"Le chef de la junte veut imiter son gourou Saddam Hussein qui a conduit son pays à la catastrophe. Il n'a ni la carrure de Saddam, la Mauritanie n'a pas les moyens de l'Iraq. Face au danger imminent qui plane sur la Mauritanie, le chef de la junte devrait se débarrasser de la fanfaronnade mal placée et déguerpir du pouvoir"
C´est un grand plaisir de recevoir sur le site Flamnet notre doyen, un
grand nationaliste, un démocrate doublé d’un humaniste, celui dont le
parcours intellectuel et militant est des plus admirables. Mamadou Samba Diop
fait partie de ces rares héros dont l’histoire n’emprunte rien à la légende. Il
est de ceux qui ont compris très tôt que le développement de notre continent ne
peut pas faire l’économie de la volorisation et de la promotion de nos langues
et de nos cultures. Murtudo, tel un inusable monument, continue à défier les
intempéries et les vicissitudes des conjonctures en poursuivant son combat
multi-dimensionnel commencé à l'aube des indépendances et au profit
duquel il n’a pas hésité à sacrifier sécurité professionnelle et confort
social.
Voulez-vous
vous présenter à nos lecteurs cher doyen, et nous parler un peu de votre
long et riche parcours politique et surtout du grand militant culturel que
vous-êtes .
Dr
Mourtoudo Diop : Je saisis d’abord cette occasion pour vous saluer, vous
remercier, vous féliciter et soutenir votre combat qui est aussi le nôtre.
Mourtoudo Diop a
fait sa formation primaire à MBagne et Boghé Mauritanie, sa formation
secondaire à St-Louis ancienne capitale de la Mauritanie et du Sénégal. C’est là qu’il a flirté
très tôt avec le marxisme léninisme au sein du Parti Africain pour
l’Indépendance PAI dirigé par le pharmacien Mahjmout Diop. Ce parti se battait
pour l’indépendance de l’Afrique, pour l’unité continentale et l’instauration
du socialisme scientifique. Il avait beaucoup de sections en Afrique. Il a
croisé le fer contre le général de Gaulle qui proposa l’institution de la
communauté franco-africaine à travers sa constitution de 1958 qui balkanisa
l’Afrique.
Cette constitution prévoyait dans le cadre de la
communauté franco- africaine une indépendance formelle appelée l’indépendance
par le processus de transfert de compétences à travers les 5 conditions
suivantes. Tout pays qui voterait OUI perdrait :
1-la possibilité d’avoir sa propre monnaie et
continuerait à faire usage du CFA
2-ce pays aura toujours le français comme langue
officielle
3-son économie sera contrôlée par la France
4-son armée sera divisée en 3 parties une
partie pour la France, une autre pour la communauté
franco-africaine, la 3ème partie pour le pays en question.
5-la politique étrangère de ce pays
dépendrait entièrement de la France.
Seul Sékou Touré, lors du vote de la
constitution de la communauté franco-africaine proposée par le général de
Gaulle le 28 Septembre 1958 a préféré la pauvreté dans la liberté
que l’opulence dans l’esclavage. Ce vaillant peuple a dit NON à la France et a été en Afrique noire de cette
période l’un des premiers à accéder à l’indépendance par la voix pacifique.
La répression politique exercée par Senghor
et Mamadou Dia a décapité ce vaillant parti et a contraint Mourtoudo Diop à
rejoindre son pays natal la Mauritanie. Il a été admis au concours de l’administration des douanes en
1961 et a été aussi le Secrétaire Général du Syndicat des douaniers de la Mauritanie. C’est à ce titre qu’il a été sélectionné par
l’union des travailleurs de Mauritanie UTM à faire une formation syndicale à
l’école internationale des militants d’Afrique d’Asie et d’Amérique latine de
Moscou de1966 à 1968.
