lördag 19 november 2016

DEVOIR DE MÉMOIRE ET REFUS DE L´OUBLI: L´ENFER D´INAL EN MAURITANIE :

Quand arrive le tour du numéro onze, Diallo Sileye Beye ne peut s'empêcher de pousser un cri. Il recoit un violent coup de pied pour avoir osé perturber le déroulement de la cérémonie. Ses yeux ne se détachent plus de cet homme à qui on est en train de passer la corde au cou. Cet homme qui n'est autre que son petit frère, le matelot Diallo Abdoul Beye, qui cessera d'exister dans moins de trois minutes et que plus jamais il ne reverra. Abdoul Beye ne proteste même pas, il est hissé au bout de la corde sous le regard ahuri de son frère. Il n'ya pas de mots pour exprimer la douleur de Diallo Silèye Beye.
Quand arrive le tour de Diallo Oumar Demba et son frère le soldat Diallo Ibrahima Demba (le hasard a voulu qu'ils soient,tous les deux séléctionnés pour les pendaisons et que leurs numéros se suivent, ils ont toujours tenu à rester ensemble), chacun d'eux, ne voulant pas assister à la mort de l'autre, demande à passer en premier. Un tirage au sort organisé par les bourreaux les départage, Ibrahima Demba l'ainé, passe le premier. Le soldat de première classe, Ndiaye Samba Oumar, le chauffeur qui conduisait le véhicule le jour de mon arrstation, fait partie du lot. Le deuxième classe Samba Demba Coulibaly de Djeol, un soldat de mon escadron, qui porte le numéro 28 ferme cette macabre liste.
Les pendaisons durent plus d´une heure. Après cela, tel des bêtes excités par l´odeur du sang, le groupe de bourreaux, pris d´une euphorie collective, s´acharne sur les autres prisonniers et tape sur tout ce qui bouge. Conséquences de cette folie collective, cinq morts supplémentaires. Parmi eux, le soldat de première classe Ly Mamadou Ousmane, le seul spécialiste de l´arme antiaérienne de calibre 14,5mm de toute la région militaire.(...)
La démence a été poussée jusqu´à symboliser la date du trentième anniversaire du pays par 28 pendaisons. Vingt -huit vies humaines sacrifiées sur l´autel de la bêtise humaine. Plus jamais 28 novembre n´aura la même signification pour les Mauritaniens. Quand certains sortiront dans les rues des villes ou dans les campagnes brandissant fièrement les couleurs nationales sous les youyous des mauritaniens, pour d´autres, ce sera un jour de deuil et de recueillement à la mémoire de ces 28 militaires pendus.
Mahamadou SY ( Extrait- L´ENFER D´INAL)- Ed-L´Harmattan.

LE PROGRAMME DE LA JOURNÉE D´ÉCHANGE DES FPC À PARIS LE 3 DECEMBRE 2016

Dans le cadre de ses activités politiques, La fédération Europe Occidentale des Forces Progressistes du Changement (F.P.C) organise une journée d´échanges le 3 decembre 2016 à la bourse du travail de Massy, située au 2, rue chemin des Femmes 91300 Massy.:
Voilà le programme de la journée:'

15:00 – Allocution de bienvenue aux invités du Secrétaire général de la section camarade Mohamed Abdoul Sow dit Hamadi.
15.15-15.30: Hommage aux martyrs par notre camarade Cheikh Dieng membre du Conseil national des FPC.
15.30-16.00: Conférence: Thème 1: Autonomie est-elle une solution au problème de la cohabitation en Mauritanie? Par notre camarade Mamadou Barry Conseiller politique du président des FPC.
16.00.17.00 : Débat
17:00:17.30: Pot d´amitié aux invités.
17.30: 18:00-Conférence:Thème 2: Participation des FPC au dialogue national, pourquoi et quels bilans en tirer? Par notre camarade Kaaw Touré Secrétaire national à la communication et porte-parole des FPC.

Modérateur des débats: Maitre Moctar Touré.

20:00 : Prestation musicale des artistes invités.
La présence de tous est vivement souhaitée.
Adresse: Bourse du travail de Massy, située au 2, rue chemin des Femmes 91300 Massy.:
RER B direction Saint-Rémy- Lès Chevreuse- Station Massy Palaisseau.

