refusa de se rendre au II ème congrès ordinaire du parti à Aioun-el Atrouss dont il était membre, finalement il décida de se retirer sous sa tente et n´avoir plus cherché à exercer de responsabilité politique. Il consacrera le reste de sa vie à la lecture et à l´écriture et on se souvient de son pamphlet contre l´état néo-colonial mauritanien sous le pseudonyme de Hamid El Mauritanyi.
Il vient de nous quitter  ce 18 juillet 2013 à l´âge de 90 ans, le jour d´anniversaire d´un autre grand homme qui s´est battu pour un Etat arc en ciel et respectueux des diversités raciales et une réconciliation nationale  en Afrique du Sud.

Mohamed Ould Cheikh restera gravé dans nos mémoires comme un patriote sincère qui a sacrifié les honneurs de l´Etat pour le respect  de toutes nos Cultures et de l´intégration de toutes nos composantes nationales dans la nation mauritanienne. Qu´ALLAH le tout puissant l´accueille en son Saint paradis et que la terre lui soit légère.

A la Mauritanie toute entière, à sa famille et à son frère le sociologue Abdoul Wedoud Ould Cheikh nous présentons nos condoléances les plus attristées.

fredag 5 juli 2013

DU RESPECT POUR LES VRAIS COMBATTANTS

Pourquoi nous sommes fiers de nos leaders et de nos compagnons de lutte. Ils étaient sur le terrain de la contestation depuis leur tendre jeunesse.
En 1966 jeunes élèves avec leurs collègues Négro-mauritaniens ils se sont élevés contre la politique d´arabisation et de discrimination raciale en Mauritanie. Ils font partie du noyau dur qui a restructuré le mouvement noir après les années d´illusion du mouvement 68.
Ils sont membres-fondateurs des FLAM en 1983. Ils se sont insurgés contre le Système ouvertement à travers le manifeste du Négro-mauritanien opprimé en 1986.
Arrêtés, torturés, jugés, radiés de la fonction publique et condamnés lourdement pour leurs idées politiquess. Emprisonnés, isolés, maltraités, mal nourris , enchaînés pendant 4 ans dans la prison mouroir de Oualata, bannis et privés de leurs droits civiques et civils. Libérés après des années de déshumanisation, ils ne se sont pas applatis, ils ne sont pas sortis méconnaissables , livides, pâles. Malgré les souffrances, ils ont tenus le coup et défié le tyran.
 Ils ont continué la lutte et continuent toujours la lutte. Ce sont eux les vrais héros, ce sont eux les exemples du refus, ils n´ont jamais flirté avec le despote, ils n´ont jamais collaboré de près ou de loin avec le Système; si vous cherchez des vrais combattants de la liberté voilà les vrais symboles.
Evitez les marchands d´illusions, les imposteurs, les opportunistes qui changent les discours selon l´interlocuteur et le bienfaiteur du jour. Il y a un proverbe pulaar qui dit " on peut dire qu´on aime pas le lièvre mais on ne peut pas dire qu´il ne sait pas courir".
 
Respect camarades et chapeau! LLC!

L´échec du tyran.

Le président des FLAM et rescapé de la prison mouroir de Oualata écrivait dans la préface du livre de notre camarade Alassane Boye: " Ce n´était pas KIDAL, ce n´était pas TAZMAMART, ni le bagne de CAYENNE, mais c´était terrible! Et l´évasi...on fut nécessaire pour la survie... En fait, " J´étais à Oualata" relève d´un défi pour symboliser un double refus: refus de se laisser museler, réduire au silence envers et contre tout; refus de l´oubli dans lequel ce Régime voulait reléguer ces problèmes vitaux! Ce livre constitue , surtout, la preuve de l´échec cuisant du tyran qui a cru, par la force et l´humiliation, briser à jamais la volonté de ces adversaires politiques...briser jusqu´au ressort psychologique et moral de leurs personnalités. En vain.
La lutte continue!

VOUS AVEZ DIT COUP D ÉTAT "DÉMOCRATIQUE?

"Un coup d´état démocratique" retenez bien ce mot qui a mordu le barbu Morsi peut-être que cette recette du Général Sisi fera jurisprudence prochainement dans d´autres républiques bananières du continent, qui sait?
En tout cas en Naaritanie nous avons connu un "coup d´état de redressement national", " un coup d´état de salut ou de "salutations nationales", " un coup d´état d´éducation des masses", " un coup d´état de restructuration nationale", " un coup d´état de rectification nationale" et un "coup d´état d´enrichissement des pauvres" comme vous voyez nous avons l´expertise en cette science des "révolutions des palais", venez donc vous ressourcez à l´école mauritanienne de la militocratie démon-cratique.

DIALOGUE AVEC UN POLICIER MAURITANIEN.

