söndag 29 juli 2012

Vous avez dit réconciliaton ou soumission?

On veut nous imposer une omerta, de l´amnésie, de l´amnistie forcée, de l´oubli, de l´impunité sur les années de braise, il faut pardonner et tourner la page sans justice ou autre procès c´est tout ce que souhaite le Système. La Mauritanie peut tuer, violer, violenter et déporter ses propres enfants mais elle ne peut juger nos bourreaux !
Nos "nouveaux chiens de garde", ce terme le journaliste et essayiste français Serge Halimi en avait fait le titre d’un de ses célèbres ouvrages paru en 1997, veulent mettre le bourreau et la victime dans le même sac et nous imposer leurs termes du contrat de "la réconciliation". Comment soigner le mal sans crever l´abcès? Comment tourner la page de la déportation, de l´épuration ethnique sans avoir le courage de diagnostiquer la cause du mal national? "Ko addi ndogen saka ndartoden" ?
Ces fabricants ou partisans du renoncement et de l´oubli veulent nous enseigner leur propre "grammaire de la soumission" ou leur "vocabulaire de la réconciliation". Pour eux, toute revendication de justice est de l´EXTRÉMISME! Nous devons prendre nos baluchons, courber l´échine et revenir sans crier gare comme si nos longues années d´exil et de souffrances n´avaient rien servi! L´exigence de justice est un droit mais aussi un devoir pour tout celui qui se sent lésé dans ses droits . Qu´un seul déporté, une veuve ou un orphelin exige la justice, minoritaires soient-ils, leurs voix doivent-être écoutées , ce n´est pas parce que tout le monde a accepté de jouer au troupeau de panurges du Système que toute voix discordante doit être considérée comme celle de l´extrémisme. La réparation n´est pas que matérielle ou pécunière elle est surtout Morale. Les victimes n´ont pas exigé le ciel ou la lune mais la JUSTICE, est-ce un crime? Jugez nos tortionnaires! Jugez nos déporteurs! Jugez nos violeurs! Jugez nos voleurs! Jugez nos assassins ! Est-ce trop vous demander?


Les éternels "gendarmes de l´unité nationale" ou une certaine ‘police de la pensée’, pour dévaliser encore les termes de Gérard Larnac (‘La police de la pensée : propagande blanche et nouvel ordre mondial’, 2001), veulent nous faire croire que le problème des réfugiés et des veuves est "humanitaire" et il doit-être vidé de sa substance politique! ça sent de la pitié et de la compassion pour les pauvres réfugiés, orphelins et veuves que nous sommes. Cette compassion sent le souffre et de l´hypocrisie quand nous écoutons ou lisons certains discours négationnistes et nihilistes. NOUS NE CHERCHONS PAS LA COMPASSION MAIS LA JUSTICE.

Non messieurs les déportations et le génocide au sein de l´armée sont un problème politique et nécessitent une solution politique. Au nom de la patrie on doit taire nos souffrances, nous dit-on, ranger nos revendications dans les calendes mauresques, les tendances manichéennes à la poubelle! Et haut les cœurs pour le bled !Il faut se réconcilier c´est le nouveau hymne national. On veut bien! mais ayez le courage de reconnaitre l´existence de ce problème de la cohabitation ou cette politique de discrimination raciale et d´arabisation qui a engendré des crises cycliques répétitives (1966, 1973, 1979, 1986, 1987, 1989, 1990).

Taya en bon héritier des bâtisseurs du système d´exclusion tenta d´asseoir, définitivement cette politique de discrimination, en noyant dans le sang toute velléité de résistance; il déclarait ouvertement, comme par défi, " l´arabité exclusive de la Mauritanie" il disait dans Jeune Afrique "la Mauritanie n´est pas en voie d´arabisation c´est un pays arabe", un point c´est tout ( J.A -numéro 1513 du 1er janvier 1990, p.37). Cette arabisation forcée et forcenée n´allait pas cependant se réaliser sans heurts, au regard des crises citées plus haut, mais dont les plus marquantes furent celles de 1986, 1987, 1989 et 1990.

En 1986, deux ans après sa prise de pouvoir, il fait arrêter et emprisonner les cadres négro-africains, flamistes auteurs du Manifeste du Négro-mauritanien Opprimé; il étend la répression dans les villages du Sud.

En 1987: il fait exécuter 3 jeunes officiers Négro-africains pour tentatve de coup d´Etat, et fait radier de l´armée près de 1500 soldats Négro-africains, purifiant l´armée.

En 1989, il fait déporter des dizaines de milliers de Négro-africains au Mali et au Sénégal.

Enfin en 1990, pendant la guerre du Golf il fait assassiner plus de 530 militaires Négro-africains dans les casernes dont 28 vont être pendus le 28 novembre 1990, en commémoration de la fête nationale. Antérieurement à cette période d´intense répression 1986-1989 une loi domoniale était prise qui vise à déposséder les paysans négro-africains des terres du Waalo, en perspective de L´OMVS; on faisait descendre les chameaux vers le Sud qui saccageaient les cultures que les paysans n´osaient ni battre ni mettre en fourrière sous peine d´amende ou d´emprisonnement.

Sur le plan sous régional, le courant ne passait plus entre Nouakchott et Dakar pour deux raisons: Dakar était soupconné de sympathie vis à vis des Négro-africains d´une part et aurait également réglementé et limité le quota des chameaux en transhumance au Sénégal d´autre part. Cette mesure qui n´allait pas être pardonnée allait conduire aux événements de Diawara de 1989.

La déportation répondait en vérité à des motifs politiques inavoués :

- Dénégrifier le pays, car la population noire croissante (fort taux de natalité) constituait une menace directe pour le pouvoir de la minorité blanche, et donc risquerait du coup de remettre en cause le projet d´une Mauritanie arabe,

- elle répondait ègalement au besoin de récupérer les terres de culture du Waalo en perspective de la mise en valeur du fleuve;

- Il fallait aussi et enfin frapper, les cadres auteurs du manifeste, avant garde éclairée de la contestation du fameux projet hégémonique. C´est ce qui explique toute cette campagne malsaine de diabolisation des FLAM.

Dans le feu des événements une quatrième raison allait surgir: récupérer le bétail peulh (plus de 250 000 têtes de bovins) en compensation des pertes matérielles subies par nos compatriotes maures rapatriés du Sénégal lors des événements. Voilà pourquoi les cadres, les paysans et les éleveurs ont été les cibles privilégiées de la déportation.

Comment l´on procedait pour déporter?

