måndag 21 juni 2021

MA RÉPONSE À HACEN OULD LEBATT

 


Je viens de lire le posting de mon frère et ami le journaliste-politicien Hacen Lebatt et qui me demande en ces termes sur sa page ou blog :

"Question à mon frère et ami Kaaw Touré : Pour devenir membre des FPC, est ce qu’il faut nécessairement être peul ?"

Mon cher frère Hacen, sans tergiverser ou tomber dans des débats stériles je vous rappelle que les statuts des Forces Progressistes du Changement disposent dans l´article 3 du chapitre III , Caractères :

"Les forces progressistes du changement(FPC) sont un parti politique national, progressiste , non racial qui opte pour la voie de la négociation et du dialogue pour tout reglement des problèmes nationaux ;

- Les forces progressistes du changement (FPC) constituent un parti démocratique, indépendant où tous les opprimés et toutes les forces progressistes peuvent converger en vue de réhabiliter les dominés, et les victimes du racisme et de l’esclavage en Mauritanie,

- Les forces progressistes du changement (FPC) ont pour devise : Liberté - Égalité - Unité ;

- L’emblème du parti est un flambeau jaune sur fond vert ;

- Le sigle du parti est FPC.

Plus loin dans le réglement intérieur des Forces Progressistes du Changement ( FPC) dans ses dispositions générales au

Chapitre II : Conditions d 'adhésion dit:

"Article 1 : Peut être membre du parti tout mauritanien qui adhère à ses principes et ses idéaux."

Comme vous voyez les statuts et le réglement intérieur du parti sont clairs et que tout mauritanien qui le souhaite sans distinction de race, d´ethnie, de tribu, de région ou de sexe est le bienvenu.

Pour votre information le premier vice-président des FPC est un arabe de bon teint en la personne de notre fidèle camarade et grand combattant de la liberté Dr Babah El Saleh. Les FPC sont un des rares partis politiques mauritaniens où on retrouve toutes les composantes ethniques du pays (arabes, bamana, haratines, Fulbe (Halpulaaren), soninko et wolofs).

L'adhésion à un parti est une décision personnelle selon nos convictions et nos principes et nous ne pouvons obliger personne à venir adhérer dans notre parti par souci de coloration. Nous voulons des militants convaincus et engagés et non des clients ou des militants alimentaires. L'adhésion dans un parti est volontaire, c'est différent des nominations monocolores et l'orientation chauvine du régime et de son système d'exclusion systématique des composantes noires du pays, que vous voulez nous comparer. Nous aurions souhaiter avoir des milliers des Joe Slovo et autres Bram Fischer de l'ANC comme nos camarades Dr Es Saleh Babah et Hamada Cheikh entre autres dans nos rangs mais s'ils ne se bousculent pas aux côtés des opprimés et des exclus à qui la faute? Pas certainement aux FPC. Vous devez retourner vos tirs sur ceux qui refusent d'intégrer des partis dirigés par des Noirs mais pas à ceux qui prônent le vivre- ensemble dans l'égalité et la justice.

Et pour finir je vous redis que les portes des FPC sont ouvertes à tous les progressistes, démocrates et patriotes du pays.

Cher frère, adhérer aux FPC exige une attitude, un état d'esprit, une fidélité à un idéal de justice et de liberté, c'est la défense de la diversité, c'est l'appel à la complémentarité. C'est pourquoi, Les FPC constituent une nécessité pour la Mauritanie.

LLC!

Kaaw Touré - Porte- parole des FPC

L´INTERVIEW DU PRÉSIDENT SAMBA THIAM AVEC LE CALAME


Samba Thiam, président des Forces Progressistes pour le Changement (FPC) avec le Calame.