Contact: Ndiaye Abou: 06 44 91 77 72
: Bilguiss Sall: 06 44 91 77 72.
La lutte continue!

JARAALE JOWOL BILBAS

Jowol
Jowol e yowi looɗe
Saŋe e salndu maaje
Ngada e alkabeeje
Tekkere liɓi loonde
Accaa doondiiɗo
Bure e salndu maaje
Makanjam e haayorde
Cunnee e marñaande
Mbaraa haayre
Mbaaraa mbeelu haayre
Kaaƴel woni jonnde annabiijo
Sutura e jeejeengo to sabbundu seyɗaane
Cukalel les leydi fetti darii e dow haayre
To tulde waabii boruuji
Waabi ceene ɗoon ko Dammee e Ceeweele.

BLAGUE AFRICAINE:

 Bonne journée à tous et prenez soin de vous. Llc!
Quelques heures avant le crash d'un vol, le commandant de bord dit à ses passagers:
C'est votre commandant qui vous parle. Nous perdons de l'altitude et nous n'avons pas assez de carburant pour atteindre notre destination. Donc, nous allons larguer hors de l'avion tous les bagages. L'avion regagne de l'altitude.
Une demi-heure, la voix du commandant se fait de nouveau entendre dans les hauts parleurs : 
C'est votre commandant qui vous parle. Nous perdons encore de l'altitude et nous ne pourrons pas atteindre notre destination sans jeter quelques passagers hors de l'avion. C'est une mauvaise solution, mais nous allons le faire d'une manière honnête et démocratique. Nous allons utiliser l'alphabet.
Commençons par la lettre A -Y a-t-il des Africains, des Antillais ? Personne ne répondit.
- Y a-t-il des Blacks ? Toujours pas de réponse.
- Y a-t-il des gens de Couleur ? Toujours pas de réponse.
Mais à l'arrière de l'avion, un petit garçon demande à son ...père :
- papa, tu m'as toujours dit qu'il fallait être honnête. Tu es d'Afrique et Maman des Antilles, nous sommes Black et donc des gens de Couleur.
- Oui, mon fils. C'est vrai. Mais aujourd'hui nous sommes des Nègres et s'il le faut nous serons Zoulous...
Et le pilote qui continue en disant, comme il n'y a ni Africain ni Antillais ni Black, continuons l'alphabet...
Pendant ce temps une femme demande à son mari, chéri comme tu es Congolais donc tu seras parmi les premiers à être jeter par dessus bord?
Et le mari qui répond : Non ma chérie, je suis Zaïrois et non Congolais, les Congolais sont nés avant 1960 et après 1998, comme je ne me retrouve pas dans les deux donc je suis Zaïrois et je serai le dernier à être jeté par dessus bord!!!!!!!!
Mdrrr.

LE MESSAGE DU JOUR: NOTRE COMBAT

Notre combat consiste non seulement à dénoncer des oppressions culturelles, économiques et politiques réelles, mais aussi à proposer des solutions alternatives qui renforcent la culture démocratique en réconciliant la Mauritanie avec sa vraie identité. Ce combat est actuel. Nous ne nous satisfaisons pas d´une démocratie qui se résume au rituel des élections, auxquelles d´ailleurs la majorité noire est exclue de fait. Nous assistons à une démocratie de facade parce que biaisée, dans ses fondements injustes. Comment parler de démocratie là où il y a déni de citoyenneté pour les Négro-africains et déni d´humanité pour les Haratines/esclaves?

La lutte continue!

LE HADITH DU JOUR

Le musulman est le frère du musulman, il ne lui fait pas d'affront, ne le laisse pas à l'abandon, ne lui ment pas ; pour tout musulman, la richesse, les biens et le sang d'un autre musulman sont sacrés. Là est la piété (et le [Prophète] indiqua son coeur). Il suffit, pour un homme, de mépriser son frère musulman, pour qu'il soit dans le mal" rapporté par Al-Tilmidhi, d'après Abû Hurayra ; et : "L'un de vous n'est pas croyant tant qu'il n'aime pas pour son frère croyant, ce qu'il n'aime pour lui" - rapporté par les deux cheikhs, d'après Ibn Malik.

