söndag 29 april 2018

LA QUESTION DU GÉNOCIDE OU DE L ÉPURATION ETHNIQUE EN MAURITANIE


A l´occcasion de la 62ème session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) qui tient actuellement à Nouakchott je voulais revenir sur un thème qui me tient à coeur et qui a fait couler beaucoup de larmes et d´encre dans notre pays depuis ces dernières années malgré les tentatives maladroites de nos autorités à classer sans suite cet épineux problème. Je veux parler du génocide ou de l épuration ethnique entamée pendant les années de braise et qui se poursuit sous une autre forme. Après le génocide physique c´est autour du génocide biométrique et nous reviendrons sur ce sujet prochainement.
Nous sommes dans un pays où certains ont réussi à usurper à leur propre profit notre bien commun, la "Mauritanité", et à partir de leur position de simple citoyens, comme tous les autres, dictent pourtant aujourd´hui celui qui est mauritanien et celui qui ne l´est pas; celui qui est patriote et celui qui ne l´est pas. Ils définissent pour leurs propres concitoyens ce que veut dire "le patriotisme", ce que veut dire la "Mauritanité", qu´ils confondent souvent par "mauritude".
La particularité de cette singularité dictée est dans sa manifestation concrète: l´emprisonnement de tous les rebelles et insurgés à "l´ordre établi", l´assassinat des centaines de militaires et civils dont ils doutent le "patriotisme", la déportation manu militari de plusieurs dizaines de milliers de leurs propres concitoyens au Sénégal et au Mali et l´exil forcé de milliers d´autres en Europe, en Afrique et en Amérique.
Et cette fumeuse et fameuse "mauritanité" continue encore à faire des ravages dans l´administration, dans l´armée, dans les médias et dans nos contrées les plus réculées du bled
On est frappé par la volonté de certains de nos compatriotes à vouloir solder nos souffrances, nos morts et nos droits. Comme certains marchands, ils veulent vider l´abcès comme on vide les stocks. Ils nous traitent de "rancuniers", de "revanchards", de "méchants" parce que nous exigeons la justice, l´égalité de tous les fils de la Mauritanie, parce que nous refusons l´oubli et l´impunité. On veut nous imposer une omerta, de l´amnésie, de l´amnistie forcée, de l´oubli, de l´impunité sur les années de braise, il faut pardonner et tourner la page sans justice ou autre procès c´est tout ce que souhaite le Système. La Mauritanie peut tuer, peut violer, violenter et déporter ses propres enfants mais elle ne veut pas qu´on en parle ! Comment parler de l´avenir en commun alors que le passé douloureux du destin en commun hante toujours notre sommeil. Comment nous conduire vers un avenir meilleur en cassant le rétroviseur de notre voiture?
Nos "nouveaux chiens de garde", pour dévaliser le journaliste et essayiste français Serge Halimi , veulent mettre le bourreau et la victime dans le même sac et nous imposer leurs termes du contrat de "la réconciliation". Comment soigner le mal sans crever l´abcès? Comment tourner la page de la déportation, de l´épuration ethnique sans avoir le courage de diagnostiquer la cause du mal national? "Ko addi ndogen saka ndartoden" ?
Ces fabricants ou partisans du renoncement et de l´oubli veulent nous enseigner leur propre "grammaire de la soumission" ou leur "vocabulaire de la réconciliation". Pour eux, toute revendication de justice est de l´EXTRÉMISME!
Nous devons prendre nos baluchons, courber l´échine et revenir sans crier gare comme si nos longues années d´exil et de souffrances dans les geôles du tyran n´avaient rien servi! L´exigence de justice est un droit mais aussi un devoir pour tout celui qui se sent lésé dans ses droits . Qu´un seul déporté, une veuve ou un orphelin exige la justice, minoritaires soient-ils, leurs voix doivent-être écoutées , ce n´est pas parce que tout le monde ait accepté de jouer au troupeau de panurges du Système que toute voix discordante doit être considérée comme celle de l´extrémisme. La réparation n´est pas que matérielle ou pécunière elle est surtout et avant tout Morale. Les victimes n´ont pas exigé le ciel ou la lune mais la JUSTICE, est-ce un crime? Jugez nos tortionnaires! Jugez nos déporteurs! Jugez nos violeurs! Jugez nos voleurs! Jugez nos assassins ! Discutons de notre fameuse QUESTION NATIONALE, du racisme et de l´esclavage . Est-ce trop vous demander messieurs les soldeurs des souffrances?
Toutes les revendications peuvent trouver une solution si l´on veut bien se donner la peine. Il ne s´agit pas de récuser toute synthèse, mais une synthèse ne s´obtient pas en soldant ses revendications essentielles. Nous demandons seulement à nos potentiels soldeurs de ne pas céder à la mode sinon les Mauritaniens risquent d´être les sacrifiés. Car en politique le soldeur est un traitre, un petit traître en ce sens qu´il ne pense qu´à ses intérêts individuels que seule la trahison lui permet de satisfaire.
Pour nous, sauver la Mauritanie ne passe pas forcément par l'imposition d'une unité coûte que coûte mais par la mise en place de fondements inébranlables parce que intrinsèquement justes et égalitaires. L'unité, en soi, n'est pas une fin mais un moyen pour construire" le mieux vivre ensemble", dans une Mauritanie viable parce que réconciliée avec elle même.
Nous ne sommes pas contre "l´Unité nationale" mais contre une certaine unité. L´unité du cavalier et du cheval. L´unité à tout prix, comme la vie à tout prix, nous n´en voulons pas. Nous voulons d´une unité qui respecte la dignité de chaque Mauritanien et garantisse l´équilibre entre les grandes composantes nationales.
La lutte continue! 