Mourtoudo Diop a servi 13 ans
dans l’administration des douanes. En 1973, il décida avec son épouse de faire
une formation supérieure en droit international à l’université d’état Taras
Gregorovitch Chevchenko de Kiev ex –URSS. Il a aussi fait ses études
supérieures en France à l’université de Paris VIII, à la Sorbonne en France. Il a obtenu des diplômes
universitaires en sciences politiques, en analyse institutionnelle des sciences
de l’éducation, en sociolinguistique, en histoire, etc. Mourtoudo Diop est
docteur en sciences politiques, professeur en sciences sociales, poète écrivain
en langue pulaar et grand militant pour la promotion des langues africaines.
Il a écrit et traduit plusieurs
livres : 1 livre de poésie engagée le cri de l’aigle royal, la science nous permet-elle
d’accéder à la connaissance de Dieu ? Qui
peut payer Dieu ? un livre d’initiation en langue pulaar, le rôle de la femme dans la société, bref aperçu sur l’histoire des
noirs et des Haalpulaaren, la
question nationale en pulaar, le
sursaut des Haalpulaaren, mon voyage aux USA, un livre d’initiation en
pulaar, en anglais, etc. Mourtoudo a traduit le coran en pulaar, la chimie
classe de terminale, nations nègres et cultures les 2 tomes, etc.
Mourtoudo a fait des centaines de conférences en Afrique,
en Europe, en Amérique, avec son staff de formateurs, des milliers de personnes
ont été initiées à l’étude de la langue pulaar. Maintenant, il intervient dans
le domaine religieux. Il a été invité dans toutes les mosquées des villages du
Fouta qu’il a fréquentés, a animé des conférences dans des mosquées sur divers
thèmes islamiques. Il vient de terminer un livre complètement saisi en pulaar
par l’ingénieur Moussa Diallo et le Professeur Camara Oumar, ce livre
s’appelle « Hol no
Allah anndortoo to bannge ganndal ? » c'est-à-dire la
science nous permet-elle d’accéder à la connaissance de Dieu. Mourtoudo Diop
s’est battu toute sa vie pour la cause du pulaar et la promotion de toutes nos
langues nationales.
Et Si on
vous demandait de raconter à nos jeunes générations la longue lutte de
libération des négro-mauritaniens parce que vous faites partie de ces
théoriciens et défenseurs de la résolution de la question nationale en
Mauritanie.
Dr
Mourtoudo : L’Etat mauritanien situé entre le monde arabe et l’Afrique
noire, où vivent deux races des blancs et des noirs qui utilisent plusieurs
langues : le pulaar, le ouolof, le soninké, le bambara dans l’est du pays
est un état raciste, tribaliste, esclavagiste, chauvin et intolérant, parce
qu’il refuse de reconnaître la diversité raciale et culturelle.
Il confond islamité et arabité et tient absolument
à assimiler, à diluer, à effacer l’identité culturelle de tous les négros
mauritaniens ; je dis que l’état est raciste et non à nos frères maures
que nous aimons et que nous respectons avec lesquels nous voulons vivre
ensemble dans l’égalité, la justice et la fraternité. Nous devons donc
combattre politiquement cet état hypocrite dont les proclamations ne cadrent
avec ses actes.
Depuis l’indépendance à nos jours, l’état
mauritanien a privilégié une ethnie sur d’autres, une race sur une autre, qui
contrôle tous les leviers politiques, économiques, culturels, militaires et
autres ; je veux dire tous les moyens de production. C’est une sorte
d’apartheid sournois à 600km de Dakar. L’histoire des nègres de ce pays, leurs
langues et leurs cultures sont bafouées. Cette injustice a été sentie en 1966.
Dix neuf (19) intellectuels négro africains ont créé un mouvement appelé
« mouvement des 19 » présidé par l’ex- procureur de la République Abdoul Aziz Bâ.
Ce mouvement des nègres a été le premier à
dénoncer le racisme d’état mauritanien qui avait privilégié son arabité au
détriment de sa négrité. Moctar Ould Daddah réprima durement ce mouvement, arma
une partie de la population pour exterminer massivement les Haalpulaaren de
Mauritanie. Pour nous, il n’est pas le père de la nation, mais de sa nation,
car la Mauritanie est une Nation de nations. Ceci
demande une longue explication qui relève de la problématique des nationalités
qu’il me sera difficile d’aborder dans ce texte.