CE QUE PENSAIT LE COLONISATEUR DU FOUTA:

Le rapport de l´ancien gouverneur de la colonie du Sénégal BOUET-WILLAUMEZ sur le FOUTA, dans une lettre adressée en 1844 au ministre des colonies. Il jugeait qu´il fallait: 
"... travailler au démembrement du Fouta qui devient inquiétant par son esprit de domination, par le fanatisme de sa population et par l´étendue de son territoire, ne lui laisser commettre aucun acte de violence sans le châtier vigoureusement" et chez ces "zélés musulmans du fleuve, le double titre du fanatisme et de l´indépendance nationale est d´autant plus prompt à vibrer qu´ils sont les seuls du fleuve à être dotés d´institutions libres".
Et Faidherbe parlera " de faire le plus de mal possible au Fouta, qu´il faut traiter impitoyablement" ( Willaumez-Bouet (capitaine de vaisseau): commerce de traite des noirs aux côtes occidentales d´Afrique", 1 janvier 1848. Paris Imprimerie Nationale. MBCC; XL VII, sur le Fuuta, voir pp,34-35).
Et le successeur de Faidherbe, JAUREGUIBERRY jugea qu´il ne fallait pas se contenter "..de traverser le pays en vainqueur", "..Après la défaite des forces ennemies, il faut y laisser les traces les plus funestes de notre passage, écrira-t-il en transformant le pays en "...un désert momentané".
Enfin le gouverneur Brière De L´Isle, en 1876 avait écrit qu´il fallait absolument empêcher la reconstitution de cette " redoutable fédération qui...fanatisée par les prêcheurs de guerre sainte et les faux prophètes dont elle est le berceau habituel, avait paru à juste titre devoir être détruite comme étant un danger permanent et sérieux pour notre domination dans le fleuve" (ANS-1D23.Pièce5, 17 décembre 1862. Rapport de Ribell).

fredag 11 november 2016

Tokoraabe

Pendant la révolution des Torobbe au Fouta Toro en 1776, la première révolution islamique mondiale, on appelait les Grands électeurs, les "Jaagorde" et ce sont eux qui ont tué les fondements démocratiques de la révolution et ont transformé l´Almamiat en une hégémonie d´une seule caste et instauré l´injustice et facilité la pénétration coloniale dans le Fouta.

MANIF ANTI-TRUMP

 Voilà ce qu´on appelle " le Docteur après la mort", ils refusèrent d´accomplir leur devoir de citoyen et voilà le réveil fut brutal et fatal et maintenant ils veulent manifester contre l élection triomphale de Trump. The game is over, il fallait y penser. La démocratie c´est la démocratie, le pouvoir ou la dictature de la majorité, ne vous trompez pas !
Mbiymi ngoppee ho66e kirnda!
LLC!

LA SAGESSE AFRICAINE

 "Si je parle à un homme et qu´il ne me comprend pas, je me tais et je l´écoute je m´efforce de le comprendre, je saurai pourquoi il ne me comprend pas". Amadou Hampathé Ba - Le grand sage peulh

MA PRIÈRE MATINALE:

 Je prie chaque jour pour que le Bon Dieu m´éloigne de la méchanceté, de la haine de l´autre car la haine ronge le coeur, détruit le corps et dévore l´humanisme. Que Dieu me comble d'amour interne et externe. L´amour libère et fortifie. Ma religion c´est la paix du coeur et de l´esprit. Ma conviction, c´est la justice et la liberté pour tous.
Bonne journée de samedi à tous et toutes et que le Bon Dieu nous protège et guide nos pas, nos actes et nos pensées.
Mes pensées militantes et pieuses à tous les malades, aux détenus politiques et aux réfugiés qui ont fui les guerres et les dictatures.
LLC!