Le Calame: Le président Mohamed Cheikh El Ghazwani préside aux destinées de la Mauritanie depuis bientôt deux ans. Vous l’avez rencontré récemment et en sortant vous avez écrit que la glace est brisée. Faudrait-il comprendre que vous avez trouvé chez lui, une oreille sensible aux préoccupations des FPC, de ses militants et de tous ceux qui se sentent marginalisés par le « système », comme vous le dites ?
Samba Thiam : Non, pas jusque-là. Ce que j’ai voulu dire c’est que le mur de préjugés dressé entre nous par l’effet de toute une campagne de diabolisation menée contre le parti FPC et son leader est, me semble-t-il , tombé; à tout le moins amoindri quelque peu. C’est, en tout cas, l’impression que j’ai eue en fin d’entretien. Juste une impression ... Il faut se rappeler que j’ai été, parmi les acteurs politiques, le dernier à avoir été reçu à la Présidence ; ce qui, je crois, est à mettre sur le compte d’une querelle de clans ou de factions dans le sillage du pouvoir, les unes favorables, les autres hostiles … Ce que j’ai voulu exprimer, en fait, sur le sens de cette entrevue, c’est qu’il s’est plutôt agi d’une découverte des personnalités respectives ; chacune dans sa perception des choses, chacune dans son tempérament, en somme, une sorte d’échange sur soi, comme pour mieux se découvrir... Bref cette rencontre aura surtout permis de communiquer quelque peu, de se jauger, voire se juger, sans plus …
-Le dernier remaniement ministériel a été l’occasion, une fois de plus, de dénoncer la « marginalisation » de la communauté noire du pays (négro-africains et Haratines). Quels sont les éléments constructifs de cette marginalisation ?
-Des fois, par lassitude de voir ces discriminations s’égrener, interminables, je me dis à quoi bon ? A quoi bon répéter la même rengaine sur leur dénonciation? Mais une voix intérieure, toujours, retentit pour dire : ’’ surtout ne pas lâcher, ne pas céder, quoi qu’il coûte … On cherche à vous avoir à l’usure…’’.
Sur ce, je dois, avant tout, m’insurger contre le terme de ‘’ marginalisation’’ que vous employez qui, à mon avis, est impropre à rendre compte de notre situation actuelle qui se résume à un présent amer et un horizon incertain, car il traduit un stade dépassé des années 70. Il faudrait plutôt parler d’exclusion totale voire de liquidation … A partir de la période post-évènement (86-92), le racisme d’Etat a pris des proportions et une ampleur qui fait dire qu’il ne s’agit plus d’une discrimination ordinaire, mais de liquidation pure et simple de la communauté négro-africaine, à tous les niveaux . Et ça se poursuit. Vous avez observé ces dernières nominations en conseils des ministres et toutes ces promotions, de l’Ecole des Instituteurs à l’Université en passant par l’ENS, toutes monocolores… On ne se gêne même plus ! Après l’atelier organisé récemment sur la diversité par la HAPA, au cours duquel le Président de cette institution alertait sur le déséquilibre dans le traitement des langues nationales dans les médias publics et privés, voilà, curieusement, ce même responsable qui attribue, ces jours-ci, deux médias rien qu’à des arabo-berbères…comme par défi ! Incohérence ou démagogie ? Probablement la démagogie … La société civile et la classe politique observent tout cela sans rien dire, et tous ces intellectuels arabo-berbères, pour l’essentiel, qui ne semblent pas même s’en offusquer, outre mesure ! Si c’est cela le ‘‘programme du président de la République sur l’Unité nationale ‘’, alors nous ne pouvons y souscrire, car cette unité-là n’est rien d’autre que ‘’ l’unité du cavalier et de sa monture’’. Nous n’en voulons pas !
Les origines de ce racisme d’Etat sont à chercher à la fois et dans l’idéologie suprémaciste sous-jacente de race ‘’aryenne’’ et dans des peurs, enfouies, que rien ne justifie. Une vidéo a circulé ces derniers temps dans les réseaux sociaux, où un journaliste arabo-berbère demandait à deux touristes Blancs leurs impressions sur la Mauritanie : ceux-là, en toute innocence, répondirent :’’ La Mauritanie c’est comme le Sénégal ! ‘’ –entendez … noire comme le Sénégal’’… Tel est ce que les chauvins perçoivent ‘’comme un péril’’, et qui justifie, à leurs yeux, ces politiques stupides de contrôle systématique de tous les leviers et rouages de l’Etat par une seule composante nationale… La raison nous dit que cette parade est absurde et ne conduisait nulle part, au regard de l’expérience historique d’autres pays.
-L’expropriation des terres de la vallée constitue une préoccupation majeure des FPC. Quelle est votre réaction aux propos du ministre de l’économie et des secteurs productifs qui a annoncé que l’Etat fera appel à des investisseurs privés, via la Banque Mondiale, pour exploiter ces terres parce que les mauritaniens n’en seraient pas capables tout seuls ?
Oui, l’expropriation des terres de la vallée constitue, entre autres, une préoccupation centrale des FPC, et ce d’autant plus que nous avons presque tout perdu ; c’est le dernier carré qui nous reste. Et si d’aventure, par pusillanimité, nous nous hasardions à perdre ces terres, à leur tour, alors il ne nous restera plus qu’à nous écrier, comme ces dames noires -uniques résidentes rescapées d’un petit village de Turquie - : « Ils nous ont tout pris…il ne nous reste plus que la couleur de notre peau ! »