torsdag 12 april 2018

NOTRE COMBAT

Notre combat consiste non seulement à dénoncer des oppressions culturelles, économiques et politiques réelles, mais aussi à proposer des solutions alternatives qui renforcent la culture démocratique en réconciliant la Mauritanie avec sa vraie identité. Ce combat est actuel. Nous ne nous satisfaisons pas d´une démocratie qui se résume au rituel des élections, auxquelles d'ailleurs la majorité noire est exclue de fait. Nous assistons à une démocratie de façade parce que biaisée, dans ses fondements injustes. 
Comment parler de démocratie là où il y a déni de citoyenneté pour les Négro-africains et déni d´humanité pour les Haratines/esclaves?
La lutte continue

LA PHOTO DU JOUR: CONGRÈS D´ALEG 1958

Au congrès d'Aleg du 2 au 5 mai 1958. DR BA Bocar Alpha ( debout sur la photo en face de Moktar ould Daddah et Sidi El Mokhtar Ndiaye de l'UPM) et ses camarades Moussa Sow, Abdoul Aziz Bocar Ba, Racine Touré délegués de l'UGOF( L'Union générale des originaires du Fleuve) exigeaient des garanties constitutionnelles pour la communauté noire et pronaient un Etat indépendant dans un cadre fédéral.
Cette lutte, pour cette longue quête d'une reconnaissance du Noir mauritanien comme citoyen à part entière, est un combat de longue date. L'histoire politique de notre pays de 1946 à nos jours, montre que nous n'en sommes pas les pères fondateurs, mais les dignes fils héritiers.
LLC!

LA MAURITANIE EST EN DEUIL: DR BA BOCAR ALPHA N'EST PLUS!


Nous venons d'apprendre avec une grande tristesse le rappel à Dieu de notre père et oncle Dr Ba Bocar Alpha un des pères fondateurs de la Mauritanie indépendante et ancien dirigeant historique et représentant de l'UGOF ( L'Union générale des originaires du fleuve) au congrès historique d'Aleg tenu du 2 au 5 mai 1958. Décès survenu ce matin du 11 avril 2018 à Paris.
Ancien ministre de la santé et des affaires sociales ( de janvier à novembre 1963), ministre des finances et des affaires économiques Dr Bocar Alpha a été le premier directeur général de l'Hôpital national de Nouakchott et il est l'un des tout premiers médecins du pays et il fut le premier ministre à démissionner de son poste en Mauritanie pour garder son indépendance d'esprit. DR BA est une grande personnalité morale de la
communauté noire de Mauritanie, pionnier, soutien et conseiller infatigable dans l'ombre de notre lutte.
Pour la petite histoire c'est grâce à lui et feu Elhadj Mahmoud Ba le fondateur des écoles Al Falah que le président Gamal Abdel Nacer de l'Egypte accepta de reconnaitre officiellement la Mauritanie face aux visées annexionnistes du Maroc.

