fredag 20 juli 2012

Les FLAM, le flambeau de la résistance patriotique

De l'oppression qui n'a que trop duré est né en 1983 sous le ciel gris et trouble de la Mauritanie un mouvement de libération nationale, son nom pique comme une étincelle: les FLAM.

Mouvement multinational luttant pour l'avènement d'une société non raciale, égalitaire et démocratique en Mauritanie. Aventure difficile à l'époque où la question nationale était reléguée par les ténors de l'opposition et du système au second plan pour ne pas dire considérée comme"secondaire" . La riposte a été dure et vive, les "importateurs" de concept ne sont pas allés loin: "nationalistes étroits" le mot est trouvé pour diaboliser ces "petits nègres" qui ont osé remettre en cause un discours en vogue et s'insurger contre un système qui se consolide. Mais tel le roseau de la fable qui ploie sous la poussée de la bourrasque sans pour autant se casser les FLAM continuent de r ésister face aux tempêtes des intellectuels terroristes et surmonter les obstacles et de s'aguérrir face aux épreuves.

Et comme disait notre guide "spirituel" Nelson Mandela, "Nous nous sommes engagés dans la lutte les yeux ouverts, sans nous faire d'illusions ni croire que le chemin serait facile".

Les FLAM s'étaient fixées entre autres objectifs après une longue réflexion menée de 1978 à 1983:

la résolution de la question nationale et sociale,
l'instauration d' un État de droit et de démocratie,
la lutte contre l'esclavage et des pratiques féodales,
la lutte contre le népotisme et le tribalisme


C'est ce paradigme que nous avons rappelé et voulu concrétiser en Mauritanie qui nous a valu la dénonciation, la répression jusqu'à l'élimination physique de ceux que nous comptions de plus chers dans notre mouvement. A l'époque, cependant il ne s'était pas trouvé suffisamment de bonnes volontés dans les formations politiques concurrentes pour formuler avec autant d'exigence que nous, la revendication d'une réelle égalité entre tous les citoyens mauritaniens. Nous n´avons pas attendu la pseudo-démocratisati on pour faire entendre nos voix et revendiquer nos droits.

Grâce à une forte implantation et ancrage auprès des masses Négro-mauritaniennes opprimées les FLAM ont pu livrer un combat dur au pouvoir raciste, tout en menant sur le terrain diplomatique et médiatique une importante campagne de sensibilisation et de mobilisation de l'opinion internationale. Grâce à leur action et au prix de la vie de plusieurs de leurs membres et sympathisants les FLAM ont rendu aujourd'hui la contestation du pouvoir possible, cela est en soi une victoire (pour rappel à ceux qui ont une mémoire courte). L'on assiste depuis ces dernières années à l'émergence des mouvements et de formes de contestation dont la plus part se reconnaissent dans notre action, s'ils ne se réfèrent pas directement à elle.

Aucune force politique même les "réformistes" et "révisionnistes" ne saurait poser correctement la QUESTION NATIONALE ET SOCIALE aujourd'hui sans emprunter ou retomber sur le discours "empirique "des FLAM. Pour parler comme Fukuyama nous disons encore c'est " la fin du discours ", n'en déplaise à nos détracteurs.

Vingt neuf ans d'existence et de résistance ce n'est pas peu dans la vie d'une nation, dans la vie d'un mouvement. Les FLAM sont jusqu'ici presque le seul mouvement politique mauritanien à n'avoir jamais frayer avec un quelconque régime mauritanien, tous les autres, à l'exception des nouveaux venus ont eu à intégrer ou à collaborer de près ou de loin en tant qu'organisations avec un régime particulier. C'est pourquoi il n'est pas étonnant de voir certains opposants focaliser la totalité de leurs critiques sur un régime particulier car il est malaisé de critiquer un régime auquel on a peu ou prou participé. Nous Dieu merci.

Cette résistance a toujours été prônée par les FLAM depuis leur création en mars 1983 et même avant par les mouvements qui en sont les composantes: UDM, MEEN, ODINAM, MPAM. Et elle fait appel à tout citoyen qui souhaite une Mauritanie démocratique dans laquelle Négro-africains et Arabes se retrouveraient à égalité de droit et de devoir. Cela suppose en plus de la dénonciation des inégalités sociales et économiques, une dénonciation du caractère raciste de l'État mauritanien, c'est-à-dire une reconnaissance que l'ouvrier, le paysan, le bourgeois, l'étudiant, le cadre négro-mauritanien sont des victimes du seul fait de leur appartenance ethnique et raciale.
En effet, par la conjonction de plusieurs facteurs, l'Etat mauritanien est depuis complètement contrôlé par différents mouvements et courants nationalistes arabes. Par ce contrôle, tout ce qui est non arabe se retrouvait plus ou moins marginalisé. Bien sûr à des degrés différents en fonction notamment du rôle qui a été dévolu à certains éléments négro- africains-dont les nègres de service et comparses (LES ZOULOUS NATIONAUX, LES VF,..).