Lorsque nous nous arrêtons un instant sur certains segments du propos du ministre sur la question, ministre dont on ne peut douter du patriotisme , ‘’-pour avoir sacrifié bien des avantages financiers et matériels personnels afin de se mettre au service de son pays’’-, force nous est tout de même de reconnaître qu’ils appellent des remarques et soulèvent un tas de questions, toutes légitimes .
« Associer les populations, créer des emplois, attirer le privé national et international pour valoriser nos terres », est en soi excellent. Mais sous quelle forme, à quel prix et dans quelles conditions ? Autant de questions dont les réponses, claires et officielles, attendues et souhaitées, au plus vite, permettraient de voir plus clair … On dit souvent que le chemin de l’enfer est pavé de bonnes intentions et que le diable se cache dans les détails…
Sur les emplois évoqués par exemple, se traduiraient-ils par la mutation de ces paysans en ouvriers agricoles sur leurs propres terres ? L’enjeu, alors, n’en vaudrait pas la chandelle. S’il y a, ensuite, ‘’ gâchis’’ comme dit le ministre, que ces terres soient laissées en l’état, depuis toujours, à qui la faute ? Certainement pas aux populations, délaissées par un Etat qui préfère, par chauvinisme, appuyer des hommes d’affaires spéculateurs qui voient leur ardoise effacée, au détriment des paysans qui ployaient sous des charges et redevances multiples, et qui ne cherchaient qu’à s’en sortir. A qui la faute si l’Etat, par idéologie chauvine, s’est toujours refusé à faire de ces paysans des entrepreneurs,
Par ailleurs, est-il possible, à tout le moins souhaitable, de tenter de mener à bien ce projet dans un climat inapaisé, pollué par des contentieux fonciers non purgés ? Rappelons, au passage, les termes de la lettre adressée aux Gouverneurs et Préfets par feu Gabriel Cymper, ministre de l’intérieur, : ’ ’Au plan social ,vous vous garderez d’accorder des autorisations à titre précaire à des collectivités traditionnelles pour éviter toute confusion pouvant perpétuer la situation à laquelle la loi a voulu mettre fin, à savoir l’existence d’un droit qui ne se rattache ni à une personne morale, ni à une personne physique.’’
Je n’ai entendu nulle part dire que cette lettre n’était plus de référence, ni que la réforme foncière scélérate qui la suscita avait cessé de considérer les terres de la vallée du fleuve comme relevant du ‘’ domaine national’’ et celles d’Atar …des Atarois !
Question clou, est-il, par ailleurs, lucide de penser qu’un Système qui s’est, jusqu’ici, attelé à exclure, déposséder, à tour de bras, négro-africains et haratines sur tous les plans, puisse, en toute logique, épargner leur dernière possession que sont ces terres de culture ?
L’expérience désastreuse menée au Trarza, pendant et après les années de plomb, que la Banque mondiale, abusée, avait accompagnée, à travers la réforme foncière scélérate -à deux vitesses-de 1983, et qui s’était traduite par des dépossessions massives de terres, l’encerclement de villages par des périmètres agricoles, cette expérience douloureuse donc est encore dans les mémoires . En 1988, aux dires de Leservoissier, il y avait sur 20.000 ha aménagés, cédés au privé mauritanien, avec seulement 6000 qui furent cultivés ; la plupart des éléments du Privé voulaient juste obtenir la terre à des fins de spéculation’’. Cette réalité demeure … Bref, ce fut, au bout du compte, une spoliation tous azimuts des paysans négro-africains.
Voilà, me semble-t-il, qui explique la posture de réserve légitime des populations et cadres de la vallée du fleuve face à la nouvelle initiative. Ces populations n’avaient aucune garantie que l’Etat chauvin - qui traitait différemment ses citoyens jusqu’ici - ne ferait pas main basse sur leurs terres ; aucune, pour l’instant, que la parole d’un ministre, tout patriote qu’il soit ... Il ne faut pas que l’indulgence pour les larrons l’emporte sur la pitié des crucifiés, disait A. Mbembe.
Le Syndrome Mame NDiack est encore vivant dans les esprits…
Autre question, non moins troublante, pour clore ce chapitre : peut-on, raisonnablement, croire à l’applicabilité de la transparence à laquelle semble attaché Monsieur le ministre, dans un environnement administratif fait d’anarchie et de résistances sourdes à tout changement de pratiques ? Lui laissera-t-on la liberté de manœuvre, avec un Système fossilisé et des lobbies réfractaires à tout changement ? Le ministre de la santé- Nedhirou- qui s’y était essayé, malgré toute sa bonne volonté et toute l’énergie déployée, en a fait les frais !
Je doute, pour ma part, qu’une réforme, de quel que secteur que ce soit, puisse aboutir, sans que dans un vaste mouvement d’ensemble, impulsé d’en haut, tout se redressât en même temps …
C’est peut -être pour moi –Président des Fpc – l’occasion de rappeler, ici, notre projet, ficelé, et tout réfléchi et qui - s’il peut servir- se décline ainsi :