Nous présentons nos condoléances les plus attristées à toute la Mauritanie, à tout le Fouta, à tout Kaëdi et à la famille Bâ de Kaëdi, à son épouse Simone Fatimata Ba et à leurs enfants pour cette grande perte.
Qu'Allah le Tout Puissant l'accueille en son Saint Paradis et que la terre lui soit légère.
Yo Alla yurmo mo yaafo mo. Yo Alla haarnu mo aljanna. A Dieu nous appartenons et à lui nous retournons.

måndag 9 april 2018

LA PHOTO DU JOUR: DAKAR 1989

Bataille médiatique entre les Flam et le régime raciste de Nouakchott sur toutes les chaines internationales au début des évènements tragiques sénégalo-mauritaniens. Nous étions seuls à faire face au régime tyrannique et satanique du colonel Ould Taya, nos communiques offensifs et des démentis quotidiens de Nouakchott. 
Nous sommes ici assis à l´entrée du siège du Haut Commissariat des nations unies pour les Réfugiés, au quartier Plateau, rue Mohamed V. on peut reconnaitre les camarades Hamidou Ndiaye, Almamy Sakho, feu Silèye Yero Sow dit Giles, Kaaw Touré et Mamadou Abdoul Kane.
En ndartiima en ka6tiima hakke baawde men kono hare ina jokki.
LLC!

DEVOIR DE MEMOIRE: 1989, LA PRESSE INTERNATIONALE ET LES DÉPORTATIONS D'AVRIL 1989:

Ce matin à l´occasion de l´anniversaire du conflit « sénégalo-mauritanien » et du début des déportations des Négro-mauritaniens au Sénégal et au Mali, j´ai jeté un petit coup d´oeil dans mes archives et voilà ce que je retrouve à La UNE des journaux sur ces évènements tragiques:
"Persécutions des Mauritaniens Noirs, exécutions sommaires, perte de la nationalité, expulsions illégales et arrestations arbitraires (Africa Watch-septembre 1989), "Black Mauritanian refugees flee into Senegal (The Guardian, june 14,1990), Afrikanere rammet av arabisk rasisme(Klassekampen, Norvège, 20 septembre 1990), " les témoignages des réfugiés sont accablants pour Nouakchott (R.P. Parignaux, Le Monde 12 juillet 1989), "L´exil forcé des Noirs Mauritaniens"(S.SMITH-Libération, mercredi 21 juin 1989), "Le grand exode des Noirs Mauritaniens" (Z.LIMAM, Jeune Afrique du 21 juin 1989); "War on black citizens"(Karin Dokken, Africa Confidential 7 juillet 1989),"Apartheid i vest Afrika" (Anne Hege Simonsen, ARBEIDERBLADET 12 SEPTEMBRE 1989), "Mauretania, Apartheid i vest Afrika" (Perspektiv 1 avril 1990). La conclusion est la même: racisme et cruauté.
En 1989, nous étions un petit noyau de jeunes éxilés, témoins et acteurs pour alerter l´opinion internationale sur la situation des Négro-mauritaniens, 29 ans après on continue toujours la lutte avec la même détérmination et conviction. Nous revenons de loin.
Une pensée à mes compagnons de lutte et d´exil au Sénégal pendant ces moments difficiles je pense particulièrement à mes camarades Ciré BA, El Hadj N Gaide, Amadou Alpha Ba, Amadou Birane Ball, Mohamed Lemine Sakho dit Almamy, Ba Amar Abdoulaye, Mamadou Abdoul Kane dit Thiernel, Salah Eddine Sy, feu Mohamed Yaghine dit Chamsdine Mohamed Yakhine Haidara, Moustapha Ngaïdé, Amadou Tidiane Tandia, Seguino Waïga, Cherif Ba, Aboubakry Sow, Mamadou Ciré Sow dit Niili, Safietou Birane Wane, Boubacar Tidiane Diagana, Alassane Aly Dia dit Diaz, Ousmane Hamady Camara, Ba Samba Amadou , Moustapha Sall, Bocoum Abdarahmane, Abdoulaye Sanghott, Abdoulaye Dia, Feu Sow Boubakar dit Jules Sow, feu Aboubakri Khalidou Ba notre doyen, Camara Abdoul Ghoudouss, Sow Mohamed El Habibou, Amadou Wélé, Ibou Diop, Amadou Lam, Mamoudou Ciré Ba, Ibou Sow, Abdoulaye Baila Mamoudou Wele et Hamidou Ndiaye.
Pensées militantes et amicales.
LLC!