A L´aube un détachement militaire encerclait le village, regroupait les habitants et jetait tout le monde dans des camions en direction du fleuve; Quelques fois les femmes étaient séparées des hommes et violées collectivement. A la berge, les villageois étaient fouillés et refouillés, dépossédés de leur état civil, de leurs montres de leurs bracelets, bijoux et quelques fois jusqu´à leurs vêtements. Ces hommes et femmes effrayés étaient ensuite contraints à traverser sous la menace des armes. Puis les soldats revenaient vers le village, désert s´emparaient du bétail et des bijoux dissimulés dans les malles, et ordonnaient alors aux milices haratines d´emporter les stocks de mil et de brûler le village ensuite.

Tel était le scénario classique des déportations reflétant ainsi une ferme volonté d´épuration ethnique. Voilà la vérité et la réalité que nous avons vécu dans ce pays. Nous ne devons pas oublier et comme le disait bien Thomas Ferenczi " Pour lutter contre l´oubli du génocide les pères doivent pratiquer sur leurs enfants une "transfusion de mémoire".

La question du "passif humanitaire "(exécutions et déportations) est un problème politique et elle nécessite une solution politique toute autre considération ne serait que élucubrations politiciennes . Nous sommes dans un pays où certains ont réussi à usurper à leur propre profit notre bien commun, LA MAURITANITÉ, et à partir de leur position de simple citoyens, comme tous les autres , nous dictent pourtant aujourd´hui celui qui est mauritanien et celui qui ne l´est pas, ils définissent pour leur propres concitoyens ce que veut dire la Mauritanité. La particularité de cette singuliére dictée, comme le remarquait un camarade , est dans sa manifestatiom concrète la déportation manu militari de plusieurs dizaines de milliers de leurs propres concitoyens au Sénégal et au Mali et l´exil forcé de centaines d´autres en Europe, en Afrique et en Amérique. Pour conclure, nous disons ceci à ces ‘nouveaux chiens de garde’ : vous avez bien le droit de défendre votre beurre, mais cessez de casser du sucre sur le dos des victimes de l´abominable et qui ne demandent que la justice !


Depuis quand demander la justice est devenu un crime? Sommes nous pas dans une République islamique? et vous savez que dans l´Islam la justice recommandée est celle de la loi du talion: Sourate AL-BAQARAT : " 0 croyants ! la peine du talion vous est prescrite pour le meurtre. Un homme libre pour un homme libre.... (173) . Pour vous, le talion sauvegarde la vie, ô vous, dotés d'un coeur. Peut-être frémirez-vous. (179) Sourate 5 Al-Mâ'idah : Vous couperez les mains des voleurs, homme ou femme, en punition de leur crime. C'est la peine que Dieu a établie contre eux. Il est puissant et sage. (42) Dans ce code nous avons prescrit .... : Ame pour âme, oeil pour oeil , nez pour nez, oreille pour oreille, dent pour dent. Les blessures seront punies par la loi du talion. (49). Sourate 48 AL-FATH.

 Pour autant nous ne demandons pas la déportation de nos déporteurs ou l´exécution des tortionnaires ou le passage à table de Ely ould Mohamed Vall et sa police. Nous pensons comme Ghandi qu´avec la loi "oeil pour oeil le monde finira aveugle." mais en hommes et femmes civilisés et non des sauvageons comme nos déporteurs nous exigeons la vérité sur ces événements douloureux pour plus jamais que ces tragédies ne puissent se reproduire encore dans notre cher pays. Pour que les tortionnaires ne puissent prendre les vessies pour des lanternes en pensant faire vivre le système autant que celui des Ian Smith et autres Peter Botha. 

 En Afrique du Sud, au Maroc et dans d´autres pays africains les gens ont eu le courage d´affronter leur passé pour bien bâtir et penser à l avenir mais en Mauritanie on veut panser les blessures sans crever l´abcés !!! C´est triste !

Dans son ouvrage La parole manipulée (Editions La Découverte, 1998), Philippe Breton nous rappelle cette terrible phrase de Boorstin : ‘Le génie de Barnum, ou de Hitler, fut de découvrir non pas combien il était facile d’abuser le public, mais combien le public aimait être trompé’. Si certains acceptent d´être trompés et d´être bernés par cette campagne sur les "extremismes" c´est leur droit mais la conscience éclairée ne doit pas baisser la garde ni céder aux pressions.

Je rappelle encore une fois que la véritable solution réside non pas dans le retour ou non retour des déportés ou l´indemnisation pécunière des ayant-droit mais dans la résolution correcte de la QUESTION NATIONALE.
La lutte continue.

söndag 22 juli 2012

Une interview avec Le Calame

Le Calame: Trois questions à Kaaw Touré Porte-parole des Forces de Libération Africaines de Mauritanie(FLAM).



alt« Nous ne partageons pas avec Ould Abdel Aziz la même approche sur la manière de régler les problèmes qui compromettent l'unité nationale»