Pour les FPC, la prise en charge des terres de la vallée du fleuve, pour être efficiente, devra s’inscrire dans une réforme globale, territoriale, administrative, plus juste. Il s’agira, pour limiter les antagonismes et baisser les tensions, de découper le territoire en quatre grandes régions, à vocation naturelle, fonctionnant sur la base d’une Décentralisation réelle, poussée, -que nous appelons Autonomie-. La région no 1, ce sera le Trarza, le Brakna et le Tagant; la région no 2, le Guidimakha, le Fuuta et le Waalo; la région no 3, l’Assaba et les 2 Hodhs, la quatrième région, l’Adrar et le Tiris. Nouakchott et Nouadhibou auront un statut particulier. Une réforme foncière à caractère national, plus juste, qui s’articulera sur au moins deux axes : la reconnaissance et l’affirmation du droit de propriété au sens large. Dans la vallée du fleuve, dont la vocation naturelle est l’agriculture, l’accès égal à la terre pour tous les autochtones sera de mise ; le redécoupage des zones de culture se fera en paliers : La Zone du Waalo reviendra aux populations locales, toutes confondues, le moyen Dierri (12 km au dessus du fleuve ) sera affecté aux hommes d’affaire nationaux et régionaux , le haut Dierri ( 20 km au dessus) sera attribué aux investisseurs internationaux -à grand capital. Tout ceci, bien entendu, dans le respect strict des espaces vitaux des villages et l’aménagement de couloirs de parcours pour le cheptel. Il faut certes ouvrir la vallée du fleuve au capital international, mais sans omettre toutefois de donner également aux paysans l’opportunité et la possibilité de se muer en entrepreneurs…
Où en est-on avec les préparatifs du dialogue politique dont les échos semblent s’estomper ? La gestion du dossier d’Ould Abdel Aziz serait-elle beaucoup plus urgente pour le gouvernement que ce conclave politique ?
-En toute honnêteté je ne saurais vous répondre…La chose semblait engagée tambour battant, et tout d’un coup, paff ! Comme si on passait à autre chose…Les mauritaniens sont surprenants ! Nos initiatives sont généralement comme nos lois… qui ne durent qu’un instant, faîtes pour quelques jours, au plus pour quelques semaines. Il faut dire que ce projet de dialogue avait aussi ses détracteurs qui ont peut- être remporté cette manche …Aidés en cela -il faut se l’avouer- par un commandant en chef qui n’avait que très peu marqué son enthousiasme … Mais attendons encore un peu, l’UPR, semble-t-il, est en conclave; nous verrons bien …
Que la gestion du dossier de Abdel Aziz soit perçue comme prioritaire, pour être source d’inquiétude voire de désarroi, ça se peut. Mais même là, il y aurait à redire sur une stratégie du silence opposée à un adversaire, retors, qui ne reculait devant rien , excellait dans l’art de semer la confusion, et à qui, de surcroît, on laissait les coudées franches, au risque de perdre l’opinion …Comprenne qui pourra !
- L'insécurité atteint des proportions plus qu'inquiétantes à Nouakchott et pour y faire face, le gouvernement a lancé un projet dénommé "système de sécurité publique et de surveillance de Nouakchott’’ financé par la Chine à hauteur de 20 millions de dollars. Quelle appréciation vous en faites?
- « Il n’y a plus d’Etat depuis la réorganisation judiciaire sous Haidalla…qui procède à une réforme qui prend la Charia islamique comme source du droit et intègre automatiquement les cadis et même leurs secrétaires dans le corps des magistrats ‘’ », dixit Isselmou ould Abdel Kader dans son ouvrage -Où va la Mauritanie. Il ajoute plus loin : ‘’ les réformes de la justice, de l’Administration et de l’Education nationale permirent le recrutement de milliers de nouveaux fonctionnaires qui n’avaient jamais connu un enseignement approprié auparavant. Des magistrats qui n’ont jamais entendu parler de procédure {…}, fin de citation. ( Faire de la place ‘’aux autres’’ , disait Moktar…).
Avec un tel tableau - sans éducation, sans justice, et cette impression de navigation à vue – vous voulez espérer vivre dans un environnement urbain sécurisé ? Jouir de sécurité dans un climat de désordre général ? Mais, à tout peser, pour être juste, lui offrait-on des perspectives d’avenir à cette jeunesse qui troublait et notre sommeil et notre quiétude ? La stratégie apparemment choisie pour lutter contre cette sécurité laisse rêveur…pour traquer des bandits à coups de sirènes …
Cela étant, je suis quand même vraiment gêné d’apprendre que même pour notre sécurité urbaine, il nous faut faire appel à l’aide extérieure ! Triste attitude de main tendue permanente. …Pauvre l’Afrique !
- Quel est l’état de vos rapports avec l’autre CVE ? N’avez –vous pas scellé un rapprochement à travers une contribution commune, en perspective du dialogue ?
-Nous essayons de garder de bons rapports, à tout le moins des passerelles de communication, car, après tout, nous ne sommes pas des ennemis, que je sache…. Pour ma part, je suis de ceux qui pensent qu’il faut savoir garder la juste mesure des choses et l’esprit lucide face aux enjeux qui l’exigent, par moment…
Quant à l’action commune en perspective du dialogue, oui, nous nous y attelons, tant avec la CVE qu’avec l’Opposition en général. Nous tentons, en effet, de plancher sur une plateforme commune, si minima soit-elle.
Propos recueillis par Dalay Lam.
Le Calame du mercredi 16 juin 2021.

