måndag 30 november 2020

HOMMAGE: L´APPEL DE SIDIOCA, JE ME RAPPELLE!


Le 12 mars 2007 la CENI annoncait pour la première fois la tenue d´un 2ème tour qui opposait le candidat Sidi Ould Cheikh Abdallah (SIDIOCA) à Ahmed Ould Daddah de
 l´UFD/Ère nouvelle. Deux jours plus tard et plus précisement le 14 mars 2007 qui coincidait avec le 24ème anniversaire de notre mouvement les Flam je recois un appel de la Mauritanie et j´entendais au bout du fil une voix suave et chaleureuse qui ne m´était pas familière. Après les salutations d´usage et amabilités, Je demandai à qui avais- je l´honneur et il me répondit calmement : C´est Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Je réponds en pulaar : « Bismilla ma monsieur le président », entendez au nom de Dieu soyez le bienvenu monsieur le président!

Sans tarder il m´exposa l´objet de son appel et me dit que dans son programme il a un volet prioritaire qui lui tenait à coeur à savoir l´unité nationale et la résolution de l´épineuse question nationale et pour cela il pensait qu´il ne pouvait régler ce probleme sans parler avec les concernés et surtout ceux qui ont fait de cette question leur cheval de bataille. C´est pourquoi il tenait à aborder le problème directement avec les FLAM, qui ont payé cher, par leur engagement, pour la résolution de cette question.

Je saluai l´initiative que je trouvais assez courageuse  et patriotique. Je revins  largement sur notre lutte, nos revendications tout en soulignant que nous avions des réserves par rapport au processus démocratique entamé par les militaires du CMJD, mais que nous ne pouvions qu´apprécier sa démarche et son honnetêté intellectuelle. Il me dit que son initiative n´était pas pour chercher un soutien électoral mais surtout pour connaitre notre revendication et nos propositions de solution et il promet de nous contacter à nouveau une fois élu pour montrer sa bonne foi. Il m´avoua qu´il était choqué par ce qui s´est passé pendant les années de braise et qu´il ne pouvait cautionner une politique à fondement racial en Mauritanie parce qu´il a dans sa propre famille des frères métisses donc des négro-mauritaniens et en plus il a une relation particulière et séculaire avec la communauté noire de Mauritanie et du Sénégal à travers la confrèrie Niassène dont il est un fervent disciple. Je saluais sa disponibilité à discuter et à trouver des solutions avec nous. Je lui proposais de le mettre en contact avec notre camarade Samba Thiam président de notre mouvement pour continuer l´échange. Ce qu´il accepta volontiers.

Le 26 mars les résultats du 2ème tour du 25 mars 2007 tombent Sidioca est élu président de la Mauritanie avec plus de 53% du suffrage exprimé.

Le 27 mars j´appelle le président élu pour le féliciter de sa victoire. Sidioca me réitère son engagement et me met en contact avec quelques membres de son cabinet, pour leur soumettre notre document et nos propositions avant son investiture qui était prévue le 19 avril 2007. Dans la même journée j´accorde deux interviews aux journalistes Olivier Roger de Rfi et Idrissa Fall de la Voix d´Amérique pour exprimer nos attentes auprès du nouveau régime. Quelques jours après je lui envoie notre plate-forme pour une Mauritanie réconcilée. Le 29 juin 2007 le président Sidi Ould Cheikh Abdallah adressa un message solennel au peuple mauritanien dans lequel il s´engageait à prendre en charge les problèmes liés à l’Unité nationale et à l´esclavage, à réconcilier les Mauritaniens entre eux, et à panser les plaies ouvertes des douloureux évènements du passé. Ce discours répondait en partie à nos préoccupations consignées dans la ”PLATE-FORME POUR L´UNITÉ NATIONALE” soumise au président de la République.

Nous saluâmes cette disposition d'esprit positive du Chef de l’Etat dans une déclaration de presse publiée le 30 juin 2007, qui, non seulement assume pour la première fois dans notre histoire au nom de l´Etat mauritanien les violations massives des droits humains commises contre une partie de nos populations, mais surtout s’engage à les réparer.