Le Calame : Que reste-t-il aujourd’hui des FLAM ? Des communiqués de presse, des congrès, dans des salons feutrés, aux recommandations presque jamais appliquées. Pour beaucoup de négro mauritaniens, ce qui reste des FLAM à l’étranger est en déphasage total avec la réalité que vivent les négro-mauritaniens qu’ils sont censés défendre ? Etes-vous d’accord ?
Kaaw Touré : D´abord les FLAM c´est l´histoire d’une résistance patriotique des plus opiniâtres, celle qui n´a jamais plié, ni dévié, celle qui n’a jamais étérécupérée, en dépit des manœuvres et agressions de toutes sortes. Les FLAM. constituent sans conteste, dans l’histoire de notre pays, la force politique qui a fait montre de la résistance la plus longue et la plus constante. Je ne crois pas aussi que notre discours sur le racisme, l´esclavage, les réfugiés, l´identité du pays et l´impunité soit en déphasage avec la réalité du pays. Au contraire il devient de plus en plus audible et plus frappant à l´intérieur comme à l´extérieur. L´actualité du pays avec cet enrôlement discriminatoire vient encore d´une manière éclatante nous conforter dans nos analyses et dans nos positions. Nous continuons à dénoncer l’injustice dont la communauté négro-mauritanienne est victime et tous les exclus du Système en Mauritanie. Ils se reconnaissent tous dans notre combat. L´histoire retiendra aussi que les FLAM ont fait l´histoire de ce pays. Nous avons été les premiers à nous insurger contre le dictateur Ould Taya et le système discriminatoire qu’il a solidement bâti et conforté. Cela nous a valu la répression la plus sanglante, la plus cinglante et la plus haineuse jamais enregistrée dans ce pays.
Depuis leur création, les FLAM s´étaient fixées entre autres objectifs : la résolution de la question nationale, la lutte contre l´esclavage et les pratiques féodales, l´instauration d´une véritable démocratie en Mauritanie où le fait d´être arabe, noir, haratine, znaga ne serait ipso-facto une condition rédhibitoire. C´est ce paradigme que nous avons rappelé et voulu concrétiser en Mauritanie qui nous a valu la dénonciation, la répression jusqu’à l’élimination physique de ceux que nous comptions de plus chers dans notre mouvement.
A l’époque, cependant il ne s’était pas trouvé suffisamment de bonnes volontés dans les formations politiques concurrentes pour formuler, avec autant d’exigence que nous, la revendication d’une réelle égalité entre tous les citoyens mauritaniens. Mais tel le roseau de la fable qui ploie sous la poussée de la bourrasque sans pour autant casser, les FLAM ont survécu à toutes les tempêtes de sable du régime de Taya. Nous avons payé cher notre droit à l´expression.
Aujourd´hui il est facile de se réclamer de l´opposition et de bomber le torse ! Nous n´avons pas attendu la « démocratisation » du pays, la libération de la parole ou l´avènement de l´internet pour dire non à cette gestion discriminatoire, à caractère raciste, instaurée dans ce pays. C´est grâce aux FLAM que l´opinion internationale a découvert le vrai visage du régime mauritanien et l´apartheid méconnu de notre pays.
C´est grâce aux FLAM que le monde occidental et africain a découvert aussi le sort des déportés mauritaniens et des esclaves en Mauritanie.
C´est grâce aux FLAM que le génocide planifié par des franges intolérantes de nationalistes arabes a échoué. C´est grâce aux FLAM que les tortionnaires et autres génocidaires sont pourchassés et interdits de séjour dans des pays respectueux des droits de l´homme. C´est aussi grâce à l’impact de notre discours clair, cohérent et suivi, que les masses négro-africaines allaient prendre, pour la plupart, conscience de leur oppression. C´estencore grâce à notre encadrement que les déportés ont résisté pendant ces 20 ans aux chants des sirènes de Nouakchott, et maintenu intacte la tension du retour, jusqu´à la reconnaissance officielle de leur déportation par les nouveaux régimes.
On ne le dira jamais assez, un de nos acquis le plus essentiel, demeure celui d’avoir réussi, surtout, à rompre le mur du silence qui entourait cette politique ignominieuse de discrimination à caractère raciste et ces pratiques esclavagistes dont sont victimes les populations noires mauritaniennes.
La Mauritanie est un pays secret; nos dirigeants politiques se sont toujours évertués à soustraire à la curiosité internationale les problèmes de fond du pays, par la dissimulation et les diverses manœuvres mensongères !
Nous avons ainsi, à travers le « Manifeste du Négro-Mauritanien opprimé » diffusé à l’extérieur, notamment au sommet de l’Union Africainetenu à Hararé (Zimbabwe) en 1986 montré le vrai visage de la Mauritanie; chose que Ould Taya n’a jamais réussi à digérer !
Aujourd´hui toute la classe politique parle dans son ensemble de l´unité nationale, du retour des déportés, du passif humanitaire, chose fort heureuse, alors qu´hier ces sujets étaient tabous et considérés comme "fond de commerce des nationalistes étroits, des ennemis du monde arabe à la solde du sionisme". L´histoire vient encore une fois de démontrer que seule la vérité est révolutionnaire; nous n´avons jamais failli dans notre mission de combattants de la liberté, de sentinelle du pays, de garde-fous de la démocratie et d´objecteurs de conscience.
Le régime de Taya et les tenants du Système ont cherché, en vain, par tous les moyens à nous casser, à nous marginaliser, à nous diaboliser. Ils ont essayé par la répression, la corruption, la diffamation mais le socle dur est resté ferme et déterminé, loin de tout opportunisme et amateurisme; voilà ce qui reste des FLAM et ce que retiendra des FLAM tout patriote honnête et sincère et surtout ce que retiendront de nous les annales de l´Histoire. Enfin ce qui reste des FLAM ce sont ces milliers d´hommes de foi, ces femmes de conviction profonde,incorruptibles et imperturbables toujours prêts à relever d´autres défis. C´est pour ainsi dire que le discours des FLAM est toujours dans l´air du temps et que les revendications qui ont été à la base de la création de ce mouvement se posent toujours avec plus d´acuité.
Le Calame :Qu’est-ce qui empêche ce qui reste de ce mouvement de rentrer au pays, constituer un parti politique ou intégrer d’autres, afin de défendre, de manière démocratique, ses idées sur l’arène politique nationale? Le président Mohamed Ould Abdel Aziz ne vous a-t-il jamais tendu la main comme à Ibrahima Sarr, de l’AJD/MR? Si oui, pourquoi vous n’avez pas accepté de composer avec lui ?
Le mouvement reste plus que jamais vivant et mobilisé malgré toutes les épreuves subies. Quant à notre retour, si vous suiviez l´actualité en bons journalistes, vous auriez su que notre mouvement a pris lors de notre dernier congrès, tenu en France, la résolution de se redéployer à l´intérieur et de reprendre notre place auprès de notre base et de notre peuple. Le retour se prépare activement et sereinement aussi bien à l´intérieur qu´à l´extérieur du pays et vous verrez bientôt les FLAM, inchaallah, en Mauritanie avec toute leur force et dans toute leur splendeur.
Nous n'avons pas de contact avec le Général Ould Abdel Aziz. Nous n'avons rien demandé, lui n'a rien entrepris non plus. Nous ne partageons pas la même approche sur la manière de régler les problèmes qui compromettent l'unité nationale. Notre impression est qu'il s'est plus employé à déplacer les problèmes qu'à leur apporter des solutions de fond. Il compte certainement sur la lassitude des victimes et sur la stratégie "du diviser pour mieux régner" et espérer ainsi voir s'imposer ses réformettes qui occultent l'essentiel. Il a tort !
Le Calame : Ce que d’aucuns qualifient de « fonds de commerce » de votre organisation est largement aujourd’hui repris en charge par certains partis politiques, des organisations de défense des droits humains, de la société civile, particulièrement l’IRA de Biram Ould Dah Ould Abeid. Que reste-il de vos idéaux pour la Mauritanie ? Biram serait-il plus téméraire ou plus convaincu de la justesse de son combat que les FLAM ?
A votre avis, doit-on reprocher aux FLAM le fait que la classe politique et les activistes des droits de l'homme de l'intérieur se soient ralliés à leurs discours et idéaux, ou au contraire n'est-il pas plus honnête de féliciter leur clairvoyance? Nous avions peut-être eu tort d'avoir raison avant tout le monde, c'est à dire d'avoir osé défier seuls les périls à l'époque où la vaillance n'était pas la denrée la plus commune. Nous, on est plutôt honorés d'avoir suscité des vocations dans la défense de la justice et de l'égalité, mais aussi d'avoir crée des émules? J'espère seulement que la concurrence autour de ce "fonds de commerce" ne poussera pas certains négociants à brader l´affaire!!! Plus sérieusement, si, pour certains, la politique est une affaire d´intérêt et de marchandage, Dieu merci, de notre côté, nous ne sommes pas bercés à l'école de la fourberie des marchands d´illusion car pour les FLAM, la politique est avant tout une question de principes et d´éthique.
Par rapport aux autres, le moment venu, le peuple pour lequel nous nous battons saura faire la différence entre la copie et l'originale, car personne ne pourra défendre nos idéaux mieux que nous-mêmes ! Je salue au passage le combat que mène notre ami et frère Biram pour qui nous avons beaucoup de respect et de considération. Nous sommes convergents sur beaucoup de points. J´en profite pour lui apporter tout notre soutien, qu´il sait être sincère, tout en exigeant avec lui la libération de militants arrêtés arbitrairement.
Quant à la témérité et au courage, je crois que les FLAM n´ont plus rien à prouver. Nous avons fait nos preuves en affrontantle régime militaire le plus sanguinaire, au moment où tout le monde rasait les murs, si l´on ne le trouvait plutôt fréquentable. Nous avons fait nos preuves sur le terrain avant notre exil forcé et avant tout le monde mais aussi à l´extérieur. Que faites-vous de nos martyrs de Oualata, Djreïda, N´beyka, Azlat, Inal et de la vallée ? Il faut savoir que nous revenons de loin et que la lutte n´a pas commencé aujourd´hui. Le chemin vers la liberté est encore long mais la victoire est inéluctable. La lutte continue !
Propos recueillis par Ahmed Ould Cheikh -Le Calame numéro 799 du mardi 23 août 2011