fredag 11 juni 2021

RÉTRO: INVITÉ DU SITE FLAMNET: DOCTEUR MAMADOU SAMBA DIOP DIT MOURTOUDO PRÉSIDENT DU DEKALEM



"
Le chef de la junte veut imiter son gourou Saddam Hussein qui a conduit son pays à la catastrophe.  Il n'a ni la carrure de Saddam, la Mauritanie n'a pas les moyens de l'Iraq. Face au danger imminent qui plane sur la Mauritanie, le chef de la junte devrait se débarrasser de la fanfaronnade mal placée et déguerpir du pouvoir"

 

 C´est un grand plaisir de recevoir sur le site Flamnet notre doyen, un grand nationaliste, un démocrate doublé d’un humaniste, celui dont le parcours intellectuel et militant est des plus admirables. Mamadou Samba Diop fait partie de ces rares héros dont l’histoire n’emprunte rien à la légende. Il est de ceux qui ont compris très tôt que le développement de notre continent ne peut pas faire l’économie de la volorisation et de la promotion de nos langues et de nos cultures. Murtudo, tel un inusable monument, continue à défier les intempéries et les vicissitudes des conjonctures en poursuivant son combat multi-dimensionnel commencé à l'aube des indépendances et au profit duquel il n’a pas hésité à sacrifier sécurité professionnelle et confort social. 

 

 Voulez-vous vous présenter à nos lecteurs cher doyen, et nous parler un peu  de votre long et riche parcours politique et surtout du grand militant culturel que vous-êtes .


Dr Mourtoudo Diop : Je saisis d’abord cette occasion pour vous saluer, vous remercier, vous féliciter et soutenir votre combat qui est aussi le nôtre.

Mourtoudo Diop a fait sa formation primaire à MBagne et Boghé Mauritanie, sa formation secondaire à St-Louis ancienne capitale de la Mauritanie et du Sénégal. C’est là qu’il a flirté très tôt avec le marxisme léninisme au sein du Parti Africain pour l’Indépendance PAI dirigé par le pharmacien Mahjmout Diop. Ce parti se battait pour l’indépendance de l’Afrique, pour l’unité continentale et l’instauration du socialisme scientifique. Il avait beaucoup de sections en Afrique. Il a croisé le fer contre le général de Gaulle qui proposa l’institution de la communauté franco-africaine à travers sa constitution de 1958 qui balkanisa l’Afrique.

 

Cette constitution prévoyait dans le cadre de la communauté franco- africaine une indépendance formelle appelée l’indépendance par le processus de transfert de compétences à travers les 5 conditions suivantes. Tout pays qui voterait OUI perdrait :

1-la possibilité d’avoir sa propre monnaie et continuerait à faire usage du CFA

2-ce pays aura toujours le français comme langue officielle

3-son économie sera contrôlée par la France

4-son armée sera divisée en 3 parties une partie pour la France, une autre pour la communauté franco-africaine, la 3ème partie pour le pays en question.

5-la politique étrangère de ce pays dépendrait entièrement de la France.

 

Seul Sékou Touré, lors du vote de la constitution de la communauté franco-africaine proposée par le général de Gaulle le 28 Septembre 1958 a préféré la pauvreté dans la liberté que l’opulence dans l’esclavage. Ce vaillant peuple a dit NON à la France et a été en Afrique noire de cette période l’un des premiers à accéder à l’indépendance par la voix pacifique.

 

La répression politique exercée par Senghor et Mamadou Dia a décapité ce vaillant parti et a contraint Mourtoudo Diop à rejoindre son pays natal la Mauritanie. Il a été admis au concours de l’administration des douanes en 1961 et a été aussi le Secrétaire Général du Syndicat des douaniers de la Mauritanie. C’est à ce titre qu’il a été sélectionné par l’union des travailleurs de Mauritanie UTM à faire une formation syndicale à l’école internationale des militants d’Afrique d’Asie et d’Amérique latine de Moscou de1966 à 1968.

 

 Mourtoudo Diop a servi 13 ans dans l’administration des douanes. En 1973, il décida avec son épouse de faire une formation supérieure en droit international à l’université d’état Taras Gregorovitch Chevchenko de Kiev ex –URSS. Il a aussi fait ses études supérieures en France à l’université de Paris VIII, à la Sorbonne en France. Il a obtenu des diplômes universitaires en sciences politiques, en analyse institutionnelle des sciences de l’éducation, en sociolinguistique, en histoire, etc. Mourtoudo Diop est docteur en sciences politiques, professeur en sciences sociales, poète écrivain en langue pulaar et grand militant pour la promotion des langues africaines.

 

Il a écrit et traduit plusieurs livres : 1 livre de poésie engagée le cri de l’aigle royalla science nous permet-elle d’accéder à la connaissance de Dieu ? Qui peut payer Dieu ? un livre d’initiation en langue pulaar, le rôle de la femme dans la sociétébref aperçu sur l’histoire des noirs et des Haalpulaarenla question nationale en pulaarle sursaut des Haalpulaaren, mon voyage aux USA, un livre d’initiation en pulaar, en anglais, etc. Mourtoudo a traduit le coran en pulaar, la chimie classe de terminale, nations nègres et cultures les 2 tomes, etc.