DEVOIR DE MÉMOIRE: AVRIL 1989 , LES LARMES DU PRÉSIDENT ABDOU DIOUF

 « Je ne pensais pas qu’on pouvait, en cette fin du deuxième millénaire, réserver à des êtres humains, à des semblables, un traitement aussi inhumain et dégradant. (…) Je comprends donc parfaitement la peine et la colère que ressent le peuple sénégalais car, je l’avoue, le chef de l’Etat a été excédé et indigné, l’homme tout court blessé dans sa chair par ce qu’il a entendu. ». Abdou Diouf président du Sénégal après sa visite au CTO de Grand-Yoff.

DEVOIR DE MÉMOIRE: 9 AVRIL 1989 À DOUNDÉ KHORÉ.

Le 9 avril 1989 est une date tragique et inoubliable. Suite à un banal incident entre éleveurs Mauritaniens et cultivateurs Sénégalais, le garde frontalier mauritanien Khreibishe Ould Eyde à la gâchette facile, trouve un prétexte pour tirer à bout portant sur des pauvres paysans sénégalais désarmés de Diawara, bilan: 2 morts (Moussa Sakho et Fousseynou Sakho). 3 blessés graves (Lansana Peinda Sakho, Congo Koné et Lassana Niamé Ba), 12 otages pris et emprisonnés à Selibaby. 
Vous connaissez la suite: le sourire cynique du tristement célèbre colonel Djibril Ould Abdallah dit Cimper à Dakar( le 18 avril), le pillage des boutiques et lynchage des maures à Dakar ( 19 avril), les pogroms anti noirs à Nouakchott et Nouadhibou ( 24 et 25 avril), les larmes du président Abdou Diouf au CTO de Grand Yoff ( le 28 avril), le fameux discours du colonel Taya ponctué et saccadé par son fameux "Nul n´ignore", ( 7 mai), la rupture diplomatique entre le Sénégal et la Mauritanie, des centaines de morts de part et d´autre du fleuve, des déportations massives des populations noires au Sénégal et au Mali et le début d'une longue traversée du désert pour la communauté négro-mauritanienne devenue depuis "sans papiers, ni patrie, sans travail", autrement des "Palestiniens de l´Afrique de l´Ouest" pour reprendre la belle trouvaille de notre ami et frère feu Sennen Andriamirado de Jeune Afrique.
Non à l'oubli!
LLC!

DEVOIR DE MÉMOIRE ET REFUS DE L'OUBLI: LES DÉPORTATIONS DES NÉGRO-MAURITANIENS EN AVRIL 1989:

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La déportation répondait en vérité à des motifs politiques inavoués :
- Dénégrifier le pays, car la population noire croissante (fort taux de natalité) constituait une menace directe pour le pouvoir de la minorité blanche, et donc risquerait du coup de remettre en cause le projet d´une Mauritanie arabe,
- elle répondait ègalement au besoin de récupérer les terres de culture du Waalo en perspective de la mise en valeur du fleuve;
- Il fallait aussi et enfin frapper, les cadres auteurs du manifeste, avant garde éclairée de la contestation du fameux projet hégémonique. C´est ce qui explique toute cette campagne malsaine de diabolisation des FLAM pendant ces années de braise.
Dans le feu des événements une quatrième raison allait surgir: récupérer le bétail peulh (plus de 250 000 têtes de bovins) en compensation des pertes matérielles subies par nos compatriotes maures rapatriés du Sénégal lors des événements. Voilà pourquoi les cadres, les paysans et les éleveurs ont été les cibles privilégiées de la déportation.
LLC!

