tisdag 22 oktober 2019

Mauritanie: Ils veulent solder nos souffrances !!!

La démocratie doit-être la chose la mieux partagée si l´on ne veut pas rester dans des voeux pieux.
Nous avons revendiqué la démocratie en Mauritanie en exigeant, depuis des décennies, une égalité de droits et de devoirs pour tous les citoyens. La dénonciation des oppressions culturelles, économiques et politiques nous a valu d´être la cible de la plus grande répression dans l´histoire politique de la Mauritanie. Et nous avons toujours continué de revendiquer une Mauritanie de tous les Mauritaniens. On ne peut douter de notre volonté. Mais à quelles conditions?

A écouter certains de nos compatriotes, on est frappé par leur volonté à vouloir solder nos souffrances, nos morts et nos droits. Comme certains marchands, ils veulent vider l´abcès comme on vide les stocks.
Nous voyons alors se préciser la "situation nouvelle" à laquelle nous faisions allusion dans un document de Mai 1990. Les réformistes de tout poil paradent de tous les côtés, ils sont prêts sans aucune garantie pour le peuple mauritanien et plus particulièrement pour les négro-mauritaniens, à sauter dans le bateau. Enfin ils vont réaliser leurs rêves de strapontins, c´est la fin d´une frustration sociale pour eux.

Nous voulons bien sûr une démocratie en Mauritanie, mais est-elle possible sans s´attaquer aux véritables obstacles? Elle est en effet impossible, à moins de s´arrêter, juste à un problème de coloration, si l´on a pris le soin de lever certaines ambiguîtés.

- Tout d´abord la structure de l´Etat mauritanien. Est-elle en mesure de répondre à la volonté de chaque composante à vivre en tant que citoyens libres dans une Mauritanie démocratique.
Il ne faut jamais oublier que parmi les causes de la marginalisation des négro-africains, la structure étatique a joué un rôle important. Notamment par le peu de contrôle qu´elle permet au citoyen en plus du pouvoir excessif que cette structure reconnait aux "décideurs". Mais, dans la marginalisation des négro-africains, il ne faut pas occulter la responsabilité de ceux qui étaient censés, en premier lieu, défendre leurs droits spécifiques. Nous pensons que la structure de l´Etat unitaire, par la mode de désignation de certains gouvernants, fût-on dans une démocratie, peu entrainer l´impuissance de citoyens devant certaines trahisons. Nous devons arriver à l´éviter dans une Mauritanie démocratique et les solutions sont loin d´être simples. Le caractère pluriculturel de la Mauritanie rend plus complexe les choses, si l´on veut sincèrement éviter une concentration du pouvoir dans les mains de "petis" fascistes en puissance.

- Nous avons également constaté que la marginalisation était aussi économique. En effet, pendant des décennies, tout un processus insidieux a permis une paupérisation des négro-mauritaniens notamment par le contrôle de certaines institutions. Il ne s´agit plus aujourd´hui de le reconnaitre, ni d´accepter d´y mettre fin, il faut surtout remédier à cette paupérisation en reconnaissant des droits nouveaux et temporaires aux victimes. Sinon les jeux sont truqués. Il s´agit d´une sorte d´inégalités compensatrices en faveur des victimes. Il est impossible à une démocratie de s´élever sur des situations qui n´ont pu exister que par la "légalisation" de l´injustice.

De même le problème foncier reste entier, le "oui à une réforme, non à une réforme" ne peut suffire. Même s´il est lié au problème précédent, en tant que niveau économique, il en demeure autant distinct. Et la particularité que les terres cultivables appartiennent en général aux négro-africains rend encore plus complexe la formulation d´une législation foncière. Encore faut-il ajouter que ces terres se trouvent dans une zone frontalière ou les droits de propriété des paysans Sénégalais demeurent un fait ancestral et réciproquement pour les paysans Mauritaniens du Fouta, Waalo, Guidimakha et Gadiaga sur l´autre rive.

On ne peut démocratiser sans parler de cette réforme foncière, et poser le problème de la terre dans le Sud c´est aussi poser un problème culturel vu le lien entre les terres du Waalo et les populations concernées. Il faut lever l´ambiguîté en posant l´idée de base qui est celle-ci: la réforme sera avant tout l´oeuvre et la volonté des paysans. Aucun technocrate quel qu´il soit ne doit décider à leur place.

Enfin la question culturelle, qui est le noeud du problème mauritanien, ne sera pas résolue par la simple présence dans tel gouvernement des représentants de toutes les communautés. Il s´agit plutôt de savoir qui doit dire la norme culturelle? C´est à chaque communauté. Et ce droit est un leurre si la réalité du pouvoir politique et économique n´est modifiée. Il s´agit d´une égalité dans la libre expression de sa culture à tous les niveaux. Le droit d´exister et de vivre en tant que, Mauritanien ne peut passer avant celui d´être Soninké, Haal-pulaar(Pullo), Wolof, Arabe, Bambara. Et tout ce qui concerne cette question doit être constitutionnellement reconnu la Mauritanie n´est pas un Etat arabe si elle ne veut plus être un Etat raciste. Alors se pose le problème de certains traités dans lesquels la Mauritanie est partie.

Toutes les revendications peuvent trouver une solution si l´on veut bien se donner la peine. Il ne s´agit pas de récuser toute synthèse, mais une synthèse ne s´obtient pas en soldant ses revendications essentielles. Nous demandons seulement à nos potentiels soldeurs de ne pas céder à la mode sinon les Mauritaniens risquent d´être les sacrifiés. Car en politique le soldeur est un traitre, un petit traître en ce sens qu´il ne pense qu´à ses intérêts individuels que seule la trahison lui permet de satisfaire.


La lutte continue!

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