A l´occcasion de la
62ème session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’homme et
des peuples (CADHP) qui tient actuellement à Nouakchott je voulais revenir sur
un thème qui me tient à coeur et qui a fait couler beaucoup de larmes et d´encre dans
notre pays depuis ces dernières années malgré les tentatives maladroites de nos
autorités à classer sans suite cet épineux problème. Je veux parler du génocide
ou de l épuration ethnique entamée pendant les années de braise et qui se
poursuit sous une autre forme. Après le génocide physique c´est autour du
génocide biométrique et nous reviendrons sur ce sujet prochainement.
Nous
sommes dans un pays où certains ont réussi à usurper à leur propre profit notre
bien commun, la "Mauritanité", et à partir de leur position de simple
citoyens, comme tous les autres, dictent pourtant aujourd´hui celui qui est
mauritanien et celui qui ne l´est pas; celui qui est patriote et celui qui ne
l´est pas. Ils définissent pour leurs propres concitoyens ce que veut dire
"le patriotisme", ce que veut dire la "Mauritanité", qu´ils confondent souvent par "mauritude".
La particularité de cette singularité dictée est dans sa manifestation concrète: l´emprisonnement de tous les rebelles et insurgés à "l´ordre établi", l´assassinat des centaines de militaires et civils dont ils doutent le "patriotisme", la déportation manu militari de plusieurs dizaines de milliers de leurs propres concitoyens au Sénégal et au Mali et l´exil forcé de milliers d´autres en Europe, en Afrique et en Amérique.
Et cette fumeuse et fameuse "mauritanité" continue encore à faire des ravages dans l´administration, dans l´armée, dans les médias et dans nos contrées les plus réculées du bled
La particularité de cette singularité dictée est dans sa manifestation concrète: l´emprisonnement de tous les rebelles et insurgés à "l´ordre établi", l´assassinat des centaines de militaires et civils dont ils doutent le "patriotisme", la déportation manu militari de plusieurs dizaines de milliers de leurs propres concitoyens au Sénégal et au Mali et l´exil forcé de milliers d´autres en Europe, en Afrique et en Amérique.
Et cette fumeuse et fameuse "mauritanité" continue encore à faire des ravages dans l´administration, dans l´armée, dans les médias et dans nos contrées les plus réculées du bled
On est frappé par la
volonté de certains de nos compatriotes à vouloir solder nos souffrances, nos
morts et nos droits. Comme certains marchands, ils veulent vider l´abcès comme
on vide les stocks. Ils nous traitent de "rancuniers", de "revanchards",
de "méchants" parce que nous exigeons la justice, l´égalité de tous
les fils de la Mauritanie, parce que nous refusons l´oubli et l´impunité. On
veut nous imposer une omerta, de l´amnésie, de l´amnistie forcée, de l´oubli,
de l´impunité sur les années de braise, il faut pardonner et tourner la page
sans justice ou autre procès c´est tout ce que souhaite le Système. La
Mauritanie peut tuer, peut violer, violenter et déporter ses propres enfants
mais elle ne veut pas qu´on en parle ! Comment parler de l´avenir en commun
alors que le passé douloureux du destin en commun hante toujours notre sommeil.
Comment nous conduire vers un avenir meilleur en cassant le rétroviseur de
notre voiture?
Nos "nouveaux chiens de garde", pour dévaliser le
journaliste et essayiste français Serge Halimi , veulent mettre le bourreau et
la victime dans le même sac et nous imposer leurs termes du contrat de "la
réconciliation". Comment soigner le mal sans crever l´abcès? Comment
tourner la page de la déportation, de l´épuration ethnique sans avoir le
courage de diagnostiquer la cause du mal national? "Ko addi ndogen saka
ndartoden" ?
Ces fabricants ou partisans du renoncement et de l´oubli veulent
nous enseigner leur propre "grammaire de la soumission" ou leur
"vocabulaire de la réconciliation". Pour eux, toute revendication de
justice est de l´EXTRÉMISME!
Nous devons prendre nos baluchons, courber l´échine et revenir sans crier gare comme si nos longues années d´exil et de souffrances dans les geôles du tyran n´avaient rien servi! L´exigence de justice est un droit mais aussi un devoir pour tout celui qui se sent lésé dans ses droits . Qu´un seul déporté, une veuve ou un orphelin exige la justice, minoritaires soient-ils, leurs voix doivent-être écoutées , ce n´est pas parce que tout le monde ait accepté de jouer au troupeau de panurges du Système que toute voix discordante doit être considérée comme celle de l´extrémisme. La réparation n´est pas que matérielle ou pécunière elle est surtout et avant tout Morale. Les victimes n´ont pas exigé le ciel ou la lune mais la JUSTICE, est-ce un crime? Jugez nos tortionnaires! Jugez nos déporteurs! Jugez nos violeurs! Jugez nos voleurs! Jugez nos assassins ! Discutons de notre fameuse QUESTION NATIONALE, du racisme et de l´esclavage . Est-ce trop vous demander messieurs les soldeurs des souffrances?
Nous devons prendre nos baluchons, courber l´échine et revenir sans crier gare comme si nos longues années d´exil et de souffrances dans les geôles du tyran n´avaient rien servi! L´exigence de justice est un droit mais aussi un devoir pour tout celui qui se sent lésé dans ses droits . Qu´un seul déporté, une veuve ou un orphelin exige la justice, minoritaires soient-ils, leurs voix doivent-être écoutées , ce n´est pas parce que tout le monde ait accepté de jouer au troupeau de panurges du Système que toute voix discordante doit être considérée comme celle de l´extrémisme. La réparation n´est pas que matérielle ou pécunière elle est surtout et avant tout Morale. Les victimes n´ont pas exigé le ciel ou la lune mais la JUSTICE, est-ce un crime? Jugez nos tortionnaires! Jugez nos déporteurs! Jugez nos violeurs! Jugez nos voleurs! Jugez nos assassins ! Discutons de notre fameuse QUESTION NATIONALE, du racisme et de l´esclavage . Est-ce trop vous demander messieurs les soldeurs des souffrances?
Toutes les revendications peuvent trouver une solution si l´on
veut bien se donner la peine. Il ne s´agit pas de récuser toute synthèse, mais
une synthèse ne s´obtient pas en soldant ses revendications essentielles. Nous
demandons seulement à nos potentiels soldeurs de ne pas céder à la mode sinon
les Mauritaniens risquent d´être les sacrifiés. Car en politique le soldeur est
un traitre, un petit traître en ce sens qu´il ne pense qu´à ses intérêts
individuels que seule la
trahison lui permet de satisfaire.
Pour
nous, sauver la Mauritanie ne passe pas forcément par l'imposition d'une unité
coûte que coûte mais par la mise en place de fondements inébranlables parce que
intrinsèquement justes et égalitaires. L'unité, en soi, n'est pas une fin mais
un moyen pour construire" le mieux vivre ensemble", dans une
Mauritanie viable parce que réconciliée avec elle même.
Nous
ne sommes pas contre "l´Unité nationale" mais contre une certaine
unité. L´unité du cavalier et du cheval. L´unité à tout prix, comme la vie à
tout prix, nous n´en voulons pas. Nous voulons d´une unité qui respecte la
dignité de chaque Mauritanien et garantisse l´équilibre entre les grandes
composantes nationales.
La lutte continue!