måndag 29 oktober 2018

DEVOIR DE MÉMOIRE: OCTOBRE 1986

« Pour lutter contre l´oubli du génocide les pères doivent pratiquer sur leurs enfants une « transfusion » de mémoire » Thomas FERENZCI.


Le 30 octobre 1986 fut ma première nuit dans les geôles de la dictature militaire. 32 ans après je me souviens comme si c'était encore hier. Les séquelles de tortures physiques et morales toujours vivantes et indélébiles à jamais. Des moments insoutenables devant la méchanceté humaine qui ont marqué à jamais le jeune militant de 18 ans de l'époque et qui on forgé en moi le jeune résistant et rebelle de toujours. 
 je remercie Dieu d'avoir eu au moins cette "chance" de sortir vivants dans les prisons mouroirs du Système. D'autres camarades et amis n'ont pas eu cette chance et sont tombés sur le champ d'honneur en héros. Nous les rescapés ou survivants continuons cette lutte que nous avons entamé ensemble depuis des années avec ces camarades disparus mais toujours vivants en nous, dans nos pensées et dans nos coeurs. Certains ont survécu à la terreur et à la mort ce n'était pas un choix ni un reniement encore moins une faveur mais juste une chance et par miracle. Les survivants et rescapés des geôles pouvaient périr eux aussi mais l'essentiel aujourd'hui hui est qu'ils n'ont pas renié leur engagement ni trahi leurs camarades martyrs. C'est par devoir et fidélité au pacte signé avec ces martyrs et compagnons de lutte que nous continuons cette lutte et essayons de perpétuer leurs mémoires. Si nous relatons ces faits et mémoires ce n'est ni par forfanterie ou autre égo mal placé mais par devoir de mémoire, le refus de l'oubli et de l'impunité mais surtout aussi comme disait l'autre un devoir de "transfusion de mémoire" à la nouvelle génération qui n'a pas vécu ces années de braise pour comprendre que nous venons de loin. Ce témoignage comme disait le président Samba Thiam dans sa préface du livre "J'étais à Oualata" du camarade Boye Alassane : " la preuve éclatante de l'échec cuisant du tyran qui a cru, par la force et l'humiliation, briser à jamais la volonté de ses adversaires politiques...briser jusqu'au ressort psychologique et moral de leurs personnalités. En vain...". 
Demain il fera jour, malgré les obstacles, le nihilisme et le négationnisme, pour que toutes les victimes de cette épurations ou barbarie soient un jour réhabilitées et honorées c'est le sens de cette lutte

Je remercie Dieu d'avoir toujours tenu contre vents et marées malgré les tentations, les offres mirobilantes du Système et la répression sauvage. Comme hier devant mes geôliers je renouvelle encore mon serment de toujours exprimé dans " Le manifeste du négro-mauritanien opprimé" de 1986 : 
- Jurons sur notre honneur de ne jamais transiger ni avec le devoir, ni avec la conscience, de ne jamais nous départir de nos positions justes et honnêtes, de nous maintenir dans ces positions jusqu' à la disparition totale de toute tyrannie, domination et oppression exercées sur la communauté noire et jusqu'à ce que tout citoyen mauritanien vive libre, digne et heureux en Mauritanie.
Nous n'oublions pas.
Et la lutte continue!

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