Mauritanie, au pays du vagabondage intellectuel

"Victimes de la mode, tel est leur nom de code" MC Solaar
"Croire au mieux, c´est un devoir d´évolution" Gérard Demuth
Le philosophe italien Ottavio Moravia, disait que l´intellectuel, pour jouer son rôle à l´exemple de ses prédecesseurs athéniens, doit "viser l´absolu et non le relatif ". L´absolu, on ne l´atteint jamais. Mais le chemin des ronces et de boue qu´on parcourt à l´occasion est celui du progrés.

En Mauritanie, au pays de millions d´habitants et de millions de poètes, les "intellos" pardon, les "instruits", ou les "alphabétisés" , les"diplômés", "les universitaires" on ne sait plus, parce que n´est pas intellectuel qui le veut , visent plutôt le relatif (être ministres, ambassadeurs, porte-documents, léches-cyber, chambellan, prestige...etc. .) ils préférent les honneurs à l´honneur, du coup ils renoncent à assumer leur rôle. A être le phare de l´élite. Ils commencent par renoncer à dire la vérité car "dire la vérité est utile à celui à qui on la dit, mais désavantageux à ceux qui la disent, parcequ´ils se font haïr" (B.Pascal). Ils se font haïr par ceux-là que la révélation de la vérité déshabillent.
Nos intellos se murent dans le silence ou dans les complaisances dès qu´un sujet d´intérêt national est abordé: le racisme d´Etat ou la question nationale, le "passif humanitaire"ou le génocide, les déportés, l´esclavage. On se réfugie derrière les équilibrismes dignes des "machiaveliques" on se convertit en francs-tireurs contre même ces adversaires génants, "diseurs"de vérité . D´autres nagent dans des phraséologies, alignent des superlatifs comme si on était dans un concours de "prix nobel" de la littérature, ils cherchent à séduire par le style que par le fond. Et quand ces messieurs débitent leurs galéjades et se débattent, godiches, dans les toiles de leur contradictions, ce n´est plus du comique, mais du pitoyable. On en pleure à force d´en rire.
A la première lecture sérieuse de leurs écrits ou à l´écoute de leurs sorties on découvre des écrans de fumée qui révélent leur imposture intellectuelle et leur véritable "identité" ou "idéologie" qu´ils ont tenté vainement par leur carapace "d´intellos"- auto-proclamés de masquer. Leurs textes et idées c´est du rechauffé, des propos de Merlan, du barati de maquignon. La réalité aussi est que nos "intellos-auto- proclamés" n´ont jamais été des foudres de guerre en réflexion sérieuse mais plutôt des tartarins plus tartes que le vrai. C´est un truisme de dire que certains "intellos" méritaient le qualificatif de cancres indécrottables virtuoses de la borgnette. Ils sont spécialistes de tout et de rien. Emportés par leur désir hypocrite de défendre le diable, le monstre, le pouvoir, le Système ils en font un chouille trop et versent facilo dans des absurdités impossibles. Ensuite, quand ils ont déféqué à satiété ses salmigondis de critiques, ils s´erigent en donneurs de lecons et y vont leur panacée sociale d´analyses "socio-politiches" , parfois si absurdes qu´on se demande s´il ne prennent pas les gens pour des perturbés de la coiffe.
Dans le domaine du baratin à un sou la phrase, nos "objecteurs de conscience"professionnels ou "littérétheurs ", quand ils enfourchent leur dada favori appelé "fadaises" et tricotent dans le décor, pour leur faire revenir dans le circuit, c´est pas millefeuille.

J´aurais voulu bombarder ici toutes mes vérités, laisser exploser toute ma "rage"(du zoom-humeur enflammé) et décocher sur ces petits "politicards" ou "politichiens", "arrivistes", opportunistes plusieurs salves après leurs sorties funestes et si insipides que cet espace n´aurait suffi. Et puis à quoi bon? Car j´ai le sentiment qu´avec ces messieurs c´est du "chasser le naturel, il revient au galop". Il n´est plus aveugle que celui qui ne veut pas voir, il n´est plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. En voulant faire des vrais démocrates et patriotes mauritaniens des "adeptes du satan" ils tombent dans leurs propres fosses et nous on s´en délécte.
La contradiction intellectuelle n´est pas mortelle comme tout le monde le sait, mais elle peut logiquement conduire à la retraite. Malheureusement pour nous ces messieurs sont même la "contradiction" en chair et en os. Vous conviendrez avec nous -que le domaine théorique ne supporte pas certaines légèretés même quand on choisit son camp (celui du mal et du chauvinisme primaire) c´est pourquoi je n´ai même pas le temps pour relever leurs contradictions dans leurs "pamphlets" tellement elles sont nombreuses. Vous conviendrez avec nous aussi qu´il y a plusieurs manières de voir. Il y a entre autres, ceux qui voient les réalités et les rapportent objectivement et ceux qui fabriquent de toutes pièces leurs "bases de données" et rapportent leurs propres chiméres pour justifier leur forfaiture. Ils ne comprennent pas que la tâche de l´intellectuel, comme disait Régis Debray, "n´est pas de distribuer l´aménité mais d´essayer d´énoncer ce qui est, son propos n´est pas de séduire mais d´armer". En Mauritanie, au pays des "rêves et des merveilles" où l´engouement pour le mot "intellectuel" est la "chose la mieux partagée", la simple véracité des faits n´intérésse "personne"; ce qui, au contraire trouve beaucoup de serviteurs, ce sont les "investissements" avec des taux d´intérêts élevés".

