onsdag 24 oktober 2018

HOMMAGE À FAAY MAWNAM: LONGUE VIE À MA SOEUR!

Ma grande soeur chérie, Fatimata de son "nom du livre", comme on dit au Fouta natal, entendez le nom officiel, Faay Cilo Mayna Muttaar Koorka pour les intimes, une femme noble au sens noble du terme, gentille, belle, loyale, humble, intègre et généreuse. Elle m´a couvé depuis mes tendres saisons d'enfance avec amour, chaleur et gentillesse.
Pour la petite histoire pendant les années de braise alors que le Fouta était sous l'état de siège permanent et les frontières étaient fermées entre le Sénégal et la Mauritanie où il était interdit même de prononcer le nom du Sénégal voisin ou de s'aventurer sur les bords du fleuve je suis envoyé en mission secrète des Flam dans la vallée avec des tracts à distribuer et des réunions à tenir avec quelques camarades de l'intérieur. J'ai profité de l'occasion pour rendre visite à mes parents que je n'avais pas vu depuis mon exil forcé en décembre 1987 suite à l'exécution de nos vaillants 3 martyrs du 6 décembre, mais présenter aussi des condoléances suite au décès de mon grand père maternel Elhadj Samba Thierno Mamadou DIA. C'était une mission très risquée parce que ma présence pouvait entrainer des répresailles terribles contre tout le village natal et même l'assassinat de toute la famille mais avec la protection du Bon Dieu et l'aide des contre-bandiers je suis arrivé à Jowol dans la nuit et personne ne le savait sauf la famille. Je suis resté clandestinément à la maison pendant 2 jours et ne sortait que les nuits pour prendre l'air ou voir des proches camarades pour quelques réunions d'informations.
Ma traversée était trop risquée si on revient au contexte de la terreur de l'époque d'autant j' avais avec moi quelques tracts adressés aux soldats et à nos frères Haratines qui occupaient les villages de nos déportés, plus des communiqués de presse des Flam et quelques exemplaires de notre journal "Bilal" qui deviendra plus tard "Le FLAMBEAU". Dans le même contexte les combattants de notre aile armée rendaient la vie difficile aux forces d'occupation de Taya dans la vallée et tous les administrateurs civils fuyaient leurs postes la nuit et on était arrivés à imposer un petit équilibre de la terreur dans la vallée contre l'adversaire. Je savais que mon arrestation signifiait directement mon exécution sans jugement mais nous étions déjà prêts à tous les sacrifices pour faire entendre notre cause et défendre notre peuple opprimé.
Pour retourner au Sénégal, mon pays d'exil, il fallait s'informer et surveiller les déplacements des troupes militaires qui se comportaient en territoire conquis et tiraient à bout portant sur tout ce qui bougeait dans på Vallée. Après avoir trouvé un piroguier qui se trouvait dans un autre village sénégalais Diamel-Gawdal et convenu d'une heure je fus conduit en voiture par un de mes oncles ancien maire de la ville, en compagnie de ma soeur Faay qui ne voulait me laisser partir seul et avec tous les risques possibles sans aucun témoin. Nous sommes allés vers les champs Gouloumbol le lieu du rendez vous et par la grâce de Dieu les "occupants"militaires et gendarmes étaient absents et j'ai traversé tranquillement sous le regard effrayé de ma soeur qui surveillait de l'autre côté et priait pour que les militaires ne reviennent pas avant notre traversée. C'était un moment inoubliable et pénible de notre histoire où nous étions devenus étrangers dans notre propre pays pourchassés comme des "criminels" ou des "terroristes". Et la rumeur disait à l'époque que la plus sûre manière de se débarasser d'un adversaire était de l'accuser de "Flamiste".
Longue vie et santé de fer à ma brave soeur et digne fille du Fouta.
Mawnam, afo neene am, korsudo Mayna Muttaar Koorka, nguurndam njuutdam e cellal e kisal. Debbo dimo, lobbo, kaaraysiro.
Ngaynaaka Alla e Faay neene am. Yo Duuso 6ooy!
LLC!

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