 J´appelle au numéro 22 46 98 50 je tombe sur une voix inconnue.
Moi: A qui ai-je l´honneur?
Une Voix: c´est Kane.
Moi: Désolé, je connais Kane mais cette voix ne m´est pas familière, qui êtes-vous?
... Une voix: Je suis un brigadier chef au commissariat de SEBKHA, Kane a un petit problème ici et nous avons pris son téléphone et il le retrouvera après sa Libération.
Moi: Il n´est pas encore libre?
Le policier: Non, pas encore.
Moi: Qu´est-ce qu´il a fait pour être arrêté?
Le policier: Qui êtes-vous?
Moi: Je suis son oncle.
Le policier: venez ici si vous voulez le rencontrer.
Moi: Désolé, je ne suis pas en Mauritanie, je vis à l´étranger.
Le policier: Ah oui, je viens de voir le numéro , vous-êtes aux Etats-unis?
Moi: Oui je suis en occident.
Le policier: Il faut conseiller votre neveu, il est venu ce matin dans un centre de recensement, pour foutre la merde et jouer au Mandela et crier au racisme, ici c´est la Mauritanie, on ne fait pas ce qu´on veut?
Moi: Mais il a droit de manifester, sommes-nous pas dans un pays de démocratie?
Le policier: La démocratie c´est quoi? qui ose vous dire que nous sommes en démocratie?
Moi: Le président de la République.
Le policier: C´est un menteur, il ment, ici on fait ce qu´on veut. Il faut amener ton neveu à l´extérieur si tu l´aimes bien, il est est jeune et il doit penser à son avenir et sortir du pays au lieu de vouloir dénoncer le racisme.
Moi: Il est citoyen mauritanien et a droit de revendiquer et de réclamer tous ses droits mais le but de mon appel était de retrouver ce portable parce qu´il a été volé pendant sa détention.
Le policier: Voulez-vous dire que je suis un voleur?
Moi: Je ne sais pas si vous-êtes un voleur ou pas mais je viens de l´apprendre sur l´internet.
Le policier: Allahou akbar, les Mauritaniens sont des grands menteurs et ils rapportent tout sur l´internet, j´ai ramassé son portable au centre et ce portable ne vaut même pas 2000 UM.
Moi: peu importe sa valeur mais c´est son portable, il fallait lui rendre son appareil.
Le policier: Je n´ai pas besoin du portable , qu´il m´appelle alors mais il faut lui conseiller d´arrêter ses manifestations sinon il va périr en prison.
Moi: Il n´a pas peur de La prison si c´est pour défendre ses idées et ses droits donc ce n´est pas une honte et je suis fier de lui.
Le policier: monsieur ici, ce n´est pas les Etats-Unis, Dakar ou en France, si vous manifestez on vous met au gnouf et personne ne va se soucier de vous.
Moi: La prison ne fait plus peur mais sachez que le temps de l´impunité est révolu, on ne peut plus échapper à la justice internationale encore moins à la justice divine . Habré sera jugé bientôt à Dakar, Taylor et Gbagbo croupissent en prison. Et Taya se cache à Qatar loin d´Atar.
Le policier : Ok, c´est vrai mais nous sommes en Mauritanie.

Voilà quelques extraits de notre conversation du 30 JUIN 2013.

PHOTO: C´est celle d´Abdoul Kane mon neveu  et par ailleurs militant de TPMN.

lördag 22 juni 2013

Chrono-bilbalistique: Kleman le nouveau nègre de service de Nouakchiottes

Gaston KELMAN. Ecrivain"La Mauritanie n´est pas ce que vous croyez, elle est non raciale et non esclavagiste... la couleur n’est pas une frontière étanche dans ce pays. Comme je l’ai dit, autant en Mauritanie que dans les représentations diplomatiques, les hommes de toutes les couleurs et de toutes les ethnies se rencontrent à tous les niveaux sociaux et l’une des plus hautes personnalités aujourd’hui, le ministre des finances, Monsieur Thiam Diombar est un Soninké.".