La communauté Négro-mauritanienne, tout en partageant le lot quotidien d'injustices sociales et économiques avec la communauté beydane, n'en demeure pas moins violentée dans ce qu'elle a de plus cher: sa culture, son identité. Depuis des décennies en effet, la communauté Négro-africaine est victime d'une violence plus pernicieuse et subtile: c'est sa négation culturelle, le refus de la reconnaître comme porteuse de droits particuliers. Dans ces droits, figure celui de s'identifier librement à des espaces culturels en dehors de toute contrainte. Le droit à la vie, le droit à l'existence, le droit à la différence, le droit à l´épanouissement, le droit à la patrie et à la citoyenneté conformément à la déclaration universelle des droits de l'homme. Ce refus est le fait exclusif de l'État raciste Mauritanien, cet état n'a rien à voir avec la communauté Arabo-berbère et encore moins avec la communauté Noire. Le contrôle de cet État par certains éléments racistes et surtout l'absence de légitimité de celui-ci vis-à-vis de toutes les communautés nous obligent à opérer une séparation entre l'État raciste et la communauté beydane. D'ailleurs, cela fut toujours le cas depuis que les FLAM existent malgré notre diabolisation par le régime et nos adversaires auprès de nos compatriotes arabo-bérbéres.
Cette négation nous l'avons toujours combattu, nous la combattrons, c'est pour ce combat que sont tombés: BA SEYDOU AMADOU, SY SAIDOU DAOUDA, SARR AMADOU mais aussi tous ceux qui sont morts dans les conditions les plus atroces pendant leur incarcération: BA ABDOUL GHOUDDOUSS, TENE YOUSSOUF GUEYE, DJIGGO TAPSIROU, BA ALASSANE OUMAR. D'autres sont infirmes pour le restant de leur vie.Et la lutte continue.
Mais nous ne devons jamais faiblir, car il est des instants qui font l'histoire. Et nos camarades tombés ont fait à jamais l'histoire de la Mauritanie. Une autre Mauritanie est incontournable, il est honneur d'être dans le même camp qu'eux, le reste n'est que médiocrité.
Nous ne devons cependant jamais oublier que nul ne peut détruire totalement cette violence dont nous - SONINKO, PULAAR, WOLOF, BAMANA, HARATINES, sans pour autant intégrer les autres violences que nous partageons avec nos compatriotes beydanes.
Comme on le disait, notre particularité en tant que mouvement est de partir de la violence dont nous sommes l'objet, en tant qu'individus culturellement situés, pour dénoncer l'ensemble des violences subies par tout le peuple mauritanien: on ne peut vouloir être libre en niant l'autre. L'histoire de notre pays démontre que la cause et la responsabilité de la violence verbale et physique sont du seul fait de l'État raciste mauritanien.
L'Etat Mauritanien est un Etat raciste mais également illégitime(sur le caractère raciste de l'État - relire le Manifeste du NÉgro-mauritanien opprimé de 1986, le livre blanc des Flam de 1989-RADIOSCOPIE D´UN APARTHEID MECONNU). Si aujourd'hui, pour des raisons complexes, la politique de l'État-raciste profite à la communauté arabe (comme hier en Afrique du sud pour les blancs même pour ses opposants), du reste à des dégrés différents, celle-ci ci n'a jamais manifesté une quelconque adhésion générale aux délires du pouvoir raciste et de leurs "maîtres à penser".

C'est l'Etat raciste et ses institutions qu'il faudra détruire (conclusion du manifeste de 1986). Il est la cause de notre négation et de celle de tout mauritanien en tant qu'être libre.

Même à l´intérieur de la communauté arabe nous ne devons pas perdre de vue qu'il se trouve des groupes d'individus ou des tribus qui ont toujours fait l'objet de la plus grande marginalisation économique et politique, de même que l'arabisation n'a été qu'un facteur idéologique utilisé dans un but précis. Aujourd'hui d'ailleurs cet aspect idéologique a épuisé tout son charme. C'est parce que nous partageons l'ensemble des violences politiques et économiques avec la communauté arabe que nous ne devons pas les prendre comme la cible de notre révolte légitime. Seul l'Etat raciste et illégitime doit être détruit, et par tous les moyens.

Camarades militants, 29 ans de résistance sans "compromis"sur les principes ni compromission, c'est vraiment fantastique, qui peut dire mieux que nous ?

Par ailleurs si la de l'esclavage a pu ressurgir c'est bien grâce à notre action, n´en déplaise à certains. Nous dénoncons toute injustice dès lors qu´elle est injuste. Nous avons reussi à maintenir le problème mauritanien toujours au devant de l'actualité pendant 29 années, malgré les moyens disproportionnés déployés et pressions de tous genres exercées par le régime raciste. Ainsi donc on comprend aisément que les FLAM soient la cible à abattre, l'adversaire sérieux à abattre, aussi bien par le pouvoir que par certains adversaires politiques arrivistes qui veulent se positionner et par aussi tous ceux qui ont des intérêts à préserver dans l'oppression raciale. Rien et personne ne détournera ses membres de l'objectif visé: la justice et l'égalité.

LES FLAM se sont imposés comme le porte-Flambeau de la lutte contre l'APARTHEID du désert .

A travers le monde, d'ailleurs, de plus en plus la lutte progresse, la Mauritanie est mise au banc des accusés des pays racistes, esclavagistes, tortionnaires et criminels et il nous appartient de continuer le combat sur tous les fronts jusqu'à la victoire finale sur la bête méchante.
Tous ensemble nous aurons encore à mener d'autres combats, pour être le principal mouvement d'avant-garde de la lutte de libération nationale. LES FLAM ne méconnaissent pas pour autant la nécessité de l'unité d'action de l'ensemble des organisations politiques soucieuses de l'unité nationale et du règlement juste et équitable de la question nationale.(VOIR NOTRE APPEL de 1986 et celui de mars 2007).

Je ne peux terminer sans faire appel à Jean Jaurès qui disait: "le péril est grand mais il n'est pas invincible, si nous gardons la clarté de l'esprit, la fermeté du vouloir, si nous avons à la fois, l´héroïsme de la patience et l´héroïsme de l'action, la vue nette du devoir nous donnera la force de le remplir".

Que vivent les FLAM et que la lutte continue!

ELIMANE BILBASSI

Archives 2007, http://www.flamnet.info/

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