 

Mourtoudo a fait des centaines de conférences en Afrique, en Europe, en Amérique, avec son staff de formateurs, des milliers de personnes ont été initiées à l’étude de la langue pulaar. Maintenant, il intervient dans le domaine religieux. Il a été invité dans toutes les mosquées des villages du Fouta qu’il a fréquentés, a animé des conférences dans des mosquées sur divers thèmes islamiques. Il vient de terminer un livre complètement saisi en pulaar par l’ingénieur Moussa Diallo et le Professeur Camara Oumar, ce livre s’appelle « Hol no Allah anndortoo to bannge ganndal ? » c'est-à-dire la science nous permet-elle d’accéder à la connaissance de Dieu. Mourtoudo Diop s’est battu toute sa vie pour la cause du pulaar et la promotion de toutes nos langues nationales.

 

 Et Si on vous demandait de raconter à nos jeunes générations la longue lutte de libération des négro-mauritaniens parce que vous faites partie de ces théoriciens et défenseurs de la résolution de la question nationale en Mauritanie.
 

Dr Mourtoudo : L’Etat mauritanien situé entre le monde arabe et l’Afrique noire, où vivent deux races des blancs et des noirs qui utilisent plusieurs langues : le pulaar, le ouolof, le soninké, le bambara dans l’est du pays est un état raciste, tribaliste, esclavagiste, chauvin et intolérant, parce qu’il refuse de reconnaître la diversité raciale et culturelle.

 Il confond islamité et arabité et tient absolument à assimiler, à diluer, à effacer l’identité culturelle de tous les négros mauritaniens ; je dis que l’état est raciste et non à nos frères maures que nous aimons et que nous respectons avec lesquels nous voulons vivre ensemble dans l’égalité, la justice et la fraternité. Nous devons donc combattre politiquement cet état hypocrite dont les proclamations ne cadrent avec ses actes.

 

Depuis l’indépendance à nos jours, l’état mauritanien a privilégié une ethnie sur d’autres, une race sur une autre, qui contrôle tous les leviers politiques, économiques, culturels, militaires et autres ; je veux dire tous les moyens de production. C’est une sorte d’apartheid sournois à 600km de Dakar. L’histoire des nègres de ce pays, leurs langues et leurs cultures sont bafouées. Cette injustice a été sentie en 1966. Dix neuf (19) intellectuels négro africains ont créé un mouvement appelé « mouvement des 19 » présidé par l’ex- procureur de la République Abdoul Aziz Bâ.

 

Ce mouvement des nègres a été le premier à dénoncer le racisme d’état mauritanien qui avait privilégié son arabité au détriment de sa négrité. Moctar Ould Daddah réprima durement ce mouvement, arma une partie de la population pour exterminer massivement les Haalpulaaren de Mauritanie. Pour nous, il n’est pas le père de la nation, mais de sa nation, car la Mauritanie est une Nation de nations. Ceci demande une longue explication qui relève de la problématique des nationalités qu’il me sera difficile d’aborder dans ce texte.

 

 

Depuis lors, la prise de conscience des mélanodermes de leur oppression s’est développée. Plusieurs documents célèbres tels que conscience noire, l’état arabo-berbère et la répression des négros africains de Mauritanie ont été largement commentés par toutes les presses du monde. Plusieurs groupuscules politiques s’étaient formés dans la clandestinité et s’affrontaient durement. Certains se réclamaient du marxisme, prochinois, pro russe, pro albanais et même pro vietnamien, etc. Des mouvements panarabistes, baathistes, nasséristes, frères musulmans, ont été créés pour faire pression sur l’état pour l’obliger à radicaliser, l’enseignement de la langue arabe.

 

Pour nous, l’enseignement de la langue arabe est un droit que nous soutenons absolument. mais en Mauritanie,,  il n’ya pas seulement que la langue arabe, il fallait aussi prendre en charge les autres langues et les enseigner, permettre à chaque mauritanien de s’éduquer dans sa langue maternelle, de s’ouvrir à la langue de son voisin et après aux langues étrangères, favoriser un malaxage culturel et non une glotophagie linguistique. Le fait de privilégier une langue sur d’autres est une injustice que nous ne cesserons de combattre.

 

 Ce combat, nous l’avons mené contre tous les régimes. Il s’est accentué avec la formation politique des mouvements négro africains : UDM, MPAM, ODINAM, UNESM, etc. qui ont fini par former une entité globale appelée FLAM. Ce mouvement ou parti politique développa la contestation contre l’oppression d’une communauté importante de ce pays en publiant le manifeste négro africain de 1986. Rappelons que le mouvement EL HOR, SOS ESCLAVES et autres, ont vu le jour pour contester l’esclavage. Actuellement, le Front Uni de l’Action des Haratines(FUAH) s’est imposé sur le paysage politique mauritanien.

 

Ainsi donc la lutte culturelle à travers les associations du Pulaar, du Wolof, du Soninké, a contraint le régime de Haïdalla de reconnaître les langues des nègres du pays. Depuis l’indépendance jusqu’à ce jour, l’oppression des nègres continue bien sûr avec la complicité de quelques uns de leurs frères instrumentalisés par les divers pouvoirs qui se succèdent. Le régime de Taya appliqua la purification ethnique avec la complicité de Saddam Hussein de l’Iraq.