DIALOGUE ET DISCRIMINATION RACIALE EN MAURITANIE:

 Certains esprits malveillants disent que les nominations racistes de ce lundi au sein de la police sont le fruit du" dialogue national".! Quelle mauvaise foi! Décidement certains compatriotes ont une mémoire courte. Ont-ils oublié que c´est cette politique de discrimination raciale que dénoncait "Le manifeste du Négro-mauritanien opprimé" de 1986 et qui nous a valu la diabolisation, la dénociation, la répression la plus sanglante et cinglante de l´histoire politique du pays, jusqu´à l´élimination physique de ceux que nous comptions de plus cher dans notre mouvement et jeté d´autres sur le chemin de l´exil pendant des décennies. Et dans ce même Manifeste nous affirmions essentiellement trois choses :
1- Il y a un problème de coexistence entre les communautés Arabe et Négro-africaine. Nous démontions la mécanique d´un système de discrimination raciale en ce qu´il exclut la composante négro-africaine et haratine de tous les processus de décision . Chiffres á l'appui, nous administrions - s´il en était besoin- les preuves de cette marginalisation et en dévoilions les rouages. Ce problème, disions-nous, ne résultait pas d´un antagonisme naturel latent ou spontané entre communautés, mais plutôt d´un système politique visant à diviser le peuple en exacerbant les préjugés inter-ethniques.Une politique volontairement et exclusivement panarabiste, privilégiant la communauté Arabe á tous les points de vue au détriment de la communauté Noire.
2- Nous attirions l´attention du régime sur l´urgence qu´il y avait à reconnaître, et donc á prendre en charge ce problème pour juguler tout risque de confrontation que pourrait entraîner sa persistance.
3- Enfin, nous préconisions dans la dernière partie du Manifeste un vaste débat national oú tous les mauritaniens s´essayeraient autour d´une table afin de résoudre par eux-mêmes, par les vertus et du dialogue et de la concertation, l´ensemble de ces problème.
Nous avions peut-être eu tort d'avoir raison avant tout le monde, c'est à dire d'avoir osé défier seuls les périls à l'époque où la vaillance n'était pas la denrée la plus commune. Nous, on est plutôt honorés d'avoir suscité des vocations dans la défense de la justice et de l'égalité, mais aussi d'avoir crée des émules. La lutte ne vient pas de commencer, nous l´avions commencé avant l´avénement de la toile de facebook, avant que la parole ne soit libérée au pays, avant la liberté de la presse ne soit une réalité, avant que la "démocratisation" ne soit décretée. Nous avons combattu ce Système sous le régime militaire pur et dur et au moment où certains de nos procureurs d´aujourd´hui applaudissaient le dictateur de Nouakchott, courbaient l´échine ou rasaient les murs devant la terreur du Système. Aujourd´hui chacun peut jouer au héros ou au grand combattant de la liberté parce que les temps et le contexte ont changé. Nous continuons toujours la lutte avec la même fermeté, la même détermination tout en étant attachés à nos principes et convictions les plus profondes. Nous ne devons jamais faiblir, car il est des instants qui font l´histoire. Et nos camarades tombés ou qui ont sacrifié leurs vies, leurs familles, leurs carrières professionnelles, leurs études pour cette lutte ont fait à jamais l´histoire de la Mauritanie. Une autre Mauritanie est incontournable, il est un honneur d´être dans ce camp de refus et de résistance.
Si le régime actuel est de mauvaise foi et persiste dans sa politique raciste et de déni, nous ne pouvons que prendre acte mais nous avons fait notre devoir en tant que force d´alerte et de proposition pour le reste l´histoire jugera la responsabilité des uns et des autres dans le démembrement du pays.
La lutte continue!

lördag 5 november 2016

Lettre ouverte: Les détenus politiques négro africains Flamistes de la prison civile de Nouakchott. (octobre 1987)


A Messieurs le président et les membres du comité militaire de salut national à Nouakchott.