France : les FPC relancent l'autonomie des régions à Paris

Sur invitation des FPC de l'Europe occidentale, le porte-parole du parti a animé une conférence-débat cette fin de semaine à Paris sur l'échec de l'Etat unitaire en Mauritanie .Du congrés d'Aleg en 58 à la république islamique Kaaw Bilbassi Touré a balayé d'un revers de main toutes les idées véhiculées jusqu'ici par les différents dirigeants du pays d'une construction d'un état régulateur des communautés. Pour lui il s'agit d' un état partial depuis 1960 qui bascule pratiquement depuis 84 dans un système idéologiquement d'oppression au service d'une communauté selon les propres termes du conférencier qui propose l'autonomie des régions comme solution de sortie de crise.
Ainsi de la marginalisation dès l'aube des indépendances, les noirs sont exclus depuis 84 à tous les pouvoirs de décision comme en témoignent la déportation de près de 120 000 noirs au Sénégal et au Mali dont près de 20000 seulement sont rentrés officiellement et le génocide biométrique depuis 2011 qui fait des milliers de noirs des apatrides et des étrangers en Mauritanie.D'ailleurs les origines de l'échec de l'Etat unitaire remonterait en 1904 quand la France créa un état artificiel grâce à un arrêté colonial.Mais c'est surtout le congrés d'Aleg de 58 où s'affrontèrent les fédéralistes noirs et les nationalistes modérés arabo-berbères qui donna naissance à la Mauritanie actuelle.Un détour historique qui permet au porte-parole des FPC invité par son parti de l'Europe occidental d'ouvrir le débat sur l'épineuse question de la cohabitation cette fin de semaine à Paris devant un parterre de militants et de sympathisants de la diaspora.En réalité cette scission congénitale au départ explique la construction difficile d'un état moderne régulateur des différentes composantes du pays.Un échec attribué aux différentes politiques menées par les différents locataires du palais de Nouakchott qui ont à tort tournés le dos à l'unité nationale.Pour le plus jeune prisonnier politique sous le régime de Ould Taya ce racisme d'Etat est partout présent dans tous les rouages de la république et la langue arabe étant le fil conducteur et un moyen puissant pour reléguer les noirs dans une seconde zone.Le porte-parole des FPC a du mal à comprendre que l'opposition n'en fasse pas son credo pour la cohésion sociale.Ce qui explique le gel de leur participation au G8 tourné plus vers le changement d'homme au palais que le système lui-même à caractère raciste. Pour sortir de cette crise le parti mauritanien prône une autonomie des régions pour apaiser les tensions ethniques récurrentes et permettre ainsi une meilleure gestion des territoires par les populations elles-mêmes sur tous les plans par le biais de pouvoirs locaux.
Yaya Cherif Kane- Journaliste à radio HDR-(Normandie) France

La journée-rencontre FPC ex-FLAM à Massy: Notre BLOG y était!


Ce dimanche 1 Avril 2018, s’est tenue à la Bourse du travail de Massy en Île-de-France, la rencontre organisée par la section EUROPE du parti FPC ex-FLAM (Forces Progressistes du Changement). Vers 15h15, l’un des conférenciers programmés, le politologue Wane Abdoulaye a présenté le cheminement du système étatique de gouvernance très déséquilibrée entre les différentes communautés en Mauritanie. Dans son discours, il estime qu’un certain calcul politique est lisible derrière plusieurs décisions étatiques à travers le temps, tendant à marginaliser les communautés noires du pays au profit stratégique des arabo-berbères.
Le discours du 2ème intervenant est axé sur l’enrôlement controversé. Ainsi Mr N’DIAYE Abou a indexé les différentes complications rencontrées par des citoyens à tous les niveaux. Il rappelle la nécessité d’une synergie de forces vives militantes pour porter vaillamment les revendications d’une légitimité sans faille. À la fin, le 3ème conférencier est Kaaw Touré, éminent membre des FPC ex-FLAM et influent cyber-activiste. Venu tout fraîchement de la Suède, son pays de résidence, le natif de Djéol a assuré une présentation très riche et succincte de l’historique de la construction politique de la Mauritanie. Faite d’innombrables ratés au fil du temps selon l’ex flamiste, cette construction politique est dans l’impasse par évidence. Il est lieu pour eux, le parti FPC ex-FLAM, de proposer une large et profonde autonomisation des ensembles régionaux sensiblement homogènes. Il a rappelé que la réforme de régionalisation mise en place par le régime actuel n’est qu’une copie inachevée de ce qui a été proposée par son mouvement.
Les séances de questions et d’échanges ont été très fructueuses pour l’assistance. À noter le délicieux goûter servi gratuitement et un moment convivial avec les prestations artistiques (musiques et chants) au final.
Reportage assuré pour le BLOG par K.S