Pour nous, le retour organisé sous l’égide du HCR de nos compatriotes déportés suivi de leur rétablissement dans tous leurs droits, le réglement juste et équitable du génocide ainsi que l’engagement à éradiquer toutes les formes d’esclavage représentent un préalable important à la décrispation du climat social nécessaire pour la réconciliation nationale. C’est une avancée notable vers l’instauration des conditions du dialogue interne, franc et sans exclusive, sur le problème politique de fond devant poser les bases de notre unité. Ainsi donc le dialogue est entamé avec les nouvelles autorités.

Le président Sidi prévoit d´envoyer une mission inter-ministérielle au Sénégal pour préparer le retour organisé des déportés il nous contacte à nouveau, nous les mettons en relation avec nos camarades responsables des  réfugiés au Sénégal pour préparer la tournée ministérielle dans les camps.Ces échanges seront maintenus et couronnés par la rencontre historique à New-York entre le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi président de la république islamique de Mauritanie et le président des Forces de libération africaines de Mauritanie Mr Samba Thiam en compagnie du camarade Mamadou Barry Secrétaire général des Flam-Amérique, en marge du sommet annuel des nations unies le 26 septembre 2007. C´est ainsi qu´il nous invita à un retour au pays après plus de 24 ans d´exil et de bannissement pour aider à poser la question et à mobiliser la classe politique autour de la question nationale et sociale.

Sans tarder il passa à l´acte et organisa le premier retour des déportés à la terre natale. Un espoir renait mais les démons de la division se réveillèrent. Les idéologues du Système ethno-génocidaire et autres partisans de l´idéologie raciste, sortirent la grande batterie avec des articles au vitriol sur la toile contre Sidi et certains n´hésiteront même pas à parler du ”retour organisé des Sénégalais”, de ”l´envahissement et repeuplement de la Mauritanie par des étrangers” et du complot des Flam contre l´angélique Mauritanie! Nous réagissons à cette campagne par un article sur CRIDEM et FLAMNET signé le 16 juillet 2007 intitulé : ”Ces Flam qui dérangent les forces du mal”.

Cette campagne malveillante orchestrée finira par le putsch des généraux et la destitution du président Sidioca au mois d´août 2008. Arrestaion, emprisonnement et mise en résidence surveillée du premier président élu démocratiquement de la Mauritanie à Lemden son village natal. Le peuple mauritanien s´opposa  avec véhémence au putsch à travers le FNDD et les forces politiques en exil. Des manifestations seront sévérement réprimées à l´intérieur et fortes mobilisations  à l´extérieur. Le putsch sera malheureusement entériné par les fameux accords de Dakar avec ses pièges et zones d´ombre. Ainsi donc, retour à la case de départ de juillet 1978, fermeture de la courte page civile et maintien des militaires au pouvoir à travers une élection dont l´issue était connue d´avance.

Avec la pression internationale le président est libéré. Je l´appellai; il me salua chaleureusement avec ces mots qui résonnent toujours en moi : « Kaaw, pendant ce putsch, de tous les soutiens, c´est le vôtre qui m’est le plus allé droit au coeur et que je n´oublierai jamais. Vous pouviez dire que vous n´êtiez pas de mon gouvernement, ni de ma majorité comme certains opposants qui ont soutenu le putsch, mais vous avez défendu des principes et des valeurs de justice. Je n´oublie pas votre patriotisme, pendant ma présidence, nous étions en contact permanent mais vous ne m´avez jamais posé des problèmes personnels seulement l´intérêt national contrairement à mes parents où chacun essayait de caser un fils ou un parent. Vous-êtes des vrais et dignes patriotes ! ».

En moins de 15 mois Sidi Ould Cheikh Abdallahi qui était considéré par certains comme « le candidat du Système » s´est révélé être comme l´homme anti-Système; il suscita beaucoup d´espoir auprès des exclus et opprimés et essaya de résoudre l´épineuse question de la cohabitation qui demeure toujours actuelle après son éviction. Il a montré qu´avec la volonté on peut réconcilier les Mauritaniens malgré la profonde déchirure. L´histoire retiendra de cet homme comme étant un homme de paix, pieux, humble, désintéressé, franc, direct et attaché à l´unité du peuple mauritanien. Il fut un homme de Dieu, de foi profonde qui achève son parcours de président en simple Imam de croyants dans son village, en toute humilité.