Le 22 septembre 1987, des militants arabo berbères du mouvement baath, d’obédience irakienne, ont été libérés à la faveur d’un verdict clément, rendu par la cour criminelle de Nouakchott. Les uns ont été condamnés à 6 mois de prison avec sursis, les autres purement et simplement relaxés.
Arrêtés en flagrant délit à la fin du mois d’août, ils ont été accusés «d’appartenir à une organisation de malfaiteurs», «d avoir participer à des réunions non autorisées, avec «séquestrations» et «détournement de mineurs».
On se rappelle qu’il y a un an nous avions été arrêtés et condamnés pour «appartenance à une organisation illégale», «participation à des réunions non autorisées»,«élaboration et distribution de tracts»,«propagande à caractère raciste».
Les peines maximales, allant de six(6) mois à cinq(5) ans de prison ferme nous furent alors infligées avec un cortège de dispositions toutes privatives de droits (bannissements, amendes lourdes, pertes de droits civiques) que confirmeront les cours d’appel et de cassation.
Si les militants du Baath ont pu bénéficier de conditions optimales pour leur défense, notre procès fut, quant à lui, une véritable parodie. En effet, leurs avocats ont pu régulièrement les rencontrer et accéder librement à leurs dossiers. Ce ne fut pas le cas des nôtres qui eurent toutes les difficultés à la fois pour nous rencontrer et pour prendre connaissance à temps, des rapports de police, lors de la première audience. Le tribunal s’étant opposé à leur demande de report de la dite audience, nos avocats se virent dans l’impossibilité » de remplir leur mission et quittèrent la salle.
Malgré ce vice de procédure, l’absence de nos avocats, et notre refus de parler, sans eux, le tribunal prononça tout de même, sa condamnation. Ajouté à tout cela, le parquet n’a pu justifier d’aucune preuve patente si ce ne sont les aveux obtenus dans les locaux de la police sous la torture la plus sauvage et les pressions psychologiques et morales. Comble de l’ignominie, une des détenues fut violée par un officier de police, à ce jour impuni.
Ni l’audition des accusés, ni le dépouillement des dossiers n’ont pu justifier cette condamnation, pas la moindre mention de flagrant délit.
Contrairement aux Baathistes trouvés en pleine réunion, nous avons été tous arrêtés à domicile, au bureau, au cours de voyage. Mieux, a l’appel le ministère public déclaré d’avoir rien à retenir contre certains d’enter nous dont les peines furent, tout de même confirmées. Que dire alors de ce verdict à l’endroit de ces militants arabo berbères dont l’extrême clémence contraste avec le réquisitoire l’avocat général qui demandait contre eux la réclusion à perpétuité?
Ces procès révèlent, on le voit bien un traitement discriminatoire qui devaient se perpétuer jusque dans nos conditions de détentions; celles-ci, d’une extrême sévérité se traduisent pour nous depuis plus d’an par toutes sortes d’interdictions. Interdiction de communiquer avec nos familles, délogées depuis notre condamnations et dont certaines avaient été prises en otage par la police, interdiction à tout moment donné, de recevoir d’elles ou d’acheter du matériel nécessaire à la condition de vie quotidienne (vêtements, savons, bougies, sucre etc., nos familles nous prenant en charge totalement pour la nourriture et les médicaments), refus d’examens et de soins médicaux spécialisés(cf. diverses maladies oculaires, dentaires, accident au retour du procès ayant entrainé fractures et luxations etc. .,,,) , interdiction e nous mouvoir à l’intérieur de la prison, réclusion et surveillance permanente par un poste de garde en faction devant nos cellules verrouillées, sans compter la promiscuité due à l’exigüité et à l’insalubrité des locaux. Nous vous faisons grâce de la scène de la mitraille sur la nuque en nous rendant aux commodités et de la vindicte de certains agents de surveillance qui confondent leur prise de position politique ou affective avec la législation pénitentiaire.
Telles sont nos conditions de détention, conditions que reprouvent et l’esprit et la lettre de la déclaration universelle des droits de l’Homme (O.N.U), de la charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples (OUA) dont notre pays est signataire et que par ailleurs, aucune disposition de la sentence qui nous frappe ne justifie.
Les neuf correspondances adressées par nous aux différentes autorités : régisseur, commandant du GR9 (l’officier de la garde chargé de la prison), gouverneur, procureur de la République, Délégué du gouvernement, Ministres de l’intérieur et de la justice(lettres des 17/11/86, 14/12/86, 14/2/87, 25/3/87, 29/3/87,19/5/87, 8/6/87 et 9/6/87) sont restées sans suite.
Cependant, dès l’arrivée des Baathistes qui furent emprisonnés dans les mêmes que nous, avant d’être jugés, les conditions s’améliorent, comme par miracle. Ainsi la porte qui demeurait toujours close est ouverte, la circulation à l’intérieur de la prison est autorisée. Mieux, on leur aménage les entrevues clandestines avec leurs familles, ce qui nous est toujours refusée.
Deux médecins sont réquisitionnés, sur la demande de leur avocats, pour les consulter permettant ainsi à certains d’entre nous d’en profiter.
Curieusement, dès leur relaxe, nous fûmes remis dans nos cellules de réclusions initiales
Il apparait clairement, clairement à travers ces procès et ces conditions de détention, une politique de deux poids deux mesures.
Nous tenons ici à lever toute équivoque : nous ne serons cautionner une justice qui, pour réparer des tords commis contre nous, condamnerait les Baathistes(ou tout autre) s’ils se révèlent innocents ; Bathistes avec lesquels, du reste, nous avons vécu en parfaite harmonie durant leur brève détention. En second lieu, nous sommes opposés à toute détention pour délit d’opinion. Car si nous sommes en prison, transformés arbitrairement en détenus de droit commun, c’est pour avoir ouvertement exprimé nos opinions politiques. Si le «Manifeste du negro-Mauritanien opprimé» publié en avril 1986 mettait à nu l’existence de l’oppression raciale dans notre pays, il dénonçait également le chauvinisme érigé en système de puis l’indépendance , plaçant le négro mauritanien dans une situation de dominé. Toute la situation décrite ci-dessus ne fait que confirmer la justesse de nos vues sur la question nationale.
Pour toutes réponses aux propositions avancées on a choisi la répression pour esquiver la question, au lieu de chercher des solutions de fond. En effet, tous ceux qui nous avaient soutenus matériellement ou moralement et ceux qui avaient refusé de cautionner notre arrestation furent soit demis de leur fonction, soit emprisonnés dans diverses localités du pays notamment à Nouakchott, Kaedi, Selibaly, Rosso, Diowol, Noudhibout, ou Zouerate. Les autres, pour échapper à la répression durent s'exiler. Une psychose est créée et entretenue pour décourager toute velléité de résistance.
Cette vaste répression a eu lieu durant la réimplantation syndicale et à la veille à la campagne pour les élections municipales , pour lesquelles du reste, le recensement de la populations noire n'a pas été correctement fait. Une telle attitude répressive qui n 'est pas nouvelle ne fait que conduire, à terme, à l'impasse. Seule la solution
correcte de la question nationale pourrait permettre à toutes nationalités de profiter de l’expérience démocratique amorcée et du programme d’alphabétisation en cours.
Nous tenons à réaffirmer ici notre attachement à la construction et à l'unité nationale qui présuppose l’égalité de toutes nos composantes nationales. Nous sommes convaincus que...*ne peuvent résoudre à eux seuls ce grave et délicat problème.
Ils pourraient, tout au plus créer les conditions favorables à un débat national ou le peuple, tout entier, débarrassé de ses complexes, se prononcera sur la question afin de la régler définitivement.
Nous osons espérer que instance saisira l’opportunité qui lui est offerte pour écrire positivement son mon dans l'histoire nationale.