Depuis lors, la prise de conscience des mélanodermes de
leur oppression s’est développée. Plusieurs documents célèbres tels que
conscience noire, l’état arabo-berbère et la répression des négros africains de
Mauritanie ont été largement commentés par toutes les presses du monde.
Plusieurs groupuscules politiques s’étaient formés dans la clandestinité et
s’affrontaient durement. Certains se réclamaient du marxisme, prochinois, pro
russe, pro albanais et même pro vietnamien, etc. Des mouvements panarabistes,
baathistes, nasséristes, frères musulmans, ont été créés pour faire pression
sur l’état pour l’obliger à radicaliser, l’enseignement de la langue arabe.
Pour nous, l’enseignement de la langue arabe est un droit
que nous soutenons absolument. mais en Mauritanie,, il n’ya pas seulement que la langue arabe, il
fallait aussi prendre en charge les autres langues et les enseigner, permettre
à chaque mauritanien de s’éduquer dans sa langue maternelle, de s’ouvrir à la
langue de son voisin et après aux langues étrangères, favoriser un malaxage
culturel et non une glotophagie linguistique. Le fait de privilégier une langue
sur d’autres est une injustice que nous ne cesserons de combattre.
Ce combat, nous l’avons mené contre tous les
régimes. Il s’est accentué avec la formation politique des mouvements négro
africains : UDM, MPAM, ODINAM, UNESM, etc. qui ont fini par former une
entité globale appelée FLAM. Ce mouvement ou parti politique développa la
contestation contre l’oppression d’une communauté importante de ce pays en
publiant le manifeste négro africain de 1986. Rappelons que le mouvement EL
HOR, SOS ESCLAVES et autres, ont vu le jour pour contester l’esclavage.
Actuellement, le Front Uni de l’Action des Haratines(FUAH) s’est imposé sur le
paysage politique mauritanien.
Ainsi donc la lutte culturelle à travers les associations
du Pulaar, du Wolof, du Soninké, a contraint le régime de Haïdalla de
reconnaître les langues des nègres du pays. Depuis l’indépendance jusqu’à ce
jour, l’oppression des nègres continue bien sûr avec la complicité de quelques
uns de leurs frères instrumentalisés par les divers pouvoirs qui se succèdent.
Le régime de Taya appliqua la purification ethnique avec la complicité de
Saddam Hussein de l’Iraq.
De 1986 à 1991, une violence barbare déclenchée par le
dictateur Taya s’est abattue sur les noirs mauritaniens notamment sur les
Haalpulaaren. On organisa des déportations, des licenciements des militaires et
des civils, des pogroms, la spoliation des biens d’autrui et des exterminations
massives. Ce sont des choses que nous ne devons pas oublier, que nous ne devons
pas pardonner. Il faut juger les coupables et indemniser toutes les victimes
afin que telle dérive ne se reproduise plus.
Si je dois conseiller les nouvelles générations négro
africaines de Mauritanie, je leur dirai d’apprendre d’abord leurs langues
nationales, leurs histoires, leurs cultures, de se former, de s’armer de
sciences, de s »’impliquer dans les batailles politiques pour l’égalité,
la justice, pour l’éradication de l’esclavage sous toutes ses formes, du
tribalisme, de la mentalité négative castale. Je leur demanderais de se battre
pour l’unité nationale sur la base de la solution de la question nationale, de
se battre pour l’unité africaine, pour l’unité arabo africaine dans une
mouvance alter mondialiste. Je leur demanderais de se battre pour le respect
des valeurs islamiques, de combattre le racisme, l’intolérance, de respecter le
droit des femmes, etc.
La Mauritanie traverse depuis quelques mois une
crise politique très grave avec la destitution du premier président élu
démocratiquement en Mauritanie ; quelle analyse faites de la situation et
quelle est votre réaction à ce putsch ?