En un mot voilà ce qu´on retient du plaidoyer amphigourique et ubuesque du nouveau nègre de service de l´Etat mauritanien. Gaston Kleman est un écrivassier ou écrivaillon particulier qui ne mange pas le manioc mais boit le cognac des oppresseurs ! Ce maniaque "con-sultant" de l´Etat mauritanien est décidement un adepte du manichéisme des petits roitelets, après avoir sucé l´ex-putschiste en chef et ex-chef de la police de Taya pendant les années de braise, il revient aujourd´hui pour prêter sa plume aux partisans du système et verser dans le nihilisme pour aider ses nouveaux maitres.
Les mauvaises langues disent que le plumitif camerounais écrit ses articles au dos d´un chèque, comme l´ancien journaleux de JA de Ould Bothaya(suivez mon regard). Trop méchant. Disons seulement que Gaston, bien en cours au palais ôcre de Nouakchott sait faire preuve de gratitude au point de douter de l´évidence. Selon Kleman, les Combattants de la liberté et abolitionnistes mauritaniens ne sont pas crédibles, ils "
instrumentalisent cette situation, font preuve d’une bonne dose de malhonnêteté intellectuelle, trompent l’opinion internationale, veulent museler ceux qui ne pensent pas comme eux en usant de l’invective, du mensonge, d’un chantage abject et de l’insulte" donc Crédit pour crédit (entendez crédibilité), nous en faisons volontiers aux victimes qu´à un nègre de service, qui pense à ses fins de mois qu´à un peuple qui se noit. Mister Kleman mangez votre manioc sans sourciller mais ne touchez pas à la dignité de notre peuple. A bon mercenaire...chahut!La lutte continue!
 
Elimane Bilbassi.

torsdag 24 januari 2013

Mauritanie: les Flam dans l’opposition hors système à Nouakchott.


Mauritanie: les Flam dans l’opposition hors système à Nouakchott. Les Flam sont fin prêtes pour le retour à Nouakchott. Le parti qui verra le jour prochainement s'opposera systématiquement à tout régime qui mettrait en danger la cohésion sociale et l'unité nationale. L'autonomie reste la solution la mieux adaptée à la cohabitation.

Il s'agira de rompre avec la politique de l'autruche du régime de Ould Aziz en particulier sur le passif humanitaire qui devra être soldé par des exigences de vérité et de réconciliation de justice et de réparations. Telles sont les principales idées développées par le porte parole des Forces de libération africaine de Mauritanie ( Flam) dans un entretien à Mauriweb et le Quotidien de Nouakchott cette semaine.

Kaw Touré a en outre précisé que le prochain congrès de son parti qui va être créé prochainement se tiendra sur la terre natale.

Si tout s’arrangeait à Nouakchott pour les FLAM .Les mauritaniens de la diaspora commençaient à s’impatienter depuis que les Flam avaient annoncé leur retour au bercail et la création d'un parti suite à leur dernier congrès en France. L’espoir renaît avec le scénario du porte parole du mouvement qui repose sur des hypothèses optimistes. En effet Kaw Touré a confirmé dans un entretien qu'il a accordé cette semaine à Mauriweb et le Quotidien de Nouakchott que les Flam sont fin prêtes pour rentrer à Nouakchott et qu'elles ont mis à contribution le temps pour la mise en place des structures du mouvement dans la perspective de la création d'un parti.

Il s'agira surtout de rompre avec la politique de l'autruche ou populiste du régime de Ould Aziz en particulier sur le règlement du passif humanitaire qui est loin de se terminer du fait que les réfugiés du Mali ne sont pas toujours reconnus officiellement. Ce sont les derniers oubliés du processus de rapatriement. C'est la politique de réconciliation nationale qui est remise en cause avec les quelques milliers de réfugiés au Sénégal laissés aussi en rade du fait de l'arrêt précipité de ce retour décidé par le HCR, la Mauritanie et le Sénégal.

Bien entendu le communiquant du mouvement négro africain le plus contesté en Mauritanie n'apprécie pas cet accord tripartite encore moins cette démarche des autorités de Nouakchott et de son règlement du passif humanitaire qui consiste à mettre l'accent sur les réparations financières et matérielles des déportés lors des évènements de 89 et des veufs et orphelins des militaires assassinés lâchement de 91 à 92.

Cette question nationale est au centre des préoccupations des Flam qui entendent s'opposer aux injustices sociales et raciales et à en faire un principe non négociable dès son retour à Nouakchott. Son mouvement luttera bec et ongles pour que le solde du passif humanitaire ne laisse aucune victime sur les carreaux mais veillera surtout à « l'équilibre entre le refus de l'impunité, les exigences de vérité et des réparations et la nécessité du pardon » au bout du processus de la réconciliation nationale.

Autrement dit, le parti qui verra le jour prochainement dans la capitale mauritanienne sera dans l'opposition systématique à tout régime qui mettrait en danger l'équilibre du pays entre arabo-berbères et négro-africains. A ce juste titre l'appel du Manifeste du Négro-Mauritanien en 86 reste toujours d'actualité a précisé le porte-parole des FLAM dont l'ambition est de créer un projet multi-culturel, multi-ethnique et démocratique pour la Mauritanie. C'est dans cette perspective que le premier congrés sur la terre natale sera un congrès de vérité et de naissance d'une aube nouvelle.