Mes condoléances les plus attristées au peuple mauritanien dans son ensemble, à la Oumma islamique, à sa famille, à sa fille adorée - ma complice-, ma soeur de coeur Amal. Adieu Sidi et paix éternelle à votre âme mister president, le seul élu démocratiquement et réellement dans l´histoire politique de la Mauritanie.Sidi est parti mais la lutte continue pour une Mauritanie plus juste, non raciale, égalitaire et réconciliée.

 LLC !

Stockholm le 30 novembre 2020

Kaaw Touré

torsdag 26 november 2020

MAURITANIE: 28 novembre, horrible anniversaire!

Novembre, mois de nos martyrs,

Novembre, notre lune de mémoire,

Novembre des murs du mouroir.
Novembre sombre pour les Noirs!
Novembre de lamentations et de pleurs.
Nous avons encore en mémoire cette nuit horrible du 28 novembre de l´année 1990 à Inal, anniversaire de notre indépendance jour qui symbolisait la renaissance à la dignité et à la liberté pour le peuple mauritanien.
Depuis cette sombre et terrible nuit du 28 novembre 1990, ce qui aurait dû rester un grand jour symbole de notre libération du colonialisme français s'est transformé en un jour de douleur et de grande souffrance, un jour de larmes, un jour de deuil, de tristesse pour toute la communauté négro-africaine et plus particulièrement pour toutes celles et tous ceux qui ont perdu des êtres chers.
En effet, dans la seule nuit du 27 au 28 novembre comme si dans le 28 novembre fête de
l´indépendance, il fallait faire offrandre à l´Etat chauvin de cadavres de négro-mauritaniens. 28 militaires noirs sont pendus. Des citoyens qui ont servi loyalement leur patrie, des citoyens qui n´avaient commis aucun crime, pas même le moindre délit. Ils étaient Négro-africains et c´était suffisant, comme crime aux yeux du Système d´Apartheïd. Arrêtés à Nouadhibou et ailleurs et conduits à Inal. On en pendit 28 ni plus ni moins. Et quand le dernier pendu cessa à gigoter au bout de sa corde on reconduisit les autres prisonniers dans leurs cellules. Vingt huit pendus,
c´était le bon chiffre du soir à la gloire de la divinité indépendance et pour rassasier les démons de l´intolérance et de la haine.
Ainsi de sinistre anniversaire en sinistre anniversaire, les négro-mauritaniens détenus dans la période de septembre 1990 à février 1991, seront sacrifiés par dizaines comme des moutons à la gloire de Taya et du Système d´Apatheïd mauritanien. Les organisateurs de ces inqualifiables sacrifices de ces boucheries d´un anniversaire à l´autre, sont toujours là et continuent à diriger notre armée raciale à commandement monocolore et restent toujours protégés par l´Etat raciste. Les morts furent nombreux au moins 530 personnes sont mortes dans les camps de détention mais sans compter les assassinats repétés, perpétrés tout au long de la vallée du fleuve Sénégal depuis le début du conflit sénégalo-mauritanien.
Il faut chiffrer toutes les victimes négro-africaines à plusieurs milliers de personnes.
Depuis, ils gisent dans la solitude des fosses anonymes. Depuis, ils attendent des sépultures décentes…
Par devoir de mémoire et par exigence morale, nous demandons encore à toutes celles et à tous ceux qui aspirent à l'unité de notre pays, notre peuple - la Mauritanie - à ceux qui croient au respect des droits humains, d’avoir, en ce jour, une pensée pieuse de recueillement pour ces victimes du racisme , du chauvinisme et de la barbarie humaine.
Nous exigeons du gouvernement mauritanien actuel qui tente par des artifices de solder ce dossier:
- La restitution des dépouilles des anciens prisonniers pendus ou morts sous la torture à leurs familles,
- L’ application du devoir de vérité, du devoir de justice , du devoir de mémoire, des réparations matérielles et morales pleines et entières ; au bout du processus la nécessité du pardon . La Paix des cœurs et des esprits, pour une véritable réconciliation nationale, passe nécessairement par là.
Ceux qui sont morts, ceux qui ont souffert
Ceux qui sont diminués, Ceux qui sont humiliés,
Ceux qui pleurent leurs fils, pères, cousins, oncles, leurs maris nous interpellent.
Nous n´avons pas le droit d´oublier.
La Mauritanie confondue n´oubliera jamais.
Et la lutte continue!
Kaaw Elimane Bilbassi Touré