Dr Mourtoudo : La Mauritanie a vécu 30ans de régime despotique
militaire. Le coup d’état du 6 Août 2008 que nous condamnons est de trop. Nous
soutenons les positions du Front National pour la Défense de la Démocratie. Nos analyses publiées au Net et dans les journaux locaux
figurent dans beaucoup de nos documents dont le Zakouski des députés dépités,
le Pochisme ou la guerre des poches, Njahee jooni jooni (partez tout de suite),
la victoire du front de la résistance, le passif humanitaire dans le cœur de la
résolution des eurodéputés.
Comment expliquez vous le soutien de certains
partis politiques qui se prétendent démocrates à cette forfaiture militaire ?
Mourtoudo : Je suis contraint de répondre à cette
question. Mais en réalité je n’aime pas parler des formations ou des individus
que je respecte, parce que je ne veux pas que mes propos soient interprétés à
l’envers. Mais je vais répondre d’une façon générale sans viser qui que ce soit.
On ne peut pas se battre pour la démocratie
et acalifourchonner l’autocratie. Ceux qui pratiquent la politique de la
collaboration ou de la contribution, mettent leurs intérêts personnels
au-dessus de ceux de leurs peuples. Ils se mystifient eux-mêmes en ramant
contre l’histoire. Actuellement, ils ont terni leurs images et ne représentent
plus rien devant le peuple qu’ils prétendaient diriger.
Malgré la condamnation internationale et des
menaces de sanctions économiques, la junte reste de marbre à la réprobation
internationale ; qu´est-ce qui explique selon vous cet entêtement des
putschistes ?
Dr Moutoudo : La junte militaire est arrogante et
inculte. Elle est gonflée par ses thuriféraires opportunistes. Elle s’est
trompée de contexte et de cible. Elle a surestimé ses forces qui s’érodent de
jour en jour.
Elle ne maîtrisait pas la réalité mouvante de ce pays. Avec les
pressions de l’intérieur et de l’extérieur et l’expiration de l’ultimatum de la Commission de Paix
et de Sécurité CPS africaine, ces positions sont devenues chancelantes. Si
l’UA, l’UE, l’ONU, etc. ne fléchissent pas, elle sera obliger d’abdiquer.
Actuellement, elle s’escrime à soudoyer des gens pour trouver une solution
mauritano-mauritanienne au détriment de la juste position de la communauté
internationale.
Le colonel Ely n’est pas une solution. La déclaration faite aujourd’hui
par Messaoud Ould Boulkhaïr Président de l’Assemblée nationale que nous
respectons, si vraiment elle est de lui, cette position torpille le Front
National pour la Défense de la Démocratie. Elle torpille l’aspiration de tous les démocrates de ce
pays et d’ailleurs. Nous la considérons comme une erreur pour ne pas dire une
trahison que nous ne cautionnerons jamais. Messaoud aurait dû se concerter
d’abord avec son parti, avec le FNDD, et non prendre une position en tant que
Président de l’Assemblée nationale, qui peut être erronée à l’égard de beaucoup
de gens. Sa position va à l’encontre de la position de la Commission de Paix
et de Sécurité de l’UA qui constituait le principal appui de notre combat. Sa
position ne sert pas la démocratie. Elle répond aux besoins de tous les nantis
qui frémissent devant le spectre des sanctions. Ce qui est étonnant c’est que
le front national qui est actuellement l’espoir de ce pays s’est dressé pour
combattre le putsch de la junte.
Consciemment ou inconsciemment, la proposition de Messaoud que nous
respectons beaucoup, ressemble à un putsch contre le Front national pour la Défense de la Démocratie.
Seul Dieu
est parfait. C’est un homme honnête peut-être, qui pourra se rendre compte de
son erreur et s’amender. Le chef de la junte veut imiter son gourou Saddam
Hussein qui a conduit son pays à la catastrophe.
Il n’a ni la carrure de Saddam, la Mauritanie n’a pas les moyens de l’Iraq. Gamal Abdel Nasser,
vaincu par Israël en 1968, a pleuré, regretté et démissionné. Son peuple l’a
pardonné et réhabilité. Face au danger imminent qui plane sur la Mauritanie, le chef de
la junte devrait se débarrasser de la fanfaronnade mal placée et déguerpir du
pouvoir. Le peuple allait lui être reconnaissant. Sa maladresse a martyrisé
Sidi et Waghef qui sont devenus des héros nationaux qu’on le veuille ou non.