À la prochaine. Et La lutte continue.

Elimane Bilbassi.
25 juin 2003

Pobbi conngii barooDe

http://www.dailymotion.com/video/xcr065_poeme-pulaar-pobbi-conngii-baroode_news

fredag 20 juli 2012

Mauritanie : une démocratie raciale ou l´autre Apartheïd?

Mauritanie : une démocratie raciale ?
Vue de loin pour bien des gens, la Mauritanie apparait comme un pays tranquille, calme sans problème majeur, stable même aux dires de ses dirigeants. C’est une image trompeuse qui égare bien des observateurs; la Mauritanie est un pays complexe, secret, un volcan endormi, qui couve une crise interne découlant des relations d’équilibre intercommunautaire, aujourd’hui rompues.

Cette perception première, trompeuse à souhait, est due au fait qu’à l’image de beaucoup de pays africains depuis le discours de la Baule, la Mauritanie, elle aussi, dispose de sa " démocratie". Avec une constitution (sur mesure ) des partis politiques qui foisonnent, une presse écrite  dite "indépendante" mais je préfére dire "presse privée" et de temps à autres un simulacre de compétition éléctorale, pour completer le tableau; c’est bien là des attributs, pour qui n’est pas averti, d’une parfaite démocratie, et l’on se croirait dans un pays où tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Nos plaintes et nos réserves à l’endroit de notre"démocratie" mauritanienne ne seraient pas alors comprises. Et pourtant ! La Mauritanie recouvre une toute autre réalité, dissimule une face cachée de démocratie raciale !
Telle est la réalité que bien des gens ne comprennent pas. Et pour le faire comprendre il nous faut faire un détour, un long détour, remonter quelque peu le cours de l’histoire récente du pays .


Il est nécessaire de rappeler que la Mauritanie est un Etat conventionnel, artificiel, créé de toutes piéces pour les besoins du colonialisme français en 1904, je vous fais l’économie de la géopolitique de l’époque. La France par sa volonté décida donc de faire coexister dans un même espace, deux communautés, arabo-bérbère et négro-africaine, deux communautés, il faut le souligner, qui s’étaient forgées chacune au cours de l’histoire dans un espace autonome, régies par des pouvoirs politiques spécifiques, indépendantes l’une de l’autre. Elles entretenaient naturellement du fait de la proximité des relations tantôt amicales, le plus souvent heurtées à cause des incessantes rezzou maures opérés, pillant et capturant la population des villages à des fins d’esclavage,( origine, entre autres, de la composante haratine actuelle).

Depuis l’indépendance, nos chefs politiques incapables de se départir de l’esprit partisan, tous issus du milieu maure, se sont attelés sans relâche à developper, tour à tour, des politiques qui, loin de forger la Nation encore inexistante, ont conduit à des crises cycliques, répétées, à une déchirure profonde entre les deux communautés.
Par ces politiques nocives développées au fil des années et des régimes que guidait un systéme inique, on mit en place un APARTHEID DÉGUISÉ. Je dis déguisé car on le chercherait en vain dans les textes institutionnels alors qu’il existe partout, pour peu qu’on observe.


LE RACISME D’ETAT EST PARTOUT!


Cette discrimination raciale commenca d’abord feutrée, subtile, insidieuse, pour un projet qui allait devenir obsessionnel: construire une Mauritanie exclusivement arabe !
Pour ce faire, des mécanismes furent mis en oeuvre pour que l’Etat fut la"chose" des arabo-bérbéres; progressivement, au rythme des résistances qu’opposaient les Négro-africains, ont fit de sorte que les Arabo-berbères CONTRÔLENT LA RÉALITÉ du pouvoir politique et économique, la justice, l’éducation, l’armée.

La diplomatie ne sera pas en reste où, à l’éxtérieur , il faut afficher l’image d’une Mauritanie Arabe par la composition des délégations, le discours et les clichés culturels, où il faut gommer totalement l’autre personnalité de la Mauritanie. Evidemment pour masquer la nature discriminatoire des régimes, on va saupoudrer un peu par quelques nègres de service, sans responsabilité aucune, personnalités aux genoux tremblants, figurines sans aucun pouvoir de décision!

Un des rouages essentiels de cette machine à discriminer fut l’usage qu’on fit de la langue arabe. Cette langue introduite très tôt dans le système éducatif,...à des fins" d’indépendance nationale" disait le discours officiel ! Vaste superchérie qui visait en fait à cacher les motivations sordides. On lui fit jouer un rôle, non pas d’intégration, non pas d’épanouissement pour tous, mais on l’utilisa comme instrument de séléction et de discrimination dans l’emploi et l’éducation pour éliminer les Négro-africains. Les enfants négro-africains commencérent à échouer massivement. Ce fut la période oú il y eut un raz-de marée sans précédent de cadis, de magistrats, d’enseignants, de centaines de jeunes sautant à pieds joints dans le système, sans aucune formation,et dont le seul critére de recrutement fut, qu’ils étaient passés par l’école coranique. Comme si passer par cette école entrainait automatiquement les compétences et les capacités requises ! Un vrai gâchis au plan national, à la base de l’impasse et de la déchéance actuelle du système éducatif.

Ce fut donc le prélude à la réléve des Négro-africains, le commencement de leur marginalisation massive qui allait se poursuivre et atteindre son apogée avec l’avénement du colonel Taya .
 

Bien entendu, au fur et à mesure des réformes impopulaires et imposées, des réactions d’hostilité ne manquérent pas, côté Négro-africain. Les réformateurs marquaient alors un temps d’arrêt; en fins stratéges donnaient du mou à la ligne, pour laisser passer l’orage, obstinément le projet était poursuivi.

Beaucoup d’observateurs se méprenant alors sur le sens de ces crises, les présentaient, à tort, comme des crises inter-ethniques, comme si la communauté arabo-bérbére et négro-africaine, se dressaient, par animosité, l’une contre l’autre. Ce ne fut jamais le cas. Ces crises étaient à l’image de ce qui se passait au Kwazulu-natal du temps de Botha. Elles étaient orchestrées par nos dirigeants à des fins politiques, qui les exploitaient alors à chaque fois et judicieusement; ils présentaient, en milieu maure, comme des menaces graves aux intérêts et acquis maures, de manière à créer autour d’eux un consensus. Ce fut le cas pour les évenements de 1966, 1987 et de 1989 pour ne citer que les plus graves et les plus douloureux.