Prison civile de Nouakchott
le 03 octobre 1987

Les signataires :
Fara BA Professeur
Idrisa Ba Agent d’élevage Syndicaliste.
Ibrihima Kassoum BA, Contrôleur des douanes.
Mamadou Bocar BAProfesseur, inspecteur enseignement secondaire.
Mamadou Sidi BA Professeur, adjt technique de santé.
Oumar Moussa BA Professeur, conseiller pédagogique.
Abdoulaye BARRY Conseiller des affaires étrangères.
El Hadj DIA Électricien.
Amadou Tidiane DIA Étudiant.
Aboubacry DIALLO Inspecteur sanitaire
Tafsirou DJIGO Ingénieur agronome.
Oumar Mamadou GUEYE Agent de banque – syndicaliste
Mamadou Yero KANE Ingénieur – économiste
Abdoul Aziz KANEIngénieur – Météorologue.
Saidou KANE (Sr) Professeur chercher, Inspecteur du secondaire.
Saidou KANE (Jr) Étudiant.
Chouaibou LY Réalisateur TV
Djibril Hamet LY Inspecteur enseignement fondamental.
Ibrahima Abou SALL Professeur d’Histoire.
Ibrahima SARR Écrivain - Journaliste.
Amadou Moctar SOW Ingénieur Génie Civil.
Mamadou Oumar SY Homme d'affaires.
Mamadou youssouf SY Inspecteur du trésor.
Samba THIAMInspecteur enseignement fondamental