Les FPC chargent le mode de gouvernance du président Aziz [PhotoReportage]

Les FPC chargent le mode de gouvernance du président Aziz [PhotoReportage]
Kassataya - Les Forces Progressistes du Changement (FPC ex-FLAM) ont organisé cet après-midi du dimanche 31 mars 2018 une conférence politique dans le cadre de ses journées d’échanges. 

Cette conférence qui a vu la participation aussi bien de militants ou sympathisants, que de représentants de partis politiques était l’occasion d’avoir des échanges tantôt teintés d’émotions, tantôt de colères, mais aussi de propositions et de convergences de vues.

La nécessaire union des forces d’opposition

Prenant la parole, El Hadj Ba Secrétaire Général de la fédération Europe du FPC a remercié l’assistance avant de présenter l’intérêt de telles rencontres, permettant de juger de l’action politique du président Mohamed Ould Abdel Aziz.

Ba El Hadj FPC

Evoquant dans la foulée les futurs échéances politiques, El Hadj Ba invitera les partis politiques à l’unité d’action. 

Il faut noter par contre qu’au moment où cet appel à l’unité est lancé, le FPC gelait sa participation au G8 (regroupement de partis politiques issues du FNDU).

Il ne manquera pas par ailleurs d’inviter les hommes politiques à concilier le discours avec l’action politique de terrain.

Réviser le cadre de l’engagement politique diasporique

Le premier intervenant, WANE Abdoulaye en sa qualité de politologue revient sur les différentes formes d’organisations contestataires en Mauritanie allant des FPC ex-Flam à Conscience et Résistance (CR) en passant par les Cavaliers du Changement. 

Il mettra l’accent sur la construction du discours contestataire au sein de la diaspora. 

Dr Wane Abdoulaye

Le Docteur en Sciences Politiques, Wane Abdoulaye, reviendra sur la façon dont différents mouvements politiques ou organisations de la diaspora mauritanienne ont pris en charge les questions de cohabitation ou des discriminations raciales.

D’aucuns considèreront ces questions comme une résultante d’une politique d’exclusion réfléchie a travers une politique étatique ethno-raciale, tandis que d’autres mouvements y voit un simple problème de gouvernance démocratique.

Il insistera par ailleurs sur l’utilisation des moyens publics et l’instrumentalisation des médias pour construire une image qui ne correspond pas à la diversité culturelle du pays.

Le Dr Wane, analysera enfin la reforme agraire comme un moyen de spoliation des terres de la vallée du fleuve Sénégal, il s’étonnera par ailleurs de la non intégration des oasis du Nord et de l’Est dans la dite reforme. 

Dénoncer un enrôlement aux visées douteuses 

Le second intervenant qui abordait un thème de « l’enrôlement biométrique en Mauritanie : pour quel but et quelle en est la réalité ? » n’a pas pris de gants pour dénoncer un enrôlement dit-il aux visées douteuses. Il dénoncera son caractère discriminatoire et ses conséquences sur les mauritaniens issus de la diaspora et au-delà.

Abou N’diaye FPC

Selon Abou Ndiaye l’enrôlement a fait perdre des titres de séjours à beaucoup de mauritaniens, devenus sans papiers en France

Il notera qu’il y’a une différence de traitement en matière d’enrôlement selon qu’on soit arabo-berbère ou negro-mauritanien.

Il rappellera à l’assistance que cet enrôlement d’exclusion, impacte une bonne partie de la communauté Hratine qui n’est pas recensée. 

Echec de l’état unitaire en Mauritanie

D’emblée, l’emblématique militant des Forces de Libération Africaines de Mauritanie FLAM devenu FPC, Kaaw Touré soutient que le terme d’unité nationale est galvaudé, il est chanté partout mais pratiqué nulle part.

Kaaw Touré FPC

Kaaw Touré soutient dans cette communication que la coexistence entre arabo-berbère et negro africains a échoué donc il faut trouver une solution.