En renouant avec le cordon ombilical les flam retrouveront une grande partie de leur famille qu'elles avaient perdue depuis plus de trois décennies. Un second souffle qui leur permettra cette fois-ci d'être près des réalités quotidiennes et efficaces sur le front politique. Après une période de flottement l'heure de vérité a sonné.
Cherif Kane dit Baba Kane-Journaliste.
CRIDEM
11-01-2013

GUERRE AU MALI: UNE MISE AU POINT DES FLAM


 
altInvité de l´émission Grand Oral de radio Rewmi du samedi 19 janvier 2013, émission reprise le 21 janvier par Cridem, un site mauritanien, M. Ibrahima Sène, Haut responsable du PIT-Sénégal, a tenu des déclarations outrageuses et graves à l´encontre des FLAM et de la communauté Haalpulaar.
Le communiste de Khar Yalla s´est hasardé, à travers des analyses poussives, biaisées et suréalistes où la confusion le disputait à l'ignorance brute, à affirmer éffrontément que " Le Mujao est constitué majoritairement de Noirs issus de l'aile radicale [du] FLAM" avant d'en déduire tout bonnement que " c'est des Haalpoular radicaux qui sont là-dedans". N´eussent été la stature politique de l´homme au sein du PIT, un parti ami et frère, d'une part, le sérieux de la crise en cours au Mali et ses enjeux géo-politiques d'autre part, ces propos absurdes et erronnés n´auraient aucunement bénéficié de notre attention. Mais la situation est suffisamment dangereuse pour qu'on laisse le champs libre aux apprentis sorciers jouer avec le feu de la stigmatisation et de la catégorisation ethniques.
Il faut d’abord souligner le caractère léger et lamentablement contradictoire des arguments que M. Séne tente laborieusement pour justifier les positions de la Mauritanie et sa classe politique sur la guerre au Mali. N’importe quel Mauritanien qui l’écouterait s’en amuserait tout bonnement ! Ensuite, en attendant d’avoir une idée plus claire ou plus juste sur la composition ethnique et raciale des différents groupes terroristes qui écument le Nord Mali martyrisé, il apparait dangereusement osé de décréter sans l’once d’une nuance que le MUJAO est constitué majoritairement de “Haalpulaars radicaux” à moins, évidemment, d’être animé par un sordide dessein de diabolisation d’une ethnie que l’on voudrait livrer à la vindicte internationale.
Enfin, Il est une certitude absolue que la déclaration péremptoire du sieur Sene sur l’existence d’une aile radicale des Flam, est une affabulation grotesque et l’implication de cette prétendue aile dans la composition du MUJAO une invention fantaisiste tout droit sortie de sa seule et unique imagination troublée.
Nous sommes d’autant plus surpris par les propos graves et sans fondement de ce responsable politique, que le PIT fut l’un des premiers parrains des Flam au Sénégal!
Le Parti des camarades Hamath Dansokho, de feu Sémou Pathé Gueye, de Samba Diouldé Thiam, est l’un des plus informés sur le combat des Flam qui est et demeure, depuis toujours, un combat pour l’égalité et la justice, rejetant l’obscurantisme et l’intégrisme islamique !
Les FLAM sont un mouvement politique laic dont le combat contre le chauvinisme et l’intolérance culturelle est internationalement connu et reconnu. Notre attachement aux valeurs démocratiques et, aux libertés de pensée et de conscience nous place aux antipodes des partisans des théories de l’apocalypse et du totalitarisme religieux.
En conséquence, les Flam s’insurgent fermement contre ces accusations dénuées de bon sens et de tout fondement. Elles mettent M. Ibrahima Sene au défi de produire la moindre preuve de l’existence d’un seul individu combattant au sein du MUJAO connaissant les Flam.
Elles se félicitent de l'engagement salutaire des forces ouest -africaines coalisées, appuyées par la France, pour défaire définitivement l'infiltration rampante du fanatisme moyen-âgeux des forces du mal.
Elles invitent vivement le Gouvernement mauritanien à assurer, au regard des liens multiples entre les deux peuples, et dans l’interêt des relations futures entre les deux pays, sa part active de responsabilité dans cette lutte solidaire contre le péril obscurantiste, menace imminente contre la paix et la sécurité internationales.

Enfin, les Flam exhortent l’Etat malien à s’engager courageusement dans la voie incontournable du respect de la diversité, du droit à la différence par la prise en compte de l’épanouissement culturel et social de toutes ses composantes nationales. Il y va de la stabilité du Mali.
La lute continue!
Stockholm le 24 janvier 2013
Pour les FLAM
Le département de la presse et de la communication
Kaaw Touré- Secrétaire national chargé de la communication et porte-parole.

NOTRE COMBAT

Notre combat est des plus hardis mais aussi des plus exaltants. Nous le continuerons en restant unis dans la détermination et dans la fidéli...