MA PRIÈRE MATINALE:

Je prie chaque jour pour que le Bon Dieu m´éloigne de la méchanceté, de la haine de l´autre car la haine ronge le coeur, détruit le corps et dévore l´humanisme. Que Dieu me comble d'amour interne et externe. L´amour libère et fortifie. Ma religion c´est la paix du coeur et de l´esprit. Ma conviction, c´est la justice et la liberté pour tous.
Bonne journée de samedi à tous et toutes et que le Bon Dieu nous protège et guide nos pas, nos actes et nos pensées.
Mes pensées militantes et pieuses à tous les malades, aux détenus politiques et aux réfugiés qui ont fui les guerres et les dictatures.
LLC!

DEVOIR DE MÉMOIRE ET REFUS DE L´OUBLI: Palais de justice de Kaëdi, Jeudi 6 novembre 1986, une date et une histoire.

Après une semaine de garde à vue et de tortures physiques et morales dans les locaux de la gendarmerie, un matin du 6 novembre 1986 à 5 jours de mon anniversaire de naissance, menottés et enchainés comme des criminels ils nous ont embarqué dans des voitures de marque Land Rover et amenés devant le juge d´instruction et le procureur du palais de justice de Kaëdi, tous deux beydanes (maures blancs, un frère musulman et un baathiste) qui n´avaient même pas hésité à nous expédier illico-presto à la prison civile de Kaëdi (camp de la garde) après quelques petites questions sur les PV. Ils nous inculpèrent avec des chefs d´accusation de: " participation à une manifestation non autorisée, membres d´une association illégale et non reconnue"(le ridicule ne tue pas). 19 dont une femme notre cousine Ramata Mamadou Siba Sow, seront inculpés et les autres libérés. Sortis du palais, on voyait tous nos parents, amis, camarades, des ressortissants de Jowol à Kaëdi, élèves et autres kaëdiens venus nous soutenir et on les saluait de loin par des poignées de main avec des V de victoire. On voyait de loin des femmes pleurer avant que notre camion militaire ne s´éclipsa en vitesse pour se diriger vers le camp de la garde de Kaëdi, notre futur lieu de détention.
Une fois le portail de la prison civile ouvert et franchi, on est accueilli par des centaines de prisonniers de droit commun qui nous attendaient apparemment; tous noirs à part deux maures blancs écroués pour vol de chameaux. Entourés par une vingtaine de gardes pénitenciers bien arméé qui nous souhaitaient la bienvenue dans cette "maison de repos". J´ai aussitôt regardé mon frère et compagnon de fortune Ousmane Baaba Touré et j´ai entonné notre chant anti-apartheïd écrit par notre poète Amadou Samba Dembélé et il a répondu au refrain avec un autre camarade Aliou Mamadou Sow qui était à nos côtés et les autres camarades nous ont suivi en choeur: "
1.O dunya jamfiima heewɓe
2. Won jaloove kono won woyooɓe
3. Aduna jamfiima heewɓe
4. Nde ƴellitaare roondii boomaare
5. So gooŋɗi tan ko konngol joom doole
6. Ndeen goonga jom goonga yoolee
7. Min cikkatno waawde ko waawande
8. Min mbaɗno tan baawɗo ko balloowo
9. ndeke wona ɗum baawɗo ko baroowo
10. Min njanngiino e defte maɓɓe
11. Waawi wara ko majjere moƴƴaani
12.Nanngu- war ina duñtee ñifaani
13. Gila laamu Wosteer e Botaa
14. Cañi apartaayd ɓaleeɓe njootaa
15. To faggudu e dawrugol e janngde
16. Winndere woytiima, hoohooɓe kaalii
17. Winndooɓe e yimoove ndeƴƴaani
18. Nanngu war ina duñtee nyifaani
19. Jaambareeɓe men njantinaani
20. Mandela ko yeru burɗo laabde
21. Mandela ko yeru burɗo laabde
22. Bikkittooɗo hannde e geƴƴelle
23. Kalifaandi wonaa ndi callalle
24. Halfatee ko ɓernde e hakkille
25. Halfatee ko ɓernde e hakkille
26. Ɗum noon woori jaambareeɓe.