 

De 1986 à 1991, une violence barbare déclenchée par le dictateur Taya s’est abattue sur les noirs mauritaniens notamment sur les Haalpulaaren. On organisa des déportations, des licenciements des militaires et des civils, des pogroms, la spoliation des biens d’autrui et des exterminations massives. Ce sont des choses que nous ne devons pas oublier, que nous ne devons pas pardonner. Il faut juger les coupables et indemniser toutes les victimes afin que telle dérive ne se reproduise plus.

 

Si je dois conseiller les nouvelles générations négro africaines de Mauritanie, je leur dirai d’apprendre d’abord leurs langues nationales, leurs histoires, leurs cultures, de se former, de s’armer de sciences, de s »’impliquer dans les batailles politiques pour l’égalité, la justice, pour l’éradication de l’esclavage sous toutes ses formes, du tribalisme, de la mentalité négative castale. Je leur demanderais de se battre pour l’unité nationale sur la base de la solution de la question nationale, de se battre pour l’unité africaine, pour l’unité arabo africaine dans une mouvance alter mondialiste. Je leur demanderais de se battre pour le respect des valeurs islamiques, de combattre le racisme, l’intolérance, de respecter le droit des femmes, etc.

 

La Mauritanie traverse depuis quelques  mois une crise politique très grave avec la destitution du premier président élu démocratiquement en Mauritanie ; quelle analyse faites de la situation et quelle est votre réaction à ce putsch ?
 
 Dr Mourtoudo : La Mauritanie a vécu 30ans de régime despotique militaire. Le coup d’état du 6 Août 2008 que nous condamnons est de trop. Nous soutenons les positions du Front National pour la Défense de la Démocratie. Nos analyses publiées au Net et dans les journaux locaux figurent dans beaucoup de nos documents dont le Zakouski des députés dépités, le Pochisme ou la guerre des poches, Njahee jooni jooni (partez tout de suite), la victoire du front de la résistance, le passif humanitaire dans le cœur de la résolution des eurodéputés.

 

Comment expliquez vous le soutien de certains partis politiques qui se prétendent démocrates à cette forfaiture militaire ?

 

Mourtoudo : Je suis contraint de répondre à cette question. Mais en réalité je n’aime pas parler des formations ou des individus que je respecte, parce que je ne veux pas que mes propos soient interprétés à l’envers. Mais je vais répondre d’une façon générale sans viser qui que ce soit.

 

On ne peut pas se battre pour la démocratie et acalifourchonner l’autocratie. Ceux qui pratiquent la politique de la collaboration ou de la contribution, mettent leurs intérêts personnels au-dessus de ceux de leurs peuples. Ils se mystifient eux-mêmes en ramant contre l’histoire. Actuellement, ils ont terni leurs images et ne représentent plus rien devant le peuple qu’ils prétendaient diriger.

 

Malgré la condamnation internationale et des menaces de sanctions économiques, la junte reste de marbre à la réprobation internationale ; qu´est-ce qui explique selon vous cet entêtement des putschistes ?

 

Dr Moutoudo : La junte militaire est arrogante et inculte. Elle est gonflée par ses thuriféraires opportunistes. Elle s’est trompée de contexte et de cible. Elle a surestimé ses forces qui s’érodent de jour en jour.

 

Elle ne maîtrisait pas la réalité mouvante de ce pays. Avec les pressions de l’intérieur et de l’extérieur et l’expiration de l’ultimatum de la Commission de Paix et de Sécurité CPS africaine, ces positions sont devenues chancelantes. Si l’UA, l’UE, l’ONU, etc. ne fléchissent pas, elle sera obliger d’abdiquer. Actuellement, elle s’escrime à soudoyer des gens pour trouver une solution mauritano-mauritanienne au détriment de la juste position de la communauté internationale.

 

Le colonel Ely n’est pas une solution. La déclaration faite aujourd’hui par Messaoud Ould Boulkhaïr Président de l’Assemblée nationale que nous respectons, si vraiment elle est de lui, cette position torpille le Front National pour la Défense de la Démocratie. Elle torpille l’aspiration de tous les démocrates de ce pays et d’ailleurs. Nous la considérons comme une erreur pour ne pas dire une trahison que nous ne cautionnerons jamais. Messaoud aurait dû se concerter d’abord avec son parti, avec le FNDD, et non prendre une position en tant que Président de l’Assemblée nationale, qui peut être erronée à l’égard de beaucoup de gens. Sa position va à l’encontre de la position de la Commission de Paix et de Sécurité de l’UA qui constituait le principal appui de notre combat. Sa position ne sert pas la démocratie. Elle répond aux besoins de tous les nantis qui frémissent devant le spectre des sanctions. Ce qui est étonnant c’est que le front national qui est actuellement l’espoir de ce pays s’est dressé pour combattre le putsch de la junte.