Ce n’est pas par hasard si la déportation de 120. 000 Noirs mauritaniens au Sénégal et au Mali, ne suscita que peu d’émoi du côté des intellectuels et de la classe politique beydane, où l’on notait un silence assourdissant.
Si par ailleurs, des blancs risquérent leur vie ou se firent pendre (aux U.S.A avec l’UNDER-GROUND) pour la cause des faibles, ce ne fut pas le cas en Mauritanie pendant ces terribles déportations. Seuls quelques jeunes du Mouvement des Démocrates Indépendants (MDI), allaient faire exception. Or, j’ai toujours eu le sentiment que l’intellectuel ressemblait davantage à Zola qu’à Gobineau ou Goebbels, et qu’il ne pouvait rester sans rien faire, sans rien dire devant l’injustice.

Pourquoi un tel silence?Le Régime du colonel président avait-il réussi à les convaincre?
 

C’est là du reste une dimension, entre autres, qui rend malaisée la recherche d’une solution au probléme, au regard de l’ambiguité de ces formations politiques sur notre question nationale. Certaines formations, si elles ne nient pas purement et simplement l’existence du probléme, le réduisent à une simple question linguistique, ou de violation des droits de l’homme. A les entendre il suffirait, pour tout régler, que les déportés reviennent. Le débat, en général, au niveau de l’opposition politique au lieu de se focaliser sur les vrais problèmes, tournent hélas ! autour des questions périphériques.

En tout état de cause, ces déportations planifiées, aux relents du NAZISME, avaient des motivations sordides.

Il s’agissait de profiter du" conflit" avec le Sénégal pour tenter de "dénégrifier" le pays, car le taux d’accroissement important des Négro-africains est devenu une hantise, au point que tous les résultats des recensements démographiques ( par éthnie) sont tenus secrets et ce depuis 1960 !

Il s’agissait aussi de saisir cette occasion pour faire passer enfin une réforme fonciére qui rencontrait une forte résistance en milieu Négro-africain, pour servir des intérêts inavoués. La déportation justement, permit de redistribuer la terre, et les terres de ces réfugiés en exil forcé au Sénégal, comme s’ils ne devaient plus jamais revenir !

Il s’agissait enfin de frapper les esprits en sévissant durement et partout pour intimider afin de décourager à jamais toute velléité de résistance, en décapitant la seule force politique organisée que sont les FLAM, de maniére à neutraliser l’avant garde éclairée de la contestation du projet hégémonique. Dans le feu des événements allait surgir une quatriéme raison: récupérer le bétail peulh ( 150. 000 bovins ) pour compenser les pertes matérielles subies par les maures rapatriés du Sénégal.

Pour se venger du Sénégal voisin, les autorités mauritaniennes allaient se rabattre sans remords, sur ses propres citoyens qu’elles spoliérent et dépossédérent pour les chasser ensuite comme des "vulgaires étrangers". Quelle ignominie !

Et dire que l’Afrique se tait devant ces actes barbares, ici et au Soudan! Et qu’à côté, on garde un silence, à la limite de la complicité. Mais revenons aprés cette digression que j’ai crue utile, au fil chronologique de notre marginalisation.
Ainsi donc, au fil des années et des régimes guidés par un même projet, la discrimination raciale allait s’accentuer, pour s’afficher violemment dans les années 80. Si avec les premier régime, un peu plus futé, elle fut feutrée, le régne du colonel Taya qui, lui, ne s’embrassera pas de scrupules, les Négro-africains passeront de l’état de marginalisation à l’exclusion totale ouvertement déclarée, dans laquelle, il faut replacer les déportations évoquées plus haut.


Le colonel Taya allait, le premier, donner le cadre juridique de notre élimination par une constitution qui allait imposer désormais la langue arabe comme SEULE LANGUE OFFICIELLE. Mesure certainement légitime pour la communauté arabo-bérbére, mais injuste pour les négro-africains de l’aveu même de Hamid El Mauritanyi connu sous le nom de Mohamed Ould Cheikh ancien Ministre de la défense de Daddah, il disait : " vouloir que ceux qui savent à quoi s’identifier abandonnent leurs valeurs propres pour être embrigadés dans l’aventure de ceux qui se cherchent une identité est non seulement de l’arbitraire, mais il s’agit d’une politique culturelle imbécile".

 

Les plans d’ajustements structurels du FMI arrivant à point nommé, servirent pour vider l’administration des Négro-africains,surtout. Résolu, par une répression physique et mentale féroce, sans tergiverser comme ses prédécesseurs,Taya allait, à marche forcée, consolider le systeme et afficher l’option désormais déclarée d’une Mauritanie EXCLUSIVEMENT ARABE." la Mauritanie n’est pas en voie d’arabisation c’est un pays Arabe" devait-il déclarer à Jeune Afrique en Janvier 1990.


J’avais besoin de ce détour pour montrer les conditions prévalant en Mauritanie, à la veille des fameuses démocratisations,...pour que l’on comprit que la Mauritanie n’a pas été et n’est pas comme les autres pays africains que balaie le vent démocratique.

Ici, on a à faire à une minorité qui, pour pérenniser son pouvoir abuse de l’Etat et use d’une politique à soubassement idéologique pour assimiler et asservir les autres composantes culturelles, une minorité qui confisque le pouvoir depuis près de 45 ans, qui ne veut ni en partir, ni le partager.


Le contexte dans lequel arrivent notre"démocratie" et le "coup d´état " du 03 août 2005 , est celui-là!

Notre "démocratie" arrive donc et se plaque sur cette triste réalité qu’elle recouvre, intacte, sans rien changer, se muant ainsi en une "Démocratie raciale", à la maniére de l’antique Afrique du sud; il suffit de gratter un peu pour découvrir derriére le racisme le plus hideux, l’exclusion la plus brutale, l’esclavage le plus primaire.


Maintenant vous pouvez comprendre pourquoi les Négro-africains se plaignent( légitimement ) de leur "Démocratie"....pas comme les autres.

Nous ne nous sentons pas concérnés par cette pseudo-démocratie qui nous exclut, nous avons cessé de croire en notre" Etat ", on a fait de nous des spectateurs passifs du jeu de compétitions éléctorales résérvées....aux citoyens à part entiére. Du reste, on tend de plus en plus à une bipolarisation raciale du champ politique! Nous sommes, nous Négro-africains au stade où nous luttons pour notre survie, pour notre reconnaissance en tant que citoyens, en tant qu’hommes simplement, dans un milieu hostile où l’homme voue l’homme au racisme et à l’esclavage.