tisdag 3 november 2020

Maanditaare boomaare

Lewru jolal jolanaani leñol am

E ndu lewru henndu lor e meseer moyli e leydi am

Ko wonno ñalngu ɗelñitere ndimaagu am

Wontii ñalngu muusalla e bojji ngenndi am

Wul Taaya taaynii kala jikke e jimme e Fuuta am.

Maaje bojji e ƴiiƴe o walnii e Waalo am.

Girji makko o hursinii haa Gidimaga am.

28 jolal jolanaani leñol am

28 kooninke ɓaleejo njargaa jamma jeeytaare am

Ko koloñaal jommbaani o rufi dum e jey baaba am.

Gaño dawri ñifde kala hoodere ɓaleere e leydi am.

Laamu warhooreewu sari leñamleñamaawu e ngenndi am.

 

He dow ŋañaŋañalde o tekki jamfa

o takki jamfa koninkoo6e Fuuta.

 

Jamma 28 jolal jolanaani leñol am to Inal

Mi woyii yargaa6e e seddeende to Inaal

Koolol borjeende lenngaa gila mutal haa puɗal.

28 koninke toɗɗaa e doggol ina ɗeɗɗoyee e ɓoggol

Ngam semmbinde e belaaɗe dawrugol kiiɓal

 

Jamma 28 jolal jolanaani leñol am.

 

Kono ɓerɗe ƴerii e Abdullaay e Umar worɓe Njaawaldi

Yumma gooto e baaba gooto njiydi be ngubbidii

Ko kuraaji ɓe mberlii adaa naatde ɓoggi

Ngañgu maɓɓe timmii e warngo ɓikkon yumma Njaawaldi.

Sammba Sumarel e o jamma ɓe njargii,

Sammba mo baaba Bokar gorko mo Bilbasi.

Tokara makko Sammba Demmba Kulibali ɓe nguddirii

korsudo baaba Demmba ɓe naworii ko toon heddii.

Ko ɓuri duubi dutal, o jamma yejjitde min jogoraani. 

28 jolal jolanaani leñol am.

6e hudaaɓe jaasɓe mbonnii leydi am,

ngubbii mahgol ngootaagu e ngenndi.am,

ngaawi jalludi ngañantumaagu  e ɓesngu am

 Ko wonno jamma wellitaare e weltaare

wontii jamma boomaare e sunaare.

 28 jolal jalanaani leñol am.

Sagataaɓe teelii he gasɗe ɗe maantaaka.

Hay njanalon ɓe mbaɗanaaka be kaandinaaka.

lootde 6e e juulde 6e kam hoyɗaaka.

 28 jolal jolanaani leñol am

 Maawuya lorii tuddule baasal e nder majal

O woynii cim-cim mawdo jom duubi dutal

O werlii seemeɓɓe e baayeeji e karawal

O soñii sagataaɓe laatinoo6e calɗi leñol.

O jamma nibbo jolal e jeereende Inaal.

Min njejjittaa ngol ciimtol haa buutufal.

Mo weltanii jamma 28 jolal min mbaɗa ɗum beeynel

Min mberlo ɗum e caanngol nantetaake no olel.

28 jolal jolanaani kadi jalanaani leñol am e daartol.

 Kaaw Tuure to Jowol.

NOTRE COMBAT

Notre combat est des plus hardis mais aussi des plus exaltants. Nous le continuerons en restant unis dans la détermination et dans la fidéli...