 

Consciemment ou inconsciemment, la proposition de Messaoud que nous respectons beaucoup, ressemble à un putsch contre le Front national pour la Défense de la Démocratie. Seul Dieu est parfait. C’est un homme honnête peut-être, qui pourra se rendre compte de son erreur et s’amender. Le chef de la junte veut imiter son gourou Saddam Hussein qui a conduit son pays à la catastrophe.

 

Il n’a ni la carrure de Saddam, la Mauritanie n’a pas les moyens de l’Iraq. Gamal Abdel Nasser, vaincu par Israël en 1968, a pleuré, regretté et démissionné. Son peuple l’a pardonné et réhabilité. Face au danger imminent qui plane sur la Mauritanie, le chef de la junte devrait se débarrasser de la fanfaronnade mal placée et déguerpir du pouvoir. Le peuple allait lui être reconnaissant. Sa maladresse a martyrisé Sidi et Waghef qui sont devenus des héros nationaux qu’on le veuille ou non.

 

 

Avez-vous en tant qu´homme politique averti une solution de sortie de crise ?

 

Dr Mourtoudo : Depuis le 18 Septembre nous avons publié un document comment sortir de la crise qui se résume en ceci :

1-Négociation entre Sidi et la junte

2- Le retour de Sidi à sa fonction de président

3-L’amnistie des douze(12) membres de la junte

4-Leur affectation à des postes diplomatiques

5-l’organisation d’une journée nationale de fête pour la réconciliation entre les militaires et les civils.

 

Cette proposition peut être améliorée par tous ceux par toutes celles qui le désirent.

Par ailleurs, la Commission Politique du Front National pour la Défense de la Démocratie a organisé au siège de ADIL, sous la présidence de Ahmed Sidi Baba, Président du Conseil Economique et Social, ancien ministre à la présidence, un débat houleux franc et riche sur le thème comment sortir de la crise ? Une bonne synthèse bien argumentée, bien structurée, a été faite par Ahmed Sidi Baba. Cette synthèse a été approuvée à l’unanimité.

 

Pour nous, jusqu’ici, ce document constitue la sortie de crise du Front. Il est mieux que la proposition de Messaoud. C ’est le voyage de Ahmed Sidi Baba au Maroc qui a retardé la publication de ce document dont le président de chaque parti du front possède le brouillon photocopié. Si Messaoud avait consulté ses ouailles, peut-être, il allait tenir compte de ce document irréprochable.

 

 

Que pensez-vous des FLAM au sein desquelles vous comptez beaucoup d´amis et de proches ; et que vous inspire le site Flamnet ?

 

Mourtoudo Diop : Les FLAM jusqu’ici, pour moi sont un parti d’avant-garde qui pose de vrais problèmes et qui propose de vraies solutions. La question nationale, son cheval de bataille est le vrai problème sur lequel trébuche la Mauritanie depuis son indépendance à nos jours. Il faut être un parti courageux comme FLAM et DEKAALEM, pour en faire un cheval de bataille.

 

L’opposition l’escamote et le pouvoir l’ignore. C’est un parti qui fustige toutes les tares de la Mauritanie et se bat pour l’égalité, la justice et le progrès.

FLAM et DEKAALEM sont les principaux partis de la Mauritanie qui mettent l’accent sur la solution de la problématique des nationalités mauritaniennes.

 

Ce ne sont pas des partis cartables comme certains aiment à le dire ici. Ce sont des partis coffre forts qui ont affronté toutes les tempêtes et rien n’a pu jusqu’ici les ramollir. Je viens de lire l’intervention de Samba Thiam président des FLAM à laquelle je me retrouve entièrement.

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Votre dernier mot à nos lecteurs et à nos compatriotes

 

Réponse du Dr Mourtoudo : Je demande à tous nos lecteurs à continuer à persister dans la lutte en dépit de toutes les difficultés que nous rencontrons. Nous devons combattre le racisme sous quelque forme qu’il se manifeste, de nous impliquer dans les batailles culturelles pour éradiquer l’ignorance car politique et culture sont dialectiquement liées.

 

 Je leur demande de casser les murs que les régimes raciste ont mis entre nos différentes races et nationalités, d’apprendre à nous connaître à nous accepter, à poser tous nos problèmes et les résoudre par le dialogue. Nous devons exiger la suppression de l’article 6 de la constitution mauritanienne qui légalise la discrimination.

 

Nous devons nous battre pour l’enseignement de l’histoire des nègres de notre pays. Nous devons nous battre pour la reconnaissance de notre culture, de rehausser l’utilisation de nos langues à la radio et à la télévision, d’officialiser, d’enseigner nos langues, en faire des langues de travail et de gouvernement.

Nous devons continuer à nous battre pour le règlement définitif du passif humanitaire. Qu’Allah appuie nos pas et continue à faire de nous des soldats intrépides au service des causes justes./.

 

Propos recceuillis Kaaw Touré et Ibra Mifo Sow- Mardi 13 octobre 2008

NOTRE COMBAT

Notre combat est des plus hardis mais aussi des plus exaltants. Nous le continuerons en restant unis dans la détermination et dans la fidéli...