Notre "Démocratie" est assise sur la tête qu’il faut redresser.
J’ai le sentiment qu’on a mis les charrues avant les boeufs, et qu’il n’est pas encore trop tard pour bien faire. Il est temps de comprendre que l’exclusion est en soi économiquement mauvaise, socialement corrosive, politiquement explosive.

Comprendre qu’une " Nation dispersée, battue, humiliée peut ( heureusement) toujours se rébeller contre son sort et revenir à la vie". Tentons dès à présent de sortir de ce cul de sac qui, tout le monde le sait, ne méne nulle part. Pour en sortir, il faut à mon avis, une attitude, un climat et des conditions.

Une attitude courageuse d’ouverture sincére et de reconnaissance du problème de fond.
Un climat de décrispation sociale grâce à un train de mesures positives à l’endroit de tous ceux qui, victimes et blessés dans leur chair, ont subi des préjudices matériels et moraux. La sanction des crimes commis pour rendre leur dignité aux victimes, à leurs veuves et à leurs enfants. Je crois qu’il faut se parler car ce formidable potentiel de révolte enfouie commence à gronder. Il serait erroné de croire que 20 années de calme plat pouvaient exclure toute éventualité de soulévement populaire. Après seulement ce forum dont les conclusions pouraient éventuellement être soumises au peuple, comme l’ont proposé les véritables FLAM, on aborderait enfin la phase d’une véritable démocratisation.

Il est urgent me semble-t-il de tirer tous les enseignements des cas dramatiques du Rwanda du Burundi, du Congo, de la Côte d´ivoire actuels, pour paraphraser un écologiste je dirais NOUS N’AVONS QU’UNE MAURITANIE NE L’ABIMONS PAS!:


Et la lutte continue !
WWW.FLAMNET.INFO

Les FLAM, le flambeau de la résistance patriotique

De l'oppression qui n'a que trop duré est né en 1983 sous le ciel gris et trouble de la Mauritanie un mouvement de libération nationale, son nom pique comme une étincelle: les FLAM.

Mouvement multinational luttant pour l'avènement d'une société non raciale, égalitaire et démocratique en Mauritanie. Aventure difficile à l'époque où la question nationale était reléguée par les ténors de l'opposition et du système au second plan pour ne pas dire considérée comme"secondaire" . La riposte a été dure et vive, les "importateurs" de concept ne sont pas allés loin: "nationalistes étroits" le mot est trouvé pour diaboliser ces "petits nègres" qui ont osé remettre en cause un discours en vogue et s'insurger contre un système qui se consolide. Mais tel le roseau de la fable qui ploie sous la poussée de la bourrasque sans pour autant se casser les FLAM continuent de r ésister face aux tempêtes des intellectuels terroristes et surmonter les obstacles et de s'aguérrir face aux épreuves.

Et comme disait notre guide "spirituel" Nelson Mandela, "Nous nous sommes engagés dans la lutte les yeux ouverts, sans nous faire d'illusions ni croire que le chemin serait facile".

Les FLAM s'étaient fixées entre autres objectifs après une longue réflexion menée de 1978 à 1983:

la résolution de la question nationale et sociale,
l'instauration d' un État de droit et de démocratie,
la lutte contre l'esclavage et des pratiques féodales,
la lutte contre le népotisme et le tribalisme


C'est ce paradigme que nous avons rappelé et voulu concrétiser en Mauritanie qui nous a valu la dénonciation, la répression jusqu'à l'élimination physique de ceux que nous comptions de plus chers dans notre mouvement. A l'époque, cependant il ne s'était pas trouvé suffisamment de bonnes volontés dans les formations politiques concurrentes pour formuler avec autant d'exigence que nous, la revendication d'une réelle égalité entre tous les citoyens mauritaniens. Nous n´avons pas attendu la pseudo-démocratisati on pour faire entendre nos voix et revendiquer nos droits.

Grâce à une forte implantation et ancrage auprès des masses Négro-mauritaniennes opprimées les FLAM ont pu livrer un combat dur au pouvoir raciste, tout en menant sur le terrain diplomatique et médiatique une importante campagne de sensibilisation et de mobilisation de l'opinion internationale. Grâce à leur action et au prix de la vie de plusieurs de leurs membres et sympathisants les FLAM ont rendu aujourd'hui la contestation du pouvoir possible, cela est en soi une victoire (pour rappel à ceux qui ont une mémoire courte). L'on assiste depuis ces dernières années à l'émergence des mouvements et de formes de contestation dont la plus part se reconnaissent dans notre action, s'ils ne se réfèrent pas directement à elle.

Aucune force politique même les "réformistes" et "révisionnistes" ne saurait poser correctement la QUESTION NATIONALE ET SOCIALE aujourd'hui sans emprunter ou retomber sur le discours "empirique "des FLAM. Pour parler comme Fukuyama nous disons encore c'est " la fin du discours ", n'en déplaise à nos détracteurs.

Vingt neuf ans d'existence et de résistance ce n'est pas peu dans la vie d'une nation, dans la vie d'un mouvement. Les FLAM sont jusqu'ici presque le seul mouvement politique mauritanien à n'avoir jamais frayer avec un quelconque régime mauritanien, tous les autres, à l'exception des nouveaux venus ont eu à intégrer ou à collaborer de près ou de loin en tant qu'organisations avec un régime particulier. C'est pourquoi il n'est pas étonnant de voir certains opposants focaliser la totalité de leurs critiques sur un régime particulier car il est malaisé de critiquer un régime auquel on a peu ou prou participé. Nous Dieu merci.

Cette résistance a toujours été prônée par les FLAM depuis leur création en mars 1983 et même avant par les mouvements qui en sont les composantes: UDM, MEEN, ODINAM, MPAM. Et elle fait appel à tout citoyen qui souhaite une Mauritanie démocratique dans laquelle Négro-africains et Arabes se retrouveraient à égalité de droit et de devoir. Cela suppose en plus de la dénonciation des inégalités sociales et économiques, une dénonciation du caractère raciste de l'État mauritanien, c'est-à-dire une reconnaissance que l'ouvrier, le paysan, le bourgeois, l'étudiant, le cadre négro-mauritanien sont des victimes du seul fait de leur appartenance ethnique et raciale.
En effet, par la conjonction de plusieurs facteurs, l'Etat mauritanien est depuis complètement contrôlé par différents mouvements et courants nationalistes arabes. Par ce contrôle, tout ce qui est non arabe se retrouvait plus ou moins marginalisé. Bien sûr à des degrés différents en fonction notamment du rôle qui a été dévolu à certains éléments négro- africains-dont les nègres de service et comparses (LES ZOULOUS NATIONAUX, LES VF,..).