27. O dunya jamfiima heewɓe
28. Won jaloove kono won woyooɓe
TRADUCTION:
1. Ce monde a beaucoup déçu,
2. Certains rient tandis que d’autres pleurent
3. Ce monde déçoit beaucoup
4. Si le progrès est confondu avec la calamité (massacre)
5. Si seuls ont raison les plus forts
6. Alors le droit des faibles sera à jamais bafoué (noyé)
7. Pour nous, le plus valeureux est celui qui est plus utile (qui donne aux autres ce qu’ils ne peuvent pas avoir)
8. Dans notre entendement, le plus fort aide les faibles
9. Or ici, le plus fort est celui qui tue les autres
10. Nous avons bien lu dans leurs livres (la maxime selon la quelle)
11. La raison du plus fort relève de l’obscurantisme
12. Alors que (dans la réalité), ils attisent le feu du massacre.
13. Depuis que WOSTER et BOTHA sont au trône (allusion faite au règne de Mouawiya et les siens).
14. Et ont tissé le système d’apartheid, tout a manqué aux noirs
15. Dans les domaines économique, politique et éducationnel
16. L’univers s’est plaint, les personnes de renommé se sont prononcés
17. Les chanteurs et les écrivains ne se sont jamais tus
18. Mais eux, ils continuent à attiser le feu du massacre
19. Nos combattants n’ont jamais baissé les bras
20. Mandela est l’exemple le plus patent
21. Mandela est l’exemple le plus patent
22. Il se débat actuellement dans sa prison
23. La domination n’est pas engendrée par des chaines
24. La vraie domination est celle du cœur et de l’esprit
25. La vraie domination est celle du cœur et de l’esprit
26. ce ci n’est jamais le cas de nos combattants
27. Ce monde a beaucoup déçus,
28. Certains rient tandis que d’autres pleurent.
Ce chant de révolte en pulaar était un réquisitoire contre le pouvoir raciste et je me souviens aussi que pendant notre interrogatoire à la gendarmerie, ils nous avaient trop demandé sur le sens de ce poème parce qu´ il a été aussi repris en choeur pendant notre manifestation contre le pouvoir de Taya à Jowol dans la nuit du 27 octobre 1986. En reprenant ce chant engagé on voulait défier le pouvoir sur son propre terrain (la prison) pour lui dire qu´on était prêts à payer le prix et " ko kalifaandi wonaa ndi callalle, halfatee ko bernde hakkille" autrement "on ne peut soumettre quelqu´un par des chaînes mais par la domination mentale". Nos gardes étaient médusés par notre provocation et notre "culot". Certains de nos geôliers négro-africains ne cachaient pas leur sympathie à notre égard et nous réconfortaient par des mots très encourageants. C´était une petite page dans cette histoire et dans cette longue lutte contre le Système. Nous y reviendrons plus largement avec plus de détail inchaallah dans un livre à paraître.
LLC!

LES FONDEMENTS DÉMOCRATIQUES DE LA RÉVOLUTION TOORODO DE 1776 AU FOUTA

 Voilà les recommandations de Thierno Souleymani Baal le guide la révoluion islamique au Fouta en 1776
:
- Détrônez tout Imâm dont vous voyez la fortune s’accroître et confisquez l’ensemble de ses biens ;
- Combattez-le et expulsez-le s’il s’entête ;
- Veillez bien à ce que l’Imâmat ne soit pas transformé en une royauté héréditaire où seuls les fils succèdent à leurs pères ;
- L’Imâm peut être choisi dans n’importe quelle tribu ;
- Choisissez toujours un homme savant et travailleur ;
- Il ne faudra jamais limiter le choix à une seule et même tribu ;
- Fondez-vous toujours sur le critère de l’aptitude.
LA LUTTE CONTINUE!

NOTRE COMBAT

Notre combat est des plus hardis mais aussi des plus exaltants. Nous le continuerons en restant unis dans la détermination et dans la fidéli...