Car dit-il, l’unité à tout prix, comme la vie à tout prix, nous n’en voulons pas. Nous voulons d’une unité qui respecte la dignité de chaque Mauritanien et garantisse l’équilibre entre les grandes composantes nationales.

Ce constat d’échec emmène les FPC à reconsidérer l’organisation classique de l’Etat unitaire dans ce pays multiculturel qu’est la Mauritanie

L’autonomie comme solution 

Selon Kaaw Touré, l’autonomie se définit comme un mode d’organisation unitaire à degré variable.

Pour les FPC l’autonomie permet d’apaiser les tensions récurrentes qui surgissent sous forme de crise cyclique.

Il affirmera à l’assistance que pour les FPC, l’échec de l’unité nationale ne pourrait se résoudre qu’à travers la mise en place de l’autonomie régionale avec ce qu’il appelle une décentralisation poussée avec quatre grandes régions avec chacune une vocation soit agricole, pastorale, minière et une dernière agro-pastorale. 

Tandis que Nouakchott et Nouadhibou disposeront d’un statut particulier. 

Interpellé sur ce point par le reporter de Kassataya, qui lui rappelle que le projet de régionalisation initié par le président Mohamed Ould Abdel Aziz allait dans le sens de leur projet politique, Kaaw Touré dira que le président s’est certes inspiré de leur programme politique en la matière, mais que cela a été dévoyé et pas assez ambitieux. 

Corriger le découpage administratif et électoral

Poursuivant sa lancée pour justifier la théorie de l’autonomie qu’ils défendent, Kaaw Touré soutient que le découpage territorial actuel du pays n’est ni juste, ni rationnel. D’ou la nécessité de procéder à un nouveau redécoupage qui repose sur des bases homogènes plus objectives, respectant à la fois les aires culturelles et/ou historiques de nos communautés et la vocation économique de ces régions. 

Pourquoi les FPC ont-ils gelé leurs activités au sein du G8 

Kaaw Touré rappellera à l’assistance, que depuis les déportations des negro-mauritaniens – qu’il estime à 120 000 –au Mali et au Sénégal, une bonne partie de la classe intellectuelle et politique a du mal à se positionner de façon claire.

Il poursuit en affirmant que cette déportation ne suscita que peu d’émoi du côté des intellectuels et de la classe politique beydane dans sa majorité, où l’on notait un silence assourdissant. Seuls quelques jeunes intellectuels du MDI et l´Imam feu Boudha Ould Bousseyri, allaient faire exception.

Cette position d’antan rend malaisée la recherche d’une solution au problème, au regard de l’ambiguïté de ces formations politiques sur notre question nationale qu’on appelle aussi la cohabitation.

Certaines formations s’ils ne nient pas purement et simplement l’existence des questions noire, la réduise a une simple question linguistique ou de violation des droits de l’homme

La négation ou la réduction du problème des exactions extra-judiciaires à de simples questions linguistiques a conduit les FPC a geler leurs activités au sein du G8. 

Ainsi Kaaw Touré défendra le gel des activités du FPC au sein du G8 en ses termes « certaines formations, si elles ne nient pas purement et simplement l’existence du problème, le réduisent à une simple question linguistique, ou de violation des droits de l’homme. Le débat, en général, au niveau de l’opposition politique au lieu de se focaliser sur les vrais problèmes, tournent hélas ! autour des questions périphériques… »

Kaaw Touré rappellera à l’assistance que les FPC ont comme principe le dialogue avant de laisser la parole aux invités qui ont apporté leurs contributions. 

Les conférenciers se sont prêtes aux jeux des questions réponses avec quelques échanges houleux. 

Il y’avait une présence massive aussi bien des militants ou sympathisants que de simples observateurs de la scène politique mauritanienne residant en France

On a noté par ailleurs la présence du 1er Vice président de l’UFP le Pr Lo Gourmo Abdoul, des représentants de l’AJD-MR et de l’APP.

Cette présence remarquée de représentants d’autres formations politiques, présage-t-elle des prémices des pourparlers pour une candidature unique pour les échéances de 2019 ? 

Diallo Saidou dit Thierno

Pour Kassataya



















NOTRE COMBAT

Notre combat est des plus hardis mais aussi des plus exaltants. Nous le continuerons en restant unis dans la détermination et dans la fidéli...