La communauté Négro-mauritanienne, tout en partageant le lot quotidien d'injustices sociales et économiques avec la communauté beydane, n'en demeure pas moins violentée dans ce qu'elle a de plus cher: sa culture, son identité. Depuis des décennies en effet, la communauté Négro-africaine est victime d'une violence plus pernicieuse et subtile: c'est sa négation culturelle, le refus de la reconnaître comme porteuse de droits particuliers. Dans ces droits, figure celui de s'identifier librement à des espaces culturels en dehors de toute contrainte. Le droit à la vie, le droit à l'existence, le droit à la différence, le droit à l´épanouissement, le droit à la patrie et à la citoyenneté conformément à la déclaration universelle des droits de l'homme. Ce refus est le fait exclusif de l'État raciste Mauritanien, cet état n'a rien à voir avec la communauté Arabo-berbère et encore moins avec la communauté Noire. Le contrôle de cet État par certains éléments racistes et surtout l'absence de légitimité de celui-ci vis-à-vis de toutes les communautés nous obligent à opérer une séparation entre l'État raciste et la communauté beydane. D'ailleurs, cela fut toujours le cas depuis que les FLAM existent malgré notre diabolisation par le régime et nos adversaires auprès de nos compatriotes arabo-bérbéres.
Cette négation nous l'avons toujours combattu, nous la combattrons, c'est pour ce combat que sont tombés: BA SEYDOU AMADOU, SY SAIDOU DAOUDA, SARR AMADOU mais aussi tous ceux qui sont morts dans les conditions les plus atroces pendant leur incarcération: BA ABDOUL GHOUDDOUSS, TENE YOUSSOUF GUEYE, DJIGGO TAPSIROU, BA ALASSANE OUMAR. D'autres sont infirmes pour le restant de leur vie.Et la lutte continue.
Mais nous ne devons jamais faiblir, car il est des instants qui font l'histoire. Et nos camarades tombés ont fait à jamais l'histoire de la Mauritanie. Une autre Mauritanie est incontournable, il est honneur d'être dans le même camp qu'eux, le reste n'est que médiocrité.
Nous ne devons cependant jamais oublier que nul ne peut détruire totalement cette violence dont nous - SONINKO, PULAAR, WOLOF, BAMANA, HARATINES, sans pour autant intégrer les autres violences que nous partageons avec nos compatriotes beydanes.
Comme on le disait, notre particularité en tant que mouvement est de partir de la violence dont nous sommes l'objet, en tant qu'individus culturellement situés, pour dénoncer l'ensemble des violences subies par tout le peuple mauritanien: on ne peut vouloir être libre en niant l'autre. L'histoire de notre pays démontre que la cause et la responsabilité de la violence verbale et physique sont du seul fait de l'État raciste mauritanien.
L'Etat Mauritanien est un Etat raciste mais également illégitime(sur le caractère raciste de l'État - relire le Manifeste du NÉgro-mauritanien opprimé de 1986, le livre blanc des Flam de 1989-RADIOSCOPIE D´UN APARTHEID MECONNU). Si aujourd'hui, pour des raisons complexes, la politique de l'État-raciste profite à la communauté arabe (comme hier en Afrique du sud pour les blancs même pour ses opposants), du reste à des dégrés différents, celle-ci ci n'a jamais manifesté une quelconque adhésion générale aux délires du pouvoir raciste et de leurs "maîtres à penser".

C'est l'Etat raciste et ses institutions qu'il faudra détruire (conclusion du manifeste de 1986). Il est la cause de notre négation et de celle de tout mauritanien en tant qu'être libre.

Même à l´intérieur de la communauté arabe nous ne devons pas perdre de vue qu'il se trouve des groupes d'individus ou des tribus qui ont toujours fait l'objet de la plus grande marginalisation économique et politique, de même que l'arabisation n'a été qu'un facteur idéologique utilisé dans un but précis. Aujourd'hui d'ailleurs cet aspect idéologique a épuisé tout son charme. C'est parce que nous partageons l'ensemble des violences politiques et économiques avec la communauté arabe que nous ne devons pas les prendre comme la cible de notre révolte légitime. Seul l'Etat raciste et illégitime doit être détruit, et par tous les moyens.

Camarades militants, 29 ans de résistance sans "compromis"sur les principes ni compromission, c'est vraiment fantastique, qui peut dire mieux que nous ?

Par ailleurs si la de l'esclavage a pu ressurgir c'est bien grâce à notre action, n´en déplaise à certains. Nous dénoncons toute injustice dès lors qu´elle est injuste. Nous avons reussi à maintenir le problème mauritanien toujours au devant de l'actualité pendant 29 années, malgré les moyens disproportionnés déployés et pressions de tous genres exercées par le régime raciste. Ainsi donc on comprend aisément que les FLAM soient la cible à abattre, l'adversaire sérieux à abattre, aussi bien par le pouvoir que par certains adversaires politiques arrivistes qui veulent se positionner et par aussi tous ceux qui ont des intérêts à préserver dans l'oppression raciale. Rien et personne ne détournera ses membres de l'objectif visé: la justice et l'égalité.

LES FLAM se sont imposés comme le porte-Flambeau de la lutte contre l'APARTHEID du désert .

A travers le monde, d'ailleurs, de plus en plus la lutte progresse, la Mauritanie est mise au banc des accusés des pays racistes, esclavagistes, tortionnaires et criminels et il nous appartient de continuer le combat sur tous les fronts jusqu'à la victoire finale sur la bête méchante.
Tous ensemble nous aurons encore à mener d'autres combats, pour être le principal mouvement d'avant-garde de la lutte de libération nationale. LES FLAM ne méconnaissent pas pour autant la nécessité de l'unité d'action de l'ensemble des organisations politiques soucieuses de l'unité nationale et du règlement juste et équitable de la question nationale.(VOIR NOTRE APPEL de 1986 et celui de mars 2007).

Je ne peux terminer sans faire appel à Jean Jaurès qui disait: "le péril est grand mais il n'est pas invincible, si nous gardons la clarté de l'esprit, la fermeté du vouloir, si nous avons à la fois, l´héroïsme de la patience et l´héroïsme de l'action, la vue nette du devoir nous donnera la force de le remplir".

Que vivent les FLAM et que la lutte continue!

ELIMANE BILBASSI

Archives 2007, http://www.flamnet.info/

NOTRE COMBAT

Notre combat est des plus hardis mais aussi des plus exaltants. Nous le continuerons en restant unis dans la détermination et dans la fidéli...