Avez-vous en tant qu´homme politique averti
une solution de sortie de crise ?
Dr Mourtoudo : Depuis le 18 Septembre
nous avons publié un document comment sortir de la crise qui se résume en
ceci :
1-Négociation
entre Sidi et la junte
2- Le
retour de Sidi à sa fonction de président
3-L’amnistie
des douze(12) membres de la junte
4-Leur
affectation à des postes diplomatiques
5-l’organisation
d’une journée nationale de fête pour la réconciliation entre les militaires et
les civils.
Cette
proposition peut être améliorée par tous ceux par toutes celles qui le désirent.
Par ailleurs, la Commission Politique du Front National pour la Défense de la Démocratie a
organisé au siège de ADIL, sous la présidence de Ahmed Sidi Baba, Président du
Conseil Economique et Social, ancien ministre à la présidence, un débat houleux
franc et riche sur le thème comment sortir de la crise ? Une bonne
synthèse bien argumentée, bien structurée, a été faite par Ahmed Sidi Baba. Cette
synthèse a été approuvée à l’unanimité.
Pour
nous, jusqu’ici, ce document constitue la sortie de crise du Front. Il est
mieux que la proposition de Messaoud. C ’est le voyage de Ahmed Sidi Baba
au Maroc qui a retardé la publication de ce document dont le président de
chaque parti du front possède le brouillon photocopié. Si Messaoud avait
consulté ses ouailles, peut-être, il allait tenir compte de ce document
irréprochable.
Que pensez-vous des FLAM au sein desquelles
vous comptez beaucoup d´amis et de proches ; et que vous inspire le site
Flamnet ?
Mourtoudo Diop : Les FLAM jusqu’ici, pour
moi sont un parti d’avant-garde qui pose de vrais problèmes et qui propose de
vraies solutions. La question nationale, son cheval de bataille est le vrai
problème sur lequel trébuche la Mauritanie depuis son indépendance à nos jours. Il faut être
un parti courageux comme FLAM et DEKAALEM, pour en faire un cheval de bataille.
L’opposition l’escamote et le pouvoir l’ignore. C’est un parti qui
fustige toutes les tares de la Mauritanie et se bat pour l’égalité, la justice et le progrès.
FLAM et DEKAALEM sont les principaux partis de la Mauritanie qui
mettent l’accent sur la solution de la problématique des nationalités
mauritaniennes.
Ce ne
sont pas des partis cartables comme certains aiment à le dire ici. Ce sont des
partis coffre forts qui ont affronté toutes les tempêtes et rien n’a pu
jusqu’ici les ramollir. Je viens de lire l’intervention de Samba Thiam
président des FLAM à laquelle je me retrouve entièrement.
.
Votre dernier mot à nos lecteurs et à nos compatriotes
Réponse du Dr
Mourtoudo : Je demande à tous nos lecteurs à continuer à persister dans la
lutte en dépit de toutes les difficultés que nous rencontrons. Nous devons
combattre le racisme sous quelque forme qu’il se manifeste, de nous impliquer
dans les batailles culturelles pour éradiquer l’ignorance car politique et
culture sont dialectiquement liées.
Je leur
demande de casser les murs que les régimes raciste ont mis entre nos
différentes races et nationalités, d’apprendre à nous connaître à nous
accepter, à poser tous nos problèmes et les résoudre par le dialogue. Nous
devons exiger la suppression de l’article 6 de la constitution mauritanienne
qui légalise la discrimination.
Nous
devons nous battre pour l’enseignement de l’histoire des nègres de notre pays.
Nous devons nous battre pour la reconnaissance de notre culture, de rehausser
l’utilisation de nos langues à la radio et à la télévision, d’officialiser,
d’enseigner nos langues, en faire des langues de travail et de gouvernement.
Nous
devons continuer à nous battre pour le règlement définitif du passif
humanitaire. Qu’Allah appuie nos pas et continue à faire de nous des soldats
intrépides au service des causes justes./.
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